Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
Saint Bénézet vint
au monde en Savoie, l'an 1165. Il fut élevé sous le toit de chaume de
ses parents, qui, pauvres des biens de la terre, mais riches des biens
du ciel, lui apprirent de bonne heure à aimer DIEU.
Quand il eut douze ans, sa mère, devenue veuve, l'employa à la garde des troupeaux. Or un jour, dans la campagne, Bénezet entendit trois fois cette parole : « Bénezet,
mon fils, écoute la voix de JÉSUS-CHRIST. — Qui êtes-vous? dit
l'enfant; j'entends, mais je ne vois pas. — Je suis JÉSUS-CHRIST, qui
d'une seule parole ai tout créé. — SEIGNEUR, que me voulez-vous? — Je
veux que tu laisses ton troupeau et que tu ailles me bâtir un pont sur
le Rhône. — Mais, SEIGNEUR, je ne sais où est le Rhône, et je n'ose
abandonner les brebis de ma mère. — Va, je serai avec toi, et tes
brebis retourneront à l'étable, et je vais te donner un compagnon qui
te conduira. — Mais, SEIGNEUR, je n'ai que trois oboles ; comment
pourrai-je construire un pont sur le Rhône? — Va, mon fils, je te
donnerai les moyens. »
Et l'enfant laissa sa mère et son troupeau, pour obéir à la voix du
Ciel. Un ange, sous la forme d'un pèlerin, vint tout à coup s'offrir
pour le conduire. Quand ils arrivèrent au bord du Rhône, Bénézet, saisi
de frayeur à la vue de la largeur du fleuve, s'écria : « II est
impossible de faire un pont ici. — Ne crains rien, dit le guide, DIEU
sera avec toi : va vers ce batelier, qui te fera passer le fleuve, et tu
iras te présenter à l'évêque d'Avignon et à son peuple. »
Et disant cela, l'ange disparut. L'enfant se rendit à la cathédrale. L'évêque y parlait à son peuple ; mais Bénézet l'interrompit en disant : "Écoutez-moi ; JÉSUS-CHRIST m'a envoyé vers vous pour construire un pont sur le Rhône."
L'évêque, indigné, le mit entre les mains de l'autorité civile,
devant laquelle il renouvela sa demande avec tant de fermeté, qu'il lui
fut dit : « Voici une pierre énorme ; si tu peux la remuer et la porter,
nous croirons que tu peux faire le pont. » Et bientôt le petit berger, à
la vue de l'évêque et de toute la ville, portait une pierre de trente
pieds de longueur sur dix-sept de largeur, que trente hommes n'auraient
pu soulever.
On devine l'enthousiasme universel. Cet enthousiasme augmenta encore quand on vit Bénézet, dès
ce jour, rendre la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds-muets et la
facilité de marcher aux boiteux. L'envoyé de DIEU commença par fonder
une corporation d'ouvriers faiseurs de ponts.
Après sept ans de travaux, le pont, d'une longueur immense, n'était pas encore achevé. Bénézet mourut
à dix-neuf ans, l'an 1184, vénéré de tous et illustré par sa sainteté
extraordinaire et par ses miracles. Sa mémoire est restée en
bénédiction.
Pratique. La foi transporte les montagnes ; ayez eu DIEU une foi sans bornes dans tous vos besoins.
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SAINTE LYDWINE de SCHIEDAM
Vierge
(1380-1433)
(1380-1433)
Issus d'ancêtres nobles, mais tombés dans la pauvreté, les parents de Lydwine n'avaient
pas pour cela hésité à élever neuf enfants, huit garçons et une fille.
Celle-ci, venue au monde la cinquième, le 18 mars 1380, était une
enfant gracieuse et forte, d'une avenante beauté.
Quand à quinze ans, ses charmes et ses qualités lui attirèrent de nombreuses demandes de mariage, elle dit à ses parents: "Je demanderais plutôt à DIEU de me rendre laide pour repousser les regards des hommes." DIEU la prit au mot.
À la suite d'une chute où elle eut une côte brisée, on la transporta
sur son lit; elle ne le quitta plus jusqu'à sa mort. Malgré tous les
soins prodigués, le mal ne fit qu'empirer. Un abcès se forma qui ne lui
permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée; perdant
l'usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes,
se cramponnant aux meubles.
Ses pleurs, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient
tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la
soigner avec amour. Peu à peu il lui devint même impossible de ramper
ainsi. Trois plaies profondes s'ouvrirent dans son pauvre corps, dont
l'une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu'on en
retirait jusqu'à deux cents en vingt-quatre heures. Comme on soulageait
les ulcères, une tumeur lui vint à l'épaule, à laquelle s'ajouta
bientôt le "mal des ardents" qui dévora ses chairs jusqu'aux os.
À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la
torture des remèdes inventés par l'ignorante bonne volonté des médecins,
qui ne réussirent guère qu'à remplacer une maladie par une autre.
Ainsi Lydwine était couchée sur le
dos, impuissante à se remuer, n'ayant que l'usage de la tête et du bras
gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée des vers, et
pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir. Et au
milieu de tout cela elle était heureuse, et se disait prête à souffrir
ainsi pendant de longues années.
À partir de 1414, jusqu'à sa mort, c'est à dire pendant dix-neuf ans,
elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie. Jusqu'à la fin, ses
maux s'aggravèrent; mais ses plaies, ses vomissements n'exhalaient plus
que des odeurs suaves et parfumées. Aussi on venait plus volontiers la
voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations. Rien de plus
ardent que sa charité, toujours au service des malheureux qu'elle
secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient
auprès d'elle consolation.
Ce fut le mardi de Pâques 1433 que Lydwine acheva
la montée de son Calvaire, qui avait duré trente-sept ans. Aussitôt
son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint
et sa beauté; il exhalait un parfum plus suave que jamais.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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13 Avril : SAINT MARTIN, Pape et Martyr / SAINT HERMÉNÉGILDE, Prince martyr (+ 586)
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"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
Natif de la Toscane, Saint Martin se
rendit célèbre dans le clergé de Rome par son savoir et sa sainteté. A
son élection au souverain pontificat, Rome retentit d'allégresse ; le
clergé, le sénat et le peuple en témoignèrent une satisfaction
extraordinaire, et l'empereur approuva cet heureux choix.
Martin ne
trompa point l'espoir de l'Église; la piété envers DIEU et la charité
envers les pauvres furent ses deux règles de conduite. On était sûr de
le trouver en prière, ou occupé des malheureux, ou absorbé par les soins
multiples de sa charge. Son plus grand soin fut de maintenir dans
l'Église l'héritage précieux de la vraie foi.
Le
grand pape se vit un moment dans la situation la plus critique, et
accablé sous le nombre des ennemis spirituels et temporels du
Saint-Siège. Contre l'hérésie du monothélisme, qui relevait la tête,
fière d'avoir pour elle le pauvre empereur Constantin II, il assembla,
dans l'église de Latran, un concile de cinq cents évêques, où les
principaux chefs des hérétiques furent condamnés.
Poussé par les sectaires, l'empereur, sous prétexte d'une trahison à laquelle Martin aurait
pris part, fait saisir le pape et le met en jugement. Mais le Pontife
ne trouve au tribunal que des bourreaux qui ont juré sa mort. On le
traite comme un misérable, et on amène devant lui vingt accusateurs pour
l'accabler de faits imaginaires.
Martin, voyant
qu'on va les faire jurer sur le livre des Évangiles : "Au nom de DIEU,
s'écrie-t- il, dispensez-les d'un serment sacrilège ; qu'ils disent ce
qu'ils voudront. Et vous, magistrats, faites votre œuvre."
Et
sans se donner la peine de répondre à toutes les accusations formulées
contre lui, il se contente de dire : "Je suis accusé pour avoir défendu
la foi; mais, au jour du jugement, je rendrai témoignage contre vous, au
sujet de cette foi. Achevez votre mission; DIEU sait que vous me
procurez une belle récompense"
Bientôt un soldat vient dépouiller Martin de
ses ornements pontificaux; réduit à un dénuement complet, chargé de
fers, le pape est traîné, dans cet état, à travers les rues de la ville
de Constantinople, où il avait été amené. Après plusieurs jours de
prison, ayant dit adieu aux membres du clergé qui l'avaient suivi, le
martyr part pour l'exil.
La
Chersonèse, où il fut relégué, était désolée par la famine ; il eut à y
endurer pendant deux ans des souffrances et des privations pires que la
mort ; mais il supporta tout avec une résignation parfaite et une
sublime confiance en DIEU.
Il
mourut l'an 655. L'Église l'honore avec justice comme un martyr,
puisqu'il est mort des misères que lui ont causées sa prison et son
exil.
Pratique. Méprisez également les biens et les maux de la vie présente; la figure de ce monde passe.
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SAINT HERMÉNÉGILDE
Prince martyr
(+ 586)
(+ 586)
LEUVIGILDE,
roi des Visigoths d'Espagne, avait épousé en premières noces la reine,
tante de saint Léandre et de saint Isidore, et il en avait eu deux fils, Herménégilde et Ricarède.
Le roi et ses fils étaient ariens comme le peuple presque entier. Herménégilde fut uni par son père à une digne épouse, Indégonde, fille du roi de France, Sigebert.
Indégonde devait être pour son mari
l'instrument du salut. Par la persuasion et par l'exposition de la
vérité, elle conquit l'âme du jeune prince, qui reçut le baptême
catholique des mains de son oncle, saint Léandre.
Dès lors il n'y eut plus de paix
dans le palais royal. Goswinde, seconde femme du roi, employa toutes
les flatteries, toutes les intrigues, toutes les cruautés, pour faire
adopter à Indégonde l'arianisme et pour y ramener le prince. Tout fut
inutile.
Accusé par cette femme perfide d'attenter, de plus, à la vie de son père, Herménégilde est
jeté dans on cachot et chargé de chaînes. La prison, dit Saint
Grégoire, devint pour lui le vestibule du ciel. Comme si le poids des
chaînes n'eût pas suffi à mains habituées à porter le sceptre, il voulut
encore, prisonnier du CHRIST, se voir couvrir d'un cilice, cherchant
force et courage dans la prière qu'il adressait sans cesse au DIEU
Tout-puissant.
Son père vint le voir et lui fit
tous les reproches imaginables ; il ne lui épargna pas même le nom
d'ingrat, de parricide et de scélérat.
"Mon père, lui répondit Herménégilde,
mon seul crime, c'est ma foi. Eh bien! Je proteste encore que je sais
catholique romain ; je voudrais mourir cent fois pour la gloire d'un si
beau nom. C'est trop peu d'une bouche pour louer DIEU ; qu'on déchire
mon corps : les plaies que je recevrai seront comme autant de bouches
avec lesquelles je bénirai mon SAUVEUR."
Son père le quitta exaspéré ; mais un ange vint du ciel consoler Herménégilde et
lui prédit son martyre. Au temps de Pâques, le prisonnier refusa de
recevoir la communion des mains d'un évêque arien. Quand il apprit que
le roi son père allait envoyer un bourreau pour lui donner la mort, il
se mit en prière avec plus de ferveur, fit à DIEU le sacrifice de sa
vie, pria pour son père, pour sa belle-mère et pour ses ennemis ; il se
rappela les obligations qu'il avait envers sa chère Indégonde, et
pendant qu'il invoquait la Très Sainte Vierge et son bon ange, les
meurtriers entrèrent et lui tranchèrent la tête d'un coup de hache, le
soir du samedi saint, 13 avril 586.
Indégonde le rejoignit au ciel quelques mois après. Des concerts célestes avaient chanté le glorieux trépas d'Herménégilde ; mais le principal des miracles qui suivirent sa mort, ce fut la prompte conversion de l'Espagne au catholicisme.
Pratique. Suivez toujours la voix de votre conscience, au prix même de tous les sacrifices.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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