CARÊME :
LE PAIN DE VIE
Mardi
de la quatrième semaine
DIEU
NOUS PARLE : Jésus dit aux Juifs : « Je suis le Pain vivant
descendu du Ciel. Celui qui mange de ce
Pain vivra éternellement. »
(Évangile
– Saint Jean 6, 51)
SAINT GABRIEL
Archange
SAINT GABRIEL appartient
aux plus hautes hiérarchies des esprits célestes; il assiste devant la
face de DIEU, comme il le dit lui-même à Zacharie. Les missions qui
concernent le salut des hommes par l'Incarnation du Verbe lui sont
réservées, parce que c'est dans ce mystère, si humble en apparence,
qu'éclate principalement la force de DIEU or le nom de Gabriel signifie
Force de DIEU.
Dès
l'Ancien Testament, l'Archange a préludé à ce sublime emploi. Nous le
voyons se manifester à Daniel, après la vision qu'a eue ce prophète sur
les deux empires des Perses et des Grecs; et tel est l'éclat dont il
brille que Daniel tombe anéanti à ses pieds. Peu après, Gabriel reparaît
encore; et c'est pour annoncer au même prophète le temps précis de la
venue du Messie: Dans soixante-dix semaines d'années, lui dit-il, la
terre aura vu le CHRIST-ROI.
Lorsque les
temps sont accomplis, et que le Ciel a résolu de faire naître le dernier
des prophètes, celui qui, après avoir averti les hommes de la prochaine
manifestation du Divin Envoyé, doit Le montrer au peuple comme l'Agneau
de DIEU qui ôte les péchés du monde, Gabriel descend
du Ciel dans le temple de Jérusalem, et prophétise au prêtre Zacharie
la naissance de Jean-Baptiste, prélude de celle de JÉSUS Lui-même.
Après six mois, le Saint Archange reparaît sur la terre, et, cette
fois, c'est à Nazareth qu'il se montre. Il apporte du Ciel la grande
nouvelle. Sa céleste nature s'incline devant une fille des hommes; il
vient proposer à Marie, de la part de DIEU, l'honneur de devenir Mère du
Verbe Eternel. C'est lui qui reçoit le consentement de la Très Sainte
Vierge; et quand il quitte la terre, il La laisse en possession de Celui
qu'Elle attendait comme la rosée des Cieux.
Mais l'heure est venue où la Mère de l'Emmanuel doit donner aux
hommes le fruit béni de Ses chastes entrailles. La naissance de JÉSUS
s'accomplit dans le mystère de la pauvreté; toutefois le Ciel ne veut
pas que l'Enfant de la crèche demeure sans adorateurs.
Un ange apparaît aux bergers des campagnes de Bethléem, et les
convoque au berceau du Nouveau-né. Il est accompagné d'un nombre immense
d'esprits célestes qui font entendre les plus ravissants concerts, et
chantent: Gloire à DIEU et Paix aux hommes! Quel est cet Ange Supérieur
qui parle seul aux bergers, et dont les autres anges forment comme la
cour? De graves docteurs catholiques nous enseignent que cet ange est Gabriel, qui continue son ministère de messager de la bonne nouvelle.
Frères des Écoles Chrétiennes, Vie des Saints
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SAINT SIMÉON ou SIMON DE TRENTE
Enfant martyr
SIMÉON n'avait
que vingt-neuf mois quand il fut mis à mort, en haine de JÉSUS-CHRIST,
par les Juifs, le 24 mars 1475, jour du vendredi saint.
A
force de caresses et de présents, ce petit enfant fut attiré dans une
maison juive, toute voisine de la maison de ses parents ; la nuit du
jeudi au vendredi saint, il fut transporté à la synagogue ; là,
lorsqu'on l'eut bâillonné et dépouillé, chacun des assistants, armé d'un
instrument tranchant, vint tour à tour lui enlever une partie de sa
chair vive et en recueillir le sang.
L'innocente victime se tordait de douleur, mais ses infâmes bourreaux ne faisaient qu'en rire. Ensuite Siméon, à
demi mort, fut soutenu debout, les bras en croix, par mépris pour
l'adorable Sauveur, et chacun vint à son tour le percer d'aiguilles et
de poinçons.
Ce
supplice dura une heure, pendant laquelle ces misérables disaient : «
Ainsi nos pères ont traité le CHRIST ! Ainsi périssent tous nos ennemis !
» Enfin le petit martyr, levant les yeux au ciel, rendit doucement son
âme à CELUI pour la gloire de qui il avait souffert.
Profitons de cette fête pour rappeler le souvenir touchant de deux autres enfants martyrs. JUSTE et PASTOR avaient, l'un treize ans et l'autre sept; ils habitaient en Espagne la ville d'Alcala, non loin de Madrid.
Un
jour, revenant de l'école, ils remarquèrent dans les rues un mouvement
inaccoutumé ; le peuple accourait en foule vers une des portes de la
ville, par où allait arriver le proconsul romain, envoyé dans ces
contrées pour exécuter les décrets des empereurs contre les chrétiens.
Juste s'informe de ce qui se passe et fait aussitôt part à son frère de ce qu'il vient d'apprendre : « Pastor,
mon cher petit frère, lui dit-il, veux-tu que nous y allions aussi, et
tu feras ce que tu me verras faire ? » Quand ils arrivèrent à la porte
de la ville, le proconsul Dacien paraissait, mollement étendu sur son
char, et recevait les louanges stupides d'une multitude aveugle et
païenne.
Ce spectacle émut le cœur du petit Juste : « Suis-moi, » dit-il à son frère, et fendant les flots pressés du peuple, il-arriva, tenant Pastor par
la main, devant le char du proconsul : « Je suis chrétien,
s'écria-t-il. — Et moi aussi, je suis chrétien, » cria le jeune frère de
sa voix enfantine, mais résolue.
Dacien,
aussi surpris que furieux de cette audace : « Qui sont ces enfants?
s'écrie-t-il. — Ce sont des chrétiens, répond la foule. — Eh bien !
Qu'on les fasse mourir ! » Les deux enfants sont saisis par les soldats :
« N'aie pas peur, disait Juste à Pastor; fais comme moi et souviens-toi qu'il ne faut pas craindre le glaive, mais DIEU seul. — Sois tranquille, répondait Pastor ; moi je n'ai pas peur, et je veux bien mourir pour JÉSUS-CHRIST, qui est mort pour moi ! »
Bientôt les deux tendres victimes recevaient presque en même temps le coup de la mort.
Pratique. A la vue de ces admirables enfants, rougissez de votre peu de foi.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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