"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
A
cinq ans, on la vit reprendre avec force un hérétique qui parlait
contre la présence réelle : "Monsieur, lui dit-elle, vous ne croyez pas
que JÉSUS-CHRIST soit dans l'Eucharistie ; cependant Il a dit qu'Il y
était ; vous croyez donc qu'Il n'a pas dit la vérité?" Le protestant, ne
sachant que répondre, voulut fermer la bouche de l'enfant en lui
offrant des dragées; mais elle les jeta au feu avec mépris, en disant :
"Voilà, monsieur, comment les hérétiques brûleront en enfer pour n'avoir
pas cru aux paroles de JÉSUS-CHRIST!"
Agée
de vingt ans, elle fut donnée en mariage à un époux digne d'elle, le
baron de Chantal. DIEU donna de nombreux et charmants enfants à ces
époux modèles ; rien ne manquait à leur bonheur, quand une catastrophe
épouvantable vint le briser : le baron fut blessé à la chasse, par
accident, de la main d'un de ses amis, et mourut pieusement quelques
jours après. Jeanne avait vingt-huit ans.
Elle
reçut ce coup terrible sans faiblir et fit à DIEU, à l'instant même le
vœu de chasteté parfaite se traça un plan de vie austère, se vêtit sans
luxe, porta le cilice et se donna tout entière à sa sanctification et à
l'éducation de ses enfants. DIEU lui fit bientôt rencontrer saint
François de Sales, à Dijon même, dès lors elle se mit sous sa direction,
et sa vie s'éleva rapidement à une perfection supérieure.
"J'ai trouvé à Dijon, pouvait dire le saint, la femme forte, en Mme de Chantal. »
Après avoir montré au monde le modèle de la mère chrétienne, DIEU va
faire éclater en l'illustre sainte le modèle sublime de la perfection
religieuse. Elle devient fondatrice de l'Ordre de la Visitation. La
séparation fut pour elle un sacrifice sublime ; il lui fallut résister
aux cris et aux larmes et passer par-dessus le corps de son fils aîné,
qui s'était couché sur le seuil de la porte, criant : « Maman, ne me
quittez pas ! »
Une
telle âme devait franchir à grands coups d'ailes les sommets de là plus
haute sainteté. Elle en vint à faire le vœu effrayant de choisir
toujours ce qui lui paraîtrait le plus parfait. L'amour de DIEU
possédait son âme au point qu'elle n'en pouvait supporter l'ardeur et
qu'elle en devenait malade : « Ah ! disait-elle, si le monde connaissait
la douceur d'aimer DIEU, il mourrait d'amour ! »
Bientôt le feu de l'amour ne consuma pas seulement le sacrifice, mais l'autel même, et Jeanne-Françoise alla
rejoindre au sein de DIEU, le 16 décembre 1641, son saint directeur,
mort depuis dix-neuf ans. Saint Vincent de Paul vit son âme monter au
ciel sons la forme d'un globe de feu et rejoindre l'âme de saint
François de Sales, brillante du même éclat.
Pratique. Retenez la belle devise de sainte Jeanne-Françoise : "Mourir à soi pour vivre à DIEU. »
« Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous »
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