Vingt-huitième jour du Mois de Marie
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
SAINT GERMAIN DE PARIS naquit
en 496, d'une famille noble, au territoire d'Autun. Tout jeune, il
faillit être victime d'une mère dénaturée et d'une grand-mère criminelle
; mais DIEU veillait sur cet enfant de bénédiction et le réservait à de
grandes choses.
Germain se
réfugia près d'un ermite, son oncle, dont il partagea le genre de vie
austère et s'étudia chaque jour à imiter la piété et les vertus.
L'évêque d'Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très
haute estime et lui donna, malgré les réclamations de son humilité
l'onction sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de
Saint-Symphorien d'Autun.
Par ces temps de guerre et de dévastation, les pauvres affluaient. Germain, qui
ne pouvait s'empêcher d'être ému à la vue d'un homme dans la
souffrance, ne voulut jamais se résoudre à renvoyer personne sans lui
faire l'aumône, au point qu'un jour il donna jusqu'au dernier pain de la
communauté.
Les moines en murmurent d'abord, puis se révoltent ouvertement. Germain, pleurant
amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se retire dans sa
cellule et prie DIEU de les confondre et de les corriger, il priait
encore lorsqu'une dame charitable amène au monastère deux chevaux
chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot
de blé. La leçon profita aux religieux, qui rentrèrent dans le devoir.
Un jour le feu prit au grenier, menaçant de brûler toute la récolte du couvent : grand émoi dans la communauté. Mais Germain, calme
et confiant, prend une marmite d'eau à la cuisine, monte au grenier en
chantant Alléluia, fait le signe de la croix et jette quelques gouttes
d'eau sur le brasier, qui s'éteint.
Un jour que Germain était
en prière, il vit apparaître un vieillard éblouissant de lumière, qui
lui présenta les clefs de la ville de Paris : « Que signifie cela?
demanda l'abbé. — C'est, répondit la vision que vous serez bientôt le
pasteur de cette ville. »
Quatre ans plus tard, Germain dut
en effet céder à la volonté de DIEU. Devenu évêque, il resta moine par
sa vie, et il ajouta même de nouvelles austérités à celles qu'il avait
pratiquées dans le cloître.
Après les fatigues d'une journée tout apostolique, son bonheur,
même par les temps rigoureux, était de passer les nuits entières au pied
de l'autel. Germain eut
la plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des
reines qui se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat ;
on ne saurait dire le nombre de pauvres qu'il secourut, de prisonniers
qu'il délivra, avec l'or des largesses royales.
DIEU lui fit connaître le jour de sa mort, qui arriva le 28 mai
576. Il avait opéré de nombreux miracles pendant sa vie; il s'en fit
encore davantage à son tombeau.
Pratique. Faites des bonnes œuvres; servez-vous de votre crédit auprès des riches pour leur recommander les pauvres.
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SAINT AUGUSTIN DE CANTORBERY
Moine bénédictin et archevêque de Cantorbéry
(+ 605)
(+ 605)
Aux Ve et VIe siècles,
l'île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du
christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l'invasion
des Saxons. Le jeune roi de ce temps, Éthelbert, épousa Berthe,
princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis.
Berthe
consentit à ce mariage à la condition d'avoir sa chapelle et de pouvoir
observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l'aide
et l'appui d'un évêque gallo-franc. L'âme du roi de Kent subissait la
salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à
recevoir le don de la foi. Le pape Grégoire le Grand jugea
le moment opportun pour tenter l'évangélisation de l'Angleterre qu'il
souhaitait depuis longtemps. Pour réaliser cet important projet, le
souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome.
On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant
le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape
saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut
s'arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines
pour devenir missionnaire.
A
Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu'on leur rapporta
de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d'Augustin, qu'ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut
retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines
d'un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife
renvoya Augustin avec une lettre où
il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de
St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda
surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les
encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de DIEU et le salut
des âmes. Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent
en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne.
Le
roi Éthelbert n'autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer
dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de
quelques jours, il s'en alla lui-même visiter les nouveaux venus. Au
bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à
leur tête, s'avancèrent processionnellement au-devant du roi, en
chantant des litanies. Éthelbert n'abandonna pas tout de suite les
croyances de ses ancêtres. Cependant, il établit libéralement les
missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une
demeure qui s'appelle encore Stable Gate: la porte de l'Hôtellerie, et
ordonna qu'on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.
Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et
ses compagnons étaient assidus à l'oraison, aux vigiles et aux jeûnes.
Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu'ils abordaient, se
comportant en tout selon la sainte doctrine qu'ils propageaient, prêts à
tout souffrir et à mourir pour la vérité. L'innocence et la simplicité
de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des
arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en
grand nombre.
Charmé
comme tant d'autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par
les promesses dont plus d'un miracle attestait la vérité, le noble et
vaillant Éthelbert demanda lui aussi le baptême qu'il reçut des mains
de saint Augustin. Sa conversion
amena celle d'une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape
Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte
des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes moeurs par ses
exhortations, mais encore plus par son propre exemple.
En 1597, étant désormais à la tête d'une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se
rendit à Arles, afin d'y recevoir la consécration épiscopale, selon le
désir du pape saint Grégoire. De retour parmi ses ouailles, à la Noël
de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le
baptême.
De
plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le
roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. A
côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à
devenir la métropole de l'Angleterre. Saint Augustin en
devint le premier archevêque et le premier abbé. En le nommant primat
d'Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux
auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements
sacerdotaux, de parements d'autels et de livres destinés à former une
bibliothèque ecclésiastique.
Le
souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le
pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d'avoir formé la
nouvelle Église d'Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques.
Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège
archiépiscopal d'Angleterre. Le pape lui donna également le pouvoir
d'ordonner d'autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière
dans ce nouveau pays catholique. Il le constitua aussi métropolitain
des douze évêchés qu'il lui ordonna d'ériger dans l'Angleterre
méridionale.
Les
sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays
des Saxons de l'Ouest. Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait
en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant
les bienfaits et les prodiges à ses prédications. Rebelles à la grâce,
les Saxons de l'Ouest refusèrent d'entendre Augustin et ses compagnons,
les accablèrent d'avanies et d'outrages et allèrent jusqu'à attenter à
leur vie afin de les éloigner.
Au début de l'an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin,
fondateur de l’Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses
multiples travaux. Avant de mourir, il nomma son successeur sur le
siège de Cantorbéry. Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire
fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain
qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l'église inachevée du
célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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