"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
SAINT HONORAT naquit
dans les Gaules, d'une famille illustre, mais païenne. DIEU mit de
bonne heure en cet enfant prédestiné le désir du baptême, et il s'y
prépara par toutes les vertus qui font l'ornement de la jeunesse.
Il
dut tout à la grâce et à son heureux naturel, car il avait contre lui
ses parents, ses amis et le milieu corrupteur dans lequel il lui fallait
vivre. Jusqu'après son baptême, son père chercha par tous les moyens
possibles à le détourner de la vie chrétienne; mais, au milieu de toutes
les séductions, l'invincible jeune homme se disait: "Cette vie plaît,
mais elle trompe." Belle parole, qui devrait servir de maxime à la folle
jeunesse entraînée si facilement par les faux appâts du monde.
Le jeune Honorat réfléchissait,
et tout le portait à quitter le monde pour Dieu : "J'entends dans le
monde des maximes bien différentes de celles de l'Église ; il faut
choisir : d'un côté on me prêche la modestie, la mortification, la vie
de l'âme ; de l'autre, la jouissance, la vie du corps ; ici, Jésus
m'appelle à régner au ciel ; là, le démon à régner sur la terre. Hâtons-nous, mon âme, de renoncer aux choses terrestres pour nous
donner à Dieu."
Dès lors, Honorat vit
comme un moine, le jeûne amaigrit son visage, la prière occupe ses
journées. Après quelques années d'incertitudes sur sa vraie vocation, il
aborde l'île de Lérins, sur les côtes de la Provence; les serpents la
rendaient inhabitable, mais ils disparaissent sous ses pas, et cette île
aride et déserte devient un jardin délicieux, embaumé des fleurs de la
science et de la sainteté.
Par Honorat, l'Occident a trouvé aussi en lui sa Thébaïde; Lérins devient une pépinière de savants, d'évêques et de saints.
A la mort de son évêque, l'église d'Arles réclame un vertueux Pontife, et la voix populaire appelle Honorat sur
ce siège illustre. C'est là qu'il se surpasse lui-même et retrace en sa
vie, toute de zèle et de saintes œuvres, l'image du pasteur selon le
Cœur de DIEU, dont la charité n'a d'égal que le courage inflexible à
défendre les intérêts de JÉSUS-CHRIST.
Saint
Hilaire d'Arles, son disciple et son successeur, nous a laissé de lui
un magnifique éloge. Retenons-en cette belle parole: "Si l'on voulait
représenter la charité sous une figure humaine, il faudrait faire le
portrait d'Honorat."
Cet illustre pontife mourut en l'an 429. Beaucoup de personnes virent son âme s'élever au ciel parmi les chœurs des anges.
Pratique. Travaillez dans votre situation, au salut des âmes et à la gloire de Dieu.
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SAINT MARCEL
Pape et Martyr
(+ 310)
Romain d'origine, SAINT MARCEL fut
choisi le 21 mai 308, pour succéder à saint Marcellin, martyrisé deux
mois auparavant. (Il siégea sous le règne de Maxence, cinq ans, six mois
et vingt-et-un jours.)
Devenu Pape, Saint Marcel n'oublia
point les exemples de vertus et de courage de son prédécesseur. Il
obtint d'une pieuse matrone nommée Priscille, un endroit favorable pour y
rétablir les catacombes nouvelles, et pour pouvoir y célébrer les
divins mystères à l'abri des profanations des païens.
Les vingt-cinq titres de la ville de Rome furent érigés
en autant de paroisses distinctes, afin que les secours de la religion
fussent plus facilement distribués aux fidèles. A la faveur d'une trêve
dans la persécution, Marcel s'efforça
de rétablir la discipline que les troubles précédents avaient altérée.
Sa juste sévérité pour les chrétiens qui avaient apostasié durant la
persécution lui attira beaucoup de difficultés. L'Église subissait alors
la plus violente des dix persécutions. Dioclétien venait d'abdiquer en
305, après avoir divisé ses États en quatre parties, dont chacune avait à
sa tête un César.
Maxence,
devenu César de Rome en 306, ne pouvait épargner le chef de l'Église
universelle. L'activité du Saint Pontife pour la réorganisation du culte
sacré au milieu de la persécution qui partout faisait rage, était aux
yeux du cruel persécuteur, un grief de plus. Maxence le fit arrêter par
ses soldats et comparaître à son tribunal, où il lui ordonna de renoncer
à sa charge et de sacrifier aux idoles. Mais ce fut en vain: saint Marcel répondit
hardiment qu'il ne pouvait désister un poste où DIEU Lui-même l'avait
placé et que la foi lui était plus chère que la vie.
Le
tyran, exaspéré par la résistance du Saint à ses promesses comme à ses
menaces, le fit flageller cruellement. Il ne le condamna point pourtant à
la mort; pour humilier davantage l'Église et les fidèles, il
l'astreignit à servir comme esclave dans les écuries impériales. Le
Pontife passa de longs jours dans cette dure captivité, ne cessant dans
la prière et le jeûne, d'implorer la miséricorde du Seigneur. Après neuf
mois de détention, les clercs de Rome qui avaient négocié secrètement
son rachat avec les officiers subalternes, vinrent pendant la nuit et le
délivrèrent.
Une pieuse chrétienne nommée Lucine donna asile au Pontife. Sa
maison devint dès lors un titre paroissial de Rome, sous le nom de Marcel, où
les fidèles se réunissaient en secret. Maxence en fut informé, fit de
nouveau arrêter Marcel, et le condamna une seconde fois à servir comme
palefrenier dans un haras établi sur l'emplacement même de l'église.
Saint Marcel, Pape, mourut au milieu de ces vils animaux, à peine vêtu.
La
bienheureuse Lucine l'ensevelit dans la catacombe de Priscille, sur la
voie Salaria. Les reliques de ce Souverain Pontife reposent dans
l'ancienne église de son nom, illustrée par son martyre. Il fut le
dernier des Papes persécutés par le paganisme, en ce temps.
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BIENHEUREUSE STÉPHANIE QUINZANI
Vierge du Tiers-Ordre de Saint-Dominique
(1457-1530)
Cette fille de
Saint Dominique naquit le 5 février 1457, à Orzinovi, petit village
situé près de Brescia, en Italie. Son père, Lorenzo Quinzani alla
bientôt s'établir à Soncino pour se mettre sous la conduite du
dominicain Mathieu Carreri, célèbre maître de la vie intérieure.
Celui-ci avait remarqué la petite Stéphanie et prédit à la jeune enfant qu'elle serait son héritière.
L'enfant
ne comprit rien à ces paroles, mais, quelques années plus tard, quand
le bienheureux Mathieu mourut, la Sainte se sentit frappée au cœur d'une
blessure très douloureuse. Au même instant, le défunt lui apparut et
lui apprit que cette blessure était l'héritage qu'il lui avait promis.
La souffrance devait être le partage de la bienheureuse Stéphanie; elle
était destinée par DIEU à prendre rang parmi ces âmes privilégiées que
Sa divine sagesse conduit hors des voies communes et élève par des
moyens extraordinaires jusqu´aux plus hauts sommets de la vie mystique.
Chez
la bienheureuse, la grâce prévint la nature. A l´âge de sept ans, elle
fit vœu de pauvreté, de virginité et d'obéissance. NOTRE-SEIGNEUR voulut
aussitôt lui montrer combien sa générosité Lui avait été agréable. Il
lui apparut accompagné de Sa Très Sainte Mère, et de plusieurs autres
Saints et lui donna le titre d'épouse et comme gage de cette alliance,
lui remit un anneau précieux.
Vers
l'âge de dix à onze ans, elle sentit un vif attrait pour la souffrance.
Elle comprit qu'elle devait suivre Le CHRIST, son Époux, sur le chemin
du Calvaire. Aussi se mit-elle à pratiquer une rigoureuse mortification.
Les épreuves ne lui furent pas épargnées et le démon lui suscita de
terribles tentations contre la sainte vertu. Pour
en triompher, la jeune fille eut recours à un remède énergique: elle se
précipita avec un courage intrépide dans un amas d'épines et s'y roula
jusqu´à ce que la douleur eût calmé les efforts de la tentation.
A
l'âge de quinze ans, un Vendredi-Saint, alors qu'elle méditait avec
larmes sur les souffrances de son SAUVEUR, elle reçut de JÉSUS-CHRIST
l'impression des sacrés stigmates et Il lui déclara que désormais elle
aurait part à toutes Ses douleurs et que dans chacun de ses membres elle
porterait une partie de ce que Lui-même avait souffert.
A
partir de ce moment, chaque semaine, le vendredi, elle semblait
reproduire dans son corps et dans son âme les mystères de la sanglante
Passion. On la voyait dans une sorte d'agonie pendant laquelle il lui
sortait de tous les pores une sueur mêlée de sang. Puis on eût dit qu'on
la déchirait de coups de fouet. Enfin, sa tête portait comme
l'empreinte du couronnement d'épines. A
ces souffrances corporelles venaient s'ajouter d´indicibles angoisses
morales. Pendant quarante ans, la Bienheureuse dut passer à travers des
ténèbres, des sécheresses, des impuissances et des délaissements
terribles. Et ce martyre de l´âme était si effroyable qu´elle eût
succombé sous la rigueur des épreuves, si des faveurs extraordinaires
n´étaient venues la soutenir.
Selon
son plus grand désir et la promesse qu'elle avait faite en son jeune
âge, elle revêtit l'habit du Tiers-Ordre de Saint-Dominique. Elle
établit un monastère à Soncino et entreprit de bâtir un couvent sous le
vocable de Saint Paul. DIEU lui vint en aide, et, dès l'année 1519, une
trentaine de jeunes filles des plus nobles familles y travaillaient
sous sa direction à acquérir la perfection religieuse.
Elle
mourut le 2 janvier 1530 à l'âge de soixante-treize ans en prononçant
les paroles du Divin Crucifié dont elle avait été la fidèle imitatrice:
"Seigneur, je remets mon âme entre Vos mains."
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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