"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)
SAINTE ROSALIE, du sang royal de Charlemagne, naquit à
Palerme, en Sicile, l'an 1130, d'un chevalier français et d'une parente de
Roger, roi de Sicile. Elle reçut une éducation en rapport avec sa haute
position et s'appliqua tellement à la pratique de la vertu et à l'amour de
Dieu, que la beauté de son âme surpassa la beauté de son visage, qui faisait
l'admiration de tous.
La sainte Vierge veillait avec un soin jaloux sur la
pureté de la jeune enfant, et quand des seigneurs siciliens recherchèrent sa
main, Marie lui apparut et lui conseilla de se retirer du monde. Rosalie
n'avait que quatorze ans ; pourtant elle n'hésita pas, et quitta le palais de
son père sans avertir personne, n'emportant qu'un crucifix et des instruments de
pénitence.
Deux anges la conduisirent sur le mont Quisquina, voisin
de la ville, et lui indiquèrent une caverne située au milieu d'un bois qui
couronnait le faite de la montagne. C'est dans cette grotte inconnue et
enveloppée de neige pendant plusieurs mois, que Rosalie passa quelques années,
partageant son temps entre l'oraison, la prière et la pénitence. Des racines
crues faisaient sa nourriture ; l'eau du rocher lui servait de boisson. Souvent
elle recevait la visite des anges, et le Sauveur lui-même venait parfois
s'entretenir avec elle.
Elle grava sur le rocher une inscription qu'on y lit
encore aujourd'hui : "Moi, Rosalie, fille de Sinibal, seigneur de
Quisquina et de Roses, par amour pour mon Seigneur Jésus-Christ, ai résolu
d'habiter dans cette caverne." On peut voir encore dans cette grotte une
petite fontaine qu'elle creusa pour réunir les eaux qui suintaient à travers
les fissures de la roche ; on voit aussi une sorte d'autel grossier et un long
morceau de marbre où elle prenait son repas, un siège taillé dans le roc et une
vigne très ancienne, qu'on prétend avoir été plantée par elle.
-Que se passait-il
au château paternel? Aussitôt après sa disparition, sa famille la fit
rechercher dans toute la Sicile. Les anges avertirent Rosalie qu'elle serait
bientôt découverte, si elle ne changeait de demeure; elle prit aussitôt son
crucifix et le peu d'objets qu'elle avait avec elle et suivit ses guides
célestes ; ils la conduisirent sur le mont Pellegrino, où ils lui indiquèrent
une grotte qui lui servirait de retraite.
Cette grotte avait une ouverture à peine suffisante pour
y entrer ; elle était obscure et si détrempée par les eaux, que Rosalie y
trouva tout juste un coin pour s'y établir sans être dans la boue ; la voûte en
était si basse, que la sainte solitaire ne pouvait guère y marcher sans se
courber.
Là devaient se passer les dernières années de sa vie,
pendant lesquelles les herbes et les glands furent sa seule nourriture. Après
dix-huit ans de cette effrayante pénitence, l'admirable vierge avait bien
mérité la récompense éternelle; elle s'endormit dans le Seigneur le 4 septembre
1160.
Pratique : Le bonheur n'est point dans la volonté propre,
mais dans la volonté de Dieu.
« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui
avons recours à Vous »
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