mercredi 31 août 2011

1er SEPT - SAINT GILLES, Abbé

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)
 

Saint Gilles était d'Athènes et vivait au VIIe siècle. Son éducation fut brillante, comme elle devait être pour un jeune homme de race royale. On lui a attribué de remarquables ouvrages de médecine et de poésie; mais sa science était surtout celle des Saints.

Un jour qu'il se rendait à l'église, il rencontre un pauvre mendiant malade et presque nu, qui lui demande l'aumône. Ému de compassion, Gilles se dépouille de sa riche tunique et la lui donne ; à peine le malheureux en est-il revêtu, qu'il se trouve en parfaite santé. Le jeune homme comprit, à ce miracle, combien l'aumône est agréable à DIEU.


Peu de temps après, à la mort de ses parents, il distribua tous ses biens aux pauvres et se voua lui-même à la pauvreté, à la souffrance et à l'humilité. Mais JESUS-CHRIST ne se laissa pas vaincre en générosité, et les miracles se multiplièrent tellement sous les pas du saint jeune homme, qu'il en fut effrayé lui-même et se résolut à quitter son pays et à faire voile pour l'occident.


Pendant la traversée, il calma par ses prières une effroyable tempête et débarqua bientôt à Marseille, où il guérit la fille de son hôtesse. Mais il lui fallait la solitude ; il la trouva dans une grotte sauvage, où, dégagé de toute préoccupation terrestre, il ne vécut que pour DIEU.


Ses jours, ses nuits presque entières s'écoulaient dans une prière continuelle, dans l'adoration et la contemplation. Il jeûnait tous les jours ; le lait d'une biche de la forêt, que DIEU lui envoyait, suffisait à son entretien.


Depuis trois ans Gilles habitait ce lieu solitaire, quand un jour Wamba, roi des Visigoths d'Espagne, vint chasser jusque dans les forêts voisines avec une suite nombreuse. La biche qui nourrissait le saint ermite, poursuivie par les chiens, allait succomber ; enfin, exténuée de fatigue, elle vint se jeter aux pieds de son maître. Gilles, ému jusqu'aux larmes, pria le SEIGNEUR de protéger la vie de l'innocent animal. Une flèche, lancée par un chasseur, vint frapper la main de l'homme de DIEU et lui fit une blessure qui ne devait jamais guérir.


La biche était sauvée, car le roi, plein d'admiration pour cet homme qui lui apparaissait avec l'auréole de la sainteté sur le front, donna ordre de cesser la poursuite. Il fit même, à la demande de Gilles, bâtir là un monastère.


Quant au saint ermite, après avoir dirigé quelque temps ce monastère, il chercha de nouveau la solitude, et revint enfin terminer ses jours parmi ses chers religieux.


Sa vie, de plus en plus, devint tout angélique; son âme, souvent ravie en DIEU, semblait appartenir moins à la terre qu'au ciel ; ses pénitences étaient si effrayantes, que, plusieurs siècles après, on a cru en reconnaître les marques sur ses ossements.


L'heure de la délivrance sonna enfin pour lui le 1er septembre 720.-


Pratique :
Ayez un grand amour pour la solitude, où l'on trouve DIEU bien plus qu'au milieu du monde; faites-vous au moins une solitude dans votre cœur.

INTROIBO : Saint Gilles, abbé
Les Douze Saints Martyrs

HODIEMECUM
MAGNIFICAT : Saint Gilles ou Égide, Abbé

L'Evangile du Jour sur PerIpsum
son Commentaire par Saint François de Sales

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

mardi 30 août 2011

31 Août - SAINT RAYMOND NONNAT, Cardinal

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)
 
Saint Raymond Nonnat était issu d'une noble famille éprouvée par des revers de fortune, en Espagne, l'an 1204; il perdit sa mère dès sa naissance.

À peine
Raymond eut-il l'usage de la raison, que, se voyant sans mère ici-bas, il se choisit dans le ciel une Mère qu'il aima toujours filialement.

Marie et son dévot serviteur rivalisaient, en maintes circonstances, de dévouement l'un pour l'autre. Partout le pieux enfant saluait l'image de sa Mère céleste ; il trouvait chaque jour mille moyens de l'honorer tout en vaquant au soin des troupeaux de son père.


Le démon lui étant apparu un jour sous la forme d'un berger, pour le porter à l'ambition et aux plaisirs,
Raymond le reconnut, appela Marie à son aide, et le tentateur disparut avec un cri horrible.

Son père, ayant entendu dire que la dévotion de son fils lui faisait négliger la garde de son troupeau, vint un jour l'épier et fut ravi d'admiration de voir un beau jeune homme éclatant de lumière garder le troupeau pendant que
Raymond se livrait à la prière dans une chapelle voisine, aux pieds de l'image de la Vierge.

Raymond
était arrivé à l'âge de fixer son avenir. Marie calma ses inquiétudes en lui révélant qu'il devait aller à Barcelone et se faire recevoir dans l'ordre de Notre-Dame-de-la-Merci, pour la rédemption des captifs.

Après on noviciat plein de ferveur, il fut envoyé en Afrique, où, n'ayant pas assez d'argent pour racheter tons les prisonniers, il se donna lui-même en otage, afin de les mettre tous en liberté, et ne fut délivré que quand le surplus du payement fut arrivé.


Il souffrit arec joie tous les outrages de la captivité en union avec le Rédempteur des âmes outragé pour les péchés du monde. Un jour, il faillit être empalé pour avoir instruit et converti plusieurs infidèles ; mais le supplice fut changé en coups de bâtons. La bouche cadenassée, il chantait encore les louanges divines, ce qui fut attribué à des enchantements et donna lieu à une persécution nouvelle.


Après sa délivrance, qui fut moins pour lui un sujet de joie qu'un sujet de tristesse, il fut élevé au cardinalat ; mais, rentré dans son couvent, il y mena la même vie simple qu'auparavant, et ne consentit à changer ni d'habit, ni de logement, ni de genre de vie.


Un jour très froid d'hiver, il avait donné son chapeau à un pauvre vieillard mendiant; la nuit suivante, la sainte Vierge vint, accompagnée de plusieurs saints, déposer une couronne sur sa tête ; et comme l'humble Raymond s'en montrait affligé, il aperçut près de lui JÉSUS couronné d'épines, ce qui fut pour lui un sujet de douces larmes et de grande consolation.


Près de mourir, il reçut la, communion des mains de JÉSUS-CHRIST, et rendit son âme à DIEU l'an 1240. 


Son visage devint après sa mort d'une beauté éclatante, son corps répandit un suave parfum, et d'innombrables miracles furent opérés par son invocation.

Pratique :
Exercez la charité envers le prochain, même au prix des plus pénibles sacrifices.

INTROIBO : Saint Raymond Nonnat, Confesseur


HODIEMECUM
MAGNIFICAT : Saint Raymond Nonnat, Cardinal

L'Evangile du Jour sur PerIpsum
son Commentaire par Saint Grégoire le Grand

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

lundi 29 août 2011

30 Août - SAINTE ROSE DE LIMA, Vierge / SAINT FIACRE, Solitaire

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)

ROSE naquit à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au Baptême le nom d´Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s´écria: "Désormais, tu seras ma "Rose", changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu´eut plus tard la jeune fille.

La vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue de souffrances volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs d´état. Une source de difficultés lui vint de concilier l´obéissance à ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait.

Elle s´ingénia à trouver le moyen d´obéir à la fois à DIEU et à sa mère. Décidée à ne chercher à plaire à personne qu´à DIEU, elle portait néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère; mais elle sut y cacher à l´intérieure une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice.



À l´exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se voua à une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s´exerça au jeûne et put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. À six ans, elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze ans, elle fit vœu de ne jamais manger de viande. Plus tard, elle ne mangea qu´une soupe faite de pain et d´eau, sans sel ni autre assaisonnement.

Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s´offrant à DIEU comme une victime sanglante pour l´Église, l´État, les âmes du purgatoire et les pécheurs. Non contente du lit de planches sur lequel elle reposa longtemps, elle se fit un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes; elle remplit les intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.

La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans celle du cœur, qui est impossible sans l´humilité et l´obéissance. Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l´obéissance; et elle était toujours prête à tout abandonner. On s´étonnera que ses directeurs aient pu approuver dans une si frêle enfant d´aussi cruelles macérations; mais il faut savoir que chaque fois que des confesseurs voulurent s´y opposer, ils en furent empêchés par une lumière intérieure.


Toute la personne de Rose, défigurée par la pénitence, attirait l´attention du public et la faisait vénérer comme une Sainte. Désolée, elle eut recours à DIEU, afin que ses jeûnes n´altérassent pas les traits de son visage. Chose admirable! Elle reprit son embonpoint et ses vives couleurs; ses yeux se ranimèrent.

Aussi arriva-t-il qu´après avoir jeûné tout un Carême au pain et à l´eau, elle rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d´elle en disant: "Voyez cette religieuse si célèbre par sa pénitence! Elle revient sans doute d´un festin. C´est édifiant, vraiment, en ce saint temps!" Rose en remercia DIEU.

La charité de Rose pour le salut des âmes était en proportion de son amour pour JÉSUS-CHRIST. Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient l´Europe.

Rose mourut le 24 août 1617, à l´âge de trente et un an.

Saint Fiacre, fils d'un roi d’Écosse, vivait au VIe siècle; il fut élevé dans la science et la piété par des maîtres habiles. Jeune encore, il sentit son âme enflammée par l'amour de la solitude et le désir de ne vivre que pour DIEU

Il s'embarqua pour la France, à l'insu de son père, et se choisit, près de Meaux, un lieu retiré, dans une forêt, où l'évêque lui concéda une portion de terre. Saint Fiacre y bâtit un couvent, qu'il consacra à la Sainte Vierge, à laquelle il avait voué dès son enfance une dévotion singulière.


Là il mena une vie angélique, tant par son application à DIEU que par la pratique de la plus rude mortification et le soin de subjuguer les moindres saillies des passions mauvaises. Sa sainteté ne manqua pas d'attirer en foule vers lui les pauvres et les pèlerins. Fiacre mangeait peu et employait presque tout le produit du travail de ses mains à la subsistance de ses pieux visiteurs.


On lui amenait des possédés et des malades, et il les délivrait ou les guérissait en grand nombre. Cependant le petit terrain qu'il occupait étant devenu insuffisant pour subvenir à tant d'aumônes et à une si généreuse hospitalité, Fiacre fut obligé d'implorer de l'évêque une nouvelle concession de terre, et le prélat lui permit de prendre et d'utiliser tout ce qu'il pourrait entourer d'un fossé dans l'espace d'une journée.


Chose merveilleuse, DIEU vint au secours du travailleur : la terre se fendait d'elle-même comme par enchantement, et un seul jour suffit au saint pour entourer une étendue considérable. C'est sans doute à cause des travaux de jardinage dont il occupait les loisirs que lui laissaient la prière et le service de DIEU, que saint Fiacre est regardé comme le patron des jardiniers.


Tandis qu'il jouissait tranquillement des délices de la solitude, des envoyés écossais vinrent lui offrir la couronne royale, dont son frère s'était rendu indigne. Fiacre avait en révélation de leur approche et obtint de DIEU, à force de larmes et de prières, de ne pas permettre qu'il sortit de sa chère solitude pour être exposé aux dangers des honneurs du monde. Il devint aussitôt semblable à un lépreux.


Quand les ambassadeurs furent arrivés près de lui, ils ne purent voir sans horreur ce visage défiguré, n'eurent plus aucun désir de le faire monter sur le trône de ses pères et n'éprouvèrent que dégoût pour le fils de leurs rois.


Fiacre, joyeux de leur déconvenue : « Ne croyez pas, leur dit-il, que cette plaie qui me couvre soit un mal naturel ; c'est une grâce que DIEU m'a faite pour m'épargner le danger des grandeurs. » 
 
Fiacre mourut dans son ermitage, le 30 août, vers l'an 670 ; il opéra de grands miracles après sa mort.

Pratique:
Craignez les honneurs ; soyez convaincu que la vie simple et cachée leur est préférable.

INTROIBO : Sainte Rose de Lima, vierge
Saints Félix et Adauctus, martyrs

HODIEMECUM
MAGNIFICAT : Sainte Rose de Lima, vierge / Saint Fiacre, solitaire

L'Evangile du Jour sur PerIpsum
son Commentaire par Saint Augustin
"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

dimanche 28 août 2011

29 Août - DECOLLATION DE SAINT JEAN LE BAPTISTE

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)
Décollation de saint Jean-Baptiste, par le Caravage (Co-cathédrale St-Jean, La Valette, Malte)

Saint Jean Baptiste fidèle à l'impression de l'Esprit de DIEU, se retira dans le désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé.

Il y resta depuis son enfance jusqu'à l'âge de trente ans, uniquement occupé des exercices de la pénitence, de la prière et de la contemplation.


A sa trentième année, il reparut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.


Déjà le SAUVEUR Lui-même avait reçu le baptême des mains de
Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de DIEU les plus glorieux témoignages. La vie du saint précurseur touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission.

Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-sœur; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.


Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison ; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle.


Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume.


La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet : "Que dois-je demander?" dit-elle à Hérodiade. — Demande la tête de Jean-Baptiste, répond la haineuse femme. Salomé vient aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait.

Hérode n'était pas méchant, mais il était faible ; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande ; mais il y avait un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance.


Malgré son estime pour
Jean-Baptiste, il envoya donc un garde dans sa prison pour lui trancher la tête. L'envoyé accomplit son message homicide et revint bientôt présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, que celle-ci alla aussitôt montrer à sa mère.

Quand cette nouvelle fut annoncée à JÉSUS, qui la connaissait déjà par sa science divine, il manifesta une profonde douleur. Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement.


La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Le martyre de
Jean-Baptiste en présageait bien d'autres, et particulièrement celui du SAUVEUR, qui arriva l'année suivante.

Pratique  :
Ne vous laissez jamais arrêter, dans la défense de la vertu, par la crainte des hommes.

INTROIBO : Décollation de Saint Jean-Baptiste
Sainte Sabine, martyre

HODIEMECUM
MAGNIFICAT : Décollation de Saint Jean-Baptiste

L'Evangile du Jour sur PerIpsum
son Commentaire par Lansperge le Chartreux


"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

28 Août - SAINT AUGUSTIN, Evêque d'Hippone

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)
Saint Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la terre et l'un des plus grands saints dont DIEU ait orné son Église.

Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer. Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que DIEU tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre ; c'est bien à son sujet qu'on peut dire : DIEU est admirable dans Ses saints !


Augustin naquit à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort.


A l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit ; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, DIEU fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à DIEU : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr ! » avait dit un prêtre vénérable à la mère désolée.


Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Moniques des Augustins modernes.


C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique, où dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à DIEU avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient.


Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, selon la parole du psalmiste, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle. C'est à lui que cette petite ville doit toute sa gloire. Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps ; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques.


Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de charité qui les anime ; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de DIEU, de l'Église et des âmes.


Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec DIEU, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse. Sa mort arriva le 28 août 430.


Pratique:
Répétez souvent cette belle parole de saint Augustin : « O beauté toujours ancienne et toujours nouvelle, que je vous ai tard aimée! »

INTROIBO : Saint Augustin, évêque, confesseur et docteur de l’Eglise
Saint Hermès, martyr

HODIEMECUM

MAGNIFICAT : Saint Augustin, Évêque d'Hippone, Père et Docteur de l'Église


L'Evangile du Jour sur PerIpsum
son Commentaire par Saint Ephrem

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

samedi 27 août 2011

4 – De la Nécessité d’un Directeur de Vie Intérieure.


Assomption de la Très Sainte Vierge Marie
Lorsque son père commanda à Tobie d’aller à Ragès, celui-ci répondit : « Je n’en connais pas la route  - Pars, répliqua son père, et cherche quelqu’un qui te conduise. »
Je vous dis la même chose, ma Philotée*. Voulez-vous à bon escient aller à la vie intérieure ? Cherchez donc quelque homme de bien pour vous guider et vous conduire ; c’est l’avertissement des avertissements.
 « Quoique vous cherchiez, nous dit le bienheureux Jean d’Avila, vous ne trouverez d’une manière certaine la Volonté de DIEU que par la voie de cette humble obéissance si recommandée et pratiquée par tous les anciens dévots. »
 La bienheureuse mère Thérèse, qui voyait Madame Catherine de Cardone faire de grandes pénitences, désirait l’imiter en cela contre l’avis de son confesseur de son confesseur qui le lui défendait.  Comme elle était tentée de ne point obéir en ce qui concernait ce point spécial, DIEU lui dit : « Ma fille, tu es sur le chemin assuré.  Je fais pour toi plus de cas de ton obéissance que de la pénitence qu’elle fait. »
 Aussi elle aimait tant cette vertu qu’en plus de l’obéissance qu’elle devait à ses supérieurs, elle s’assujettit d’une manière toute particulière à un excellent homme dont elle s’obligeait à suivre les conseils de direction, ce dont elle se trouva infiniment consolée.    
Avant et après elle, de nombreuses âmes, pour mieux se donner à DIEU, ont soumis leurs volontés à celle de ses serviteurs et sainte Catherine de Sienne fait de cette règle un vif éloge dans ses dialogues.  La dévote princesse Elisabeth obéit à la perfection au docteur maître Conrad ; et voici l’un des avis que le grand Saint Louis donna à son fils avant de mourir : «  Confesse-toi souvent et choisis pour cela un confesseur compétent qui soit en même temps un homme de bon sens qui t’enseignera à faire tout ce qui t’est nécessaire. »
« L’ami fidèle, dit l’Ecriture sainte, est une protection sûre ; celui qui l’a trouvé, a trouvé un trésor. L’ami fidèle est un remède de vie et d’immortalité ; ceux qui craignent DIEU le trouvent. »
Vous le voyez, ces divines paroles ont trait d’abord à l’immortalité.  Il faut donc avoir cet ami fidèle qui, en tout, guidera nos actions selon ses avis et ses conseils, et par ce moyen nous garantira des pièges et des tromperies de malin.  Il sera pour nous un trésor de sagesse au cours de nos chagrins, tristesses et chutes.  Pour alléger et consoler notre cœur, en cas de maladie spirituelle, il sera un remède efficace.  Il nous gardera de tout mal, et ce qu’il y a de bien en nous, il le fera fructifier.  Et s’il nous arrive une chute grave, il fera en sorte qu’elle ne soit pas mortelle car il nous en relèvera.
Qui trouvera cet ami ?  Le Sage répond : « Ceux qui craignent DIEU » c’est-à-dire les humbles qui désirent intensément leur avancement spirituel.
Puisqu’il est si important pour vous, Philotée de marcher avec un guide expérimenté au cours de ce saint voyage de vie intérieure, priez DIEU instamment qu’il vous en donne un selon son cœur et ne doutez point d’être exaucée.  Quand bien même il devrait vous envoyer un ange du ciel, comme il le fit pour le jeune Tobie, il vous trouvera un guide bon et fidèle.
Et pour vous il doit toujours être un ange.  Quand vous l’aurez trouvé, ne le considérez pas simplement comme un homme et ne vous confiez pas seulement à son savoir humain.  Remettez-vous en à DIEU qui se penchera vers vous et vous parlera par l’intermédiaire de cet homme.  Il vous mettra dans son cœur et dans sa bouche ce qui est requis pour votre bonheur.  C’est pourquoi vous devez l’écouter comme un ange qui vient de descendre du ciel pour vous y conduire.
Vous devez traiter avec lui à cœur ouvert, avec sincérité et fidélité, en lui dévoilant clairement ce qu’il y a de bien et de mal en vous sans feindre ni dissimuler.
Ainsi, le bien en vous ayant été examiné deviendra plus sûr, et mal sera corrigé et il y sera porté remède.  Vos afflictions en seront allégées parce que vous serez plus forte, et vos consolations deviendront plus modérées parce qu’elles seront réglées.  Ayez en lui totale confiance jointe à une respectueuse révérence, de sorte que la révérence ne diminue point la confiance et que celle-ci n’empêche point la révérence. 
Confiez-vous en lui comme une fille respectueuse envers son père, et respectez-le comme un fils confiant envers sa mère.  Bref, cette amitié doit être forte et douce, toute sainte, sacrée divine et spirituelle.
Saint Jean d’Avila dit de le choisir entre mille ; et moi je vous conseille entre dix mille, car il en est très peu capables de cet office ; c’est le moins qu’on puisse dire.  Il faut en effet qu’il soit plein de charité, de science et de prudence ; et si l’une de ces trois vertus fait défaut, il y a danger.
Pour terminer, je vous dis : demandez-le à DIEU, et lorsque vous l’aurez obtenu, bénissez sa divine Majesté.  Restez ferme et n’en cherchez pas d’autre, mais marchez simplement, humblement et avec confiance.  Ainsi vous ferez un très heureux voyage.

*Philotée signifie "qui penche pour DIEU"

Saint François de Sales (in Introduction à la Vie dévote -ou La Vie spirituelle dans le Monde)