Vingt-deuxième jour du Mois du Sacré-Coeur
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
SAINT PAULIN naquit
à Bordeaux en 354, d'une des plus anciennes et des plus célèbres
familles sénatoriales de Rome, qui avait d'immenses possessions en
Italie, en Aquitaine et en Espagne.
Ausone, le premier orateur et le premier poète de son temps, fut son maître ; et sous sa conduite, Paulin devint lui-même un orateur et un écrivain fort remarquable.
Ses
talents, ses richesses, ses vertus relevèrent aux plus hautes dignités
de l'empire; il fut même honoré du consulat, l'an 378. Paulin avait
vingt-quatre ans quand il épousa Thérasia, opulente patricienne, pieuse
chrétienne, dont l'influence rapprocha peu à peu son époux de la vérité
et le conduisit au baptême.
Ses
relations avec le célèbre Saint Martin, le grand thaumaturge des
Gaules, qui le guérit miraculeusement d'une grave maladie des yeux,
contribua beaucoup aussi à tourner ses pensées vers la beauté de la
perfection chrétienne. Baptisé par l'évêque de Bordeaux, il goûta enfin
cette paix qu'il cherchait depuis si longtemps.
La mort de son jeune enfant, nommé Celsus, porta de plus en plus le nouveau chrétien au mépris des biens de ce monde.
Son
immense fortune lui était à charge ; il s'en dépouilla en faveur des
pauvres, croyant que « le véritable riche est celui qui compte sur DIEU
et non celui qui compte sur la terre », et que « celui qui
possède JÉSUS possède plus que le monde entier ».
Dès lors Paulin et
Thérasia, tout en vivant dans une union parfaite, pratiquèrent la
continence. On ne saurait croire l'étonnement que ces nouvelles jetèrent
dans tout l'empire ; à l'étonnement succédèrent les dérisions, les
reproches, le mépris.
Paulin, en
revanche, voyait sa conduite exaltée par tout le monde chrétien et
recevait les éloges des Ambroise, des Augustin, des Jérôme et des
Grégoire. Il fut ordonné prêtre en 393, et alla se fixer à Nole, en
Italie, où il fit de sa maison une sorte de monastère. En 409, le peuple
de Nole l'acclama évêque.
Son
épiscopat est célèbre par un acte de dévouement devenu immortel. Une
pauvre veuve avait vu son fils unique emmené prisonnier par les barbares
; elle va trouver Paulin, le priant de racheter son enfant : « Je n'ai plus d'argent, dit le pontife, mais je m'offre moi-même. »
La
pauvre femme ne pouvait le croire, mais il l'obligea à se rendre avec
lui en Afrique, où il se livra en échange du prisonnier ; le fils
délivré revint à Nole et fut la consolation de la vieillesse de sa mère.
Au bout de quelque temps, la noblesse du caractère et les vertus de Paulin intriguèrent
son maître ; il fut obligé de se découvrir, et le barbare, confus
d'avoir pour esclave un évêque, lui donna sa liberté avec celle de tous
les prisonniers de sa ville épiscopale.
Sa réception à Nole fut un triomphe. Paulin quitta ce monde le 22 juin 431, après avoir été favorisé de la visite de saint Janvier et de saint Martin.
Pratique. Soyez désintéressé dans les services que vous rendez à votre prochain.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous”
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