Deuxième jour du Mois du Sacré Coeur
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
Saint Pothin fut
le premier évêque de Lyon ; son nom paraît pour la première fois dans
l'histoire à l'époque de son martyre ; mais la tradition constante,
c'est qu'il venait de l'Asie, qu'il avait été formé à l'école de Saint
Polycarpe, évêque de Smyrne, et envoyé par lui dans les Gaules.
Pothin, après
avoir gagné un grand nombre d'âmes à JÉSUS-CHRIST, fut arrêté sous le
règne du persécuteur Marc-Aurèle. Il était âgé de quatre-vingt-dix ans,
faible et tout infirme ; son zèle et le désir du martyre soutenaient ses
forces et son courage.
Conduit au tribunal au milieu des injures de la populace païenne, il
fut interrogé par le gouverneur, qui lui demanda quel était le DIEU des
chrétiens : « Vous le connaîtrez si vous en êtes digne, » répondit
l'évêque. A ces mots, la multitude furieuse se précipite contre lui;
ceux qui étaient plus près le frappèrent à coups de pieds et à coups de
poings, sans aucun respect pour son âge.
Le vieillard conservait à peine un souffle de vie quand il fut jeté en prison, où il expira peu après.
Les compagnons de Saint Pothin méritent
de n'être point passés sous silence ; le récit de leur martyre est une
des belles pages de l'histoire de l'Église des premiers siècles.
Le diacre Sanctus supporta
sans faiblir toutes les tortures, au point que son corps était devenu un
amas informe d'os et de membres broyés et de chairs calcinées ; au bout
de quelques jours, miraculeusement guéri, il se trouva fort pour de
nouveaux supplices. Il ne voulait dire à ses bourreaux ni son nom, ni sa
patrie, ni sa condition ; à toutes les interrogations il répondait : «
Je suis chrétien ! » Ce titre était tout pour lui; livré enfin aux
bêtes, il fut égorgé dans l'amphithéâtre.
Maturus eut
à endurer les mêmes supplices que le saint diacre ; il subit les
verges, la chaise de fer rougie au feu, et fut enfin dévoré par les
bêtes féroces.
Le médecin Alexandre,
qui, dans la foule des spectateurs, soutenait du geste le courage des
martyrs, fut saisi et livré aux supplices ; aucune plainte ne sortit de
sa bouche ; recueilli en lui-même, il s'entretenait avec DIEU.
Attale, pendant
qu'on le grillait sur une chaise de fer, vengeait les chrétiens des
odieuses imputations dont on les chargeait indignement : « Ce ne sont
pas, disait-il, les chrétiens qui mangent les hommes, c'est vous; quant à
nous, nous évitons tout ce qui est mal. » On lui demanda comment
s'appelait DIEU : « DIEU, dit-il, n'a pas de nom comme nous autres
mortels. »
II restait encore le jeune Ponticus, âgé de quinze ans, et l'esclave Blandine, qui avaient été témoins de la mort cruelle de leurs frères ; Ponticus alla le premier rejoindre les martyrs qui l'avaient devancé.
Blandine, rayonnante
de joie, fut torturée avec une cruauté particulière, puis livrée à un
taureau, qui la lança plusieurs fois dans les airs ; enfin elle eut la
tête tranchée.
Pratique. Encouragez-vous, dans les épreuves de la vie, par la pensée et par le désir du ciel.
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SAINTE MARIE DE L'INCARNATION
Veuve, Ursuline
Marie Guyart-Martin, quatrième
d'une famille de sept enfants, naquit à Tours, en France. Toute jeune,
elle eut un songe qui la toucha profondément. «J'avais environ sept ans,
écrit-elle. Une nuit, durant mon sommeil, il me sembla que j'étais dans
la cour d'une école... Tout à coup le ciel s'ouvrit, et Notre-Seigneur
en sortit, venant vers moi! Quand Jésus S'approcha de moi, je Lui tendis
les bras pour L'embrasser... Et Jésus m'embrassa affectueusement et me
dit:
"Voulez-vous
être à Moi? -- Oui, Lui répondis-je..." Ce "oui", clé de toute son
existence, elle ne cessera de le répéter en toute occasion, dans la joie
comme dans l'adversité.
A 18 ans, ses parents la crurent faite pour le mariage. Marie obéit
et épouse Claude Martin, maître ouvrier en soie. En 1619, elle met au
monde un fils qui deviendra Dom Claude Martin. Six mois plus tard, le
Seigneur la marqua de Son choix: c'est la croix du veuvage avec toutes
ses épreuves. Marie de l'Incarnation se sentait fortement attirée à la vie religieuse, reconnaissant toutefois que l'heure de Dieu n'était pas encore venue.
Plusieurs années très dures se succédèrent. En service chez sa soeur, Marie de l'Incarnation devint
l'esclave des serviteurs et servantes de la maison. Dans cette pénible
situation, la bienheureuse poussa l'humilité, la charité, la patience et
l'oubli d'elle-même jusqu'à l'héroïsme. Dans les occupations les plus
débordantes, elle conservait sans cesse la présence de Dieu.
A
l'âge de vingt et un an, elle se liait dans le monde par les voeux de
chasteté, de pauvreté et d'obéissance. En 1625, Dieu la gratifia d'une
vision de la Très Sainte Trinité.
A
trente et un ans, l'appel de Dieu qui lui demande de tout quitter
retentit impérieusement dans l'âme de Madame Martin. Le 25 janvier 1631,
elle quitte son vieux père, et surmontant les déchirements de son coeur
de mère, elle confie son fils, lequel n'a pas encore douze ans, aux
soins de sa soeur. Ce détachement absolu, qui en fait un modèle pour les
parents, fut l'un des actes les plus héroïques et les plus sublimes de
la vie de la bienheureuse Marie de l'Incarnation.
«Dieu le veut mon fils, disait la courageuse mère, et si nous L'aimons,
nous devons le vouloir aussi. C'est à Lui de commander, à nous
d'obéir.» Le coeur brisé, elle entre enfin au noviciat des Ursulines de
Tours.
Huit ans plus tard, soit à l'âge de 40 ans, Marie de l'Incarnation s'embarque
à Dieppe avec quelques compagnes, en destination du Canada. Elle compte
parmi les premières religieuses qui vinrent en Amérique. A cette
époque, une telle aventure missionnaire était considérée comme une
innovation. L'héroïsme était de règle chez ces pionnières de l'Église de
Nouvelle-France qui joignait la vie cloîtrée à la vie missionnaire.
«Nous voyons ici une espèce de nécessité de devenir sainte, écrira Marie de l'Incarnation. Ou il faut mourir, ou y donner son consentement.»
Bien qu'âgée de plus de quarante ans, elle étudia les langues
indiennes extrêmement difficiles, et rédigea un dictionnaire
algonquin-français, ainsi qu'un dictionnaire et un catéchisme iroquois.
Son travail préféré consistait dans l'enseignement des petites Indiennes
qu'elle appelait les «délices de son coeur» et «les plus beaux joyaux
de sa couronne».
Les maladies, les humiliations et les persécutions de la part même
des personnes de bien, les longues peines intérieures et les croix de
toutes sortes dont la vie de la Bienheureuse abonde, ont manifesté avec
éclat l'esprit de sainteté qui régnait dans cette âme totalement livrée à
l'amour divin. Bien qu'entraînée par l'Esprit-Saint aux plus hauts
sommets de la contemplation, Marie de l'Incarnation ne cessa d'être une femme d'action extraordinaire, douée d'un sens pratique hors pair.
Elle
rendit sa belle âme à Dieu à l'âge de 72 ans. Par les vocations
diverses que la divine Providence lui réserva successivement, cette âme
admirable se présente comme un modèle pour les époux, les parents, les
apôtres laïcs et les religieux. Surnommée à juste titre: la Thérèse de
la Nouvelle-France, Marie de l'Incarnation figure parmi les plus grandes gloires nationales du Canada et comme la véritable Mère de la patrie.
Par
le décret d'héroïcité des vertus, promulgué le 19 juillet 1911, le
saint pape Pie X justifia et confirma la réputation de sainteté dont
elle jouissait déjà à sa mort. Le 24 juin 1976, Grégoire XVII plaça
l'illustre Marie de l'Incarnation au catalogue des bienheureuses.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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