"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
SAINTE ËDELTRUDE nous donne une preuve de la possibilité de la sainteté au milieu des grandeurs du monde et dans l'état du mariage.
Fille
d'un roi anglais, elle eut trois sœurs saintes comme elle : Sexburge,
Witburge et Ëthelburge. Un ardent amour pour JÉSUS-CHRIST et Sa sainte
Mère s'empara de ce cœur simple et droit, et de bonne heure elle conçut
le désir de passer sa vie dans une parfaite virginité.
Mariée
plus tard par son père, elle eut le bonheur d'avoir pour époux un
prince dont les goûts étaient les siens et qui vécut avec elle dans la
continence.
Au
bout de trois années de vie commune, elle se retira, avec la permission
de son mari, dans l'île d'Ely, qui lui avait été donnée pour douaire,
et elle y mena pendant cinq ans une vie véritablement angélique. Pleine
de mépris pour tout ce qui flatte la plupart des hommes, elle faisait
consister sa gloire dans la pratique de la pauvreté volontaire et des
humiliations; son plus grand plaisir était de chanter jour et nuit les
louanges du SEIGNEUR.
En vain Ëdeltrude cherchait
à vivre ignorée, ses vertus perçaient le voile épais de son humilité.
Après la mort du prince son mari, elle fut tellement sollicitée à un
nouveau mariage par le roi de Northumberland, qu'elle finit par y
consentir ; mais elle fut aussi heureuse que la première fois, car elle
amena son second mari à vivre avec elle dans une continence parfaite.
Nulle
sainte peut-être n'a donné un pareil exemple, et pourtant rien n'est
plus authentique. Le roi l'aimait très tendrement, et elle-même avait
pour lui une affection profonde autant que pure.
Cependant Ëdeltrude aspirait
toujours à la vie cachée ; aussi finit-elle par obtenir de son royal
époux la grâce d'entrer dans un monastère, où elle reçut le voile et
parut aux yeux de ses sœurs comme un modèle de toutes les vertus.
Devenue
bientôt abbesse et fondatrice de plusieurs monastères, elle se vit bien
plus heureusement mère selon la grâce qu'elle n'eût pu l'être selon la
nature. Elle ne faisait qu'un repas par jour, excepté les jours de
grandes fêtes et quand elle était malade.
Jamais
elle ne portait de linge, mais de simples vêtements de laine. Son
oraison était continuelle, et bien qu'elle eût assisté aux offices de la
nuit, elle était toujours en prière avant le lever du jour.
Après
sept années de cette vie austère, jeune encore, elle reçut de DIEU la
révélation qu'un certain nombre de ses sœurs mourraient bientôt de la
peste et qu'elle-même les accompagnerait dans l'autre monde.
Elle
souffrit avec une patience héroïque et mourut le 23 juin 679. Son corps
fut trouvé dans un état de merveilleuse conservation plusieurs années
après sa mort.
Pratique. Rappelez-vous
que la figure de ce monde passe, que c'est folie de s'y attacher, et
que vous n'êtes sur la terre que pour gagner le ciel.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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