mardi 24 septembre 2013

24 SEPTEMBRE : NOTRE-DAME DE LA MERCI

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)

Parmi les ordres religieux qui furent fondés sous le patronage de la Reine des Anges, un des plus illustres a été celui de NOTRE-DAME-DE-LA-MERCI.



La très sainte Vierge manifesta sa volonté de voir cet ordre s'établir en apparaissant à saint Pierre Nolasque, à saint Raymond de Pennafort et à Jacques Ier, roi d'Aragon. Au commencement du XIIIème siècle, la plus grande partie de l'Espagne était sous le joug des Sarrasins, disciples de Mahomet. Ces barbares ennemis du nom de Jésus-Christ tenaient enfermés dans les cachots une multitude de chrétiens, qu'ils soumettaient à tous leurs caprices cruels, dans le but de leur faire renier leur foi. C'est pour mettre fin à cette calamité que Marie établit l'œuvre de la Rédemption des Captifs.

Le 1er août 1218, la Reine du ciel apparut à saint Pierre Nolasque, qui était alors en prière : « Mon fils, lui dit-elle, je suis la Mère de Dieu ; je viens chercher des hommes qui veuillent, à l'exemple de mon Jésus, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères captifs. Je désire que l'on fonde en mon honneur un ordre de religieux dans ce but. Quand tu me priais avec larmes de porter remède aux souffrances des captifs, je présentais à mon Fils tes vœux ardents, et c'est lui qui m'envoie vers toi. — Je crois d'une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant, et que vous m'apparaissez pour le soulagement des pauvres chrétiens esclaves ; mais qui suis-je, moi; pour accomplir cette œuvre? — Ne crains rien, je serai avec toi, et bientôt s'accomplira ce que je demande. » Le lendemain, Pierre Nolasque rendit compte de sa vision à saint Raymond de Pennafort, son confesseur, qui lui dit : « J'ai eu la même vision que vous. » Le roi Jacques, les rencontrant dans la cathédrale, leur communiqua une vision sem­blable.

Il n'y avait pas à hésiter. Quelques jours plus tard, l'œuvre commença, de par l'ordre et avec la protection du roi, qui désigna Pierre Nolasque pour être le chef de la nouvelle institution. L'évêque donna au fondateur l'habit blanc, avec le scapulaire qui, conformément aux instructions de la sainte Vierge, devait être le costume des religieux de la Merci.

Saint Pierre Nolasque fit alors le vœu solennel de se donner en otage aux Turcs, s'il était nécessaire, pour la rédemption des captifs chrétiens, vœu que tous les religieux de son ordre devaient faire également.

En peu d'années, cet ordre, si conforme aux besoins de l'époque, s'étendait et produisait des fruits admirables, et douze ans plus tard il recevait l'approbation du saint pape Grégoire IX.

Plus tard, le pape Paul V institua la fête de Notre-Dame de la Merci, en souvenir et en reconnaissance de la faveur que Dieu avait faite à son Église par l'intervention miraculeuse de Marie. Sous les auspices de sa puissante protectrice, l'ordre de la Merci opéra un bien immense.

Pratique: Priez la sainte Vierge pour le rachat de tant d'âmes captives du démon et du vice.


“O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous”

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23 SEPTEMBRE :  SAINTE THECLE, Vierge et Martyre / SAINT LIN, Pape et Martyr



SAINTE THECLE est une martyre du temps des apôtres. Les saints Pères l'ont appelée avec enthousiasme la femme apostolique, la fille aînée de saint Paul, la protomartyre parmi les femmes, comme saint Etienne fut le protomartyr parmi les hommes.

Thêcle était très versée dans la philosophie, dans les sciences et dans les belles-lettres. Elle fut convertie par saint Paul, à Icône, vers l'an 45 de JESUS-CHRIST. Non contente d'être chrétienne, pleine d'admiration pour les maximes de l'Évangile, elle voulut rester vierge et fut dénoncée comme chrétienne par le jeune homme qui aspirait à sa main.

Condamnée au feu, dans l'amphithéâtre, à la demande de sa mère, elle vit NOTRE-SEIGNEUR lui apparaître sous les traits de saint Paul, puis remonter au ciel comme pour lui en tracer le chemin. Pleine alors d'un courage tout nouveau elle s'arme du signe de la croix et monte, rayonnante de joie et de beauté, sur le bûcher ; bientôt les flammes l'entourent de toutes parts, mais sans la toucher, et la foule étonnée aperçoit la victime pleine de vie et priant DIEU ; Nouveau miracle ! Un nuage s'abat sur le bûcher et en éteint les flammes.


Bientôt Thêcle put revoir l'apôtre saint Paul et être confirmée par lui dans la foi. L'ayant suivi à Antioche, elle fut bientôt accusée de nouveau et condamnée aux bêtes. On lâcha contre elle, dans l'amphithéâtre, une lionne furieuse et affamée; mais celle-ci, loin de dévorer sa victime, vint lui lécher les pieds; ni la rage de la faim, ni les excitations des bourreaux, ni les clameurs du peuple ne purent réveiller son instinct carnassier."La lionne, dit saint Ambroise, vénéra sa proie et fut pénétrée d'une compassion dont les hommes s'étaient dépouillés." Peu de jours après, la jeune martyre fut exposée au même supplice; on lança sur elle des lions et des ours ; aussitôt la lionne qui l'avait épargnée une première fois courut vers elle et lui lécha les pieds. Un ours s'avança, mais la lionne le mit en pièces; un lion voulut aussi se précipiter sur la victime ; mais une lutte acharnée se livra entre la lionne et lui, et ils périrent tous les deux pendant que Thêcle priait, les yeux levés au ciel.

Le préfet la fit alors jeter dans une fosse remplie de serpents. A peine y fut-elle précipitée , qu'un globe de feu consuma tous les reptiles, et la sainte fut délivrée. L'ordre fut donné d'attacher chacun de ses pieds à des taureaux furieux, pour l'écarteler ; les bêtes, excitées par des aiguillons rougis an feu, bondirent en mugissant; mais les liens de la vierge se brisèrent, et elle resta sans blessure à sa place.Le préfet, étonné, lui demanda l'explication de ces prodiges : "Je suis, dit-elle, la servante de DIEU, maître de l'univers." Thêcle, rendue à la liberté, revint dans sa patrie, pour y prêcher la foi ; elle finit pieusement ses jours, à l'âge de quatre-vingts ans.

Pratique: Ayez un grand zèle pour entendre la parole divine.


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SAINT LIN de VOLTERRA

Pape et Martyr
(+ 67)

SAINT LIN était le fils d'un homme fort considérable de la ville de Volterra, en Toscane. Il se convertit à Rome où saint Pierre prêchait l'Evangile. Aussitôt après sa conversion, saint Lin renonça à tous ses biens et quitta son père. Il donna de si grandes preuves de son zèle, de son érudition et de sa prudence, que le chef des apôtres l'employa à la prédication de la parole de DIEU et à l'administration des sacrements. Saint Paul parle de saint Lin au chapitre IVe de sa seconde Epître à Timothée et le place entre les principaux chrétiens de la ville de Rome.

Envoyé dans les Gaules pour y porter le flambeau de la foi, le bonheur de l'avoir pour premier évêque échut à la ville de Besançon dont le nombre des fidèles s'accrut de jour en jour. Un jour, les païens célébrèrent une fête solennelle en l'honneur de leurs faux dieux auxquels ils offraient beaucoup de sacrifices. Brûlant de zèle pour la gloire de DIEU et le salut de ces pauvres âmes, saint Lin entreprit de les détourner de ce culte abominable.

Fendant la foule des idolâtres, il leur dit courageusement: «Que faites-vous, mes chers enfants? Quelle marque de divinité voyez-vous dans ces simulacres que vous adorez? Ce ne sont que des statues qui n'ont ni esprit, ni sentiment, et qui ne représentent que des hommes dont l'incontinence et l'impiété ont été toutes publiques. Ces idoles de pierre et de cuivre ne méritent nullement vos respects. C'est à DIEU seul, créateur du ciel et de la terre que vous devez immoler des victimes. Quittez donc ce culte sacrilège et acquiescez aux vérités que je vous prêche.»


Ces paroles prononcées avec une ferveur inspirée retentirent comme un violent coup de tonnerre qui renversa par terre l'une des colonnes du temple avec l'idole qu'elle soutenait, la réduisant en poussière. Un prodige si éclatant aurait dû ouvrir les yeux aux idolâtres et leur faire reconnaître la vérité de la religion que saint Lin leur annonçait. Hélas, au lieu de profiter de la grâce qui leur était offerte, les incroyants fermèrent leurs cœurs à la parole de DIEU et se jetèrent tumultueusement sur saint Lin qu'ils chassèrent à l'heure même de la ville de Besançon.L'apôtre retourna à Rome où saint Pierre s'en servit utilement pour le gouvernement de l'Eglise. Il s'acquitta avec tant de soin de toutes les fonctions qui lui furent assignées qu'après la mort du prince des apôtres, on le choisit pour lui succéder dans la charge de pasteur suprême. Dans cette sublime fonction, saint Lin donna d'excellents témoignages de son zèle et de sa vigilance pastorale.

Il écrivit deux relations du martyre de saint Pierre et de saint Paul. Nous tenons aussi de lui l'histoire de la dispute du prince des apôtres avec Simon le Magicien. Pour l'affermissement de l'Eglise naissante et l'avancement de la chrétienté,saint Lin créa quinze évêques et dix-huit prêtres.


Le Bréviaire romain dit que la foi et la sainteté de ce souverain pontife furent si grandes qu'il ressuscita des morts et chassa les démons des corps de plusieurs énergumènes. Après avoir gouverné l'Eglise pendant un an, trois mois et douze jours, saint Lin versa son sang qui servit de semence à de nouveaux chrétiens. On enterra sa précieuse dépouille au Vatican, auprès des restes de saint Pierre.

Résumé, O.D.M.


“O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous”

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22 SEPTEMBRE : SAINT MAURICE, Martyr 

et ses soldats

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)


Le 22 septembre 302 vit un spectacle à la fois sublime et épouvantable : une légion romaine entière, général en tête, immolée par un barbare empereur pour n'avoir pas voulu forfaire à l'honneur en renonçant à JESUS-CHRIST. 

Cette légion était la légion Thébéenne ; ce général, SAINT MAURICE et ce tyran, Maximien. La légion Thébéenne portait ce nom parce qu'elle avait été recrutée en Thébaïde. Elle fut du nombre de celles que l'empereur emmena en Gaule pour combattre un peuple en révolte contre Rome.

Après le passage des Alpes, un sacrifice solennel fut ordonné. La légion chrétienne, ne voulant pas y prendre part,-se retira près du lieu appelé aujourd'hui Saint-Maurice-d'Agaune. L'empereur lui enjoignit de se réunir à l'armée pour la fête. Mais Maurice et ses compagnons, sachant que la force ne saurait primer le droit, et se rappelant qu'il vaut mieux obéir à DIEU qu'aux hommes, se virent dans la triste nécessité de désobéir.

Cette désobéissance n'était pas, pour ces braves soldats, vainqueurs sur vingt champs de bataille, un acte de félonie, mais un acte d'héroïque loyauté. Aussitôt le prince barbare donna l'ordre de décimer la légion. A voir ce bataillon de six mille hommes rangés en ordre de combat, ayant à sa tête Maurice, à cheval, avec ses brillants officiers, Exupère, Maurice et Candide, il semble qu'on eût pu craindre une résistance par la force; mais non, les disciples de JESUS-CHRIST ne cherchaient et n'attendaient qu'une victoire pacifique, la victoire sur le monde et la conquête du ciel par le martyre.

Les noms des soldats sont jetés dans les casques des centurions ; six cents sur six mille vont périr ; les victimes désignées embrassent leurs camarades, qui les encouragent et qui envient leur sort ; bientôt le sacrifice est consommé, et la plaine ruisselle du sang des martyrs.


Les survivants persistent à se déclarer chrétiens ; aussitôt arrive un second ordre, et la boucherie recommence ; six cents nouveaux élus rougissent de leur sang les rives du Rhône. Les autres sauront mourir jusqu'au dernier ; mais ils envoient au tyran un message avec une lettre admirable : "Empereur, nous sommes vos soldats; nous sommes prêts à combattre les ennemis de l'empire ; mais nous sommes aussi chrétiens, et nous devons fidélité au vrai DIEU. Nous ne sommes pas des révoltés, nous aimons mieux être victimes que bourreaux ; mais nous ne pouvons violer le serment fait à DIEU ; mieux vaut pour nous mourir innocents que de vivre coupables."

Maximien, désespérant d'ébranler leur constance, les fit entourer par son armée, pour les massacrer tous en masse. Ils auraient pu s'enfuir, ou, électrisés par le désespoir, vendre chèrement leur vie ; mais ils n'avaient qu'une seule ambition, mourir pour JESUS-CHRIST.
Le signal est donné, et bientôt le reste de la légion est égorgé sans résistance.

Pratique: 
Tout chrétien est un soldat ; combattez pour DIEU jusqu'au dernier soupir.

“O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous”

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21 SEPTEMBRE : SAINT MATTHIEU, Apotre



SAINT MATTHIEU était probablement Galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les Romains, profession très odieuse parmi les Juifs. Son nom fut d'abord Lévi. Il était à son bureau, près du lac de Génésareth, où apparemment il recevait le droit de péage, lorsque JESUS-CHRIST l'aperçut et l'appela.

Sa place était avantageuse ; Lévi voyait bien ce que lui coûterait la démarche qu'il allait faire, et il n'ignorait point que la pauvreté deviendrait son partage ; mais aucune considération ne l'arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du SAUVEUR, brisant pour cela tous les liens, abandonnant le monde et tout ce qui aurait pu l'y retenir.

On peut croire qu'il connaissait déjà NOTRE-SEIGNEUR, puisqu'il demeurait dans le voisinage de Capharnaüm, où JESUS-CHRIST avait résidé quelque temps, où il avait prêché et opéré plusieurs miracles. Quoi qu'il en soit, Celui qui l'appelait par sa parole le touchait en même temps par l'action intérieure de sa grâce.

Lévi, appelé MATTHIEU après sa conversion, invita JESUS-CHRIST et ses disciples à manger chez lui ; il appela même au festin ses amis, espérant sans doute que les entretiens de JESUS les attireraient aussi à lui. C'est à cette occasion que les Pharisiens dirent aux disciples du SAUVEUR : "Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs?" Et JESUS, entendant leurs murmures, répondit ces belles paroles : "Les médecins sont pour les malades et non pour ceux qui sont en bonne santé. Sachez-le donc bien, je veux la miséricorde et non le sacrifice; car je suis venu appeler, non les justes, mais les pécheurs."Après l'Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d'âmes en Judée; puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyre. Il est le premier qui ait écrit l'histoire de NOTRE-SEIGNEUR et sa doctrine, renfermées dans l'évangile qui porte son nom.On remarque, dans l'évangile de saint Matthieu, qu'il se nomme le publicain, par humilité, aveu touchant, et qui nous montre bien le disciple fidèle de Celui qui a dit : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur." On croit qu'il évangélisa l'Ethiopie. Là, il se rendit populaire par un miracle : il fit le signe de la croix sur deux dragons très redoutés, les rendit doux comme des agneaux et leur commanda de s'enfuir dans leurs repaires.Ce fut le signal de la conversion d'un grand nombre. La résurrection du fils du roi, au nom de JESUS-CHRIST, produisit un effet plus grand encore et fut la cause de la conversion de la maison royale et de tout le pays.On attribue à saint Matthieu l'institution du premier couvent de vierges. C'est en défendant la virginité contre les atteintes d'un prince qui voulait épouser une vierge consacrée au SEIGNEUR, que le saint apôtre reçut le coup de la mort sur les marches de l'autel.Pratique: Conservez l'humilité par le souvenir de vos fautes passées.

“O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous”

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20 SEPTEMBRE :  SAINT EUSTACHE ET SES COMPAGNONS, Martyrs / Bx MAXIMIN GIRAUD, Voyant de la Salette

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)
EUSTACHE nommé Placide avant sa conversion, était un général très distingué des troupes romaines, sous le règne de l'empereur Trajan. Il s'était rendu célèbre par ses exploits; mais, quoique païen, il avait surtout le mérite d'une grande générosité pour les pauvres.


Cette qualité lui valut sa conversion. Un jour qu'il poursuivait un cerf à la chasse, il aperçut au milieu de ses cornes une éclatante image de la croix, et entendit une voix qui lui dit : « Placide, je suis Celui que tu honores, sans le savoir, par ta charité; les aumônes que tu fais aux pauvres sont montées jusqu'à moi.» Placide, terrassé par cette apparition extraordinaire adressa des questions à la voix qui lui parlait ; il comprit que c'était la voix du DIEU des chrétiens, et résolut de renoncer au paganisme.

A son retour, il fit part de ce prodige à son épouse, qui lui raconta elle-même une vision qu'elle avait eue. Bientôt Placide et toute sa maison recevaient le baptême. Placide porta le nom d'Eustache; son épouse, celui de Théopista, et leurs deux enfants, les noms d'Agapit et de Theopistus. Peu après le Seigneur fit connaître à Eustache, dans une vision nouvelle, tout ce qu'il aurait à souffrir.

En effet, il perdit ses biens, son emploi; sa femme et ses enfants lui furent enlevés. Réduit à la mendicité, il se fit le serviteur d'un riche laboureur. C'est à la charrue que des envoyés de l'empereur Trajan, envoyés à sa recherche, le rencontrèrent et le reconnurent ; ils le prièrent de les suivre, en lui disant que l'empereur voulait lui donner le commandement de ses troupes contre les barbares.

Pendant cette expédition, Eustache retrouva tout providentiellement sa femme et ses deux fils. Après sa victoire, il reçut, selon l'usage, les honneurs du triomphe. Mais ayant refusé de suivre au temple d'Apollon l'empereur Adrien, qui avait succédé à Trajan, il fut questionné, reconnu chrétien et livré aux lions avec sa femme et ses enfants.

Ce n'est pas sans stupeur que le tyran vit ces bêtes affamées caresser leurs victimes ; toutefois sa rage ne fut point désarmée ; il ordonna de faire rougir au feu un énorme taureau de bronze, pour y jeter les quatre martyrs. Ceux-ci, pleins de joie à la pensée de leur prochaine délivrance, prièrent DIEU de les soutenir dans le combat : "SEIGNEUR, dirent-ils, consumez-nous dans ce brasier, comme des victimes agréables à vos yeux !" Jetés dans l'horrible instrument, ils y rendirent bientôt le dernier soupir en chantant à Dieu des hymnes de reconnaissance. C'était le 20 septembre 120.

Quand l'empereur, trois jours après, alla voir ce qui restait des martyrs, il fut stupéfait de voir les corps intacts et leur chevelure parfaitement conservée ; « Qu'il est grand, dit-il, le DIEU des chrétiens! JESUS-CHRIST est le seul vrai DIEU ! Aveu inefficace d'un cruel persécuteur !

Pratique: Pour vous consoler dans vos peines, songez que les saints en ont enduré plus que vous.

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Bienheureux Maximin Giraud
voyant de Notre-Dame de La Salette
(† 1875)

Maximin Giraud est mort le 1er mars 1875, 28 ans après l'Apparition de la Vierge Marie sur la montagne de La Salette. Il fut toute sa vie un témoin fidèle de Marie et il couvrit, par sa générosité et sa confiance en Dieu, sa légèreté et les défauts que Notre-Dame lui avait laissés. Patient, dévoué et courageux, il dut l'être surtout les premières années qui suivirent l'Apparition. Il lui fallut répondre aux commissions épiscopales qui multiplièrent les enquêtes et surtout aux milliers de pèlerins qui venaient les uns après les autres lui demander le récit. Il lui arriva de s'endormir de fatigue par terre, aux pieds de ses interlocuteurs, au moindre moment de répit. Si jeune, si vif, si mobile, si étourdi, si heureux de jouer, que de sacrifices, de contraintes et de constance exigea son office de témoin! Quand il eut envoyé son secret au Pape et que le jugement doctrinal fut prononcé, il dut se sentir bien soulagé: l'Église officiellement prenait tout en mains. Mais on ne cessa pas de vouloir entendre le récit de sa bouche, il ne cessa point de se dépenser pour La Salette !

Avec les meilleures intentions du monde, on le poussa dans les voies qui n'étaient pas les siennes. On le fit étudier et il fut un médiocre élève, quoique intelligent. On le fit séminariste et il passa dans plusieurs séminaires sans y trouver ni donner satisfaction, malgré sa piété toujours vive. On le laissa enfin aller à Paris ; inconnu, inexpérimenté, il y connut la misère. Cependant, jamais sa conduite n'y laissa à désirer: il resta un jeune homme pur et inattaquable. Un peu assagi par l'expérience et repris par le goût du savoir, il refit deux ans d'études au Collège de Tonnerre, puis revint à Paris préparer sa médecine. Ayant échoué aux examens, il s'engagea comme zouave pontifical. En tout cela, il restait un grand enfant et aussi un chrétien sans peur, un bon compagnon, joyeux de vivre, sans pharisaïsme.

Revenu en 1870 dans son pays natal et calomnié par un journal de Paris qui l'accusait d'être le premier à ne pas croire à La Salette, il répondit par la publication d'une plaquette intitulée: Ma Profession de foi. Avec une éloquence sortie du coeur, il y affirmait son amour de la vérité et sa piété envers Notre-Dame:

"Afin qu'on ne m'accuse pas d'être incrédule, moi le témoin de l'Apparition, aujourd'hui devenu grand, à l'âge de 30 ans accomplis, libre et indépendant, j'affirme que loin de démentir ce que j'ai vu et entendu sur la sainte Montagne, je suis prêt à donner ma vie pour soutenir et défendre la vérité de cet événement. J'espère qu'à l'occasion, avec la grâce de Dieu et le secours de la Très Sainte Vierge Marie, je ne serai point lâche. »

En vérité, il ne fut jamais lâche, comme il ne fut jamais avare ni habile à faire fortune. Jusqu'à sa mort, la pauvreté fut sa compagne inséparable et il l'accepta sans se plaindre. Il ne voulut non plus jamais se marier. Il souffrit beaucoup des calomnies et des médisances grossières que l'on colportait sur son compte. Ce fût là, le point caractéristique de sa sainteté: l'acceptation du mépris et il l'accepta de bon coeur avec résignation et sans amertume. Sa consolation fut de réciter son Rosaire tous les jours et de communier souvent. La dernière année de sa vie, très malade, il recevait dans sa chambre les délégués du Pèlerinage National et leur racontait encore l'Apparition, à bout de forces, mais avec un visage transfiguré.

Le jour de sa mort, recevant les derniers sacrements, il répondait lui-même aux prières du prêtre et, pour pouvoir consumer le saint Viatique, il demanda de l'eau de La Salette. Il expira ensuite invoquant la Belle Dame qui l'avait si maternellement élu pour la croix et pour la gloire.

D'après: Digeste Marial, Septembre 1960, p. 23-24

“O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous”

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