Carême : Samedi des Quatre-Temps (ou de la 1ère semaine)
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
SAINT LÉANDRE, d'une famille princière, naquit en Espagne.
Il
embrassa de bonne heure la vie monastique et y puisa l'esprit de
dévouement et de discipline qui devait lui valoir l'honneur d'exercer
une influence prépondérante sur l'avenir de son pays.
Séville
fut le théâtre de son zèle et de ses vertus. Moine d'abord, puis
archevêque de cette cité, il créa à l'ombre de sa métropole une école
destinée à propager, en même temps que la foi catholique, l'étude de
toutes les sciences et de tous les arts.
Il
présidait lui-même aux exercices des maîtres savants et des nombreux
élèves qu'il avait su attirer. Parmi ses disciples, le plus célèbre fut
son jeune frère, Saint Isidore, qui devint son successeur et surpassa sa
gloire.
Mais une autre illustration de l'école de Léandre fut
Saint Herménégilde, un des fils du roi arien Leuvigilde; c'est lui qui
avait gravé au cœur de l'illustre jeune homme cette foi invincible qui
fit de lui la victime de son propre père.
Une des gloires de Saint Léandre est
d'avoir été un ami intime du grand pape Saint Grégoire le Grand. On
aime à trouver ces tendres et fortes amitiés, dont la vie des saints
fournit tant d'exemples ; elles seules sont vraies et solides, parce
qu'elles reposent sur la seule base ferme et inébranlable, l'amour de
DIEU.
Rien
de plus attendrissant que la correspondance intime de ces deux grands
personnages : « Absent par le corps, écrivait le pape à son fidèle ami,
vous êtes toujours présent à mes regards, car je porte gravés au fond de
mon cœur les traits de votre visage. Vous saurez lire en votre propre
cœur quelle soif ardente j'ai de vous voir... Ma lettre est bien courte,
mais elle vous montrera combien je suis écrasé par le poids de ma
charge, puisque j'écris si peu à celui que j'aime le plus au monde".
Quel éloge de notre Saint sous la plume d'un si grand pape !
Léandre, éprouvé
par la persécution, eut enfin le bonheur de voir le triomphe de son
Église. Le roi Leuvigilde se convertit avant de mourir et mit son fils
Récarède sous la conduite du Saint archevêque, qu'il avait exilé.
Récarède,
éclairé des lumières de la vraie foi, eut la gloire de ramener tout son
peuple au giron de l'Église romaine -, cette gloire, il faut le dire,
rejaillit en grande partie sur Léandre, qui s'empressa d'annoncer la triomphante nouvelle à son ami, le pape Saint Grégoire.
Ses
écrits nous ont conservé de nombreuses et touchantes traces de son
amour filial et fraternel et des doux souvenirs d'une éducation
chrétienne.
On
ne connaîtrait qu'à demi ce docteur et cet apôtre de l'Espagne, si l'on
ignorait que sa vie fut toujours mortifiée et recueillie comme celle
d'un moine, sans faste comme celle d'un pauvre de JÉSUS-CHRIT,
laborieuse comme celle d'un soldat de la foi.
DIEU l'admit à se reposer de ses labeurs le 27 février 596.
Pratique. Ne vous liez pas avec tout le monde ; que vos amitiés soient fondées sur la foi.
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SAINT GABRIEL de L'ADDOLORATA
Passionniste
(1838-1862)
FRÈRE GABRIEL DE L'ADDOLORATA (c'est-à-dire "de Notre-Dame des Sept-Douleurs") est le nom de religion que reçut FRANCOIS POSSENTI lorsqu'il fut entré chez les Passionnistes.
Dès
son enfance, le jeune Saint professait une dévotion ardente envers la
Sainte Vierge, dévotion qui lui avait été inspirée par les soins
attentifs de sa mère. Pendant le temps de sa scolarité, cette dévotion
s'intensifia sous l'influence de ses maîtres religieux, les Frères des
Écoles Chrétiennes et les Pères Jésuites.
Aussi la divine Mère avait-Elle
pour lui des attentions toutes particulières. Et on ne s'étonnera pas
qu'Elle soit intervenue Elle-même dans l'appel du jeune homme à la vie
religieuse.
A
Spolète (Italie), on vénère une délicieuse et très antique image de la
Madone, que l'on porte en procession dans la ville, le jour octave de
l'Assomption. Personne ne voudrait manquer cette procession ni refuser
de s'unir aux manifestations pieuses d'un peuple entier en l'honneur de
la sainte image. Chacun s'efforce de se trouver sur son passage, de la
contempler avec dévotion, dans l'espoir d'en obtenir quelque faveur
particulière.
En 1856, comme les années précédentes, François Possenti se
trouvait au milieu de la foule. Mais, cette fois, dès qu'il eut porté
les yeux sur l'image de la Vierge, il se sentit profondément ému. Il
avait aperçu la Sainte Vierge le regarder avec une maternelle tendresse;
il L'avait entendue lui dire: "François, le monde n'est plus pour toi; il te faut entrer en religion."
Il entra donc chez les Passionnistes.
Il y vécut saintement, puis y mourut en prédestiné, âgé de 24 ans,
après six ans seulement de vie religieuse. Canonisé il y a peu d'années,
il est devenu un des patrons de la jeunesse. Nous l'invoquons sous le
nom de saint Gabriel de l'Addolorata, et sa fête se célèbre le 27 février.
La tendresse que Saint Gabriel avait
pour la Sainte Vierge atteignait à une véhémence qu'on ne saurait
exprimer. Son coeur était comme un brasier brûlant d'amour pour sa
tendre Mère. Et si vive que fût sa dévotion mariale pendant qu'il vivait
encore dans le monde, elle n'était, pourtant que l'ombre pour ainsi
dire, de celle qu'il manifesta une fois devenu religieux.
Dès son noviciat, il
s'appliqua constamment à une union intime avec sa Mère du Ciel dans ses
pensées, ses affections, ses paroles, ses actions. Il en était venu à ne
plus perdre le souvenir de Marie, souvenir qui ne le quittait pas même
pendant le sommeil, car ses rêves les plus fréquents avaient la Mère de
Dieu pour objet.
La
Sainte Vierge était le sujet le plus ordinaire de ses conversations. Il
avait toujours quelque chose de nouveau à dire de Sa tendre Mère, et il
faisait l'édification de tous ceux qui l'écoutaient. Ses lettres
n'étaient qu'une longue louange de sa bonne Mère, qu'il désirait tant
voir aimée et honorée des siens. Sans cesse, il leur recommandait la
lecture du livre de saint Alphonse de Liguori intitulé "Les gloires de Marie".
C'est par amour pour la Sainte Vierge qu'il voulut s'appeler Frère Gabriel de Notre-Dame des Sept-Douleurs.
En esprit de pénitence et comme
moyen d'écarter de lui tout ce qui aurait pu le détourner du souvenir
constant de la divine Vierge, Frère Gabriel pratiquait
strictement la modestie des yeux. Après cinq ans de cette pratique, il
en était arrivé à ne plus avoir de distractions pendant ses prières.
Le
jeune Saint s'était imposé un grand nombre de pratiques pieuses en
l'honneur de Marie. L'une de ses plus chères dévotions était sa coutume
d'offrir chaque jour à la bonne Mère un bouquet de petites
mortifications, qu'il multipliait de façon étonnante. Mais il savait, et
n'oublia jamais, que sa principale obligation de religieux était
l'exacte observance de sa Règle.
Il était également plein d'ardeur pour faire partager à tous sa
dévotion envers Marie. Il voulait s'engager par voeu particulier à
étendre le règne de Marie. À la grande joie de son coeur, ses Supérieurs
lui permirent de faire ce voeu apostolique.
Son agonie ne fut qu'une douce extase. Quelques instants avant
de rendre le dernier soupir, il demanda l'image de Notre-Dame des
Sept-Douleurs. L'ayant reçue, il la couvrit d'abord de baisers, puis la
plaça sur son coeur, où il la pressa fortement de ses deux mains
jointes. Soudain, un céleste sourire épanouit son visage, et c'est dans
cette attitude qu'il rendit son âme.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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