"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
SAINT FIACRE,
fils d'un roi d'Ecosse, vivait au VIe siècle; il fut élevé dans la
science et la piété par des maîtres habiles. Jeune encore, il sentit son
âme enflammée par l'amour de la solitude et le désir de ne vivre que
pour Dieu.
Il
s'embarqua pour la France, à l'insu de son père, et se choisit, près de
Meaux, un lieu retiré, dans une forêt, où l'évêque lui concéda une
portion de terre. Saint Fiacre y bâtit un couvent, qu'il consacra à la sainte Vierge, à laquelle il avait voué dès son enfance une dévotion singulière.
Là
il mena une vie angélique, tant par son application à Dieu que par la
pratique de la plus rude mortification et le soin de subjuguer les
moindres saillies des passions mauvaises. Sa sainteté ne manqua pas
d'attirer en foule vers lui les pauvres et les pèlerins. Fiacre mangeait peu et employait presque tout le produit du travail de ses mains à la subsistance de ses pieux visiteurs.
On
lui amenait des possédés et des malades, et il les délivrait ou les
guérissait en grand nombre. Cependant le petit terrain qu'il occupait
étant devenu insuffisant pour subvenir à tant d'aumônes et à une si
généreuse hospitalité, Fiacre fut
obligé d'implorer de l'évêque une nouvelle concession de terre, et le
prélat lui permit de prendre et d'utiliser tout ce qu'il pourrait
entourer d'un fossé dans l'espace d'une journée.
Chose
merveilleuse, Dieu vint au secours du travailleur : la terre se fendait
d'elle-même comme par enchantement, et un seul jour suffit au saint
pour entourer une étendue considérable. C'est sans doute à cause des
travaux de jardinage dont il occupait les loisirs que lui laissaient la
prière et le service de Dieu, que saint Fiacre est regardé comme le patron des jardiniers.
Tandis
qu'il jouissait tranquillement des délices de la solitude, des envoyés
écossais vinrent lui offrir la couronne royale, dont son frère s'était
rendu indigne. Fiacre avait en
révélation de leur approche et obtint de Dieu, à force de larmes et de
prières, de ne pas permettre qu'il sortit de sa chère solitude pour être
exposé aux dangers des honneurs du monde. Il devint aussitôt semblable à
un lépreux.
Quand
les ambassadeurs furent arrivés près de lui, ils ne purent voir sans
horreur ce visage défiguré, n'eurent plus aucun désir de le faire monter
sur le trône de ses pères et n'éprouvèrent que dégoût pour le fils de
leurs rois.
Fiacre,
joyeux de leur déconvenue : « Ne croyez pas, leur dit-il, que cette
plaie qui me couvre soit un mal naturel ; c'est une grâce que Dieu m'a
faite pour m'épargner le danger des grandeurs. »
Fiacre mourut dans son ermitage, le 30 août, vers l'an 670 ; il opéra de grands miracles après sa mort.
Pratique: Craignez les honneurs ; soyez convaincu que la vie simple et cachée leur est préférable.
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SAINTE ROSE DE LIMA
Rose naquit
à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au Baptême le nom
d'Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une
rose épanouie sur son visage, s'écria: "Désormais, tu seras ma "Rose", changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu'eut plus tard la jeune fille.
La
vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue de souffrances
volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas âge, Rose comprit
que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs
d'état. Une source de difficultés lui vint de concilier l'obéissance à
ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la
favorisait.
Elle
s'ingénia à trouver le moyen d'obéir à la fois à Dieu et à sa mère.
Décidée à ne chercher à plaire à personne qu'à Dieu, elle portait
néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère; mais elle sut y
cacher à l'intérieure une aiguille qui faisait de cet ornement un
instrument de supplice.
À l'exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se
voua à une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s'exerça au jeûne et
put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de
fruits. À six ans, elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze
ans, elle fit voeu de ne jamais manger de viande. Plus tard, elle ne
mangea qu'une soupe faite de pain et d'eau, sans sel ni autre
assaisonnement.
Toutes
les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer,
s'offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l'Église, l'État, les
Âmes du Purgatoire et les pécheurs. Non contente du lit de planches sur
lequel elle reposa longtemps, elle se fit un lit avec des morceaux de
bois liés avec des cordes; elle remplit les intervalles avec des
fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.
La
vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans
celle du coeur, qui est impossible sans l'humilité et l'obéissance.
Toutes les austérités de Rose étaient
soumises à l'obéissance; et elle était toujours prête à tout abandonner.
On s'étonnera que ses directeurs aient pu approuver dans une si frêle
enfant d'aussi cruelles macérations; mais il faut savoir que chaque fois
que des confesseurs voulurent s'y opposer, il en furent empêchés par
une lumière intérieure.
Toute la personne de Rose, défigurée
par la pénitence, attirait l'attention du public et la faisait vénérer
comme une Sainte. Désolée, elle eut recours à Dieu, afin que ses jeûnes
n'altérassent pas les traits de son visage. Chose admirable! Elle reprit
son embonpoint et ses vives couleurs; ses yeux se ranimèrent. Aussi
arriva-t-il qu'après avoir jeûné tout un Carême au pain et à l'eau, elle
rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d'elle en disant: "Voyez
cette religieuse si célèbre par sa pénitence! Elle revient sans doute
d'un festin. C'est édifiant, vraiment, en ce saint temps!" Rose en remercia Dieu.
La charité de Rose pour
le salut des âmes était en proportion de son amour pour Jésus-Christ.
Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent
après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des
Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient
l'Europe.
Rose mourut le 24 août 1617, à l'âge de trente et un ans.
«Ô Marie conçue sans péché
priez pour nous qui avons recours à Vous »
priez pour nous qui avons recours à Vous »
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