"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
Saint Guillaume, issu
des anciens comtes de Nevers, vint au monde vers le milieu du XIIe
siècle. II fut élevé avec soin dans la crainte de DIEU. Le SEIGNEUR lui
avait donné toutes les dispositions de la nature et de la grâce
nécessaires à l'accomplissement des grands desseins qu'il avait sur lui;
aussi fit-il des progrès rapides et acquit-il en peu de temps des
connaissances au-dessus de son âge et un trésor croissant de sainteté.
Le monde lui souriait, avec sa gloire et ses plaisirs, il renonça à
tout, il s'éloigna même des honneurs ecclésiastiques qui semblaient le
poursuivre et s'enfonça dans la solitude d'un monastère.
Non
content d'avoir quitté le monde, il en perdit jusqu'au souvenir, et
vécut dans la présence continuelle de DIEU ; sa modestie, sa dévotion,
sa régularité, ranimaient la ferveur de ses frères ; il suffisait de le
regarder au chœur ou à l'autel pour être embrasé du saint désir de
marcher sur ses traces. Il avait surtout un grand amour pour le Saint
Sacrement, près duquel il trouvait ses délices, et ses larmes ne
tarissaient pas durant le saint sacrifice de la messe.
Il fallut lui faire violence pour le
nommer abbé de son monastère ; pourtant il dut bientôt se résigner à
monter plus haut et répondre à l'appel du Ciel clairement manifesté.
Sacré archevêque de Bourges, Guillaume montra, dès les premiers jours,
toutes les vertus des plus illustres pontifes. Il demeura moine dans son
palais, même par l'habit et plus encore par les austérités.
Il sut concilier les exercices de la
piété avec les immenses occupations de sa charge ; il parcourait son
diocèse, prêchait, instruisait les petits et les humbles, administrait
les sacrements, visitait les hôpitaux, délivrait les captifs, et
multipliait les prodiges. Quand on lui demandait un miracle, il disait :
"Je ne suis qu'un pauvre pécheur" mais il cédait aux larmes des
malades et les guérissait par sa bénédiction.
On a conservé de lui quelques belles
paroles : "Tel pasteur, telles brebis" disait-il souvent, "J'ai à
expier, disait-il encore, et mes propres péchés et ceux de mon peuple".
Sa mort fut digne de sa vie ; il expira revêtu du cilice qu'il avait
porté toujours, et couché sur la cendre, le 10 janvier 1209.
On raconte qu'au moment de sa mort, il
vit distinctement les anges battant des ailes au-dessus de sa tête, et
qu'il rendit l'âme en leur tendant les bras. Pendant ses obsèques, la
foule aperçut au-dessus de l'église un globe de feu planant dans les
airs.
En lisant la vie d'un si saint
pasteur, n'y retrouve-t-on point la reproduction fidèle du Pontife
souverain, qui fut par excellence "saint, innocent, pur, et n'eut rien
de commun avec les pécheurs?" (Hebr. 7, 26.)
Pratique. Priez pour que Dieu envoie de saints pontifes à son Église.
Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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