"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la
vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint
François de Sales.)
Les Saints Martyrs Canadiens
(XVIIe siècle)
Vers le milieu du XVIIe siècle (1642-1649) une vaillante
légion de Jésuites travaillait, dans le Canada encore à peu près sauvage, à la
conversion de peuplades féroces, parmi lesquelles étaient surtout les Iroquois.
Alors s'ouvrit pour les missionnaires ce que l'on a justement appelé «l'ère des
martyrs».
Parmi les premières victimes, on compte le Père Isaac
Jogues qui aurait pu se soustraire une première fois au martyre en 1642; mais
il ne voulut pas se séparer de ses chrétiens, prisonniers des Iroquois. Après
des supplices aussi inouïs que variés, il fut arraché à la mort et ramené en
France. Mais son cœur était resté au Canada. Il y revint en 1646, et y reçut
bientôt la palme d'un martyre glorieux. Parmi ses compagnons d'apostolat, les
coadjuteurs René Goupil et Jean de la Lande, tombèrent aussi sous la hache des
iroquois, en haine de la religion chrétienne.
En 1648, le Père Antoine Daniel fut percé de flèches,
achevé d'un coup de feu, dépouillé de ses habits et jeté dans le brasier de sa
chapelle devenue la proie des flammes.
Quelques mois plus tard, le Père Jean de Brébeuf et le
Père Gabriel Lalemant subissent à leur tour les plus affreux supplices. On
pique d'abord le Père de Brébeuf avec des alènes rougies au feu, on promène sur
ses membres des tisons embrasés, on lui enlève la peau de la tête en forme de
couronne. Pour l'empêcher d'exhorter ses fidèles, les bourreaux lui coupent les
lèvres, la langue et le nez, lui fendent la bouche jusqu'aux oreilles,
enfoncent un fer rouge dans sa gorge; ils coupent des lambeaux de sa chair, les
font rôtir et les mangent sous ses yeux. Ils jettent ensuite de l'eau
bouillante sur sa tête, enduisent son corps de résine et le font griller
lentement; enfin, un chef iroquois lui arrache le cœur, le dévore et boit le
sang du martyr. Le Père Lalemant subit un supplice du même genre pendant seize
heures et eut enfin le crâne fracassé à coups de hache.
Au nombre des autres victimes des Iroquois furent, en
1649, les Pères Charles Garnier et Noël Chabanel, massacrés dans l'héroïque
exercice de leur apostolat.
Le pape Pie XI béatifia ces admirables martyrs, dignes de
ceux des premiers siècles, le 21 juin 1925; il les canonisa le 29 juin 1930. Le
pape Pie XII a déclaré les saints martyrs canadiens, Patrons secondaires du
Canada. – Quelle est divine la religion qui inspire de tels courages et suscite
de tels apôtres.
Les parents de Cyprien extrêmement superstitieux, le
vouèrent au démon dès son enfance ; ils le firent élever dans tous les mystères
impies du paganisme, ainsi que dans l'astrologie judiciaire et la magie. Avec
le secours de ses connaissances, il s'abandonna à toutes sortes de crimes et se
déclara ennemi acharné de la religion chrétienne.
Il y avait à Antioche une jeune vierge nommée Justine,
non moins distinguée par ses rares qualités que par sa naissance. Ses parents
étaient idolâtres; mais elle avait eu le bonheur de connaître JESUS-CHRIST, et
sa conversion fut bientôt suivie de celle de sa famille. Un jeune homme nommé
Agladius, païen de religion, conçut pour elle une violente passion.
Les efforts qu'il fit pour la lui faire partager ayant
été inutiles, il pria Cyprien de l'aider par les secours de son art. Ce
magicien mit tout en œuvre, sans que rien ne pût lui réussir. Il consulta le
démon, qui lui promit de lui servir d'auxiliaire ; mais de nouvelles tentatives
ne furent pas plus heureuses; la vierge priait, elle imprimait sur elle le
signe du saint, et le démon s'enfuyait confondu.
Cyrprien, désespérant du succès, dit au démon : " Eh
bien! Te voilà vaincu? — Oui, dit l'esprit infernal, j'ai vu un signe, et j'ai
été vaincu. — Quel est ce signe? reprit Cyprien. — J'ai vu le signe du
Crucifié. — Le Crucifié est donc plus grand que toi? Fuis loin de moi,
imposteur ! Tu m'as trompé trop longtemps".
Le démon chercha à étouffer Cyprien ; mais il le mit en
fuite par l'invocation du DIEU de Justine et par le signe de la croix. Le jeune
Agladius, plein d'admiration au récit que lui fit Cyprien, se convertit
lui-même à JESUS-CHRIST. Quant à Cyprien, il alla trouver l'évêque, qui,
d'abord plein de défiance, puis cédant à ses prières et admirant la bonté de
DIEU sur cette âme victorieuse de Satan, le fit instruire et lui conféra le
saint baptême.
Quelques années plus tard, le mérite de Cyprien, son
zèle, sa pénitence, le firent élever au sacerdoce, puis à l'épiscopat. Quand il
fut sur le siège d'Antioche, il établit une congrégation de vierges dont il
confia la direction à Justine.
Quelques années plus tard sévissait là persécution de
Dioclétien. Parmi les chrétiens qui furent arrêtés, il y eut Cyprien et
Justine.
Cyprien, interrogé par le juge, lui raconta sa vie
première et les miséricordes opérées en sa faveur par le Dieu des chrétiens ;
il fut aussitôt déchiré par des ongles de fer. Justine fut fouettée longtemps
et cruellement avec des lanières de cuir, par des bourreaux qui se relevaient
tour à tour; la vierge, souriante, chantant les louanges de DIEU, lassa ces
vils instruments de la cruauté païenne.
Après plusieurs jours de prison, nouvel interrogatoire et
nouveau triomphe pour les deux martyrs ; Cyprien résista à l'huile bouillante,
et Justine au bûcher embrasé. Ils eurent enfin la tête tranchée. C'était l'an
304.
“O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours
à Vous”
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire