"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée"
(Saint François de Sales)
PACÔME naquit
en 292, dans la Haute-Thébaïde, au sein de l'idolâtrie, comme une rose
au milieu des épines; ses parents ne purent jamais lui enlever son
horreur instinctive pour les superstitions du paganisme.
A l'âge de vingt ans, il était soldat
dans les troupes impériales, quand l'hospitalité si charitable qu'il
reçut de la part de moines chrétiens l'éclaira et fixa ses idées vers le
christianisme et la vie religieuse. A peine libéré du service
militaire, il se fit instruire, reçut le baptême et se rendit dans un
désert, où il pria un solitaire de le prendre pour son disciple : " Considérez,
mon fils, dit le vieillard, que du pain et du sel font toute ma
nourriture ; l'usage du vin et de l'huile m'est inconnu. Je
passe la moitié de la nuit à chanter des psaumes ou à méditer les
saintes Écritures ; quelquefois il m'arrive de passer la nuit entière
sans sommeil."
Pacôme, étonné
mais non découragé, répondit qu'avec la grâce de DIEU il pourrait mener
ce genre de vie jusqu'à la mort. Il fut fidèle à sa parole. Dès ce
moment, il se livra généreusement à toutes les rudes pratiques de la vie
érémitique.
Un
jour qu'il était allé au désert de Tabenne, sur les bords du Nil, un
ange lui apporta du ciel une règle et lui commanda, de la part de DIEU,
d'élever là un monastère. Dans sa règle, le jeûne et le travail étaient
proportionnés aux forces de chacun ; on mangeait en commun et en
silence ; tous les instants étaient occupés ; la loi du silence était si
rigoureuse, que quand un moine avait besoin de quelque chose, il ne
pouvait le demander que par signe ; en allant d'un lieu à un autre, on
devait méditer quelque passage de l'Écriture ; on chantait des psaumes
même pendant le travail.
Bientôt le monastère devint trop étroit, et il fallut en bâtir six autres dans le voisinage. L'œuvre de Pacôme se
développait d'une manière aussi merveilleuse que celle de saint
Antoine, commencée vingt ans plus tôt. — L'obéissance était la vertu que
Pacôme conseillait le plus à ses religieux; il punissait sévèrement les moindres infractions à cette vertu.
Un jour, il avait commandé à un saint
moine d'abattre un figuier couvert de fruits magnifiques, mais qui était
pour les novices un sujet de tentation : « Comment, saint père, lui dit
celui-ci, vous voulez abattre ce figuier, qui suffit à lui seul pour
nourrir tout le couvent ? »
Pacôme n'insista
pas ; mais, le lendemain, le figuier se trouvait desséché : ainsi DIEU
voulait montrer le mérite de la parfaite obéissance. Le saint abbé
semblait avoir toute puissance sur la nature : il marchait sur les
serpents et foulait aux pieds les scorpions sans en recevoir aucun mal ;
lorsqu'il lui fallait traverser quelque, bras du Nil pour la visite de
ses monastères, les crocodiles se présentaient à lui et le passaient sur
leur dos.
Sur le point de mourir, il vit son bon ange près de lui, et rendit son âme au Créateur, le 14 mai 348.
Pratique. Ne raisonnez pas les ordres de vos supérieurs ; obéissez humblement et simplement.
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SAINT BONIFACE
Archevêque de Mayence
BONIFACE, appelé d'abord Winfrid, naquit
en Angleterre, l'an 680. Après une mission prêchée dans sa ville
natale, il demanda à suivre les moines dans leur couvent. Son père
refusa d'accéder à ce qu'il appelait le caprice d'un enfant de sept ans ;
mais une maladie grave que DIEU lui envoya pour le punir le décida
enfin à laisser partir cet enfant de bénédiction.
Devenu professeur après de brillantes études, Winfrid, par
sa science et son éloquence, acquiert une réputation dont il est
effrayé; alors, refusant tous les honneurs, il tourne toute l'ambition
de son zèle vers les contrées encore païennes de la Germanie, et n'a
qu'un désir : devenir apôtre de l'Allemagne.
En 718, il va
s'agenouiller aux pieds du pape Grégoire II et reçoit de lui tous les
pouvoirs apostoliques. Après avoir traversé, en exerçant sa charité pour
les âmes, la Lombardie, la Bavière et la Thuringe, il va se joindre à
Saint Willibrord, apôtre des Frisons; mais il s'enfuit dès qu'il
s'aperçoit que celui-ci veut lui conférer l'épiscopat. Winfrid
évangélise alors la Thuringe, dont les sauvages forêts se couvrent
bientôt de monastères et se peuplent de saints.
La moisson est
trop abondante, il lui faut des auxiliaires ; le pape l'appelle à Rome,
le sacre évêque et change son nom en celui de Boniface. L'apôtre,
secondé par de vaillants missionnaires, travaille avec plus d'ardeur
que jamais à étendre le règne de l'Évangile. Ses saintes audaces sont
bénies du Ciel.
Un jour, il
fait abattre un arbre de superstition, qui servait d'idole à un peuple
aveugle, et quand la foule en fureur va se jeter sur lui, un prodige
vient soudain la calmer : l'arbre énorme se plie sous une main invisible
et vient tomber en quatre tronçons aux pieds du Saint. Le CHRIST avait
vaincu ; des milliers de païens demandèrent le baptême.
Boniface était
de nouveau débordé par l'immensité de ses succès ; il fait un appel à
sa patrie, et bientôt de nombreux missionnaires viennent se joindre à
lui ; il obtient du pape d'instituer de nouveaux évêchés et d'organiser
dans ce pays la hiérarchie catholique. Archevêque, légat du pape, Boniface ne
s'attribue point la gloire de ses œuvres ; DIEU est sa seule force et
son seul recours : voilà le secret de ses conquêtes pacifiques.
A ce héros, il ne manquait plus qu'un combat ; à ce triomphateur, il ne manquait plus qu'une victoire. Un matin, Boniface se
préparait à offrir le saint sacrifice, quand une foule armée se
précipite vers lui en poussant des cris sauvages ; son entourage court
aux armes ; mais Boniface sort de sa tente : « Cessez le combat, mes enfants, dit-il; voici venue l'heure de la délivrance ! »
Bientôt
l'apôtre tombe sous les coups de ces barbares avec tous ceux qui
l'accompagnent. On le trouva criblé de blessures, tenant en main le
livre ouvert de saint Ambroise : "Du bienfait de la mort". C'était l'an 755.
Pratique. Excitez votre zèle en pensant qu'une âme coûte le sang de JÉSUS-CHRIST.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous
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