lundi 16 juin 2008

LA LOI PARFAITE, LA LOI DE LA LIBERTE


Saint Irénée de Lyon (vers 130-vers 208), évêque, théologien et martyr Contre les hérésies, IV, 13, 3 (trad. cf SC 100, p. 531)

« La loi parfaite, celle de la liberté » (Jc 1,25)


« A qui prend ta tunique, dit le Christ, donne aussi ton manteau ; à qui prend ton bien, ne réclame pas ; et ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » (Mt 5,40;Lc 6,30-31). De la sorte, nous ne nous attristerons pas comme des gens qu'on aurait dépossédés contre leur gré, mais au contraire nous nous réjouirons comme des gens qui auraient donné de bon coeur, puisque nous ferons un don gratuit au prochain plus que nous ne céderons à la contrainte. « Et, dit-il, si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en avec lui deux mille ». De la sorte nous ne le suivons pas comme un esclave, mais nous le précédons comme un homme libre. En toutes choses donc le Christ t'invite à te rendre utile à ton prochain, ne considérant pas sa méchanceté, mais mettant le comble à ta bonté. Il nous invite ainsi à nous rendre semblable à notre Père « qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45). Tout cela n'est pas le fait de quelqu'un qui abolit la Loi, mais de quelqu'un qui l'accomplit et qui l'étend pour nous (Mt 5,17). Le service de la liberté est un plus grand service ; notre libérateur nous propose une soumission et une dévotion plus profondes à son égard. Car il ne nous a pas libérés des contraintes de la Loi ancienne pour que nous nous détachions de lui...mais pour que, ayant reçu plus abondamment sa grâce, nous l'aimions davantage et que, l'ayant aimé davantage, nous recevions de lui une gloire d'autant plus grande quand nous serons pour toujours en présence de son Père.

Cette "loi parfaite, qui nous rend parfaitement libres" est celle que Dieu veut pour nous. Dieu veut que nous Le choisissions librement. Nous ne sommes même plus ses "serviteurs" mais ses "amis"….A charge pour nous de ne pas oublier qu'Il est quand même Dieu, Notre Dieu, notre Père, notre Créateur et notre Sauveur.


Ce commentaire de Saint Irénée évoque pour moi une histoire que m'a contée une amie empreinte de Bouddhisme. En fait d'histoire il s'agit d'une illustration anecdotique d'une exhortation de conduite.

Dans des temps reculés, au Japon une femme tyrannisée par son mari choisit non plus de subir cet homme en lui résistant, mais de se libérer de ses chaines en les légitimant, en offrant sa vie malheureuse en cadeau à son tyrannique époux. En s'offrant d'elle-même, tout entière. Dès lors, cette femme ne subissant plus, mais agissant, se retrouve libre, épanouie, heureuse…..En fait, par son acceptation de son ci-devant malheur elle s'en est affranchie, elle est hors d'atteinte. Elle est heureuse de rendre heureux un mari qui lui semblait odieux juste avant.

Très vieille histoire. Que l'on rencontre à toutes les frontières dans tous les milieux. Mais tout est dans l'enseignement du Dieu fait homme, dans le catholicisme. Cette religion catholique-chrétienne, LA religion, contient toute la philosophie du monde. Cette Eglise catholique "est la présence de LA VERITE divine dans le monde".
Qui tenet, teneat

jeudi 5 juin 2008

ESCLAVES, NON ! ENFANTS DOCILES, OUI !

Ca vient de sortir?

J'assiste régulièrement à la messe et "par les temps qui courent" j'entends le prêtre nous décrire comme "esclaves de Dieu". - Je reçois l'Evangile au Quotidien et là encore nous sommes "esclaves" de Dieu. (extrait du psaume 123)

Il me semble que même si nous faisons –en serviteurs inutiles- notre devoir en LE servant, Dieu nous laisse libres de Le choisir ou pas. Nous ne sommes contraints par rien, si ce n'est notre désir de suivre la Voie, la Vérité, et de vivre de la Vie.

Dès lors, où veut-on exactement nous conduire avec cette marotte d'"esclaves"? Le but d'un esclave n'est-il pas d'être affranchi? Jésus l'a déjà fait en nous donnant –par son Sacrifice sur la Croix- la possibilité de nous libérer du péché.

Il arrive aussi qu'un esclave se libère lui-même, le plus souvent par en se rebellant. Ce qui l'enferme dans un autre esclavage, mais peu le savent. Or puisque l'on ne peut vivre dans l'esclavage, devons-nous devenir rebelles à Dieu?

Je préfère et de loin l'enseignement catholique de l'enfance qui faisait de nous les fils de Dieu. Fils tant aimés par Lui, qu'Il a offert son Fils unique pour nous sauver.

Le catholicisme c'est d'abord le Nouveau Testament….sans esclaves….que des enfants aimés du Père. Je ne veux pas être esclave de Dieu, je veux L'aimer et LE servir (entendre tout faire pour Lui plaire) librement, de tout mon cœur.

Une question me taraude: Devons-nous à l'œcuménisme ce glissement sémantique… vers l'esclavage de l'homme envers Dieu? Mon fils a fait sa "profession de foi " au lieu de sa "communion solennelle" d'accord je n'ai rien dit. Mais là voir poindre le serf-arbitre de Luther jusqu'ici opposé au libre-arbitre catholique… Après l'esclave catholique de Dieu, le fou catholique de Dieu?



Il faut faire gaffe. Nous sommes sur la pente fatale.