"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints
(Saint François de Sales.)
Sainte Rose de Lima
Vierge
(1586-1617)
Sainte Rose de Lima
Rose naquit à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au
Baptême le nom d'Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru
apercevoir une rose épanouie sur son visage, s'écria: "Désormais, tu seras
ma "Rose", changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge
dans une vision qu'eut plus tard la jeune fille.
La vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue
de souffrances volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas
âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses
devoirs d'état. Une source de difficultés lui vint de concilier l'obéissance à
ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait.
Elle s'ingénia à trouver le moyen d'obéir à la fois à Dieu et à sa mère.
Décidée à ne chercher à plaire à personne qu'à Dieu, elle portait néanmoins une
couronne de fleurs imposée par sa mère; mais elle sut y cacher à l'intérieure
une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice.
À l'exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se voua à
une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s'exerça au jeûne et put le
pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. À six ans,
elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze ans, elle fit voeu de ne jamais
manger de viande. Plus tard, elle ne mangea qu'une soupe faite de pain et
d'eau, sans sel ni autre assaisonnement. Toutes les nuits, elle se frappait
cruellement avec des chaînettes de fer, s'offrant à Dieu comme une victime
sanglante pour l'Église, l'État, les âmes du purgatoire et les pécheurs. Non
contente du lit de planches sur lequel elle reposa longtemps, elle se fit un
lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes; elle remplit les
intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées
vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa
vie.
La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps,
mais dans celle du coeur, qui est impossible sans l'humilité et l'obéissance.
Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l'obéissance; et elle était
toujours prête à tout abandonner. On s'étonnera que ses directeurs aient pu
approuver dans une si frêle enfant d'aussi cruelles macérations; mais il faut
savoir que chaque fois que des confesseurs voulurent s'y opposer, il en furent
empêchés par une lumière intérieure.
Toute la personne de Rose, défigurée par la pénitence,
attirait l'attention du public et la faisait vénérer comme une Sainte. Désolée,
elle eut recours à Dieu, afin que ses jeûnes n'altérassent pas les traits de
son visage. Chose admirable! Elle reprit son embonpoint et ses vives couleurs;
ses yeux se ranimèrent. Aussi arriva-t-il qu'après avoir jeûné tout un Carême
au pain et à l'eau, elle rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d'elle en
disant: "Voyez cette religieuse si célèbre par sa pénitence! Elle revient
sans doute d'un festin. C'est édifiant, vraiment, en ce saint temps!" Rose
en remercia Dieu.
La charité de Rose pour le salut des âmes était en
proportion de son amour pour Jésus-Christ. Elle ressentait une poignante
douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement
achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses
sectes hérétiques qui désolaient l'Europe.
Rose mourut le 24 août 1617, à l'âge de trente et un ans.
SAINT FIACRE, fils d'un roi d'Ecosse, vivait au VIe siècle;
il fut élevé dans la science et la piété par des maîtres habiles. Jeune encore,
il sentit son âme enflammée par l'amour de la solitude et le désir de ne vivre
que pour Dieu.
Il s'embarqua pour la France, à l'insu de son père, et se
choisit, près de Meaux, un lieu retiré, dans une forêt, où l'évêque lui concéda
une portion de terre. Saint Fiacre y bâtit un couvent, qu'il consacra à la
sainte Vierge, à laquelle il avait voué dès son enfance une dévotion
singulière.
Là il mena une vie angélique, tant par son application à
Dieu que par la pratique de la plus rude mortification et le soin de subjuguer
les moindres saillies des passions mauvaises. Sa sainteté ne manqua pas
d'attirer en foule vers lui les pauvres et les pèlerins. Fiacre mangeait peu et
employait presque tout le produit du travail de ses mains à la subsistance de
ses pieux visiteurs.
On lui amenait des possédés et des malades, et il les
délivrait ou les guérissait en grand nombre. Cependant le petit terrain qu'il
occupait étant devenu insuffisant pour subvenir à tant d'aumônes et à une si
généreuse hospitalité, Fiacre fut obligé d'implorer de l'évêque une nouvelle
concession de terre, et le prélat lui permit de prendre et d'utiliser tout ce
qu'il pourrait entourer d'un fossé dans l'espace d'une journée.
Chose merveilleuse, Dieu vint au secours du travailleur : la
terre se fendait d'elle-même comme par enchantement, et un seul jour suffit au
saint pour entourer une étendue considérable. C'est sans doute à cause des
travaux de jardinage dont il occupait les loisirs que lui laissaient la prière
et le service de Dieu, que saint Fiacre est regardé comme le patron des
jardiniers.
Tandis qu'il jouissait tranquillement des délices de la
solitude, des envoyés écossais vinrent lui offrir la couronne royale, dont son
frère s'était rendu indigne. Fiacre avait en révélation de leur approche et
obtint de Dieu, à force de larmes et de prières, de ne pas permettre qu'il
sortit de sa chère solitude pour être exposé aux dangers des honneurs du monde.
Il devint aussitôt semblable à un lépreux.
Fiacre, joyeux de leur déconvenue : « Ne croyez pas, leur
dit-il, que cette plaie qui me couvre soit un mal naturel ; c'est une grâce que
Dieu m'a faite pour m'épargner le danger des grandeurs. » Fiacre mourut dans
son ermitage, le 30 août, vers l'an 670 ; il opéra de grands miracles après sa
mort.
Pratique: Craignez les honneurs ; soyez convaincu que la vie
simple et cachée leur est préférable.
« O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons
recours à Vous »
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