qu’entre une musique notée et une musique chantée."
(Saint François de Sales)
Saint Henri,
surnommé le Pieux, appartenait à la famille impériale des Othons
d'Allemagne, qui joua un si grand rôle au moyen âge. Touché d'une grâce
spéciale de DIEU, il fit jeune encore, un acte de hardiesse que lui eût
dissuadé la prudence humaine, en promettant à DIEU de ne s'attacher qu'à
Lui et en Lui vouant la continence perpétuelle. Héritier du royaume de
Bavière par la mort de son père, il se vit obligé de prendre une épouse,
pour ne pas s'exposer à la révolte de son royaume; le choix du peuple
et le sien se porta sur la noble Cunégonde, digne en tous points de cet
honneur. Elle avait fait, dès son adolescence, le même voeu que son
mari.
Henri ,
devenu plus tard empereur d'Allemagne, justifia la haute idée qu'on
avait conçue de lui par la sagesse de son gouvernement ainsi que par la
pratique de toutes les vertus qui font les grands rois, les héros et les
Saints. Il s'appliquait à bien connaître toute l'étendue de ses
devoirs, pour les remplir fidèlement, il priait, méditait la loi divine,
remédiait aux abus et aux désordres, prévenait les injustices et
protégeait le peuple contre les excès de pouvoirs et ne passait dans
aucun lieu sans assister les pauvres par d'abondantes aumônes, et sans y
répandre la bonne odeur de sa piété. Il regardait comme ses meilleurs
amis ceux qui le reprenaient librement de ses fautes, et s'empressait de
réparer les torts qu'il croyait avoir causés.
Cependant
son âme si élevée gémissait sous le poids du fardeau de la dignité
royale. Un jour, comme il visitait le cloître de Vannes, il s'écria:
"C'est ici le lieu de mon repos; voilà la demeure que j'ai choisie!" Et
il demanda à l'abbé de le recevoir sur-le-champ. Le religieux lui
répondit qu'il était plus utile sur le trône que dans un couvent; mais,
sur les instances du prince, l'abbé se servit d'un moyen terme:
Voulez-vous, lui dit-il, pratiquer l'obéissance jusqu'à la mort?
– Je le veux, répondit Henri.
–
Et moi, dit l'abbé, je vous reçois au nombre de mes religieux;
j'accepte la responsabilité de votre salut, si vous voulez m'obéir.
– Je vous obéirai.
Eh
bien! Je vous commande, au nom de l'obéissance, de reprendre le
gouvernement de votre empire et de travailler plus que jamais à la
gloire de DIEU et au salut de vos sujets." Henri se soumit en gémissant.
Sa
carrière devait être, du reste, bientôt achevée. Nouveau Moïse, il
avait dû les triomphes de sa vie moins à ses armes, qu’à la puissance de
la prière, il pouvait aspirer à la couronne éternelle.
Près de mourir, prenant la main de Cunégonde, il dit à sa famille présente:
"Vous m'aviez confié cette vierge de JÉSUS-CHRIST, je la rends vierge au SEIGNEUR et à vous."
Sa mort arriva le 14 juillet 1024.
Pratique : Rappelez-vous que la sainteté peut s’acquérir dans tous les états.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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