Vingt-sixième jour de Mois du Sacré-Cœur
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’
Évangile
et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
JEAN et PAUL étaient
deux frères de haute famille ; ils demeuraient à Rome et remplissaient
des emplois fort honorables dans la maison princière de Constance, fille
de Constantin; ils se faisaient remarquer par leurs œuvres de piété et
par une grande charité envers les pauvres.
Quand Julien l'Apostat
fut monté sur le trône, ils renoncèrent à toutes leurs charges et au
rang qu'ils tenaient dans l'État, et se retirèrent dans leur maison du
mont Cœlius, dont on a retrouvé récemment des parties fort intéressantes
et bien conservées, sous l'antique église construite en leur honneur et
administrée aujourd'hui par les Passionistes.
Julien n'était
pas moins altéré de l'or que du sang des chrétiens, et il résolut de
s'emparer des biens des deux frères, qui avaient méprisé de le servir.
Il leur fit demander de venir à sa cour, comme du temps de Constantin et
de ses fils ; mais ils refusèrent de communiquer avec un apostat, et
répondirent au message de Julien : «
Nous aurions tort de préférer à notre empereur une personne mortelle,
mais c'est à tort qu'on nous blâme de préférer le service de
JÉSUS-CHRIST à celui d'un homme. »
Dix jours de réflexion leur sont
accordés ; ils en profitent, non pas pour se cacher ou prendre la fuite,
mais pour se préparer au martyre par les œuvres de charité.
Ils vendent tout ce qu'ils peuvent
de leurs propriétés, et distribuent aux pauvres argent, vêtements,
meubles précieux, plutôt que de voir tous ces biens tomber entre les
mains d'un homme aussi cupide qu'impie ; ils passent ensuite le reste de
leur temps à prier et à fortifier les fidèles dans la résolution de
mourir pour JÉSUS-CHRIST plutôt que d'abandonner la religion.
Le dixième jour, l'envoyé de
l'empereur les trouve en prière et disposés à tout souffrir pour leur
foi : « Adorez Jupiter, leur dit-il en leur présentant une petite idole
de cette divinité. — A DIEU ne plaise, répondent-ils, que nous adorions
un démon ! Que Julien nous commande
des choses utiles au bien de l'État et de sa personne : c'est son droit
; mais qu'il nous commande d'adorer les simulacres d'hommes vicieux et
impurs, cela dépasse son pouvoir. Nous le reconnaissons pour notre
empereur, mais nous n'avons point d'autre DIEU que le PÈRE, le FILS et
le SAINT-ESPRIT, qui sont un seul DIEU en trois personnes. »
Le messager, voyant qu'il ne
pourrait ébranler leur courage invincible, ordonna de creuser une fosse
dans leur jardin, et les fit décapiter pendant la nuit dans leur propre
maison, et ensuite enterrer secrètement.
L'empereur, craignant que cette
exécution ne soulevât la réprobation de Rome, répandit le bruit qu'il
les avait envoyés en exil ; mais les démons publièrent leur mort et leur
triomphe, et l'exécuteur des ordres de Julien, après avoir vu son fils délivré du démon par l'intercession des saints martyrs, se convertit avec sa famille.
Pratique. Rappelez-vous la parole de l'Évangile : Nul ne peut servir deux maîtres.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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