"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
SAINT ABDON et SAINT SENNEN
Martyrs (+254)
Saint Abdon et saint Sennen, nobles
persans, avaient été comblés de biens et d'honneurs par les rois de
Perse, qui les avaient investis des premières dignités de l’État.
Cependant, leur piété et leur zèle pour la foi catholique surpassaient
leurs immenses richesses et la noblesse de leur sang.
L'empereur
Dèce, grand ennemi du christianisme, remporta une victoire décisive
contre les rois persans, devenant par le fait même, maître absolu de
plusieurs pays. Ce prince inique résolut d'exterminer les chrétiens dans
tout son empire. Abdon et Sennen ressentirent
une profonde affliction en voyant les cruelles injustices dont
l'indigne empereur accablait les fidèles qui étaient chaque jour
victimes d'odieux procédés. D'un commun accord, ils s'appliquèrent de
tout leur pouvoir à fortifier et encourager leurs frères chrétiens. Ils
ensevelissaient les martyrs, sous peine d'encourir eux-mêmes la terrible
colère de leur nouveau souverain.
Dèce,
instruit de leurs actions, commanda de les arrêter et de les conduire
devant son tribunal. Usant d'abord de douceur à leur égard, il essaya de
leur persuader qu'il était redevable de sa victoire aux dieux de
l'empire, et qu'il était de toute justice qu'ils les adorassent.
Les
deux frères répondirent à Dèce que les vaincus avaient adoré les mêmes
faux dieux que lui, et n'en avaient cependant pas moins perdu la
bataille. Que pour eux, ils n'adoreraient jamais que le seul vrai DIEU,
créateur du ciel et de la terre, et Son Fils JÉSUS-CHRIST qui donnait la
victoire aux uns et permettait que les autres fussent vaincus à cause
des desseins cachés de Sa Providence.
Dèce
leur déclara qu'il tenait à tout prix et sous peine de mort, qu'ils
adorassent les mêmes dieux que lui. «La seule raison nous démontre,
grand Prince, qu'il ne peut pas y avoir plusieurs dieux: deux maîtres
souverains ne sauraient subsister dans l'empire. Ce que vous appelez des
dieux ne sont que des démons, les singes de la Divinité dont les hommes
sont dupes. Il n'y a qu'un seul DIEU, et c'est ce seul DIEU, notre
souverain Maître et le vôtre, que nous adorons.» «Je saurai bien venger
nos dieux de vos blasphèmes, et vous faire repentir de votre impiété!»
répliqua l'empereur.
Ne pouvant supporter plus longtemps les propos que saint Abdon et saint Sennen lui
tenaient, Dèce ordonna de charger de chaînes les martyrs et de les
enfermer dans une obscure prison; et quand il s'en retourna pour
triompher, il les amena avec lui afin qu'ils servissent d'ornements à
son triomphe. Il les fit ensuite comparaître devant les membres du sénat
leur disant qu'il ne tenait qu'à eux de recouvrer leurs richesses et
leurs dignités, et d'arriver aux premières charges de l'empire; que pour
cela, il leur fallait seulement sacrifier aux dieux. Abdon et Sennen répondirent
à l'empereur qu'ils ne reconnaissaient qu'un DIEU, JÉSUS-CHRIST, et
n'adoreraient jamais des idoles qui n'étaient que des démons.
Ils
furent renvoyés en prison, et le lendemain, traînés dans l'amphithéâtre
où l'on devait, par force, leur faire fléchir le genou devant la statue
du soleil. Les martyrs, ayant insulté cette statue, furent fouettés
cruellement, et on lâcha contre eux deux lions et quatre ours. Ces
animaux se couchèrent à leurs pieds et devinrent leurs gardiens de telle
façon, que personne n'osait s'approcher d'eux; enfin, des gladiateurs
vinrent mettre fin aux jours des martyrs.
Une
fois décapités, les bourreaux attachèrent les pieds des martyrs et
traînèrent leurs corps en présence de l'idole du soleil. On les laissa
là pendant trois jours, sans sépulture, dans l'intention d'inspirer de
la frayeur aux chrétiens. Au bout de ce temps, le sous-diacre Quirin
enleva les précieuses dépouilles et les ensevelit dans sa maison.
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SAINT GERMAIN
Évêque d'Auxerre (380-450)
Germain naquit
à Auxerre, de parents nobles et pieux. Il fut envoyé aux écoles les
plus célèbres des Gaules, où il obtint de grands succès. Il alla ensuite
à Rome étudier le droit et acquit bientôt une réputation éclatante par
son éloquence au barreau. Les talents du jeune docteur le mirent en vue,
et l'autorité impériale le revêtit d'une haute dignité militaire, à
Auxerre, sa patrie.
L'an 418, saint Amator, évêque d'Auxerre, eut la révélation de sa mort prochaine et reçut de DIEU l'ordre de désigner Germain pour lui succéder. Il réunit le peuple dans sa cathédrale, et lui exposa quelle était la Volonté de DIEU; Germain, qui
était présent, atterré d'une semblable nouvelle, entendit la foule
acclamer son nom. Après avoir reçu successivement les différents ordres
sacrés, il se résigna au sacrifice et accepta le fardeau de
l'épiscopat.
Il
ne fit plus désormais chaque jour qu'un seul repas, composé de pain
d'orge trempé dans l'eau; il ne consentait à boire un peu de vin qu'aux
solennités de Noël et de Pâques; il passait les nuits en oraison,
n'accordant à la nature qu'un court sommeil sur des planches couvertes
de cendre.
Nommé
légat apostolique pour aller combattre le pélagianisme dans la
Grande-Bretagne, il passa par Paris, où il fit la rencontre de la pieuse
bergère de Nanterre, sainte Geneviève, dont il prédit la gloire.
Dans la traversée de la mer, Germain apaisa
une horrible tempête en versant dans les flots quelques gouttes d'huile
sainte. Ses miracles sans nombre opérèrent encore plus de bien que ses
éloquents discours dans la Grande-Bretagne, et il eut la consolation de
revenir à Auxerre, après avoir accompli un bien immense chez ces peuples
infestés par l'hérésie. Le saint évêque continua sa vie d'apostolat, de
prière et de mortification, et devint de plus en plus illustre par le
don des miracles.
Un
jour, un pauvre trouva le moyen de lui dérober son cheval; mais il fut
obligé de le rendre à l'évêque en lui disant qu'il n'avait jamais pu le
diriger, et que, voyant là un châtiment de DIEU, il restituait à son
maître l'animal volé: "Mon ami, lui dit le Saint, c'est moi qui suis
coupable; si j'avais eu hier la charité de te donner un vêtement, tu
n'aurais pas eu l'idée de commettre ce vol," et il le renvoya avec une
large aumône et sa bénédiction.
Une autre fois, Germain guérit
un jeune homme paralytique, en lui passant la main sur la longueur de
la jambe. On rapporte de lui la résurrection d'un mort et de nombreuses
guérisons. Un jour, après avoir offert le saint sacrifice, il annonça sa
mort très prochaine, cette nouvelle causa une grande consternation. En
effet, après sept jours de maladie, il rendit son âme à DIEU, le
31 juillet 448. Ses obsèques furent un triomphe extraordinaire.
Pratique : Priez souvent pour les évêques, afin que Dieu bénisse leur ministère.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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