Saint Jean Gualbert, né
à Florence vers l'an 999, fut élevé avec soin dans les maximes de la
piété et dans l'étude des lettres; mais à peine était-il entré dans le
monde, qu'il y prit un goût excessif.
L'amour
des plaisirs l'emporta tellement, que ce qui lui avait paru criminel ne
lui offrit plus rien que de légitime et d'innocent. Il était perdu sans
ressources, si DIEU n'eût ménagé des circonstances pour lui ouvrir les
yeux et le tirer de l'état déplorable où il s'était réduit.
Un
jour de Vendredi saint, il rencontre le meurtrier de son frère, et,
plein d'idées de vengeance, il va le percer de son épée, lorsque le
malheureux, se jetant à terre, les bras en croix, le conjure, par la
Passion de JÉSUS-CHRIST, de ne pas lui ôter la vie. Gualbert ne peut résister à ce spectacle. L'exemple du SAUVEUR priant pour Ses bourreaux amollit la dureté de son cœur; il tend la main au gentilhomme et lui dit:
"Je
ne puis vous refuser ce que vous me demandez au nom de JÉSUS-CHRIST.
Je vous accorde non seulement la vie, mais mon amitié. Priez DIEU de me
pardonner mon péché." S'étant ensuite embrassés, ils se séparèrent. Jean se
dirige de là vers l'église d'une abbaye voisine; il se jette lui-même
aux pieds d'un crucifix, et y prie avec une ferveur extraordinaire. DIEU
lui fait connaître par un prodige que sa prière est exaucée, et qu'il a
obtenu le pardon de ses fautes; car le crucifix devant lequel il priait
baisse la tête et s'incline vers lui, comme pour le remercier du pardon
qu'il a généreusement accordé par amour pour DIEU.
Changé en un homme nouveau, Jean prit
l'habit de Saint-Benoît et devint un religieux si fervent, qu'à la mort
de l'abbé tous les suffrages se réunirent sur lui; mais il ne voulut
jamais accepter la dignité qu'on lui offrait. Il se retira à
Vallombreuse, qui devint le berceau d'un nouvel Ordre, où la règle de
Saint-Benoît était suivie dans toute sa rigueur.
On trouve dans la vie de saint Gualbert toutes
les austérités et toutes les vertus qu'on rencontre dans la vie des
plus grands Saints. Par un temps de disette, il se fit conduire au
grenier presque vide, et les provisions, à sa prière, se multiplièrent
au point qu'il put distribuer du blé à tous ses couvents et à tous les
pauvres qui se présentèrent.
Ayant
trouvé un monastère trop riche, il pria un ruisseau voisin de prendre
la violence d'un torrent et de renverser l'édifice, ce qui s'accomplit
aussitôt. Un de ses couvents fut dévasté, incendié, et les religieux
fort maltraités: "Vous êtes maintenant de vrais religieux, leur dit le
Saint; oh! que j'envie votre sort!"
La fin de cette vie merveilleuse arriva le 12 Juillet 1073.
Pratique : Réconciliez-vous avec vos ennemis, pour l'amour de JÉSUS crucifié.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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