TEMPS PASCAL : LA PAIX
DIEU NOUS PARLE : En ce temps-là, Jésus parut au milieu de ses disciples et
il leur dit : « La paix soit avec vous. »
Évangile – Saint Luc 24, 36
SAINT BÉNÉZET ou BENOIT
Berger
(1165-1184)
Saint Bénézet vint
au monde en Savoie, l'an 1165. Il fut élevé sous le toit de chaume de
ses parents, qui, pauvres des biens de la terre, mais riches des biens
du ciel, lui apprirent de bonne heure à aimer DIEU.
Quand il eut douze ans, sa mère, devenue veuve, l'employa à la garde des troupeaux. Or un jour, dans la campagne, Bénezet entendit trois fois cette parole : « Bénezet,
mon fils, écoute la voix de JÉSUS-CHRIST. — Qui êtes-vous? dit
l'enfant; j'entends, mais je ne vois pas. — Je suis JÉSUS-CHRIST, qui
d'une seule parole ai tout créé. — SEIGNEUR, que me voulez-vous? — Je
veux que tu laisses ton troupeau et que tu ailles me bâtir un pont sur
le Rhône. — Mais, SEIGNEUR, je ne sais où est le Rhône, et je n'ose
abandonner les brebis de ma mère. — Va, je serai avec toi, et tes
brebis retourneront à l'étable, et je vais te donner un compagnon qui
te conduira. — Mais, SEIGNEUR, je n'ai que trois oboles ; comment
pourrai-je construire un pont sur le Rhône? — Va, mon fils, je te
donnerai les moyens. »
Et l'enfant laissa sa mère et son troupeau, pour obéir à la voix du
Ciel. Un ange, sous la forme d'un pèlerin, vint tout à coup s'offrir
pour le conduire. Quand ils arrivèrent au bord du Rhône, Bénézet, saisi
de frayeur à la vue de la largeur du fleuve, s'écria : « II est
impossible de faire un pont ici. — Ne crains rien, dit le guide, DIEU
sera avec toi : va vers ce batelier, qui te fera passer le fleuve, et tu
iras te présenter à l'évêque d'Avignon et à son peuple. »
Et disant cela, l'ange disparut. L'enfant se rendit à la cathédrale. L'évêque y parlait à son peuple ; mais Bénézet l'interrompit en disant : "Écoutez-moi ; JÉSUS-CHRIST m'a envoyé vers vous pour construire un pont sur le Rhône."
L'évêque, indigné, le mit entre les mains de l'autorité civile,
devant laquelle il renouvela sa demande avec tant de fermeté, qu'il lui
fut dit : « Voici une pierre énorme ; si tu peux la remuer et la porter,
nous croirons que tu peux faire le pont. » Et bientôt le petit berger, à
la vue de l'évêque et de toute la ville, portait une pierre de trente
pieds de longueur sur dix-sept de largeur, que trente hommes n'auraient
pu soulever.
On devine l'enthousiasme universel. Cet enthousiasme augmenta encore quand on vit Bénézet, dès
ce jour, rendre la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds-muets et la
facilité de marcher aux boiteux. L'envoyé de DIEU commença par fonder
une corporation d'ouvriers faiseurs de ponts.
Après sept ans de travaux, le pont, d'une longueur immense, n'était pas encore achevé. Bénézet mourut
à dix-neuf ans, l'an 1184, vénéré de tous et illustré par sa sainteté
extraordinaire et par ses miracles. Sa mémoire est restée en
bénédiction.
Pratique. La foi transporte les montagnes ; ayez en DIEU une foi sans bornes dans tous vos besoins.
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SAINTE LYDWINE de SCHIEDAM
Vierge (1380-1433)
Issus d'ancêtres nobles, mais tombés dans la pauvreté, les parents de Lydwine n'avaient
pas pour cela hésité à élever neuf enfants, huit garçons et une fille.
Celle-ci, venue au monde la cinquième, le 18 mars 1380, était une
enfant gracieuse et forte, d'une avenante beauté.
Quand à quinze ans, ses charmes et ses qualités lui attirèrent de nombreuses demandes de mariage, elle dit à ses parents: "Je demanderais plutôt à DIEU de me rendre laide pour repousser les regards des hommes." DIEU la prit au mot.
À la suite d'une chute où elle eut une côte brisée, on la transporta
sur son lit; elle ne le quitta plus jusqu'à sa mort. Malgré tous les
soins prodigués, le mal ne fit qu'empirer. Un abcès se forma qui ne lui
permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée; perdant
l'usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes,
se cramponnant aux meubles.
Ses pleurs, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient
tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la
soigner avec amour. Peu à peu il lui devint même impossible de ramper
ainsi. Trois plaies profondes s'ouvrirent dans son pauvre corps, dont
l'une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu'on en
retirait jusqu'à deux cents en vingt-quatre heures. Comme on soulageait
les ulcères, une tumeur lui vint à l'épaule, à laquelle s'ajouta
bientôt le "mal des ardents" qui dévora ses chairs jusqu'aux os.
À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la
torture des remèdes inventés par l'ignorante bonne volonté des médecins,
qui ne réussirent guère qu'à remplacer une maladie par une autre.
Ainsi Lydwine était couchée sur le
dos, impuissante à se remuer, n'ayant que l'usage de la tête et du bras
gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée des vers, et
pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir. Et au
milieu de tout cela elle était heureuse, et se disait prête à souffrir
ainsi pendant de longues années.
À partir de 1414, jusqu'à sa mort, c'est à dire pendant dix-neuf ans,
elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie. Jusqu'à la fin, ses
maux s'aggravèrent; mais ses plaies, ses vomissements n'exhalaient plus
que des odeurs suaves et parfumées. Aussi on venait plus volontiers la
voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations. Rien de plus
ardent que sa charité, toujours au service des malheureux qu'elle
secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient
auprès d'elle consolation.
Ce fut le mardi de Pâques 1433 que Lydwine acheva
la montée de son Calvaire, qui avait duré trente-sept ans. Aussitôt
son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint
et sa beauté; il exhalait un parfum plus suave que jamais.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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