"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
Le Bienheureux Crispin de Viterbe
Capucin
Capucin
Crispin de Viterbe eut
pour parents de pauvres ouvriers. Sa mère lui inspira, dès ses
premières années, une grande dévotion à Marie : "Voilà ta vraie mère",
lui avait-elle dit, en le conduisant pour la première fois à son autel. «
Mon enfant, lui disait-elle encore, dans tous les dangers écrie-toi :
"Marie, venez à mon aide! Et elle y viendra".
Dès
qu'il fut en âge de travailler, le pieux enfant fut placé chez un de
ses oncles, qui était cordonnier ; le samedi soir, avec le petit
salaire de la semaine, Crispin allait acheter un beau bouquet pour la Sainte Vierge.
Plusieurs
années se passèrent ainsi; mais DIEU parla enfin au cœur du saint jeune
homme, et la vue de plusieurs capucins décida sa vocation; il avait
vingt-cinq ans.
Quoique faible de santé, Crispin,
dans le couvent où il fut admis, suffisait à tout : il bêchait le
jardin, allait à la quête, soignait les malades. Un religieux infirme,
plein d'admiration pour lui, disait : "Frère Crispin n'est pas un novice, mais un ange."
Rien de plus naïf que la piété de ce sublime ignorant. Dans tous les couvents où il passait, Crispin dressait à son usage un petit autel à Marie.
Un
jour qu'il y avait placé deux belles fleurs, elles furent volées par
deux petits espiègles. Peu après, un religieux lui donna deux cierges ;
le bienheureux les alluma et sortit pour cueillir des légumes dans le
jardin ; le religieux qui les avait donnés les ôta et se cacha pour voir
ce qui arriverait.
A son retour, Crispin, attristé,
se plaignit à Marie : "Comment! Hier les fleurs et aujourd'hui les
cierges. Ô ma mère, vous êtes trop bonne ; bientôt on vous prendra votre
Fils dans les bras, et vous n'oserez rien dire !"
Quand
on le plaignait de son excès de travail, il disait en riant le mot de
saint Philippe de Néri : "Le paradis n'est point fait pour les lâches !"
Un jour, la maladie sévit dans un couvent : « Voulez-vous risquer votre
vie et aller soigner vos frères? lui dit son supérieur. — Voulez-vous?
reprit Crispin; j'ai laissé ma volonté à Viterbe, quand je suis entré chez les capucins. »
II
guérit tous les malades du courent et revint lui-même en parfaite
santé. Il aimait beaucoup les fonctions de frère quêteur et se plaisait à
s'appeler l'âne des Capucins.
Une
religieuse d'un couvent, pour l'éprouver, l'accablait d'injures : "DIEU
soit loué ! s'écria-t-il ; on me traite ici comme je le mérite." Il
mourut l'an 1750. Sa charmante humeur l'a fait appeler le Saint joyeux.
Pratique. Servez DIEU gaiement. Un saint triste est un triste saint, disait le curé d'Ars.
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SAINTE JEANNE-ANTIDE THOURET
VIErGE
FONDATRICE DES SOEURS DE LA CHARITÉ DE BESANÇON
(1765-1826)
Jeanne-Antide Thouret
naquit le 27 novembre 1765, à Sancey-le-long, en Franche-Comté, au sein
d'une famille très chrétienne composée de neuf enfants; ses parents
exerçaient le métier d'agriculteurs.
Quand Jeanne a quinze ans, sa mère meurt : Jeanne-Antide sera
désormais l'éducatrice de ses frères et soeurs et la ménagère dévouée
qui entretiendra la maison. Bien que la famille vive dans une réelle
pauvreté, la charitable jeune fille trouve le moyen de ne jamais refuser
l'aumône.
Elle a environ dix-sept ans lorsque son père lui annonce qu'un riche jeune homme l'a demandée en mariage. Sans hésiter, Jeanne répond
à son père qu'elle refuserait la main d'un roi. Après cinq longues
années d'attente, elle réussit enfin à vaincre les obstacles qui
s'opposent à sa vocation religieuse.
Accueillie
à la maison mère des Filles de la Charité le jour de la Toussaint 1787,
elle est reçue le lendemain par la supérieure générale, la vénérable
Mère Dubois. Le onzième mois de son séminaire, elle revêt l'habit des
Filles de la Charité et on l'envoie travailler successivement à
l'hôpital de Langres, puis à Paris où elle prodigue ses soins maternels
aux incurables de l'hospice.
La Révolution était déjà amorcée. Comme la plupart de ses compagnes, tout en restant au service des malades, Soeur Thouret refuse
de reconnaître le clergé schismatique. En novembre 1793, elle doit
quitter Paris pour regagner son pays natal à pied, en mendiant. Sa
charité qui se fait la providence des malades et des pauvres, la sauve
plus d'une fois de la fureur des révolutionnaires. Durant les jours de
la Terreur, sainte Jeanne-Antide Thouret se réfugie en Suisse.
Aussitôt qu'elle peut rentrer en France, elle ouvre une école à
Besançon. Son établissement connait le succès dès le premier jour. Au
cours de la même année elle organise trois autres écoles dans la même
ville. Ouvrière infatigable, elle dirige un dispensaire et distribue une
soupe populaire. Le préfet lui confie bientôt une maison de détention.
Sainte Jeanne-Antide Thouret donna
à ses collaboratrices les Règles et le nom de: Soeurs de la Charité de
Saint Vincent de Paul. Ce titre devait engendrer tôt ou tard des
confusions et des conflits, aussi les filles de Monsieur Vincent en
réclamèrent-ils un autre. Le cardinal Fesch décida que les nouvelles
religieuses s'appelleraient: Soeurs de la Charité de Besançon. Cette
communauté connut tout de suite une rapide expansion. En 1810, la mère
de Napoléon Bonaparte leur ouvrit le royaume de Naples et Murat leur
abandonnait l'énorme couvent hôpital de Regina Coeli. Mère Thouret alla y installer ses compagnes et ouvrit cent trente maisons en l'espace de dix ans.
Sans le sceau divin de la souffrance, il aurait manqué quelque chose à
la sainteté de la fondatrice. Profitant de son long séjour en Italie, la
Sainte fit approuver son institut par le Saint-Siège, sous le nom de:
Filles de la Charité sous la protection de Saint Vincent de Paul. Ce
changement de nom et les modifications introduites dans les
constitutions en dehors de toute entente avec le nouvel archevêque de
Besançon qui lui était hostile, furent cause d'une scission entre les
communautés de France et celles d'Italie.
En effet, celles
de France entendirent rester fidèles aux premières constitutions et se
déclarèrent autonomes sous la supériorité de l'Ordinaire du lieu. Sainte Jeanne-Antide Thouret passa
deux années dans sa patrie pour tâcher de réunir les deux obédiences de
Besançon et de Naples. Non seulement elle n'y parvint aucunement, mais
elle eut la douleur de rentrer à Naples, après s'être vue refuser
l'entrée de la maison mère de Besançon.
Dieu rappela à
Lui Sa digne servante le 24 août 1826. Cent ans après sa mort, on
ramenait ses restes d'Italie dans le couvent de Besançon. Ses filles
firent acte de solennelle réparation en chantant le Miserere de toute
leur âme. Le 23 mai 1926, le pape déclarait Jeanne-Antide Thouret bienheureuse et le 14 janvier 1934, l'Église l'élevait sur les autels.
"Ô Marie conçue sans péché
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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