qu’entre une musique notée et une musique chantée."
(Saint François de Sales)
qu’entre une musique notée et une musique chantée."
(Saint François de Sales)
"La voix de la Tradition toute
entière, dit Dom Guéranger, nous apprend que SAINT PIERRE transporta sa
résidence à Antioche, troisième ville de l'Empire, lorsque Saint
Barnabé, aidé de quelques autres disciples, y eut fait prendre à la foi
du CHRIST de sérieux accroissements. Ce changement de lieu, le
déplacement de la Chaire de Primauté, montrait l'Église avançant dans
ses destinées, et quittant l'étroite enceinte de Sion, pour se diriger
vers l'humanité tout entière.
"Nous apprenons du Pape Saint Innocent I qu'une réunion des
Apôtres eut lieu à Antioche. C'était désormais vers la Gentilité que le
vent de l'Esprit-Saint poussait ces nuées rapides et fécondes sous
l'emblème desquelles Isaïe nous montre les saints Apôtres. Saint
Innocent enseigne encore que l'on doit rapporter au temps de la réunion
de Saint Pierre et des Apôtres à Antioche ce que dit saint Luc dans les
Actes, qu'à la suite de ces nombreuses conversions, les disciples du
Christ furent désormais appelés "chrétiens".
"Antioche est donc devenue le siège de Pierre. Capitale de
l'Orient, elle devint naturellement la capitale du Christianisme, en
attendant que Rome, capitale du monde entier, fût éclairée des lumières
de l'Évangile. Après sept années de séjour à Antioche, Pierre se mettra
en marche, portant avec lui les destinées de l'Église; là où il
s'arrêtera, là où il mourra, il laissera sa succession. Au moment
marqué, il se séparera d'Antioche, où il établira pour évêque Évodius
son disciple. Évodius sera le successeur de Pierre en tant qu'évêque
d'Antioche; mais son Église n'héritera pas de la primauté
que Pierre emporte avec lui.
"Le prince des Apôtres envoie Marc, son disciple, prendre
possession d'Alexandrie en son nom; et cette Église sera la seconde de
l'univers, élevée d'un degré au-dessus d'Antioche, par la volonté
de Pierre, qui cependant n'y aura pas siégé en personne. C'est à Rome
qu'il se rendra et qu'il fixera enfin cette Chaire sur laquelle il
vivra, il enseignera, il régira dans ses successeurs.
"Telle est l'origine des trois grands sièges patriarcaux si
vénérés dans l'antiquité: le premier, Rome, investi de la plénitude des
droits du prince des Apôtres, qui les lui a transmis en mourant; le
deuxième, Alexandrie, qui doit sa prééminence à la distinction
que Pierre en a daigné faire en l'adoptant pour le second; le troisième,
Antioche, sur lequel il s'est assis en personne, lorsque, renonçant à
Jérusalem, il apportait à la Gentilité les grâces de l'adoption.
Si donc Antioche le cède pour le
rang à Alexandrie, cette dernière lui est inférieure, quant à l'honneur
d'avoir possédé la personne de celui que le CHRIST avait investi de la
charge de pasteur suprême. Il était donc juste que l'Église honorât
Antioche pour la gloire qu'elle a eue d'être momentanément le centre de
la chrétienté, et telle est l'intention de la fête que nous célébrons
aujourd'hui."
Dans
l'église de Saint-Pierre à Venise, on garde une chaire qu'une tradition
dit avoir servi au prince des Apôtres pendant son pontificat à
Antioche. L'empereur Michel Paléologue l'ayant donnée au doge, elle fut
reçue avec de grands honneurs à Venise, où elle continue à être vénérée.
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SAINTE MARGUERITE DE CORTONE
Pénitente
SAINTE MARGUERITE DE CORTONE née
en 1249, était une enfant du peuple ; la négligence de ses parents, sa
rare beauté, les occasions dangereuses, l'engagèrent en des liens
coupables pendant neuf ans.
Aveuglée par ses passions, elle avait le sentiment de sa vie
criminelle et aspirait à en sortir : mais elle n'en avait pas le
courage. La mort violente et tragique de son séducteur fut pour elle le
coup de la grâce.
Ardente au bien comme elle l'avait été au mal, elle fit l'aveu
de ses fautes, et, après trois ans d'épreuves, reçut l'habit du
Tiers-Ordre de Saint-François. Rien désormais de plus admirable que sa
vie, et NOTRE-SEIGNEUR lui fut prodigue, comme autrefois à Madeleine, de
ses faveurs les plus singulières.
La terre froide et nue est son lit, une pierre ou un morceau de
bois son oreiller; son sommeil est souvent interrompu par ses soupirs et
par ses larmes. Sa beauté d'autrefois n'est plus aujourd'hui qu'un
objet d'horreur pour cette grande pénitente ; elle se défigure par les
jeûnes et par de sanglantes meurtrissures qui la rendent presque
méconnaissable.
La plus insigne grâce de sa vie depuis sa conversion, c'est la
participation aux souffrances de la Passion : « Prépare-toi, lui dit
JÉSUS-CHRIST, à être purifiée par les tribulations, les tentations, les
infirmités, les douleurs, les larmes, les craintes, la faim, la soif, le
froid, les privations de toutes sortes ; je serai avec toi. — Ô
SEIGNEUR, dit Marguerite, je m'offre avec allégresse pour souffrir avec
Vous.
Elle eut bientôt une
participation aussi grande que possible aux douleurs de JÉSUS, qu'elle
vit et qu'elle endura toutes les unes après les autres; et, à un certain
moment, sa douleur fut si grande, qu'elle poussa un cri et s'évanouit.
Quand elle sortit de cet état
surnaturel, pâle et livide, elle demeura longtemps sans parole et glacée
d'un froid mortel. DIEU donna à Marguerite une grâce puissante auprès
de lui pour obtenir la conversion des pécheurs et la délivrance des âmes
du purgatoire.
Elle eut, avant sa mort, à
soutenir de terribles combats contre l'ennemi des âmes ; mais, dans ces
combats, DIEU fut avec elle, et elle vit un ange lumineux descendre du
ciel pour la fortifier et la défendre. Son âme s'envola au ciel le 22
février 1297.
Pratique : Réparez vos fautes passées par une conversion sincère et par les œuvres de la pénitence.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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