CARÊME :
CONTRADICTIONS ET OPPOSITIONS
Mercredi
de la Passion
DIEU
NOUS PARLE : Jésus dit aux Juifs : « : Mon Père et moi, nous
sommes un (...) » Alors les Juifs prirent des pierres pour le lapider.
(Évangile
– Saint Jean 10, 30-31)
Saint Hugues naquit
à Châteauneuf d'Isère, près de Valence, en Dauphiné, l'an 1053. Pendant
que sa mère le portait dans son sein, elle eut un songe où il lui
semblait mettre au monde un bel enfant que Saint Pierre, accompagné
d'autres saints, emportait dans le ciel et présentait devant le trône de
DIEU.
Cette vision fut pour ses parents un présage de hautes et saintes
destinées; aussi soignèrent-ils son éducation et n'hésitèrent-ils pas à
favoriser sa vocation ecclésiastique. Choisi, jeune encore, par l'évêque
de Valence, pour être chanoine de sa cathédrale, il se vit à vingt-sept
ans, obligé d'accepter le siège épiscopal de Grenoble, devenu vacant.
Il
voulut recevoir l'onction épiscopale des mains du pape Grégoire VII,
qui connaissant à l'avance son mérite et ses vertus, lui dévoila toute
son âme et lui inspira un zèle ardent pour la liberté de l'Église et
pour la sanctification du clergé.
Hugues trouva
son évêché dans le plus lamentable état ; tous les abus de l'époque y
régnaient en maîtres. Le nouveau pontife fit d'incroyables efforts pour
raviver la foi et relever les mœurs ; ses efforts étant infructueux, il
résolut de quitter sa charge et se réfugia au monastère de la
Chaise-Dieu ; mais bientôt le pape, instruit de ce qui se passait, lui
ordonna de retourner à son évêché et de préférer le salut des âmes à son
repos personnel.
C'est dans les années suivantes que Saint Bruno vint fonder dans son diocèse l'admirable institution de la Chartreuse. Hugues allait
souvent dans cet ermitage et vivait avec les Chartreux comme le dernier
d'entre eux ; son attrait pour la solitude était si fort, qu'il ne
pouvait se décider à quitter cette austère retraite, et Bruno se voyait
obligé de lui dire : « Allez à votre troupeau; il a besoin de vous ;
donnez-lui ce que vous lui devez. »
Cependant Hugues, par
la puissance de sa sainteté, opérait un grand bien dans les âmes ; ses
prédications véhémentes remuaient les foules et touchaient les cœurs ;
au confessionnal, il pleurait souvent avec ses pénitents et les excitait
à une plus grande contrition. Après quelques années d'épiscopat, son
diocèse avait changé de face.
Parmi
ses hautes vertus, on remarqua en lui une modestie si grande, qu'après
cinquante d'épiscopat il ne connaissait qu'un visage de femme, celui de
sa vieille servante. Dur pour lui-même, il se montrait prodigue pour les
pauvres et alla jusqu'à vendre pour eux anneau et son calice.
Toujours
il se montra d'une énergie indomptable pour la défense des intérêts de
l'Église; jamais la crainte n'entra dans son âme ni ne dirigea sa
conduite, et il restera toujours comme l'un des beaux modèles de noble
indépendance et de fier courage.
Hugues dut
se résigner à vivre et à mourir dans sa charge, sans pouvoir habiter
cette Chartreuse où était son cœur. Il eut du moins la consolation de
laisser à son successeur un diocèse entièrement transformé. Sa mort
arriva le 1er avril 1132.
Pratique: Dans les épreuves de l'Église, déclarez-vous toujours franchement pour elle.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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