avec le Saint Curé d'Ars
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée"
(Saint François de Sales)
SAINT ÉPIPHANE a été surnommé le Jérôme de l'Orient, à cause de sa vie austère et de son amour passionné pour les saintes Écritures.
Il
naquit de parents pauvres, dans un petit village de la Palestine. Ce
n'est qu'au bout d'un certain nombre d'années qu'il connut la religion
chrétienne et reçut le baptême. On rapporte qu'au moment où il
approchait des fonts baptismaux, sa chaussure lui tomba des pieds; il ne
la reprit point, et tout le reste de sa vie il marcha pieds nus. Épiphanie avait
été adopté dans son enfance par un riche juif qui, en mourant, lui
avait laissé sa fortune ; il renonça à tout pour se faire solitaire à
l'école de Saint Hilarion, et il se montra digne d'un tel maître.
Formé à la vie religieuse, il revint dans sa patrie, y fonda un
monastère et tenta de faire de la Palestine une autre Thébaïde ; là, Épiphane s'ensevelit trente années dans l'étude, la prière, la mortification et le jeûne.
Cependant sa réputation de sainteté et de science s'était répandue
au loin ; les évêques de Palestine songèrent à lui conférer
l'épiscopat. A cette nouvelle, Épiphane s'embarque
et va trouver Hilarion dans son désert; mais, après quelques mois, le
vieux solitaire lui dit : « Mon fils, allez à Salamine, votre place est
là. »
Le disciple résiste encore et s'embarque pour Ascalon ; mais une
violente tempête le pousse au port de Salamine. Le siège épiscopal de
cette ville était vacant; Épiphane, à l'improviste, y est porté en triomphe.
Le
nouvel évêque conserva son habit de moine, et au milieu des occupations
de sa charge pastorale, il n'abandonna jamais les habitudes austères de
la vie religieuse. Sa charité ne connaissait aucune limite, au point
qu'un de ses diacres l'accusa outrageusement de dissiper les biens
ecclésiastiques. Épiphane ayant
un jour invité son clergé à dîner, un corbeau vint croasser près d'eux ;
et le diacre, faisant une mauvaise plaisanterie, promit à l'évêque de
lui donner tout son bien, s'il lui expliquait le langage de cet oiseau :
"Le corbeau, dit Épiphane, vient
de dire que vous ne serez plus diacre." Le diacre tomba, demi-mort de
peur; il expira le lendemain, et tout son bien revint à l'Église.
C'en fut assez pour imposer silence aux détracteurs du saint prélat. Épiphane fut
ami de Saint Jérôme ; il fut aussi ami de Saint Basile, mais par
correspondance seulement ; au contraire, il fut longtemps prévenu contre
Saint Jean Chrysostome. Il était venu à Constantinople sans vouloir
communiquer avec lui ; mais il eut tant de chagrin d'avoir été trompé,
qu'il se hâta de retourner à Salamine, en laissant ces mots réparateurs à
Chrysostome, qu'il n'avait jamais vu : « Athlète du CHRIST, souffrez et
triomphez. »
Épiphane mourut
sur mer pendant son retour, et le navire ne rapporta plus qu'un corps
inerte au milieu du peuple navré de douleur. C'était l'an 403.
Pratique. Ne jugez que lentement et après avoir entendu le pour et le contre.
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SAINTE IMELDA LAMBERTINI
Vierge
(1521-1533)
«Je vous en prie, expliquez-moi comment on peut recevoir Jésus dans son cœur sans mourir de joie.»
Sainte Imelda descendait
de la noble famille des Lambertini. Née à Bologne en 1521, elle avait
reçu au baptême le nom de Madeleine. Dès le berceau elle manifesta une
intelligence précoce qui s'ouvrait naturellement aux lumières de la foi.
On
ne constata jamais en elle de difficulté à obéir, ni de ces caprices
qui rendent pénible l'éducation des enfants. Au premier signe, Madeleine
quittait le jeu le plus animé pour se mettre au travail. Elle s'était
aménagé un petit oratoire qu'elle ornait de ses mains. Tout son bonheur
consistait à s'y retirer pour prier.
La
splendeur de la maison paternelle pesait à cette âme qui comprenait
déjà le néant des choses créées. Suivant un usage très ancien dans
l'Église, on recevait parfois les enfants dans les monastères. Ils
étaient revêtus de l'habit religieux, mais cela n'engageait en rien leur
avenir et ces enfants n'étaient assujettis qu'à une partie de la Règle.
A l'âge de dix ans, la petite Madeleine pria ses parents avec tant
d'instance de lui octroyer cette grâce, qu'ils finirent par se rendre à
ses désirs et l'emmenèrent chez les Dominicaines de Valdiprétra, près de
Bologne.
La jeune enfant prit l'habit avec joie et échangea son nom pour celui d'Imelda, qui
signifie: donnée au monde comme du miel, sans doute à cause de sa
douceur et de son extrême amabilité. Novice, elle voulut observer la
Règle tout entière bien qu'elle n'y fut pas obligée. Sa constance au
service de Dieu ne se démentit pas un instant, aucune austérité ne
l'effrayait, et elle s'appliquait en tout à ressembler à Jésus crucifié.
La
sainte enfant passait des heures en adoration devant Jésus-Hostie, sans
ressentir plus de lassitude que les anges devant Dieu. Durant le Saint
Sacrifice de la messe, elle versait d'abondantes larmes, surtout lorsque
les religieuses quittaient leurs stalles pour aller communier. Dans
l'ingénuité de son amour, elle disait parfois: «Je vous en prie, expliquez-moi comment on peut recevoir Jésus dans son coeur sans mourir de joie.» Les religieuses étaient grandement édifiées de sa particulière dévotion envers le Saint Sacrement.
C'était l'usage du pays de donner la première communion aux enfants qu'à l'âge de quatorze ans. Sainte Imelda,
consumée par l'ardeur de ses désirs, suppliait d'être enfin admise à la
sainte Table mais on ne croyait pas devoir faire exception pour la
petite novice. Le jour de l'Ascension 1533, Imelda atteignit
ses onze ans. De nouveau, elle conjura son confesseur de lui permettre
de recevoir la sainte communion, mais ce dernier resta inflexible.
L'enfant
s'en alla à la chapelle en pleurant, afin d'y entendre la messe. Le
Seigneur Jésus, si faible contre l'amour, ne put résister davantage aux
voeux de cette âme angélique. Au moment de la communion, une hostie
s'échappa du ciboire, s'éleva dans les airs, franchit la grille du
choeur et vint s'arrêter au-dessus de la tête de sainte Imelda.
Aussitôt que les religieuses aperçurent l'hostie, elles avertirent le
prêtre du prodige. Lorsque le ministre de Dieu s'approcha avec la
patène, l'hostie immobile vint s'y poser. Ne doutant plus de la Volonté
du Seigneur, le prêtre tremblant communia Imelda qui semblait un ange plutôt qu'une créature mortelle.
Les
religieuses, saisies d'un étonnement inexprimable, restèrent longtemps à
regarder cette enfant toute irradiée d'une joie surnaturelle,
prosternée en adoration. Ressentant finalement une vague inquiétude,
elles appelèrent Imelda,
la prièrent de se relever, puis lui en donnèrent l'ordre. L'enfant
toujours si prompte à obéir paraissait ne pas même les entendre. En
allant la relever, les soeurs s'aperçurent avec stupéfaction qu'Imelda était morte: morte de joie et d'amour à l'heure de sa première communion.
Cette petite sainte italienne a été surnommée: la fleur de l'Eucharistie. Elle est la patronne des premiers communiants.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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