Troisième jour du Mois du Sacré-Coeur de Jésus
"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
Sainte Clotilde était
fille de Chilpéric, roi catholique d'une partie de la Bourgogne, et
elle était nièce du prince arien Gondebaud, qui s'empara des États de
son frère et le mit à mort avec sa femme et ses deux fils.
Clotilde, appelée
par DIEU à une grande mission pour le salut de la France, fut préservée
dans le massacre de sa famille, et élevée au palais de son oncle
usurpateur et assassin. La mère de Clotilde avait
déposé dans son cœur, avec la foi, les germes de la piété; aussi dans
une cour hérétique, sut-elle résister à toutes les sollicitations de
Gondebaud et conserver la foi de son baptême.
Clovis, roi des Francs, entendit parler de
la beauté, des vertus et de toutes les grandes qualités de la jeune
princesse et la fit demander en mariage à Gondebaud, qui, craignant la
colère de son puissant et terrible voisin, n'osa la refuser.
Le mariage eut lien en 493. Clotilde comprit
qu'elle n'avait été appelée à partager le trône d'un roi païen que pour
remplir les vues de DIEU sur un peuple généreux, mais non éclairé de la
lumière de l'Évangile.
Elle eut soin de gagner les bonnes grâces
d'un époux magnanime, mais violent et barbare -, puis elle usa bientôt
de son influence pour lui parler de JÉSUS-CHRIST et de l'excellence de
la religion chrétienne.
Clovis
l'écoutait avec intérêt, toutefois il ne se hâtait pas; il lui permit
cependant de faire célébrer le culte catholique dans le palais et
consentit au baptême de son premier-né. Clotilde mettait sur la tête de
cet enfant toutes ses espérances pour la conversion de son peuple, quand
DIEU, dont les desseins sont si impénétrables, le ravit à la terre.
A la colère du roi, à ses reproches, la
douce reine répondit : « Je remercie DIEU de ce qu'il m'a jugée digne de
mettre au monde un fils qui est maintenant dans le ciel. » Un second
enfant fut baptisé encore et tomba aussitôt malade.
Nouvelle et plus terrible colère de Clovis ; mais les prières de Clotilde furent
entendues, et DIEU envoya des anges guérir tout à coup le petit
agonisant. Le moment de la grâce était venu. A la bataille de Tolbiac,
après un choc terrible, les Francs pliaient, quand Clovis, dans une
illumination soudaine, s'écria : "DIEU de Clotilde, donne-moi la victoire, et tu seras mon DIEU! »
Le
courage renaît à ses soldats, et bientôt la victoire des Francs est
complète. Peu après, Clovis était baptisé par Saint Rémi, à Reims ; ce
fut le signal du baptême de la nation entière. Quelle joie pour Clotilde! Clovis mourut en 511, à l'âge de quarante-cinq ans, et Clotilde, dégoûtée
du monde, éprouvée dans ses enfants, quitta bientôt la cour pour aller
finir sa vie dans les larmes, les prières, les aumônes, au fond d'un
couvent.
Prévenue du jour de sa mort, elle fit
venir ses enfants, leur adressa ses dernières recommandations, et alla
recevoir au ciel sa récompense, le 3 juin de l'an 545.
Pratique. Remerciez DIEU du choix qu'il a fait de la France pour être la fille aînée de l'Église.
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LES SAINTS MARTYRS de L'OUGANDA
(†1885, †1886, †1887)
Ces
Saints habitaient une contrée au milieu de l'Afrique, appelée Ouganda.
Personne n'y avait jamais prononcé le nom de DIEU et le démon y régnait
par l'esclavage, la sorcellerie et le cannibalisme. Deux Pères Blancs,
le P. Lourdel et le P. Livinhac débarquèrent un jour chez ces pauvres
indigènes. Ils se présentèrent aussitôt au roi Mutesa qui les accueillit
pacifiquement et leur accorda droit de cité.
Les
dévoués missionnaires se faisaient tout à tous en rendant tous les
services possibles. Sept mois à peine après l'ouverture du catéchuménat,
ils désignaient quelques sujets dignes d'être préparés au baptême. Le
roi Mutesa s'intéressait à ce que prêchait les Pères, mais leur
prédication alluma bientôt la colère des sorciers jaloux et des Arabes
qui pratiquaient le commerce des Noirs.
Pressentant
la persécution, les Pères Lourdel et Livinhac baptisèrent les indigènes
déjà préparés et se retirèrent au sud du lac Victoria avec quelques
jeunes Noirs qu'ils avaient rachetés. Comme la variole décimait la
population de cette contrée, les missionnaires baptisèrent un grand
nombre d'enfants près de mourir.
Après
trois ans d'exil, le roi Mutesa vint à mourir. Son fils Mwanga,
favorable à la nouvelle religion, rappela les Pères Blancs au pays. Le
12 juillet 1885, la population ougandaise qui n'avait rien oublié des
multiples bienfaits des missionnaires, accueillait triomphalement les
Pères Lourdel et Livinhac. Les Noirs qu'ils avaient baptisés avant de
partir, en avaient baptisé d'autres; l'apostolat s'avérait florissant.
Le ministre du nouveau roi prit ombrage du succès des chrétiens, surtout
du chef des pages, Joseph Mukasa, qui combattait leur immoralité.
Ami
et confident du roi, supérieurement doué, il aurait pu devenir le
second personnage du royaume, mais sa seule ambition était de réaliser
en lui et autour de lui, les enseignements du CHRIST. Le ministre
persuada le jeune roi que les chrétiens voulaient s'emparer de son
trône; les sorciers insistaient pour que les prétendus conspirateurs
soient promptement punis de mort. Mwanga céda à ces fausses accusations
et fit brûler Joseph Mukasa, le 15 novembre 1885.
«Quand
j'aurai tué celui-là, dit le tyran, tous les autres auront peur et
abandonneront la religion des Pères.» Contrairement à ces prévisions,
les conversions ne cessèrent de se multiplier. La nuit qui suivit le
martyre de Joseph,
douze catéchumènes sollicitèrent la grâce du baptême. Cent cinq autres
catéchumènes furent baptisés dans la semaine qui suivit la mort de Joseph, parmi lesquels figuraient onze des futurs martyrs.
Le 25 mai 1886, six mois après l'odieux meurtre de Joseph, le roi revenant de chasse fit appeler un de ses pages, nommé Denis, âgé de quatorze ans. En l'interrogeant, Mwanga apprit qu'il étudiait le catéchisme avec Muwafu,
un jeune baptisé. Transporté de rage, il l'égorgea avec sa lance
empoisonnée. Les bourreaux l'achevèrent le lendemain matin, 26 mai, jour
où le despote déclara officiellement la persécution ouverte contre les
chrétiens.
Le même jour, Mwanga fit mutiler et torturer le jeune Honorat, mit la congue au cou à un néophyte appelé Jacques qui
avait essayé autrefois de le convertir à la religion chrétienne.
Ensuite, il fit assembler tous les pages chrétiens et ordonna qu'on les
amena pour être brûlés vifs sur le bûcher de Namugongo. Jacques périt sur ce bûcher en compagnie des autres martyrs, le 3 juin 1886, fête de l'Ascension.
«On
avait lié ensemble les jeunes de 18 à 25 ans, écrira le Père Lourdel;
les enfants étaient également liés, et si étroitement serrés les uns
près des autres qu'ils ne pouvaient marcher sans se heurter un peu. Je
vis le petit Kizito rire de cette
bousculade comme s'il eût été en train de jouer avec ses compagnons.»
Ils sont en tout quinze catholiques. Trois seront graciés à la dernière
minute. On compte officiellement vingt-deux martyrs catholiques
canonisés dont le martyre s'échelonne de l'année 1885 à 1887.
Le groupe des condamnés marchait vers le lieu de leur supplice, lorsqu'ils rencontrèrent un Noir nommé Pontien. «Tu sais prier?» questionna le bourreau; sur la réponse affirmative de Pontien, le
bourreau lui trancha la tête d'un coup de lance. C'était le 26 mai
1886. Le soir venu, on immobilisa les martyrs dans une cangue et on
ramena de force à la maison, le fils du bourreau, au nombre des
victimes. Après une longue marche exténuante, doublée de mauvais
traitements, les captifs arrivèrent, le 27 mai, à Namugongo. Les
bourreaux, au nombre d'une centaine, répartirent les prisonniers entre
eux.
Les
cruels exécuteurs travailleront jusqu'au 3 juin afin de rassembler tout
le bois nécessaire au bûcher. Les prisonniers doivent donc attendre six
longues journées de privations et de souffrances, nuits de froid et
d'insomnie, mais plus encore d'ardentes prières, avant que la mort ne
vienne couronner leur héroïque combat. Le martèlement frénétique des
tam-tams qui se fit entendre toute la nuit du 2 juin indiqua aux martyrs
qui languissaient, garottés dans des huttes, que l'immense brasier de
leur suprême holocauste s'allumerait très bientôt.
Charles Lwanga,
magnifique athlète d'une vigueur peu commune, à qui le roi avait confié
un groupe de pages auxquels il avait enseigné le catéchisme en
cachette, fut séparé de ses compagnons afin d'être brûlé à part, d'une
manière particulièrement atroce. Le bourreau alluma les branchages de
manière à ne brûler d'abord que les pieds de sa victime. «Tu me brûles,
dit Charles, mais c'est comme si tu versais de l'eau pour me laver!»
Lorsque les flammes attaquèrent la région du coeur, avant d'expirer, Charles murmura: «Mon DIEU! Mon DIEU!»
Comme le groupe des martyrs avançait vers le bûcher, un cri de triomphe retentit: Nwaga,
le fils du chef des bourreaux, avait réussi à s'enfuir de la maison
pour voler au martyre! Il bondissait de joie en se retrouvant dans la
compagnie de ses amis. On l'assomma d'abord d'un coup de massue, puis il
fut roulé avec les autres dans des claies de roseaux pour devenir dans
un instant la proie des flammes.
Après
leur avoir brûlé les pieds, ils reçurent la promesse d'une prompte
délivrance s'ils renonçaient à la prière. Mais ces héros ne craignaient
pas la mort de leur corps et devant leur refus catégorique d'apostasier,
on commença à incendier le bûcher. Par-dessus le crépitement du brasier
et les clameurs des bourreaux sanguinaires, la prière des saints
martyrs s'éleva calme, ardente et sereine: «Notre Père qui êtes aux
cieux...» On sut qu'ils étaient morts lorsqu'ils cessèrent de prier.
Le dernier des martyrs s'appelait Jean-Marie. Longtemps
obligé de se cacher, las de sa vie vagabonde, il désirait ardemment
mourir pour sa foi. Malgré les conseils de ses amis qui essayaient de le
dissuader de ce projet, Jean-Marie résolut
d'aller voir le roi Mwanga. Nul ne le revit plus jamais, car le 27
janvier 1887, Mwanga le fit décapiter et jeter dans un étang.
La
dévotion populaire aux martyrs de l'Ouganda prit un essor universel,
après que saint Pie X les proclama Vénérables, le 16 août 1912. Leur
béatification eut lieu le 6 juin 1920 et ils reçurent les honneurs de la
canonisation, le 18 octobre 1964."
Magnificat
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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