Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile
et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
Saint Côme et Saint Damien naquirent en Arabie, vers la fin du IIIe siècle, d'une famille chrétienne. On croit qu'ils étaient frères jumeaux.
A la science des saints, Côme et Damien joignirent l'étude des sciences et des lettres humaines ; ils embrassèrent la carrière de médecins, qui leur fournit l'occasion d'exercer un véritable apostolat; car à travers les corps ils savaient voir les âmes, les toucher, les convertir.
La grâce divine vint relever leur science par le don des guérisons miraculeuses. Leur réputation devint tellement extraordinaire, que de toutes parts on accourait à eux pour obtenir la délivrance des maux les plus invétérés et les plus incurables. Le résultat ne trompait jamais leur foi et leur confiance, et il ne se passait pas de jours sans qu'ils eussent opéré quelque cure souvent désespérée.
Auprès d'eux les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient droit, les sourds entendaient, les estropiés étaient guéris. Leur puissance s'étendait même au delà de ce monde visible, et à leur voix les démons abandonnaient leurs victimes. Tout cela, ils le faisaient par pure charité, ne recevant jamais aucune rétribution. A cette gloire devait se joindre celle du martyre.
Un jour on les accuse de séduire le peuple et de faire déserter les temples des dieux. Il n'en fallait pas davantage pour les faire prendre et amener au tribunal du préfet. « Choisissez, leur dit-il, entre la mort ou la vie; adorez les dieux et reniez le CHRIST, ou d'affreux supplices vous attendent. — Fais ce que tu voudras, répondent-ils ; épuise tes tourments; nous ne craignons rien, car DIEU est avec nous. »
On leur infligea une si longue et si rude flagellation, que les bourreaux n'en pouvaient plus de fatigue ; les deux martyrs bénissaient le SEIGNEUR: "Qu'on leur mette des chaînes et qu'on les jette à la mer !" dit le juge honteux. A la vue d'une foule immense, ils furent précipités du haut d'un rocher dans les flots ; mais un ange, à la stupéfaction de tous, plana au-dessus des eaux et transporta les martyrs au rivage.
Pendant un nouvel interrogatoire, le préfet semblait incliner vers la religion chrétienne, quand il se sentit frappé au visage, à coups redoublés, par des esprits invisibles et les supplia de le délivrer; ils prièrent, et le démon laissa en paix le préfet, qui se raidit contre la grâce et redoubla de cruauté.
Il fit allumer une fournaise ardente, où les deux martyrs furent jetés ; mais ils s'y promenèrent comme sur des fleurs, et les flammes, s'élançant d'elles-mêmes sur quelques païens plus acharnés, les dévorèrent. Les ongles de fer ne réussirent pas davantage; la plaie n'était pas plus tôt faite, qu'elle était guérie. On les attaqua ensuite successivement à coups de pierres et à coups de flèches, mais pierres et flèches se retournèrent contre les bourreaux.
Le préfet leur fit enfin trancher la tête.
Pratique: Soyez désintéressé en rendant service à votre prochain ; l'intérêt tue la charité.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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