"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
On ignore le lieu précis et la date de la naissance de ce saint, mais on croit qu'il vécut de l'an 525 à l'an 605. Son nom de CLIMAQUE lui vient du beau livre qu'il composa sous le titre grec de Climax ou Échelle du ciel.
La Palestine fut son premier séjour ; à seize ans, il quitta le monde
pour se donner entièrement à DIEU dans un monastère du mont Sinaï. A
dix-neuf ans, le jeune moine, sous la conduite d'un saint religieux
nommé Martyrius, travailla sans relâche à sa perfection et y fit des
progrès si rapides, qu'ils étonnaient son maître lui-même.
A la mort de son maître, Jean se
retira dans une solitude profonde, afin d'y mener une vie plus parfaite
encore. Une croix de bois, une table formée de quatre planches
grossières et le livre des saintes Écritures, avec quelques ouvrages des
saints Pères, en faisaient tout l'ameublement. C'est là qu'il vécut
quarante ans, de la vie d'un ange plutôt que de la vie d'un homme.
Détaché du monde, affranchi pour ainsi dire du corps par la
mortification, il s'élevait librement jusqu'à DIEU, s'abîmait dans des
contemplations sublimes et s'entretenait suavement avec les anges des
mystères de la foi.
Ses deux yeux étaient deux fontaines de douces larmes qu'il versait
dans le secret de la solitude, veillant à n'être observé par personne.
Il eût voulu noyer dans ses pleurs tous les crimes de la terre ; il
gémissait aussi sur son trop long exil et soupirait après la patrie
céleste ; mais le plus souvent ses larmes étaient des larmes de joie,
d'admiration et de débordant amour, excitées par la contemplation des
merveilles divines qui lui étaient révélées.
Est-il étonnant que, nouveau Jean-Baptiste, il vit les foules
accourir à lui pour recevoir les leçons de la pénitence et de la vie
chrétienne ? A chacun il traçait des règles salutaires ; sa bénédiction
guérissait les malades, fortifiait les faibles, consolait les affligés,
touchait les obstinés et les convertissait plus que les raisonnements de
la science.
Grande était la puissance de Jean Climaque contre
le démon ; il sut le vaincre et le décourager dans les combats qu'il
lui fit subir à lui-même ; il fut terrible aussi à l'ennemi du salut en
le chassant de l'âme de ses frères. Un solitaire nommé Isaac vint se
jeter à ses pieds, le suppliant de le délivrer des obsessions impures
dont le démon le pressait sans relâche : « La paix soit avec vous, mon
frère ! » dit le saint.
A ces mots, il se mit avec lui en prière. Le visage du saint devint
resplendissant d'une clarté céleste qui se répandait dans la grotte, et
le démon poussait d'affreux rugissements. La prière terminée, Isaac se
releva paisible et délivré pour toujours.
Jean Climaque fut élu,
à soixante-quinze ans, abbé du Sinaï, et devint de plus en plus l'ange
et l'oracle du désert jusqu'à sa mort, qui arriva cinq ans plus tard.
C'est à la fin de sa vie qu'il écrivit le livre d'où il tire son nom.
Pratique : Ne soyez point curieux des choses de la terre ; appliquez-vous aux choses éternelles.
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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