mercredi 17 avril 2024

18 Avril : SAINT APOLLONE, Martyr / LA BIENHEUREUSE MARIE DE L'INCARNATION

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

 
SAINT APOLLONE ou APOLLONIUS, sénateur, homme fort distingué par ses connaissances, fut accusé d'être chrétien par un de ses esclaves ; il montra une constance inébranlable tant devant le juge que devant le sénat, il fit une belle apologie de la religion chrétienne et fut condamné à avoir la tête tranchée (an 186).

=============================
LA BIENHEUREUSE MARIE DE L'INCARNATION
Carmélite
(1545-1618)

LA BIENHEUREUSE MARIE DE L'INCARNATION naquit à Paris en l'an 1566. Elle fut, dès sa jeunesse, attirée vers la vie religieuse. Ses parents s'opposèrent à sa vocation, préférant pour elle un riche mariage : étrange aberration de parents chrétiens, qui oublient que leurs enfants sont avant tout à DIEU!

La pieuse enfant dut se résigner ; après quelques années qu'elle passa dans l'humilité, la prière et la mortification, malgré les tendances de sa mère, qui la poussait aux vanités du siècle, elle fut mariée à un noble gentilhomme nommé Pierre Acarie.

Une fois son sacrifice fait, la jeune épouse ne songea plus qu'à se sanctifier dans ce nouvel état. Elle éleva ses trois garçons et ses trois filles avec un rare dévouement, surveillant leurs prières, leurs travaux, leurs études, leurs jeux, et les soumettant à une règle sage, toujours ponctuellement exécutée : « Maintenant je suis vraiment heureuse, leur dit-elle un jour,  je vois que vous aimez DIEU et que DIEU vous aime! »


Son mari eut à subir de grandes épreuves, qu'elle partagea avec une parfaite résignation. Plus tard, elle n'en parlait qu'avec joie : « Quel temps! Quels heureux jours! Qu'on trouve bien DIEU dans l'épreuve ! »

A cinq ou six fois différentes, elle se cassa la jambe, et fit toujours paraître une force d'âme assez grande dans ses douleurs pour ne pas pousser un cri.  Mme Acarie eut la plus grande part à l'introduction des Carmélites en France.  Elle entra elle-même au Carmel après la mort de son mari, à la condition de n'être que sœur converse : "Ma Mère, dit-elle en arrivant, je suis une pauvre mendiante qui viens supplier la Miséricorde divine, et me jeter dans les bras de la religion."


On la vit toujours occupée aux plus bas offices, cuisine, vaisselle, raccommodage. Parmi les belles paroles qu'on cite d'elle, en voici quelques-unes : "Le seau du puits ne s'emplit pas à moins qu'il ne s'abaisse; moi,  je reste vide faute de m'abaisser, — « Je suis gonflée d'orgueil comme les reptiles sont gonflés de venin."

L'humilité seule parle ce langage. Dans ses souffrances: « Quoi! Mourir sans souffrir! Le désir de souffrir me fera mourir! » Peu avant sa mort : « Ce que je souffre n'est rien en comparaison de ce que je voudrais souffrir, et pourtant quelles douleurs ! Mon DIEU, ayez pitié de moi. »
 
Cette âme admirable s'envola vers DIEU le 18 avril 1618.

Pratique : Apprenez, à l'école des saints, la grande science de la souffrance.

"Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous" 

mardi 16 avril 2024

17 Avril : SAINT ANICET, Pape et Martyr / LA BIENHEUREUSE CLAIRE GAMBARCORTI, Patronne de Pise / SAINTE KATERI TEKAKWITHA, Vierge amérindienne

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée."
(Saint François de Sales)


Saint Anicet siégea sur le trône de saint Pierre de l'an 165 à l'an 173. S'il ne répandit pas son sang pour la foi, il fut au moins exposé à beaucoup de dangers et de souffrances, ce qui l'a fait appeler martyr. Il se montra plein de zèle pour la pureté de la foi et pour la destruction des hérésies.

===================================
LA BIENHEUREUSE CLAIRE GAMBACORTI 
Patronne de Pise 
(1362-1419)


Claire Gambacorti, fille d'illustre famille, vint au monde à Pise, en 1362.  Jeune encore, elle voulut n'avoir d'autre époux que JÉSUS. 

Chaque jour on la voyait s'acheminer vers une humble maison où gisait une pauvre malade abandonnée dont le corps n'était qu'une plaie ; son visage fétide et repoussant, dévoré par un affreux ulcère, n'était plus reconnaissable. 

L'enfant consolait la pauvre affligée, préparait sa nourriture, faisait son lit, pansait ses plaies et ne s'éloignait jamais sans avoir approché son beau et frais visage de ce visage souillé et infect pour y déposer un baiser affectueux. 

La jeune fille, n'ayant pu obtenir le consentement de son père, entre à son insu chez les Clarisses et y prend le voile sous le nom de Claire.  Mais aussitôt son frère, furieux, va l'y saisir avec des hommes d'armes et la ramène au palais paternel, où elle est abandonnée, et enfermée.  Pénitente dans son épreuve, elle se livre à la contemplation et goûte en DIEU une paix profonde "Que mon corps périsse, s'écrie-t-elle, avant qu'il plaise à d'autres yeux qu'à ceux de mon Jésus?" 

Après de longues et inutiles vexations, sa famille consent enfin à la laisser partir, non au couvent des Clarisses, mais au couvent des sœurs de Saint-Dominique.  Ses exemples ranimèrent la ferveur dans la communauté : Elle était la plus humble et la plus pauvre ; elle ne voulait porter que les vêtements abandonnés par ses sœurs comme trop usés ; elle se contentait souvent, pour nourriture, de pain, et de fruits sauvages, mangeant même parfois les restes de ses sœurs. 

Devenue prieure elle fut davantage encore le modèle de ses religieuses.  Le sacrifice le plus héroïque de sa vie fut de voir son frère, poursuivi par des assassins, frapper à la porte de son couvent, et de ne pouvoir pas lui ouvrir ; elle dut se résigner à le voir tomber sous les coups de ses ennemis. 

Elle ne fut pas moins héroïque à pardonner à celui qui avait massacré son père et ses frères ; elle pria pour lui et donna asile à sa veuve et à ses enfants, quand il eut lui-même été châtié de ses crimes par la fureur du peuple. 

Près de mourir, dans ses souffrances : "SEIGNEUR, disait-elle, me voici en croix avec vous! » Elle rendit le dernier soupir le 17 avril 1419, à l'âge de cinquante-sept ans. 
 
Pratique : Rendez le bien pour le mal ;  faites du bien à ceux qui vous haïssent. 

===============================
SAINTE KATERI TEKAKWITHA 
Vierge amérindienne 
(Morte en 1680)

Le 17 avril 1680, dans un petit village indien de la Nouvelle-France, Kateri Tekakwitha une humble vierge iroquoise, mourait en odeur de sainteté. Elle avait 24 ans et n'était baptisée que depuis 4 ans. 

Née d'un père païen et d'une mère chrétienne, Kateri devint orpheline à l'âge de 4 ans, suite à une épidémie de petite vérole qui, sans l'emporter elle-même, lui laissa une infirmité aux yeux, des marques au visage et une faiblesse générale. Un de ses oncles l'adopta. 


Toute jeune encore, bien que vivant en plein milieu païen, Kateri  manifestait des dispositions d'âme très exceptionnelles; elle semblait "naturellement chrétienne". 

Intelligente, aimable, adroite dans les ouvrages d'art et de luxe, Kateri avait en plus un amour du travail très rare chez la femme indienne. Mais ce qu'on ne pouvait comprendre en elle, c'était son amour inné pour la pureté, le silence et la solitude. On ne la vit jamais assister aux réunions publiques, aux jeux, aux spectacles, aux repas et autres divertissements populaires si fréquents dans ces milieux païens. 
 
À 12 ans, ses parents adoptifs décidèrent de la marier. Elle refusa net et, par la suite, s'obstina dans son refus. Quel scandale! Tout le monde se moqua d'elle et, à partir de ce jour, elle fut durement persécutée. 
 
DIEU envoya des missionnaires au village de Kateri; la jeune iroquoise les rencontra par des circonstances providentielles. Elle écoutait avec avidité leurs instructions, pensait souvent à ce JÉSUS qui rend les cœurs si bons et les visages si lumineux; elle rêvait de recevoir le Baptême afin d'être chrétienne comme sa mère. Ce grand jour arriva pour elle le 18 avril 1676; elle avait 20 ans. 

Déjà magnifiquement préparée par la pratique des vertus, la prière, le sacrifice et la ténacité dans la lutte pour le bien, Kateri fut encore fortifiée par la grâce du Baptême qui lui donna le courage de monter jusqu'au Calvaire. 

Nous ne pouvons relater ici toutes les souffrances de la sainte enfant. Qu'il suffise de dire qu'à un moment donné, son existence devint si pénible et les attaques contre sa foi si intenses, qu'avec l'autorisation du missionnaire, Kateri décida de s'enfuir de son village et alla se réfugier à la mission du Sault, près de Montréal. C'est dans cet oasis de ferveur chrétienne qu'elle fut accueillie à bras ouverts. C'est là que se perfectionna sa vertu. 

Elle était avide de souffrances. La Passion du SAUVEUR enflammait son amour et stimulait son énergie. Elle passait des heures en prière, soit au pied du Saint-Sacrement, soit dans la solitude d'un bois. 

Encore au Sault, une de ses parentes la pressa de se marier. Tout fut inutile. Elle préférait souffrir les railleries, les privations plutôt que d'y consentir. 

Bien plus, elle sollicita du missionnaire la grâce de faire vœu de virginité, tout comme les religieuses qu'elle visita un jour à Ville-Marie. Cette faveur lui fut enfin accordée le 25 mars 1679. Kateri  devenait la première vierge Indienne de la Nouvelle-France.  JÉSUS, dont elle était désormais l'épouse,  JÉSUS au Tabernacle, JÉSUS au Saint-Sacrifice, JÉSUS dans son cœur par la Sainte Communion, c'était sa vie, son ravissement. 

Après bien des maladies et infirmités, Kateri s'éteignit saintement.  Ces quelques lignes ne sont qu'un aperçu très sommaire de sainte Kateri
 
Sa biographie est disponible aux Éditions Magnificat.

"Ô Marie conçue sans péché,
 priez pour nous qui avons recours à Vous"

lundi 15 avril 2024

16 Avril : SAINT BENOÎT-JOSEPH LABRE, Pèlerin, mendiant

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)


Benoît-Joseph Labre naquit le 26 mars 1748, à Amettes, diocèse d'Arras, et fut l'aîné d'une belle famille de quinze enfants.

Après avoir édifié sa paroisse par une piété précoce et vraiment remarquable, âgé de douze ans, il fut reçu chez son oncle paternel, curé d'Érin, pour faire ses études en vue du sacerdoce.

Dix ans plus tard, son oncle mourait d'une maladie épidémique qu'il avait contractée au service des malades. Benoît-Joseph passa l'année suivante chez son oncle maternel, vicaire de Conteville, où il ne fit que grandir, à l'exemple de ce saint prêtre, dans la mortification et la prière.

Son attrait était toujours vers le saint Sacrement, devant lequel il s'abîmait des heures entières dans la contemplation. Il y avait déjà longtemps que Benoit-Joseph aspirait à une vie plus parfaite. Être prêtre était bien beau; « mais, disait-il, j'ai peur de me perdre en sauvant les autres. »

II finit par vaincre les résistances de ses parents et entra chez les Chartreux, espérant y trouver le repos de son âme et sa voie définitive.  Il se trompait, car la Providence permit qu'il fût bientôt renvoyé par ses supérieurs, comme n'ayant pas la vocation de cet Ordre.
 
La pensée de la Trappe, qu'il avait eue d'abord, lui revient; on ne l'y accepte pas. 
 
Ballotté de nouveau entre la Chartreuse et la Trappe, il est forcé de s'adresser enfin à Sept-Fonts, où ses scrupules, ses peines d'esprit et une maladie sérieuse donnent bientôt lieu à son renvoi.
 
Toute sa réponse à tant d'épreuves était : « Que la volonté de DIEU soit faite ! » C'est alors que DIEU lui inspire cette vocation qui devait le mener droit, par les chemins les plus ardus de la pénitence, à une éminente sainteté : Benoît-Joseph se fait pèlerin.

Il n'aura plus de relations suivies avec personne, vivra en solitaire au milieu du monde, ira toujours à pied, cherchera tous les lieux consacrés par la dévotion. Il sera revêtu d'un habit pauvre et déchiré, qu'il ne changera point.
 
Un chapelet à la main, un autre au cou, un crucifix sur la poitrine, sur les épaules un petit sac contenant tout son avoir, c'est-à-dire son Nouveau Testament, l'Imitation de Jésus-Christ et le Bréviaire, tel on verra Benoît-Joseph dans ses continuels pèlerinages.

La pluie, le froid, la neige, la chaleur, rien ne l'arrête; il couche le plus souvent en plein air, il vie de charité, au jour le jour, sans rien réserver pour le lendemain ; il ne prend que la plus misérable et la plus indispensable nourriture, et se fait, pauvre lui-même, le pourvoyeur des pauvres.

Souvent il est le jouet des enfants et de la populace ; il est regardé comme un insensé ; il souffre tout avec patience et amour.  Rome, Lorette, Assise et une multitude d'autres lieux saints sont l'objet de sa prédilection.

II meurt à Rome, le 16 avril 1783.
 
Pratique. "Retenez ces belles paroles du saint de ce jour : "Notre cœur doit être de feu pour DIEU,  de chair pour le prochain,  de bronze pour nous-mêmes."

   "Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"

dimanche 14 avril 2024

15 Avril : SAINT PATERNE, Évêque de Vannes / SAINT PIERRE GONZALEZ, Dominicain

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

Saint Paterne, né vers l'an 490, était Breton ; tout jeune encore, il se fit moine et devint plus tard supérieur de tous les religieux de sa contrée. Sacré évêque de Vannes, il donna des preuves de sa douceur et de sa patience à l'égard de faux frères qui avaient indisposé contre lui quelques évêques de sa province. Il oublia, pour le bien de la paix, toutes les injures qu'il avait reçues. Sa mort arriva vers l'an 555. 

==============================

SAINT PIERRE GONZALEZ


Saint Pierre Gonzalez était Espagnol ; il vint au monde l'an 1190.  Nommé chanoine et bientôt doyen du chapitre d'Astorga, il était tout entier absorbé par des pensées de vaine gloire. 

Une grande humiliation le fit rentrer en lui-même : au jour même de son installation dans sa charge, son cheval, faisant un faux pas, le jeta dans la boue, aux grands éclats de rire de la foule : « Puisque le monde se moque de moi,  je me moquerai de lui à mon tour, » s'écria Gonzalez, et peu après il entrait chez les Dominicains. 

Après avoir fait son noviciat et ses études, à l'édification de tous ses frères, il remplit avec un zèle infatigable les deux ministères de la prédication et de la confession. Rien ne pouvait le retenir quand il s'agissait de travailler au salut du prochain : il quittait tout, l'étude, le repos, le boire, le manger, et volait à la conquête des âmes. 

Partout où il passait, il prêchait la pénitence, et la foule se précipitait sur son chemin pour recueillir les paroles de suavité qui sortaient de sa bouche. Appelé à la cour de Saint Ferdinand, il s'appliqua à la rendre chrétienne ; ses exemples donnaient à sa parole une grande autorité, car au milieu de la magnificence qui l'entourait, il vivait avec la même austérité que dans le cloître. 

Quelques seigneurs licencieux résolurent de le perdre et gagnèrent à prix d'argent une courtisane, pour le séduire. Gonzalez, comprenant les intentions de la malheureuse femme, allume un grand feu et se place au milieu, enveloppé de son manteau. 

A la vue du prodige, la misérable tombe à genoux et se convertit sincèrement ; les seigneurs qui l'avaient gagnée en firent autant. Bientôt Gonzalez quitta la cour; il se fit l'apôtre des campagnes et l'apôtre des matelots dans les villes maritimes. 

Un jour qu'il prêchait, le démon souleva un orage épouvantable, et la foule s'enfuyait déjà cherchant un abri, quand Gonzalez, par un grand signe de croix, divisa les nuages, de sorte qu'il ne tomba pas une goutte d'eau. 

Gonzalez, averti de sa mort prochaine, continua ses prédications jusqu'aux derniers jours de sa vie, et rendit doucement son âme au SEIGNEUR, en l'année 1246.  

Saint Pierre Gonzalez, connu en Espagne sous le nom de Saint Elme, est représenté marchant sur les eaux et tenant une flamme. Cette flamme désigne le feu de Saint Elme. Il est quelquefois représenté avec cette flamme sur le front. Il est le patron des marins. 

Pratique :  Croyez dans les épreuves, que DIEU fait tout pour votre plus grand bien. 

  "Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"

samedi 13 avril 2024

14 Avril : SAINT BÉNÉZET ou BENOÎT, Berger / LYDWINE DE SCHIEDAM, Vierge

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)


Saint Bénézet vint au monde en Savoie, l'an 1165.  Il fut élevé sous le toit de chaume de ses parents, qui, pauvres des biens de la terre, mais riches des biens du ciel, lui apprirent de bonne heure à aimer DIEU.

Quand il eut douze ans, sa mère, devenue veuve, l'employa à la garde des troupeaux.  Or un jour, dans la campagneBénezet entendit trois fois cette parole : « Bénezet, mon fils, écoute la voix de JÉSUS-CHRIST. — Qui êtes-vous? dit l'enfant; j'entends, mais je ne vois pas. — Je suis JÉSUS-CHRIST, qui d'une seule parole ai tout créé. — SEIGNEUR, que me voulez-vous? — Je veux que tu laisses ton troupeau et que tu ailles me bâtir un pont sur le Rhône. — Mais, SEIGNEUR,  je ne sais où est le Rhône, et je n'ose abandonner les brebis de ma mère. — Va,  je serai avec toi,  et tes brebis retourneront à l'étable,  et je vais te donner un compagnon qui te conduira. — Mais, SEIGNEUR, je n'ai que trois oboles ; comment pourrai-je construire un pont sur le Rhône? —  Va, mon fils, je te donnerai les moyens. » 

Et l'enfant laissa sa mère et son troupeau, pour obéir à la voix du Ciel. Un ange, sous la forme d'un pèlerin, vint tout à coup s'offrir pour le conduire. Quand ils arrivèrent au bord du Rhône, Bénézet, saisi de frayeur à la vue de la largeur du fleuve, s'écria : « II est impossible de faire un pont ici. — Ne crains rien, dit le guide,  DIEU sera avec toi : va vers ce batelier, qui te fera passer le fleuve, et tu iras te présenter à l'évêque d'Avignon et à son peuple. » 

Et disant cela, l'ange dis­parut.  L'enfant se rendit à la cathédrale. L'évêque y parlait à son peuple ; mais Bénézet l'interrompit en disant : "Écoutez-moi ; JÉSUS-CHRIST m'a envoyé vers vous pour construire un pont sur le Rhône." 

L'évêque, indigné, le mit entre les mains de l'autorité civile, devant laquelle il renouvela sa demande avec tant de fermeté, qu'il lui fut dit : « Voici une pierre énorme ; si tu peux la remuer et la porter, nous croirons que tu peux faire le pont. » Et bientôt le petit berger, à la vue de l'évêque et de toute la ville, portait une pierre de trente pieds de longueur sur dix-sept de largeur, que trente hommes n'auraient pu soulever. 

On devine l'enthousiasme universel.  Cet enthousiasme augmenta encore quand on vit Bénézet, dès ce jour, rendre la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds-muets et la facilité de marcher aux boiteux. L'envoyé de DIEU commença par fonder une corporation d'ouvriers faiseurs de ponts. 

Après sept ans de travaux, le pont, d'une longueur immense, n'était pas encore achevé. Bénézet mourut à dix-neuf ans, l'an 1184, vénéré de tous et illustré par sa sainteté extraordinaire et par ses miracles.  Sa mémoire est restée en bénédiction. 

Pratique :  La foi transporte les montagnes ; ayez eu DIEU une foi sans bornes dans tous vos besoins. 

=================================
SAINTE LYDWINE de SCHIEDAM 
Vierge 
(1380-1433)

Issus d'ancêtres nobles, mais tombés dans la pauvreté, les parents de Lydwine n'avaient pas pour cela hésité à élever neuf enfants, huit garçons et une fille.  Celle-ci, venue au monde la cinquième,  le 18 mars 1380, était une enfant gracieuse et forte, d'une avenante beauté.

Quand à quinze ans, ses charmes et ses qualités lui attirèrent de nombreuses demandes de mariage, elle dit à ses parents: "Je demanderais plutôt à DIEU de me rendre laide pour repousser les regards des hommes." DIEU la prit au mot. 


À la suite d'une chute où elle eut une côte brisée, on la transporta sur son lit; elle ne le quitta plus jusqu'à sa mort. Malgré tous les soins prodigués, le mal ne fit qu'empirer. Un abcès se forma qui ne lui permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée; perdant l'usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes, se cramponnant aux meubles. 


Ses pleurs,  ses cris,  ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la soigner avec amour.  Peu à peu il lui devint même impossible de ramper ainsi. Trois plaies profondes s'ouvrirent dans son pauvre corps, dont l'une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu'on en retirait jusqu'à deux cents en vingt-quatre heures.  Comme on soulageait les ulcères, une tumeur lui vint à l'épaule, à laquelle s'ajouta bientôt le "mal des ardents" qui dévora ses chairs jusqu'aux os. 

À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par l'ignorante bonne volonté des médecins, qui ne réussirent guère qu'à remplacer une maladie par une autre. 
 
                            
Ainsi Lydwine était couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n'ayant que l'usage de la tête et du bras gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée des vers, et pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir.  Et au milieu de tout cela elle était heureuse, et se disait prête à souffrir ainsi pendant de longues années. 

À partir de 1414, jusqu'à sa mort, c'est à dire pendant dix-neuf ans, elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie.  Jusqu'à la fin, ses maux s'aggravèrent; mais ses plaies, ses vomissements n'exhalaient plus que des odeurs suaves et parfumées.  Aussi on venait plus volontiers la voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations.  Rien de plus ardent que sa charité, toujours au service des malheureux qu'elle secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient auprès d'elle consolation. 


Ce fut le mardi de Pâques 1433 que Lydwine acheva la montée de son Calvaire, qui avait duré trente-sept ans.  Aussitôt son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et sa beauté; il exhalait un parfum plus suave que jamais. 

    "Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"

vendredi 12 avril 2024

13 Avril : SAINT MARTIN, Pape et Martyr / SAINT HERMÉNÉGILDE, Prince martyr (+ 586)

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.
(Saint François de Sales)


Natif de la Toscane, Saint Martin se rendit célèbre dans le clergé de Rome par son savoir et sa sainteté. A son élection au souverain pontificat, Rome retentit d'allégresse ; le clergé, le sénat et le peuple en témoignèrent une satisfaction extraordinaire, et l'empereur approuva cet heureux choix.

Martin ne trompa point l'espoir de l'Église; la piété envers DIEU et la charité envers les pauvres furent ses deux règles de conduite.  On était sûr de le trouver en prière, ou occupé des malheureux, ou absorbé par les soins multiples de sa charge.  Son plus grand soin fut de maintenir dans l'Église l'héritage précieux de la vraie foi.

Le grand pape se vit un moment dans la situation la plus critique, et accablé sous le nombre des ennemis spirituels et temporels du Saint-Siège. Contre l'hérésie du monothélisme, qui relevait la tête, fière d'avoir pour elle le pauvre empereur Constantin II, il assembla, dans l'église de Latran, un concile de cinq cents évêques, où les principaux chefs des hérétiques furent condamnés.
 
Poussé par les sectaires, l'empereur,  sous prétexte d'une trahison à laquelle Martin aurait pris part, fait saisir le pape et le met en jugement. Mais le Pontife ne trouve au tribunal que des bourreaux qui ont juré sa mort.  On le traite comme un misérable, et on amène devant lui vingt accusateurs pour l'accabler de faits imaginaires.
 
Martin, voyant qu'on va les faire jurer sur le livre des Évangiles : "Au nom de DIEU, s'écrie-t- il, dispensez-les d'un serment sacrilège ; qu'ils disent ce qu'ils voudront.  Et vous, magistrats, faites votre œuvre."   

Et sans se donner la peine de répondre à toutes les accusations formulées contre lui, il se contente de dire : "Je suis accusé pour avoir défendu la foi; mais, au jour du jugement, je rendrai témoignage contre vous, au sujet de cette foi.  Achevez votre mission; DIEU sait que vous me procurez une belle récompense"

Bientôt un soldat vient dépouiller Martin de ses ornements pontificaux; réduit à un dénuement complet, chargé de fers, le pape est traîné, dans cet état, à travers les rues de la ville de Constantinople, où il avait été amené. Après plusieurs jours de prison, ayant dit adieu aux membres du clergé qui l'avaient suivi, le martyr part pour l'exil.

La Chersonèse, où il fut relégué, était désolée par la famine ; il eut à y endurer pendant deux ans des souffrances et des privations pires que la mort ; mais il supporta tout avec une résignation parfaite et une sublime confiance en DIEU.

Il mourut l'an 655.  L'Église l'honore avec justice comme un martyr, puisqu'il est mort des misères que lui ont causées sa prison et son exil.

Pratique :  Méprisez également les biens et les maux de la vie présente; la figure de ce monde passe.

====================================
 
SAINT HERMÉNÉGILDE
Prince martyr
(+ 586)

LEUVIGILDE, roi des Visigoths d'Espagne, avait épousé en premières noces la reine, tante de saint Léandre et de saint Isidore, et il en avait eu deux fils, Herménégilde et Ricarède.

Le roi et ses fils étaient ariens comme le peuple presque entier.  Herménégilde fut uni par son père à une digne épouse, Indégonde, fille du roi de France, Sigebert.

Indégonde devait être pour son mari l'instrument du salut. Par la persuasion et par l'exposition de la vérité, elle conquit l'âme du jeune prince, qui reçut le baptême catholique des mains de son oncle, saint Léandre.

Dès lors il n'y eut plus de paix dans le palais royal. Goswinde, seconde femme du roi, employa toutes les flatteries, toutes les intrigues, toutes les cruautés, pour faire adopter à Indégonde l'arianisme et pour y ramener le prince. Tout fut inutile.

Accusé par cette femme perfide d'attenter, de plus, à la vie de son père, Herménégilde est jeté dans on cachot et chargé de chaînes. La prison, dit Saint Grégoire, devint pour lui le vestibule du ciel. Comme si le poids des chaînes n'eût pas suffi à des mains habituées à porter le sceptre, il voulut encore, prisonnier du CHRIST, se voir couvrir d'un cilice, cherchant force et courage dans la prière qu'il adressait sans cesse au DIEU Tout-puissant.

Son père vint le voir et lui fit tous les reproches imaginables ; il ne lui épargna pas même le nom d'ingrat, de parricide et de scélérat.

"Mon père, lui répondit Herménégilde, mon seul crime, c'est ma foi. Eh bien! Je proteste encore que je sais catholique romain ; je voudrais mourir cent fois pour la gloire d'un si beau nom. C'est trop peu d'une bouche pour louer DIEU ; qu'on déchire mon corps : les plaies que je recevrai seront comme autant de bouches avec lesquelles je bénirai mon SAUVEUR."

Son père le quitta exaspéré ; mais un ange vint du ciel consoler Herménégilde et lui prédit son martyre. Au temps de Pâques, le prisonnier refusa de recevoir la communion des mains d'un évêque arien. Quand il apprit que le roi son père allait envoyer un bourreau pour lui donner la mort, il se mit en prière avec plus de ferveur, fit à DIEU le sacrifice de sa vie, pria pour son père, pour sa belle-mère et pour ses ennemis ; il se rappela les obligations qu'il avait envers sa chère Indégonde, et pendant qu'il invoquait la Très Sainte Vierge et son bon ange, les meurtriers entrèrent et lui tranchèrent la tête d'un coup de hache, le soir du samedi saint, 13 avril 586.

Indégonde le rejoignit au ciel quelques mois après. Des concerts célestes avaient chanté le glorieux trépas d'Herménégilde ; mais le principal des miracles qui suivirent sa mort, ce fut la prompte conversion de l'Espagne au catholicisme.

Pratique :  Suivez toujours la voix de votre conscience, au prix même de tous les sacrifices.

"Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"