CHAIRE de SAINT PIERRE à ANTIOCHE
"La voix de la Tradition tout entière, dit Dom Guéranger, nous apprend que SAINT PIERRE transporta sa résidence à Antioche, troisième ville de l'Empire, lorsque Saint Barnabé, aidé de quelques autres disciples, y eut fait prendre à la foi du CHRIST de sérieux accroissements. Ce changement de lieu, le déplacement de la Chaire de Primauté, montrait l'Église avançant dans ses destinées, et quittant l'étroite enceinte de Sion, pour se diriger vers l'humanité tout entière.
"Nous apprenons du Pape Saint Innocent I qu'une réunion des Apôtres eut lieu à Antioche. C'était désormais vers la Gentilité que le vent de l'Esprit-Saint poussait ces nuées rapides et fécondes sous l'emblème desquelles Isaïe nous montre les saints Apôtres. Saint Innocent enseigne encore que l'on doit rapporter au temps de la réunion de Saint Pierre et des Apôtres à Antioche ce que dit saint Luc dans les Actes, qu'à la suite de ces nombreuses conversions, les disciples du Christ furent désormais appelés chrétiens.
"Antioche est donc devenue le siège de Pierre. Capitale de l'Orient, elle devint naturellement la capitale du Christianisme, en attendant que Rome, capitale du monde entier, fût éclairée des lumières de l'Évangile. Après sept années de séjour à Antioche, Pierre se mettra en marche, portant avec lui les destinées de l'Église; là où il s'arrêtera, là où il mourra, il laissera sa succession. Au moment marqué, il se séparera d'Antioche, où il établira pour évêque Évodius son disciple. Évodius sera le successeur de Pierre en tant qu'évêque d'Antioche; mais son Église n'héritera pas de la primauté que Pierre emporte avec lui.
"Le prince des Apôtres envoie Marc, son disciple, prendre possession d'Alexandrie en son nom; et cette Église sera la seconde de l'univers, élevée d'un degré au-dessus d'Antioche, par la volonté de Pierre, qui cependant n'y aura pas siégé en personne. C'est à Rome qu'il se rendra et qu'il fixera enfin cette Chaire sur laquelle il vivra, il enseignera, il régira dans ses successeurs.
"Telle est l'origine des trois grands sièges patriarcaux si vénérés dans l'antiquité: le premier, Rome, investi de la plénitude des droits du prince des Apôtres, qui les lui a transmis en mourant; le deuxième, Alexandrie, qui doit sa prééminence à la distinction que Pierre en a daigné faire en l'adoptant pour le second; le troisième, Antioche, sur lequel il s'est assis en personne, lorsque, renonçant à Jérusalem, il apportait à la Gentilité les grâces de l'adoption.
Si donc Antioche le cède pour le rang à Alexandrie, cette dernière lui est inférieure, quand à l'honneur d'avoir possédé la personne de celui que le CHRIST avait investi de la charge de pasteur suprême. Il était donc juste que l'Église honorât Antioche pour la gloire qu'elle a eue d'être momentanément le centre de la chrétienté, et telle est l'intention de la fête que nous célébrons aujourd'hui."
Dans l'église de Saint-Pierre à Venise, on garde une chaire qu'une tradition dit avoir servi au prince des Apôtres pendant son pontificat à Antioche. L'empereur Michel Paléologue l'ayant donnée au doge, elle fut reçue avec de grands honneurs à Venise, où elle continue à être vénérée.
SAINTE MARGUERITE DE CORTONE née en 1249, était une enfant du peuple ; la négligence de ses parents, sa rare beauté, les occasions dangereuses, l'engagèrent en des liens coupables pendant neuf ans.
Aveuglée par ses passions, elle avait le sentiment de sa vie criminelle et aspirait à en sortir : mais elle n'en avait pas le courage. La mort violente et tragique de son séducteur fut pour elle le coup de la grâce.
Ardente au bien comme elle l'avait été au mal, elle fit l'aveu de ses fautes, et, après trois ans d'épreuves, reçut l'habit du Tiers-Ordre de Saint-François. Rien désormais de plus admirable que sa vie, et NOTRE-SEIGNEUR lui fut prodigue, comme autrefois à Madeleine, de ses faveurs les plus singulières.
La terre froide et nue est son lit, une pierre ou un morceau de bois son oreiller; son sommeil est souvent interrompu par ses soupirs et par ses larmes. Sa beauté d'autrefois n'est plus aujourd'hui qu'un objet d'horreur pour cette grande pénitente ; elle se défigure par les jeûnes et par de sanglantes meurtrissures qui la rendent presque méconnaissable.
La plus insigne grâce de sa vie depuis sa conversion, c'est la participation aux souffrances de la Passion : « Prépare-toi, lui dit JESUS-CHRIST, à être purifiée par les tribulations, les tentations, les infirmités, les douleurs, les larmes, les craintes, la faim, la soif, le froid, les privations de toutes sortes ; je serai avec toi. — Ô SEIGNEUR, dit Marguerite, je m'offre avec allégresse pour souffrir avec Vous. »
Elle eut bientôt une participation aussi grande que possible aux douleurs de JESUS, qu'elle vit et qu'elle endura toutes les unes après les autres; et, à un certain moment, sa douleur fut si grande, qu'elle poussa un cri et s'évanouit.
Quand elle sortit de cet état surnaturel, pâle et livide, elle demeura longtemps sans parole et glacée d'un froid mortel. DIEU donna à Marguerite une grâce puissante auprès de lui pour obtenir la conversion des pécheurs et la délivrance des âmes du purgatoire.
Elle eut, avant sa mort, à soutenir de terribles combats contre l'ennemi des âmes ; mais, dans ces combats, DIEU fut avec elle, et elle vit un ange lumineux descendre du ciel pour la fortifier et la défendre. Son âme s'envola au ciel le 22 février 1297.
Pratique. Réparez vos fautes passées par une conversion sincère et par les œuvres de la pénitence.
Sur INTROIBO: http://www.introibo.fr/La-Chaire-de-Saint-Pierre
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