Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)
Le Tres Saint Redempteur |
Cette fête rappelle le touchant mystère de la Rédemption, c'est-à-dire du rachat de nos âmes perdues et défigurées par le péché, mais restituées dans la ressemblance et l'amitié divine grâce à la substitution que le Verbe éternel a voulu faire de Lui-même comme victime d'expiation. En décrétant l'Incarnation opérée par la vertu de l'Esprit-Saint, Dieu le Père a agréé l'holocauste parfait de Son divin Fils, Lui permettant de venir souffrir comme homme, à notre place. Dieu en effet, a tant aimé le monde qu'Il lui a donné Son Fils unique afin que tous ceux qui croient en Lui ne périssent pas, mais aient la vie éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé Son Fils dans le monde, pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui, (Jean 3, 16-17) car C'est en Lui, par Son sang, que nous trouvons la rédemption, la rémission de nos fautes. (Eph. 1, 7 et Col. 1, 14)
L'Homme-Dieu nous a rachetés en nous tirant d'un double abîme. Le premier fut creusé par le péché d'Adam, qui nous avait ravi tous nos droits au Ciel. Le second, plus affreux et plus profond, est creusé par nos fautes personnelles. Mais la miséricorde divine s'est avérée plus grande que notre malice et notre perfidie car, par Ses souffrances et par Sa mort, le Sauveur nous a réintégrés dans nos droits au paradis et à la possession éternelle de Dieu. Tant que nous commettons le péché, Son sang est toujours prêt à nous purifier et à nous racheter, de sorte que nous trouvons plus en Jésus Rédempteur que nous n'avions perdu en Adam. La grâce nous apporte plus de biens que le péché ne nous a causé de maux. L'Église a donc bien raison de s'écrier en parlant du péché de notre premier père: "O heureuse faute, laquelle nous a valu un Rédempteur qui obtient grâce pour toutes nos fautes!"
Par Sa Rédemption, le Fils de Dieu ne nous mérite pas seulement le pardon de nos fautes, mais Il nous mérite aussi toutes les grâces qui font les saints, comme les bonnes pensées, les pieux désirs, les grâces des sacrements et de tous les moyens de salut largement dispensés par la sainte Église. Notre Rédempteur aurait pu nous racheter et nous procurer tous ces biens par un seul de Ses soupirs, mais Il a voulu subir tous les opprobres et toutes les douleurs, Il a voulu donner tout Son sang et renouveler Son sacrifice tous les jours sur tous les autels du monde, cela, afin de nous témoigner plus d'amour et pour ôter tout prétexte à notre lâcheté.
De même que Moïse a élevé le serpent au désert, ainsi faut-il que le Fils de l'Homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle. (Jean 3, 14-15) Comme ceux qui regardaient le serpent d'airain ne mouraient pas de la morsure des serpents, mais en était guéris, ceux qui considèrent le Crucifié par la foi sont guéris des blessures du péché. Voilà en quoi la figure diffère de la réalité. "Jésus-Christ, explique saint Augustin, est descendu du ciel et Il est mort, et par Sa mort elle-même, Il nous a délivrés de la mort."
Le titre de Rédempteur proclame bien haut combien nous devons aimer Dieu le Père, Lui qui, dans Son ineffable charité a daigné livrer Son Fils bien-aimé pour racheter de pauvres esclaves. Après un dévouement si divin, pourrions-nous hésiter à Lui sacrifier tous nos biens, notre corps, notre esprit, notre coeur, enfin, tout notre être? Comment ne pas aimer le Fils de Dieu qui a bien voulu Se livrer à la mort ignominieuse de la croix pour nous sauver, nous, Ses ennemis. Si nous nous devons tout entiers à Lui comme créatures, que ne Lui devons-nous pas comme rachetés! Il ne Lui a coûté qu'une parole pour créer l'univers, mais que de courses, que de travaux, que de sueurs, que de fatigues, que d'humiliations, que de supplices pour nous racheter!... Ne rendons pas Ses souffrances et Sa mort inutiles, mais soyons dociles à Ses commandements, travaillons sans relâche à notre salut et à celui du cher prochain.
Saint Theodoret, Pretre et Martyr |
SAINT THEODORET, prêtre d'Antioche, au IVe siècle, montra beaucoup de zèle pour la destruction des idoles et la construction des églises. Sur son refus d'apostasier, il eut les membres disloqués et fut étendu sur un chevalet : « Je ne sens point vos tourments, disait le martyr, parce que DIEU est avec moi. » On lui appliqua ensuite des torches ardentes sur les côtés ; pendant ce supplice, les bourreaux le virent s'entretenir avec les anges. Théodoret fut enfin décapité (an 362).
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SAINT JEAN de CAPISTRAN
Franciscain
(+ 1456)
Saint Jean de Capistran, né l'an 1385, dans le royaume de Naples, était, dans sa jeunesse, un brillant jurisconsulte, un magistrat renommé pour son intégrité, un gouverneur plein de fermeté et de sagesse.
Dans une guerre contre le roi de Naples, la ville de Pérouse le soupçonna de prendre le parti de ce prince; on le fit arrêter. Malgré son innocence et son éloquence à se défendre, il fut jeté en prison. . C'est là que saint François lui apparut et lui ordonna d'entrer dans l'ordre des Frères Mineurs.
Jean acheta sa liberté, donna le reste de ses biens aux pauvres et s'ensevelit dans un couvent, après avoir donné à la ville de Pérouse, dont il avait été gouverneur, l'exemple d'un parfait mépris du monde, en parcourant les rues de cette ville monté à rebours sur un âne, et la tête coiffée d'un bonnet de carton, où étaient écrits les principaux péchés de sa vie.
On lui donna pour maître un simple frère convers, à la direction duquel Jean se soumit avec la simplicité d'un enfant. Il fut traité par lui avec dureté: "Je rends grâces au SEIGNEUR, disait-il plus tard, de m'avoir donné un tel guide; s'il n'eût usé envers moi de pareilles rigueurs, jamais je n'aurais pu acquérir l'humilité et la patience."
Jean fut renvoyé par deux fois du noviciat comme incapable de remplir jamais aucun emploi dans la religion. Il resta jour et nuit à la porte du couvent, souffrant avec joie l'indifférence des religieux, les railleries des passants et les mépris des pauvres qui venaient demander l'aumône. Une persévérance si héroïque désarma la sévérité des supérieurs et dissipa leurs craintes. Jean, reçu de nouveau, fut enfin admis à la profession.
Dès lors sa vie fut admirable, il vivait uniquement de JESUS sur la Croix. Embrasé d'amour pour DIEU, il faisait de sa vie une oraison continuelle: le Crucifix, le Tabernacle, l'image de Marie, le jetaient dans l'extase: "DIEU, disait-il, m'a donné le nom de Jean, pour me faire le fils de Marie et l'ami de JESUS."
Ordonné prêtre, Jean fut appliqué au ministère de la parole. Ses paroles produisaient partout des conversions nombreuses. Une secte de prétendus moines, les Fraticelli, dont les erreurs et les mœurs scandalisaient l'Église, fut anéantie par son zèle et sa charité. Le Pape Eugène IV, frappé des prodigieux succès de ses discours, l'envoya comme nonce en Sicile; puis le chargea de travailler, au concile de Florence, à la réunion des Latins et des Grecs. Enfin il le députa vers le roi de France, Charles VII.
Ami de saint Bernardin de Sienne, il le défendit, devant la cour de Rome, contre les calomnies que lui attirait son ardeur pour la réforme de son Ordre; il l'aida grandement dans cette entreprise, et il alla lui-même visiter les maisons établies en Orient.
Nicolas V l'envoya, en qualité de commissaire apostolique, dans la Hongrie, l'Allemagne, la Bohème et la Pologne. Toutes sortes de bénédictions accompagnèrent ses pas. Il ramena au bercail de l'Église un grand nombre de personnes, et convertit une quantité prodigieuse de Juifs et de Musulmans.
À cette époque, Mahomet II menaçait l'Occident d'une complète invasion, tenait Belgrade assiégée, il se promettait d'arborer le croissant dans l'enceinte même de Rome. Le Pape Calixte III chargea saint Jean de Capistran de prêcher une croisade: à la voix puissante de cet ami de DIEU, une armée de 40,000 hommes se leva; il lui trouva pour chef Huniade, un héros, et il la conduisit à la victoire.
Étant à trois journées de marche des Turcs, tandis qu'il célébrait la Messe en plein air dans les grandes plaines du Danube, les témoins ont rapporté qu'une flèche partie d'en haut vint, pendant le Saint Sacrifice, se placer sur le corporal. Après la Messe, le Saint lut ces mots écrits en lettres d'or sur le bois de la flèche:
"Par le secours de JESUS, Jean de Capistran remportera la victoire." Au fort de la mêlée, il tenait en main l'étendard de la Croix et criait: "Victoire, JESUS, victoire!" Belgrade fut sauvée. C'était en l'an 1456.
Trois mois après, saint Jean de Capistran, ayant prononcé ces paroles du Nunc dimittis: "C'est maintenant, SEIGNEUR, que Vous laisserez mourir en paix Votre serviteur," expira en disant une dernière fois: JESUS. Il avait soixante-et-onze ans.
Pratique. Défiez-vous de l'orgueil, combattez-le jusque dans ses dernières racines.
"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"
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