vendredi 13 juin 2025

14 Juin : SAINT BASILE LE GRAND, Docteur de l'Église

 
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
           qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
  (Saint François de Sales)

SAINT BASILE naquit à Césarée, l'an 329, d'une famille où la sainteté était héréditaire ; son père et sa mère, deux de ses frères, une de ses sœurs, sans parler des autres, sont placés au rang des saints.

Basile fut envoyé dès son enfance chez Sainte Macrine l'Ancienne, son aïeule : « Je n'ai jamais oublié les fortes impressions que faisaient sur mon âme encore tendre les discours et les exemples de cette sainte femme, » disait-il plus tard.

Un seul défaut paraissait dans cet enfant de prédilection, sa faible santé; elle se rétablit pourtant, grâce aux prières de ses parents plutôt qu'aux remèdes.

Doué d'un heureux génie, Basile s'éleva vite au niveau des grands hommes, non moins qu'à la hauteur des saints : « II était, dit son ami Grégoire de Nazianze, au-dessus de son âge par son instruction, au- dessus de son instruction par sa vertu; il était rhéteur avant d'avoir étudié l'art des rhéteurs, philosophe avant d'avoir étudié la philosophie, prêtre avant d'avoir reçu le sacerdoce. »

Ses aptitudes universelles, sa rare modestie, ses vertus éminentes, lui conciliaient l'estime et l'admiration de tous. A vingt-trois ans, il parut à Athènes et se lia avec Grégoire de Nazianze, au point que tous les deux ne faisaient qu'un cœur et qu'une âme.

De retour en son pays, les applaudissements qu'il reçut l'exposèrent à une tentation de vaine gloire dont il fut si effrayé, qu'il embrassa l'état monastique pour y vivre dans l'oubli du monde et la pénitence; il fonda plusieurs monastères, écrivit pour les diriger des ouvrages ascétiques très estimés et traça des règles de vie religieuse demeurées célèbres.

Un très léger repas par jour, un sommeil très court sur la dure, de longues veilles, un vêtement léger par les temps les plus froids, tel était l'ordinaire de ce saint austère, « dont la pâleur, dit Saint Grégoire, annonçait un mort plutôt qu'un vivant. »

Basile eut à souffrir d'infirmités continuelles; dans le temps de sa meilleure santé, dit-il lui-même, il était plus faible que ne sont les malades abandonnés des médecins. Malgré sa faiblesse, il châtiait son corps et le réduisait en servitude.

Le zèle contre l'hérésie d'Arius le fit un jour sortir de sa retraite, et bientôt il courbait la tête sous le fardeau de l'épiscopat. Ni les intrigues ni les menaces n'eurent jamais prise sur cette grande âme. Un préfet le mande un jour et lui enjoint d'obéir à un prince arien, sous peine de confiscation de ses biens, de l'exil, des tourments, de la mort : « Faites-moi d'autres menaces, dit Basile, car il n'y a rien là que je puisse craindre ; je ne possède que quelques livres et quelques haillons ; le ciel est mon unique patrie, le premier coup suffira pour achever mes peines ; la mort m'unira à mon DIEU. »

L'empereur dut s'avouer vaincu. Le saint pontife mourut à cinquante et un ans, en 379, ne laissant pas de quoi se faire élever un tombeau de pierre.

PratiqueAyez une vie bien réglée ; cherchez DIEU en tout et ne cherchez que Lui seul.

"Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"

jeudi 12 juin 2025

13 JUIN : SAINT ANTOINE DE PADOUE, Religieux de Saint François


 "Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
           qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
  (Saint François de Sales)"
 
SAINT ANTOINE était né à Lisbonne, en 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon, premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée au Portugal.

A quinze ans, après les exemples d'une sainteté précoce, il entra dans l'ordre des chanoines réguliers de Saint Augustin, où il mena de front le travail de l'étude et celui de la perfection.

Un jour qu'il était retenu à l'infirmerie du couvent par les devoirs de sa charge, il eut au moment de l'élévation de la messe, un ardent désir de voir le SAUVEUR, et il se mit à genoux ; Ô Merveille ! Les murs de l'église s'entrouvrent et lui laissent voir l'autel, où il adore, ravi, la Sainte Victime. Cependant Antoine était appelé de DIEU à devenir disciple de Saint François.

Il sentit le premier appel à la vue de cinq religieux franciscains s'embarquant pour les missions d'Afrique; l'appel fut définitif, quand quelques mois plus tard, les reliques de ces cinq religieux, devenus martyrs de la foi, furent apportées providentiellement au monastère où il vivait.

Antoine se sentit dès lors irrésistiblement entraîné vers un Ordre où il pourrait donner son sang pour JÉSUS-CHRIST.

Il arriva en Italie avant la mort de Saint François. Placé à la cuisine d'un couvent, il fut un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation, à la communauté. Il commença simplement; mais bientôt il s'éleva à une telle hauteur de doctrine et d'éloquence, qu'il émerveilla toute l'assemblée.

L'ESPRIT-SAINT, qui transforma les Apôtres, avait rempli l'humble Antoine. Dès lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les campagnes, enseigne dans les universités de Montpellier, de Toulouse, de Bologne et de Padoue.

Par ses prédications accompagnées de prodiges, Il mérite le surnom de Marteau des hérétiques. Parmi les innombrables miracles de ce grand thaumaturge, remarquons ceux qui suivent.

Son père avait été injustement condamné à mort, à Lisbonne, pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. L'esprit de DIEU transporta Antoine en son pays natal ; il alla tirer le mort de sa tombe et lui fit proclamer l'innocence de l'accusé.

A la même heure, Antoine, de retour à Padoue, se rendait à l'office où la cloche appelait les religieux.

Une autre fois, prêchant sur le bord de la mer, il vit venir une multitude de poissons pour l'entendre, et donner une leçon aux hérétiques qui se bouchaient les oreilles ; ils ne partirent qu'après s'être inclinés sous sa bénédiction.

Saint Antoine est célèbre par l'apparition de l'Enfant JÉSUS, qui vint un jour se mettre en ses bras et le couvrir de caresses. L'admirable disciple de Saint François mourut le 13 juin 1231, à l'âge de trente-six ans.

Pratique : Ayez une grande dévotion à l'Enfant JÉSUS ; invoquez-Le souvent avec tendresse.

                                      "Ô Marie conçue sans péché, 

                          priez pour nous qui avons recours à Vous"

mercredi 11 juin 2025

12 JUIN : SAINT JEAN DE SAINT-FACOND, Religieux Augustin

 
"Il n’y a pas d’autre différence entre  et l’Évangile vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

SAINT JEAN naquit à Sahagun ou Saint-Facond, en Espagne; sa naissance fut le fruit des prières de ses pieux et illustres parents, qui l'obtinrent miraculeusement de la Très Sainte Vierge après de longues années de mariage.

On ne trouve rien d'imparfait dans la vie de cet admirable enfant, qui dès les premières années montre la maturité d'un homme et fait présager toutes les vertus d'un grand saint.

Après de fortes études, Jean, ordonné prêtre, fut nommé chanoine de la cathédrale de Burgos, où son mérite commença à briller d'une manière éclatante. Il distribuait aux pauvres ses riches revenus, vivait lui-même dans la pauvreté, et consacrait tout son temps à la prière, à l'étude et au soin dès malheureux, qu'il faisait souvent asseoir à sa table et servait de ses propres mains.

A la mort de ses parents, le pieux chanoine abandonna ses immenses richesses pour en doter ses sœurs et en soulager ses frères, les pauvres; puis il alla se jeter aux pieds de son évêque et lui demanda en grâce de se démettre de son riche bénéfice pour desservir une pauvre chapellerie.

Le pieux pontife, qui l'estimait comme un saint, n'y consentit qu'avec peine. Dès lors Jean commence à remplir la mission à laquelle DIEU le destine ; il se fait pauvre, il prêche la paix dans un temps de guerre civile, brave la fureur et les coups des ennemis qui s’entre-tuent, parle des châtiments éternels et fait rentrer en eux-mêmes les plus endurcis.

Dans une maladie douloureuse qui le conduit aux portes du tombeau, il promet, s'il survit à la cruelle opération qu'il doit subir, de se faire religieux, et sa prière est exaucée. La première fois qu'il sort ensuite, un pauvre presque nu lui demande l'aumône; Jean hésite s'il doit lui donner sa meilleure ou sa moins bonne tunique; puis, se ravisant : "Quoi! se dit-il, donner au SEIGNEUR ce que j'ai de moins bon!" Et il donna la meilleure.

La nuit suivante, JÉSUS lui apparut revêtu de cette tunique et lui dit : "C'est Jean qui m'a revêtu de cet habit." Douce récompense d'une belle action.

Cependant Jean songe à sa promesse et choisit l'ordre des Ermites de Saint-Augustin. Parmi toutes ses vertus, il convient de remarquer sa dévotion extraordinaire envers la Sainte Eucharistie. Il faisait de chacune de ses actions une préparation à la sainte Messe ; il restait en prière devant le Saint-Sacrement depuis matines jusqu'au lever du jour; souvent JÉSUS-CHRIST lui apparaissait quand il offrait le Saint Sacrifice.

Sa hardiesse apostolique fut soutenue par de nombreux miracles. Il mourut à quarante-trois ans, le 11 juin 1473, empoisonné par une femme de mauvaise vie à laquelle il avait arraché une victime de ses débauches ; il fut ainsi le martyr de son apostolat.

Pratique : Retenez cette maxime du saint de ce jour : Ne pas combattre le vice, c'est vendre sa conscience et trahir le Crucifix.

"Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"

mardi 10 juin 2025

11 Juin : SAINT BARNABÉ, Apôtre

 
"Il n’y a pas d’autre différence entre  et l’Évangile vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)


Saint Barnabé est qualifié du nom d'Apôtre, quoiqu'il ne fût pas du nombre des douze que JÉSUS avait choisis ; on lui a donné ce titre glorieux parce que le SAINT-ESPRIT l'avait appelé d'une manière toute spéciale et qu'il eut une grande part, de concert avec les apôtres, dans l'établissement du christianisme.

Il était Juif, de la tribu de Lévi, et natif de l'île de Chypre ; son nom de Joseph lui fut changé par les apôtres contre celui de Barnabé, qui signifie fils de consolation. Il avait été ami d'enfance de Saint Paul, et c'est lui qui, après l'étonnante conversion de cet apôtre, le présenta à Pierre, le chef de l'Église.

La première mission de Barnabé fut d'aller diriger l'Église d'Antioche, où la foi prenait de grands accroissements; il vit tant de bien à faire, qu'il appela Paul à son secours, et les efforts des deux apôtres réunis opérèrent des merveilles.

Mais un jour le SAINT-ESPRIT lui-même fit entendre sa voix aux chefs de l'Église chrétienne : « Séparez-moi Paul et Barnabé pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. » Après un jeûne solennel et de longues prières, ils reçoivent l'onction épiscopale et ils s'élancent, au souffle d'en haut, vers les peuples gentils, pour les convertir.

Salamine, Paphos, Chypre, la Pamphylie, la Pisidie, Icône, Lystre, la Lycaonie et d'autres pays encore, entendent leur parole éloquente, sont témoins de leurs miracles, et sous leurs pas la foi se répand avec une rapidité prodigieuse. Paul et Barnabé se séparent ensuite, pour donner plus d'extension à leur ministère. L'île de Chypre, d'où il était originaire, était particulièrement chère à Barnabé; c'est là qu'il devait sceller de son sang la foi qu'il avait prêchée.

Les Juifs de Salamine, capitale de l'île, formèrent un complot contre celui qui menaçait de rendre leurs synagogues désertes; l'apôtre en eut connaissance; mais, loin de fuir, il réunit les fidèles et leur annonça les combats qu'il allait soutenir pour le SEIGNEUR JÉSUS : « Je vais aller sceller de mon sang, dit-il, la vérité que je vous ai annoncée; tenez-vous prêts à me suivre, car le loup ne s'attaque d'abord au pasteur que pour se jeter ensuite sur le troupeau. Soyez fermes dans la foi; je ne vous abandonnerai pas, je vous protégerai du haut du ciel. »

Les chrétiens fondaient en larmes, et suppliaient Barnabé de fuir ; ce fut en vain. Barnabé, fortifié par une visite du SAUVEUR, continue ses prédications dans la synagogue ; mais bientôt les Juifs furieux se jettent sur lui, le traînent, l'insultent et le lapident comme un blasphémateur ; son corps est enfin jeté sur un bûcher, pour qu'il n'en reste pas de traces ; mais les flammes le respectent, et les fidèles l'enlèvent de nuit et l'ensevelissent en secret. C'était environ l'an 61.

Pratique
Soyez heureux du succès des autres ; n'ayez qu'un désir, voir DIEU plus honoré et plus aimé.

"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours"

lundi 9 juin 2025

10 Juin : SAINTE MARGUERITE, Reine d'Écosse

 
"Il n’y a pas d’autre différence entre  et l’Évangile vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)


SAINTE MARGUERITE était nièce de Saint Étienne de Hongrie. Elle vint au monde en 1048, et montra bientôt de merveilleuses dispositions pour la vertu ; la modestie rehaussait sa rare beauté, et dès son enfance elle se signalait par son dévouement aux pauvres, qui ne fit que grandir dans la suite et lui mérita le nom de mère des orphelins et de trésorière des pauvres de JÉSUS-CHRIST. Forcée de chercher un asile en Écosse, elle donna l'exemple d'une sainteté courageuse dans les épreuves, si bien que le roi Malcolm III, plein d'estime pour elle et épris des charmes de sa beauté, lui offrit sa main et son trône.

Marguerite y consentit, moins par inclination que dans l'espoir de servir à propager le règne de JÉSUS-CHRIST. Elle avait alors vingt-deux ans (1070). Son premier apostolat s'exerça envers son mari, dont elle adoucit les mœurs par les attentions délicates, par la patience et la douceur dont elle ne se départit jamais.

Convertir un roi, c'est convertir un royaume : aussi l’Écosse entière se ressentit de la conversion de son roi : la cour, le clergé, le peuple furent bientôt transformés. Marguerite, apôtre de son mari, fut aussi l'apôtre de sa famille.

DIEU lui donna huit enfants, qui firent tous honneur à la vertu de leur pieuse mère et à la valeur de leur père. Dès le berceau elle leur inspirait l'amour de DIEU, le mépris des vanités terrestres et l'horreur du péché.

L'amour des pauvres, qui avait brillé dans Marguerite enfant, ne fit que s'accroître dans le cœur de la reine : ce fut peut-être, de toutes les vertus de notre sainte, la plus remarquable. Elle eût désiré être pauvre elle-même à la place des pauvres, et pour les soulager, elle n'employait pas seulement ses richesses, elle se dépensait tout entière : « La main des pauvres, aimait-elle à dire, est la garantie des trésors royaux; c'est un coffre-fort que les voleurs les plus habiles ne sauraient forcer. »

Aussi se fit-elle plus pauvre que les pauvres eux-mêmes qui lui tendaient la main; car elle ne se privait pas seulement du superflu, mais du nécessaire, pour leur éviter des privations. Quand elle sortait de son palais, elle était toujours environnée de pauvres, de veuves et d'orphelins, qui se pressaient sur ses pas.

Avant de se mettre à table, elle servait toujours de ses mains neuf petites orphelines et vingt-quatre vieillards ; l'on vit même parfois entrer ensemble dans le palais jusqu'à trois cents pauvres. Malcolm se faisait un plaisir de s'associer à sa sainte épouse pour servir les pauvres à genoux, par respect pour NOTRE-SEIGNEUR, dont ils sont les membres souffrants.

Une longue-maladie éprouva les dernières années de Marguerite ; la mort de son époux et d'un de ses fils pendant une guerre lui donna le dernier coup ; sa mort, qui arriva le 16 novembre 1093, fut admirable comme sa vie, et jeta le deuil dans tout le royaume d’Écosse.

Pratique
. Ne vous attachez pas aux biens de ce monde ; servez-vous-en bien.


                         "Ô Marie conçue sans péché, 

             priez pour nous qui avons recours à Vous"

dimanche 8 juin 2025

9 Juin : SAINT PRIME ET SAINT FÉLICIEN, Frères, Martyrs / La Bse ANNA-MARIA TAIGI, Épouse, Mère, Tertiaire trinitaire


 "Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
           qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
  (Saint François de Sales)



SAINT PRIME et SAINT FÉLICIEN appelés déjà vieux, du paganisme à la foi, se montrèrent dignes de cette grâce par une vie toute de zèle et de charité.

Ils furent de ces chrétiens intrépides qui encourageaient les martyrs devant les tribunaux et dans les supplices, nourrissaient les pauvres, faisaient du bien à tous.

Il semblait que la persécution respectât ces deux héros de la foi, malgré leur profession publique de christianisme et les saintes audaces qu'exigeait le ministère de dévouement auquel ils s'étaient consacrés.

Mais le SEIGNEUR ne pouvait les priver davantage de la gloire du martyre, objet suprême de leurs aspirations. Au temps de l'empereur Dioclétien, la persécution devint plus générale, et le paganisme fit un dernier effort pour étouffer la religion du CHRIST dans le sang et le carnage.

Il y avait trente ans que Prime et Félicien bravaient la cruauté des tyrans, quand les prêtres des idoles déclarèrent que leurs dieux irrités ne voulaient plus rendre d'oracles jusqu'à ce que les deux chrétiens Prime et Félicien eussent sacrifié, ou bien eussent reçu le châtiment qu'ils méritaient.

Ils sont aussitôt arrêtés, chargés de fer et amenés devant l'empereur. Prime avait quatre-vingt-dix ans; il se chargea de répondre aux menaces du tyran, en lui déclarant qu'il n'y avait pas d'autre DIEU que le DIEU des chrétiens, ni d'autre religion que la leur, et que par conséquent ils étaient prêts à subir la mort plutôt que de trahir leur foi.

Le premier supplice qu'on leur fit subir, ce furent les fouets ; puis bientôt on déchira leur corps par lambeaux avec des tenailles. Leurs affreuses plaies furent guéries miraculeusement par JÉSUS-CHRIST. Quelques jours après, nouvelles tortures et nouveau triomphe; on fait pleuvoir sur leur chair une grêle de coups de fouets armés de plomb ; pendant ce supplice, ils chantent les louanges du SEIGNEUR.

Félicien, âgé lui-même de quatre-vingts ans, sut comme son frère, résister à toutes les tentations et prêcha la foi et le salut à son cruel persécuteur ; mais il fut cloué par les mains et les pieds à un poteau, où on le laissa trois jours entiers sans nourriture ; au bout de ces trois jours, rafraîchi et nourri par les anges, il parut aussi sain que s'il n'avait pas souffert.

Quant à Prime, on chercha à lui faire croire que son frère avait enfin sacrifié aux idoles : mais il se moqua du juge menteur et lui dit que Félicien était en prison heureux comme au Paradis.

Cette réponse lui valut des coups de bâtons et le supplice des torches ardentes : " Grâces soient à vous, Ô JÉSUS-CHRIST, puisque, dans mes tourments, je ne ressens aucune douleur." Livrés ensuite aux lions et aux ours, les deux frères les virent venir se coucher à leurs pieds.

Enfin le tyran s'avoua vaincu et leur fit trancher la tête. C'était le 9 juin de l'an 280.


Pratique.  Regardez les choses du monde comme pure vanité ; que l'éternité soit tout pour vous.

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BIENHEUREUSE ANNA-MARIA TAÏGI
Épouse et mère, Tertiaire trinitaire
(1769-1837)


Née à Sienne, Anna-Maria Gianetti suivit son père à Rome où des revers de fortune l'avait contraint d'aller se fixer. La petite passa à peine deux ans à l'école où elle n'apprit qu'à lire. Ses parents faisaient retomber leur amertume sur leur fillette, mais l'angélique pauvrette redoublait de douceur envers eux.

Anna-Maria entra très tôt en service afin d'aider ses parents. Elle grandissait, pieuse, travailleuse et coquette, prenant plaisir à se parer.

Domenico, qui travaillait au jour le jour au palais Chigi, homme honnête, rude et prompt à la colère, offrit de l'épouser; Anna-Maria accepta sa proposition de mariage.

Dans les premiers temps de son ménage, elle conserva ses habitudes mondaines, aimant à fréquenter le théâtre des marionnettes et à porter des colliers de verroterie. Après trois ans de cette vie ainsi partagée entre l'amour de DIEU et l'amour du monde, Anna-Maria se confessa au Père Angelo de l'Ordre des Servites, se convertit totalement et, avec l'assentiment de son mari, elle se fit recevoir dans le Tiers-Ordre des Trinitaires. Domenico ne demandait qu'une chose: que la maison soit bien tenue et paisible!

Or, les parents d'Anna-Maria vinrent partager la vie du jeune foyer. `Depuis leur arrivée, les scènes de criailleries qu'elle apaise de son mieux se répètent tous les jours, car sa mère acariâtre cherche sans cesse querelle à son gendre qui s'emporte facilement.

Atténuant les heurts le mieux possible, elle s'empresse auprès de son époux trop vif qui jette le dîner par terre avec la table quand un plat lui déplaît. Après la mort de sa mère, son père vit aux dépens de sa fille et multiplie disputes sur disputes. Lorsque la lèpre l'atteint, la bienheureuse Anna-Maria le soigne tendrement et l'aide à mourir chrétiennement.


Pour leurs sept enfants, la maison risquait de devenir un enfer, mais la bienheureuse demeurait si surnaturellement douce, que Domenico affirmera que c'était un vrai paradis chez lui, et que l'ordre et la propreté régnaient partout dans son pauvre gîte.

Anna-Maria se levait de grand matin pour se rendre à l'église, et communiait tous les jours. Lorsqu'un membre de la famille était malade, pour ne donner à personne l'occasion de se plaindre et de murmurer, elle se privait de la messe et de la communion. Pour suppléer à cette privation involontaire, elle se recueillait pendant les moments libres de la journée.

La bienheureuse Anna-Maria Taïgi tenait ses enfants toujours occupés. Après le souper, la famille récitait le rosaire et lisait une courte vie du Saint du jour, puis les enfants se mettaient au lit après avoir reçu la bénédiction.

Le dimanche, ils visitaient les malades à l'hôpital. Sa tendresse maternelle ne l'empêchait pas d'appliquer fermement les sanctions méritées, telles la verge ou le jeûne. Ses enfants profitèrent avantageusement de cette éducation si équilibrée et devinrent vite l'honneur de leur vertueuse mère et le modèle de leurs camarades.

Sa délicatesse envers les humbles était exquise. Elle nourrissait sa servante mieux qu'elle-même; à une qui cassait la vaisselle par maladresse, elle disait gentiment: «Il faut bien faire gagner la vie aux fabricants de faïence.»

Lors de sa réception comme membre du Tiers-Ordre de la Sainte Trinité, la bienheureuse s'était offerte comme victime expiatrice pour les péchés du monde. En retour de cette généreuse offrande, DIEU lui accorda la vision permanente d'un globe ou soleil lumineux dans lequel elle lisait les besoins des âmes, l'état des pécheurs et les périls de l'Église.

Ce phénomène extraordinaire dura quarante-sept-ans. Surprise au milieu de ses occupations domestiques par les ravissements et les extases, Anna-Maria s'efforçait vainement de s'y soustraire.

Grâce à elle, les malades avertis de leur fin prochaine mouraient saintement. Comme le sort des défunts lui était révélé, sa compassion pour eux lui inspirait de multiplier ses pénitences afin de libérer au plus tôt ces pauvres âmes qui venaient la remercier de leur délivrance.

Bien que la bienheureuse Anna-Maria Taïgi souhaitait ardemment rester ignorée de tous, une foule de visiteurs composée de pauvres, de princes, de prêtres, d'évêques, du pape même, accourait pour demander conseil à sa sagesse inspirée. Simple et humble, elle répondait tout bonnement en se dérobant aux louanges, refusant toujours le plus petit cadeau.

Or, celle qui répandait ainsi la sérénité et la lumière autour d'elle, fut privée de consolation spirituelle pendant vingt ans, et éprouvait le sentiment très net d'être reléguée en enfer. Pendant sept mois, les angoisses et les ténèbres de son âme s'étant accrues, Anna-Maria Taïgi expérimenta une véritable agonie, n'en continuant pas moins à diriger sa maison comme si de rien n'était.

Malgré ses doigts devenus si douloureux, elle cousait beaucoup afin d'assurer le pain quotidien de la maisonnée. La femme du gouverneur de Savoie qui avait obtenu tant de grâces par les prières de la servante de DIEU voulut lui donner une forte somme d'argent, mais la bienheureuse la refusa catégoriquement.

Le Lundi-Saint, dans une extase, Anna-Maria apprit qu'elle mourrait le Vendredi-Saint. Après avoir béni tous les siens, et les avoir remerciés, elle rendit l'âme dans un cri de bonheur et de délivrance. Il semble que DIEU ait voulu montrer dans la personne de cette admirable bienheureuse, la possibilité d'allier des vertus éminentes et des dons surnaturels exceptionnels à la fidélité aux devoirs les plus humbles et les plus matériels de la vie commune. Le pape Benoît XV béatifia Anna-Maria Taïgi, le 30 mai 1920.

 Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"