samedi 30 mai 2015

31 Mai : SAINTE PETRONILLE,Vierge / SAINTE ANGÈLE DE MERICI, Vierge, Fondatrice de l'Ordre des Ursulines

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)


Sainte Pétronille 
passait pour être la fille du prince des apôtres ; mais elle n'est proba­blement que sa fille spirituelle. Elle était de Rome et obtint de DIEU la grâce de mourir avant d'être contrainte au mariage, afin de conserver à JÉSUS-CHRIST la virginité qu'elle lui avait vouée
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SAINTE ANGÈLE DE MERICI

Vierge
Fondatrice de l'Ordre des Ursulines 



Angèle de Mérici naquit le 21 mars 1474 et fut élevée à l'école des Saints, dont un pieux père lui lisait chaque soir les exemples; aussi n'est-il pas étonnant qu'elle ait eu dès son enfance des aspirations vers la sainteté.

Privée, jeune encore, de tous ses parents, elle se sentit au cœur un grand zèle pour la répression des désordres de la société : « Ces désordres, disait-elle, viennent de ceux de la famille ; les familles dépendent surtout de la mère ; il y a peu de mères chrétiennes, parce qu'on néglige l'éducation des jeunes filles. »

Remontant ainsi aux sources-du mal, elle se proposait de le combattre avec le secours du Ciel. Un jour elle eut une vision : Une échelle touchait par ses deux extrémités la terre et le ciel ; une foule brillante de vierges y montaient deux à deux, pendant que les anges faisaient entendre une ravissante musique : "Prends courage, Angèle, lui dit une voix, tu établiras une compagnie de vierges semblables à celles-ci."

Angèle attendit pendant vingt ans que DIEU lui fournît les moyens nécessaires à l'accomplissement de ses desseins. On la voyait pénétrer sous le toit du pauvre pour l'instruire, dans l'atelier de l'ouvrier pour le ramener à DIEU.

Que d'âmes elle convertit par ce simple mot : "DIEU est ici!" DIEU lui donna, sans études, une science si admirable, que les théologiens eux-mêmes allaient lui demander le secours de ses lumières. Un ange lui apparut enfin, lui reprochant ses longs retards et la frappant d'une verge de fer.

Angèle se mit aussitôt à l'œuvre, réunit ses compagnes et jeta les fondements de sa congrégation d'Ursulines ou Filles de Sainte Ursule. Les filles d'Angèle s'attachèrent surtout à former le cœur de l'enfance aux principes de la vie chrétienne et à refaire ainsi la société en proie an vice et à l'ignorance.

En peu d'années elles prirent un tel développement, qu'on vit clairement le doigt de DIEU dans cette fondation nouvelle. Partout on les réclamait, partout elles opéraient des merveilles. Désormais l'œuvre d'Angèle était accomplie, cinq années avaient suffi pour assurer l'avenir ; la fondatrice sentit qu'elle allait mourir. Elle réunit ses filles désolées autour de sa couche : « Mes filles, leur dit-elle, que la charité règne parmi vous ! »

Souvent elle répétait : « Oh ! Qui me donnera des ailes pour voler vers mon DIEU bien-aimé ! » JÉSUS fut sa dernière parole. C'était le 28 janvier 1540.

Pratique.  Dans votre sphère d'action, procurez la bonne et chrétienne éducation des enfants. 


                        "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

vendredi 29 mai 2015

30 Mai : SAINT FÉLIX, Pape et Martyr / SAINTE JEANNE D'ARC, Vierge, Libératrice de la France / SAINT FERDINAND, Roi d'Espagne

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)



Félix, Romain de naissance, succéda au pape saint Denis, en 269. Pendant la persé­cution d'Aurélien, il soutint les fidèles par son courage, et, sans verser son sang, il eut la gloire de beaucoup souffrir pour JÉSUS-CHRIST. C'est lui qui ordonna que la messe fût célébrée sur les tombeaux des martyrs. 
 
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SAINTE JEANNE D'ARC 
 
Vierge

Libératrice de la France  

(1412-1431)
 


Sainte Jeanne d'Arc montre une fois de plus, et d'une manière particulièrement éclatante, deux choses: combien DIEU aime la France et comme il est vrai qu'Il Se plaît à choisir les plus faibles instruments pour l'accomplissement des plus grandes choses. 

Jeanne d'Arc naquit à Domremy, dans la Lorraine actuelle, le 6 janvier 1412; ses parents, Jacques d'Arc et Isabelle Romée, étaient des cultivateurs faisant valoir leur petit bien.  

La première parole que lui apprit sa mère fut le nom de JÉSUS; toute sa science se résuma dans le Pater, l'Ave, le Credo et les éléments essentiels de la religion. Elle approchait souvent du tribunal de la pénitence et de la Sainte Communion; tous les témoignages contemporains s'accordent à dire qu'elle était "une bonne fille, aimant et craignant DIEU", priant beaucoup JÉSUS et Marie. Son curé put dire d'elle: "Je n'ai jamais vu de meilleure chrétienne, et il n'y a pas sa pareille dans toute la paroisse." 


La France était alors à la merci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés; la situation du roi Charles VII était désespérée.  Mais DIEU Se souvint de Son peuple, et afin que l'on vît d'une manière évidente que le salut venait de Lui seul, Il Se servit d'une humble fille des champs.  Jeanne avait treize ans quand l'Archange Saint Michel lui apparut une première fois, vers midi, dans le jardin de son père, lui donna des conseils pour sa conduite et lui déclara que DIEU voulait sauver la France par elle. Les visions se multiplièrent; l'Archange protecteur de la France était accompagné de sainte Catherine et de Sainte Marguerite, que DIEU donnait à 
Jeanne comme conseillères et comme soutien.

Jusqu'ici la vie de
  Jeanne est l'idylle d'une pieuse bergère; elle va devenir l'épopée d'une guerrière vaillante et inspirée; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convaincu de sa mission par des signes miraculeux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans est délivrée, les Anglais tremblent et fuient devant une jeune fille. Quelques mois plus tard, le roi était sacré à Reims. 


Dans les vues divines, la vie de 
Jeanne devait être couronnée par l'apothéose du martyre: elle fut trahie à Compiègne, vendue aux Anglais, et après un long emprisonnement, où elle subit tous les outrages, condamnée et brûlée à Rouen (30 mai 1431). Son âme s'échappa de son corps sous la forme d'une colombe, et son cœur ne fut pas touché par les flammes.

L'Église a réhabilité sa mémoire et l'a élevée au rang des Saintes
  . Jeanne d'Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puissante et bien-aimée. Elle a été déclarée sa Patronne secondaire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922. 




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SAINT FERDINAND

 Roi d'Espagn

Saint Ferdinand IIIroi d'Espagne, était neveu de Blanche de Castille et cousin de saint Louis. Né l'an 1199, il fut élevé par ses parents dans les principes du plus pur christianisme.
Roi de Castille à dix-huit ans, il épousa Béatrix de Souabe, avec laquelle il vécut dans la plus sainte union, et de laquelle il eut sept fils et trois filles.

Son génie, dirigé par la religion, éclairé par les conseils des hommes vertueux, accomplit de grandes œuvres, et il fit de son règne celui de la justice et de la charité.

Les Sarrasins occupaient encore une grande partie de l'Espagne. Ferdinand, par sentiment chrétien autant que dans un élan patriotique, résolut de travailler à leur expulsion. Aidé par Jacques d'Aragon, qui s'était dévoué à la même cause sainte, il poursuivit le cours de ses conquêtes et parvint à s'emparer de Cordoue, centre de la puissance musulmane en Espagne. 


Grenade et Séville ne tardèrent pas à capituler. La conduite de Ferdinand nous montre bien que la piété et l'héroïsme peuvent s'allier noblement. Le soin de ses États, ses guerres même, n'étaient point pour lui une trêve à la vertu ; tous ses actes tendaient à la gloire de DIEU et de l'Église.

Dur à lui-même, il jeûnait strictement, portait un cilice en forme de croix, et passait des nuits en prière, surtout à la veille des batailles. Il cherchait à inspirer à ses soldats les sentiments de la piété ; mais il leur en donnait surtout l'exemple.

Sa confiance en la Mère de DIEU était toute filiale ; il portait sa médaille, et arborait son image sur les étendards, à la tête de ses armées. Comme tous les rois dignes de ce nom, Ferdinand se montrait le père de ses sujets. Malgré les nombreuses guerres qu'il eut à soutenir, il évi­tait de lever des impôts nouveaux.

A ceux qui lui proposaient ce genre de mesure, il répondait : « A DIEU ne plaise que je surcharge mon peuple ! La Providence aidera. Je crains plus les malédictions d'une pauvre femme que toute une armée de Maures. »

Belle parole, qui aurait besoin d'être méditée par un grand nombre d'hommes d'État, à notre époque d'ambition effrénée ! Le grand prince se disposait à organiser une expédition en Afrique, quand il tomba malade. Il se prépara saintement à la mort, et au moment de son agonie, il fit réciter le Te Deum.

C'était le 30 mai 1252

Pratique. La piété est utile à tout; demandez-la à DIEU et travaillez à l'acquérir. 


                         "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

jeudi 28 mai 2015

29 Mai : SAINT CYRILLE, enfant martyr, et autres enfants martyrs

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)


Cyrille enfant de huit ou dix ans, fut, malgré son jeune âge, l'un des plus célèbres martyrs de la persécution de Valérien, l'an 259.

Son père, qui était païen, habitait Césarée, en Cappadoce. N'ayant pu faire apostasier son fils, il le renia et le chassa de sa maison. Le pauvre enfant s'en consola en disant : « Mon père me chasse de sa maison, eh bien, maintenant je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux! »

Ce père cruel poussa la barbarie plus loin et alla dénoncer lui-même son propre enfant. Devant cette frêle victime, le juge éprouva quelque pitié et employa tous les moyens de douceur et les flatteries : « Renonce à ta religion, mon cher enfant, lui dit-il ; ton père te recevra, et moi je te ferai de jolis présents. — Non, non, dit Cyrille, c'est inutile; je suis prêt à mourir pour JÉSUS-CHRIST. »

Le juge alors, pour lui faire peur, le conduisit devant un grand feu où l'on feignit de le jeter ; puis un bourreau vint brandir son glaive sur sa tête ; mais l'enfant demeura ferme. On le ramena devant le juge, auquel il dit ces belles paroles : "Oh ! Vous êtes bien cruel de me montrer de si près la couronne et de ne pas me la donner. Il me tarde d'aller avec mon DIEU !"

Tous les assistants pleuraient en entendant des paroles si touchantes; mais lui, toujours plus avide du martyre : "Pourquoi pleurez-vous ? dit-il. Ah! Vous vous réjouiriez avec moi, si vous saviez les biens qui m'attendent, et vous comprendriez mon impatience."

Le juge lui fit trancher la tête.

Profitons de l'histoire de cet enfant pour signaler deux jeunes martyrs : Justin, dont la fête se célèbre le 18 octobre, et Agapit, dont la fête arrive le même jour.

Justin était natif d'Auxerre, et n'avait que neuf ans quand il cueillit la palme du martyre. Il fut pris et garrotté par quatre soldats, qui espéraient avoir vite raison de lui et le faire apostasier ; mais l'enfant leur résista énergiquement : « Abjure ta foi, lui dirent-ils. — Non, jamais; j'aime bien mieux mourir ! — Eh bien! Meurs, » dit l'un d'eux, et d'un seul coup il lui trancha la tête. —

Le jeune Agapit, Romain, avait quinze ans, quand, vers l'an 274, l'empereur Aurélien se mit à persécuter les chrétiens. S'étant permis de faire des remontrances au gouverneur païen, celui-ci, pour toute réponse, le fit frapper de verges et le soumit à divers supplices.

Son courage indomptable, ses réponses à ses juges, la grâce de sa jeunesse , causèrent tant d'émotion dans la foule des spectateurs, que cinq cents se convertirent.

Le chevalet, les charbons ardents, le bûcher, l'huile bouillante, furent employés en vain ; aucun de ces supplices ne semblait l'atteindre. Deux lions lancés contre lui dans l'amphithéâtre vinrent lui lécher les pieds. Alors le peuple entier s'écria : « Le DIEU d'Agapit est le vrai DIEU ! »

Le gouverneur se hâta de le faire décapiter.

Pratique. Respectez l'enfance, édifiez-la; portez-la au bien par vos conseils. 


                           "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

mercredi 27 mai 2015

28 Mai : SAINT GERMAIN, Evêque de Paris / SAINT AUGUSTIN DE CANTORBERY, Moine bénédictin et Archevêque de Cantorbéry

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)



SAINT GERMAIN DE PARIS naquit en 496, d'une famille noble, au territoire d'Autun. Tout jeune, il faillit être victime d'une mère dénaturée et d'une grand'mère criminelle ; mais DIEU veillait sur cet enfant de bénédiction et le réservait à de grandes choses.
Germain se réfugia près d'un ermite, son oncle, dont il partagea le genre de vie austère et s'étudia chaque jour à imiter la piété et les vertus. L'évêque d'Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très haute estime et lui donna, malgré les réclamations de son humilité, l'onction sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de Saint-Symphorien d'Autun.

Par ces temps de guerre et de dévastation, les pauvres affluaient. 
Germain, qui ne pouvait s'empêcher d'être ému à la vue d'un homme dans la souffrance, ne voulut jamais se résoudre à renvoyer personne sans lui faire l'aumône, au point qu'un jour il donna jusqu'au dernier pain de la communauté.

Les moines en murmurent d'abord, puis se révoltent ouvertement. 
Germain, pleurant amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se retire dans sa cellule et prie DIEU de les confondre et de les corriger, il priait encore, lorsqu'une dame charitable amène au monastère deux chevaux chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot de blé. La leçon profita aux religieux, qui rentrèrent dans le devoir.

Un jour le feu prit au grenier, menaçant de brûler toute la récolte du couvent : grand émoi dans la communauté. Mais 
Germain, calme et confiant, prend une marmite d'eau à la cuisine, monte au grenier en chantant Alléluia, fait le signe de la croix et jette quelques gouttes d'eau sur le brasier, qui s'éteint.

Un jour que
 Germain était en prière, il vit apparaître un vieillard éblouissant de lumière, qui lui présenta les clefs de la ville de Paris : « Que signifie cela? demanda l'abbé. — C'est, répondit la vision que vous serez bientôt le pasteur de cette ville. »

Quatre ans plus tard, 
Germain dut en effet céder à la volonté de DIEU.  Devenu évêque, il resta moine par sa vie, et il ajouta même de nouvelles austérités à celles qu'il avait pratiquées dans le cloître.

Après les fatigues d'une journée tout apostolique, son bonheur, même par les temps rigoureux, était de passer les nuits entières au pied de l'autel.  
Germain eut la plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des reines qui se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat ; on ne saurait dire le nombre de pauvres qu'il secourut, de prisonniers qu'il délivra, avec l'or des largesses royales.

DIEU lui fit connaître le jour de sa mort, qui arriva le 28 mai 576.  Il avait opéré de nombreux miracles pendant sa vie; il s'en fit encore davantage à son tombeau.

Pratique.  Faites des bonnes œuvres; servez-vous de votre crédit auprès des riches pour leur recommander les pauvres.
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SAINT AUGUSTIN DE CANTORBERY
Moine bénédictin et archevêque de Cantorbéry
(+ 605)
Aux Ve et VIe siècles, l'île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l'invasion des Saxons.  Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis.

Berthe consentit à ce mariage à la condition d'avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l'aide et l'appui d'un évêque gallo-franc.  L'âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi.  Le pape Grégoire le Grand jugea le moment opportun pour tenter l'évangélisation de l'Angleterre qu'il souhaitait depuis longtemps.  Pour réaliser cet important projet, le souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome.

On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s'arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.

A Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu'on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d'Augustin, qu'ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d'un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de DIEU et le salut des âmes. Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne.

Le roi Ethelbert n'autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s'en alla lui-même visiter les nouveaux venus.  Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s'avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies.  Ethelbert n'abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres.  Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s'appelle encore Stable Gate: la porte de l'Hôtellerie, et ordonna qu'on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.


Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et ses compagnons étaient assidus à l'oraison, aux vigiles et aux jeûnes.  Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu'ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu'ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité.  L'innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.

Charmé comme tant d'autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d'un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu'il reçut des mains de saint Augustin.  Sa conversion amena celle d'une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes moeurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.

En 1597, étant désormais à la tête d'une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se rendit à Arles, afin d'y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire.  De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.


De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. A côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l'Angleterre. S aint Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé.  En le nommant primat d'Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d'autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique.

Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d'avoir formé la nouvelle Église d'Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques.  Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d'Angleterre.  Le pape lui donna également le pouvoir d'ordonner d'autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique.  Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu'il lui ordonna d'ériger dans l'Angleterre méridionale.


Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l'Ouest.  Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications.  Rebelles à la grâce, les Saxons de l'Ouest refusèrent d'entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d'avanies et d'outrages et allèrent jusqu'à attenter à leur vie afin de les éloigner.

Au début de l'an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l’Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux.  Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry.  Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l'église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.

                            "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

mardi 26 mai 2015

27 MAI : SAINT BEDE LE VÉNÉRABLE, Confesseur et Docteur de l'Église / SAINTE MARIE-MADELEINE DE PAZZI, Vierge et Carmélite

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)


Saint Bède le Vénérable

CONFESSEUR ET DOCTEUR
(673-735)

Saint Bède naquit en Écosse, au bourg appelé aujourd'hui Girvan. A l'âge de sept ans, il fut donné au célèbre moine anglais saint Benoît Biscop, pour être élevé et instruit selon l'usage bénédictin. Son nom, en anglo-saxon, signifie prière, et qualifie bien toute la vie de cet homme de Dieu, si vénéré de ses contemporains qu'il en reçut le surnom de Vénérable, que la postérité lui a conservé.
A sa grande piété s'ajouta une science extraordinaire. A dix-neuf ans, il avait parcouru le cercle de toutes les sciences religieuses et humaines: latin, grec poésie, sciences exactes, mélodies grégoriennes, liturgie sacrée, Écriture Sainte surtout, rien ne lui fut étranger. Mais la pensée de Dieu présidait à tous ses travaux: "O bon Jésus, s'écriait-il, Vous avez daigné m'abreuver des ondes suaves de la science, accordez-moi surtout d'atteindre jusqu'à Vous, source de toute sagesse."

D'élève passé maître, il eut jusqu'à 600 disciples et plus à instruire; ce n'est pas un petit éloge que de citer seulement saint Boniface, Alcuin, comme des élèves par lesquels sa science rayonna jusqu'en France et en Allemagne. Étudier, écrire était sa vie; mais l'étude ne desséchait point son coeur tendre et pieux; il rédigeait tous ses immenses écrits de sa propre main: les principaux monuments de sa science sont ses vastes commentaires sur l'Écriture Sainte et son Histoire ecclésiastique d'Angleterre.
Le Saint eut à porter longtemps la lourde Croix de la jalousie et fut même accusé d'hérésie: ainsi Dieu perfectionne Ses Saints et les maintient dans l'humilité. Il n'avait que soixante-deux ans quand il se sentit pris d'une extrême faiblesse. Jusqu'à la fin, son esprit fut appliqué à l'étude et son coeur à la prière; tourné vers le Lieu saint, il expira en chantant: Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.
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SAINTE MARIE-MADELEINE DE PAZZI, l'une des fleurs les plus suaves qui aient embaumé les jardins du Carmel, naquit à Florence le 2 avril de l'an 1566.

Dès l'âge de sept ans, à l'école du ciel, elle était formée à l'oraison, et elle paraissait presque un prodige de mortification. Toute une nuit elle porta une couronne d'épines sur sa tête, avec des douleurs inexprimables, pour imiter son Amour crucifié.

Chaque fois que sa mère avait communié, l'enfant s'approchait d'elle et ne pouvait plus la quitter, attirée par la douce odeur de JESUS-CHRIST.

A partir de sa première communion, elle fut prête à tous les sacrifices, et c'est dès lors qu'elle fit à JÉSUS le vœu de n'avoir jamais d'autre époux que Lui. Aussi, quand, plus tard, son père voulut la marier : "Je livrerais plutôt, s'écria-elle, ma tête au bourreau que ma chasteté à un homme." 


II fallut bien lui permettre l'entrée dans la vie religieuse ; la sainte épouse du CHRIST choisit le Carmel, parce qu'on y communiait presque tous les jours.

A partir de ce moment, sa vie est un miracle continuel; elle ne vit que d'extases, de ravissements, de souffrances, d'amour.

Pendant cinq années, elle fut assaillie d'affreuses tentations; son arme était l'oraison, durant laquelle elle s'écriait souvent : "Où êtes-Vous, mon DIEU, où êtes-Vous? »

Un jour, tentée plus fort qu'à l'ordinaire, elle se jeta dans un buisson d'épines, d'où elle sortit ensanglantée, mais victorieuse.

Elle avait tant de plaisir à proférer ces mots : "La volonté de DIEU" qu'elle les répétait continuellement, disant à ses sœurs : « Ne sentez-vous pas combien il est doux de nommer la volonté de DIEU ?»

Un jour, ravie en extase, elle alla par tout le couvent en criant : « Mes sœurs, Oh ! Que la volonté de DIEU est aimable ! »

II plut à DIEU de la crucifier longtemps par des douleurs indicibles, qui la clouaient sur son lit, dans un état d'immobilité en même temps que de sensibilité extraordinaire. Loin de demander soulagement, elle s'écriait bien souvent : « Toujours souffrir et ne jamais mourir ! »

Son cœur était un brasier ardent consumé par l'amour.  Quinze jours avant sa mort, elle dit : « Je quitterai le monde sans avoir pu comprendre comment la créature peut se résoudre à commettre un péché contre son Créateur. »

Elle répétait souvent : "Si je savais qu'en disant une parole à une autre fin que pour l'amour de DIEU, même sans péché, je dusse devenir plus grande qu'un Séraphin, je ne le ferais jamais. »

Quand DIEU lui envoyait des faveurs extraordinaires : « Ô SEIGNEUR, s'écriait-elle, qu'ai-je donc fait contre votre divine Majesté? Il semble que vous voulez me récompenser ici-bas. »

Près de mourir, ses dernières paroles à ses sœurs furent celles-ci : « Je vous prie, au nom de NOTRE-SEIGNEUR, de n'aimer que Lui seul ! »

Elle rendit son âme à DIEU le 15 mai 1607.

Pratique. 
Excitez-vous à l'amour de DIEU par le souvenir des sublimes exemples des Saints.
                          "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

lundi 25 mai 2015

26 Mai : SAINT PHILIPPE DE NERI, Fondateur de l'Oratoire

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)



Voilà sans doute l'un des plus grands saints de l'Église ! Voilà l'une des vies les plus extraordinaires, tant par les vertus que par les miracles ! PHILIPPE naquit à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable.

Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant : pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.

Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable, si bien qu'il passa toute sa vie pour l'un des plus savants théologiens de Rome.


Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts ; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle.
Un jour, Philippe fut tellement embrasé de l'amour de DIEU, que deux de ses côtes se rompirent pour donner plus de liberté à ses élans séraphiques. Souvent ses entretiens avec NOTRE SEIGNEUR étaient si suaves, qu'il n'y pouvait tenir et se mourait de joie, ce qui lui faisait pousser ce cri : « Assez, SEIGNEUR, assez ! »

Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à DIEU.

Il aimait surtout les jeunes gens ; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux ; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice : "Amusez-vous bien, leur disait-il souvent ; mais n'offensez pas le Bon DIEU !"
Aussi Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d'être regardé comme le patron de ces œuvres de jeunesse si utiles et si répandues de nos jours. Le saint fonda la société des prêtres de l'Oratoire.

Philippe jouait pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à DIEU : « SEIGNEUR, défiez-vous de moi, car j'ai peur de Vous trahir! »
Philippe mourut dans la joie de l'amour divin, à l'âge de quatre-vingts ans, après quarante-quatre ans de prêtrise, le 26 mai 1595.

Nul Saint n'est resté plus populaire à Rome.

Pratique : 
 
Sachez vivre de la vie intérieure au milieu des occupations extérieures.
"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

dimanche 24 mai 2015

25 MAI : SAINT GRÉGOIRE VII, Pape

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)




SAINT GRÉGOIRE VII, l'un des plus grands papes que JESUS-CHRIST ait donnés à son Église, fut, au XIe siècle, l'homme providentiel destiné à combattre tous les grands abus de cette époque si troublée : les empiétements des empereurs d'Allemagne, la vente des dignités ecclésiastiques, la contagion des mauvaises mœurs dans le clergé et dans le peuple.

Il fut un homme fort instruit, très vertueux, surtout un grand caractère. Hildebrand (tel était le nom de famille de Grégoire VII) eut pour père un charpentier de Toscane.

Il était encore enfant, sans aucune connaissance des lettres, lorsque, jouant dans l'atelier de son père, il forma avec des débris de bois ces mots du Psalmiste, présage de l'autorité que plus tard il devait exercer dans le monde : Dominabitur a mare usque ad mare : "Sa domination s'étendra d'un océan à l'autre."

Après une première éducation chrétienne, le jeune Hildebrand acheva de se former et de se préparer à la mission que DIEU lui réservait, dans le célèbre monastère de Cluny, foyer de sainteté et de science qui fournit alors tant de grands hommes.

Le courage avec lequel, simple moine, il osa dire au pape Léon IX que son élection n'était pas canonique, fut l'occasion de son élévation aux plus hautes dignités de l'Église. Ce saint pape avait été élu par l'empereur d'Allemagne ; mais son élection fut ratifiée ensuite par le clergé et le peuple de Rome.

Charmé de la franchise d'Hildebrand, il le fit venir près de lui et le regarda comme son meilleur conseiller. Après la mort de Léon IX, quatre papes successifs lui conservèrent une pleine confiance.

Lui-même enfin, malgré ses angoisses, dut plier devant la volonté de DIEU et accepter le souverain pontificat.

C'est alors que brillèrent plus que jamais en lui les vertus qui font les saints et le zèle qui fait tout céder devant les intérêts de DIEU et de l'Église. Malgré d'innombrables occupations, il était toujours l'homme de la prière, et ses larmes manifestaient les attendrissements de son cœur.

Grégoire VII fut atteint d'une maladie qui le réduisit à la dernière extrémité ; mais son œuvre n'était pas accomplie. La Sainte Vierge lui apparut et lui demanda s'il avait assez souffert : « Glorieuse Dame, répondit-il, c'est à Vous d'en juger. »

La Vierge le toucha de la main et disparut. Le pontife était guéri et put célébrer la sainte messe le lendemain en présence de tout le peuple consolé. La table du pape était somptueuse, mais seulement à cause des hôtes illustres qui devaient y prendre place; lui-même ne mangeait que des herbes sauvages et des légumes cuits à l'eau.

Grégoire, un an avant sa mort, dut fuir en exil à Salerne; il prédit le triomphe de l'Église et rendit son âme à DIEU, le 25 mai 1085, en prononçant ces mots : « J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité ; c'est pour cela que je meurs en exil. »

Pratique. Soyez ferme ; quand il s'agit des droits de DIEU et de l'Église, ne faiblissez jamais.

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous" 

samedi 23 mai 2015

24 Mai : NOTRE DAME AUXILIATRICE, SECOURS DES CHRÉTIENS / SAINT DONATIEN ET SAINT ROGATIEN, Martyrs


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)


Le secours de la Mère de Dieu s'est souvent fait sentir au peuple chrétien d'une manière miraculeuse, lorsqu'il s'agit de repousser les ennemis de la religion. C'est ainsi que l'importante victoire remportée par les chrétiens sur les Turcs dans le golfe de Lépante est due à l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie. Pour cette raison, le saint Pontife Pie V ordonna qu'en reconnaissance, on insérerait dans les litanies de Lorette l'invocation suivante : Auxilium Christianorum,  Secours des Chrétiens.


Mais un des faits les plus mémorables de la protection de Marie est celui qui se rapporte au souverain pontife Pie VII. Violemment arraché du siège apostolique de Pierre par le conseil des impies secondés de la force armée, il fut détenu dans une étroite prison pendant plus de cinq ans, à Savone, puis à Fontainebleau. 

Toujours sous une garde sévère et réduit à l'impuissance de gouverner l'Eglise de Dieu, il ne pouvait avoir aucune communication avec l'extérieur. Après ce laps de temps, lorsqu'on y songeait le moins, le pape Pie VII se vit tout à coup rétabli sur le trône pontifical aux applaudissements universels. C'était la réponse de Marie Auxiliatrice aux prières du souverain pontife.


Ce prodige se renouvela l'année suivante. Une nouvelle tempête avait contraint le pape de sortir de Rome et de se retirer à Gênes, en Ligurie, en compagnie du sacré collège des cardinaux. L'assistance bien visible de Dieu apaisa encore subitement cet orage et le Pontife put revenir à Rome au milieu des transports de joie de toute la chrétienté. 

Mais Pie VII n'avait pas voulu prendre le chemin du retour vers la ville éternelle sans réaliser auparavant un pieux désir que sa captivité l'avait empêché de satisfaire. Docile à seconder les inspirations de la grâce, le souverain pontife plaça de ses propres mains une couronne d'or sur la tête de l'insigne image de la Mère de Dieu honorée solennellement à Savone sous le nom de: Mère de Miséricorde.

Le Vicaire du Christ attribua cette admirable succession d'événements à la puissante intercession de la Très Sainte Vierge qu'il avait continuellement invoquée, priant tous les fidèles de se tourner vers Elle avec une amoureuse confiance. Il institua une fête solennelle en l'honneur de la Vierge secourable sous le titre de Notre-Dame Auxiliatrice, qu'il fixa à perpétuité au 24 mai, jour anniversaire de son heureux retour dans la ville de Rome. Désirant conserver le souvenir particulier de si grands bienfaits, Pie VII donna un office propre à cette belle fête.

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Au temps de la persécution de Dioclétien, il y avait à Nantes un jeune homme nommé Donatien, d'une haute naissance, mais recommandable surtout par ses vertus.

Plus heureux que son frère Rogatien, il avait embrassé la foi chrétienne et travaillait à faire connaître JÉSUS-CHRIST autour de lui.

Il eut le bonheur d'éclairer son frère et de lui donner le courage de professer une religion dont les disciples étaient voués à la souffrance et à la mort. Le zèle de Donatien l'avait mis en vue : il fut, le premier de tous, conduit devant le gouverneur, qui, le regardant avec un visage irrité, lui dit : « J'apprends, Donatien, que, non content de refuser à Jupiter et Apollon les honneurs qui leur sont dus, vous les déshonorez par vos discours et cherchez à répandre la religion d'un crucifié.

-On ne vous a dit que la vérité, répond Donatien; j'adore Celui qui seul doit être adoré.
-Soyez sage, et cessez de propager cette doctrine; sinon, la mort vous attend.
-La mort, je ne la crains pas pour moi, mais pour vous. »

Pendant que Donatien était livré aux tortures et jeté dans un cachot, Rogatien parut à son tour : « J'ai été informé, lui dit le gouverneur, de votre résolution d'abandonner notre culte pour vous déshonorer en professant la religion des chrétiens. Prenez bien garde d'encourir la colère de l'empereur, et, avant d'avoir reçu le baptême, revenez au culte de vos pères. »

La réponse du jeune homme ne fut pas moins ferme que celle de son frère, et le juge décida que le lendemain les deux prisonniers auraient la tête tranchée, pour avoir outragé les dieux et les empereurs. Une seule chose chagrinait Rogatien : il n'était encore que catéchumène et n'avait pas reçu le baptême ; mais Donatien et lui prièrent ensemble toute la nuit, afin que DIEU voulût bien accepter que l'effusion du sang produisît dans le martyr l'effet du saint Baptême.

Le lendemain, le juge, assis à son tribunal, se fit amener les deux confesseurs de la foi et chercha encore à les épouvanter par la menace des supplices : "Nous sommes prêts, répondirent-ils, à souffrir pour JÉSUS-CHRIST tout ce que pourra inventer la cruauté des bourreaux ; car donner sa vie pour le DIEU de qui on l'a reçue, ce n'est point mourir, mais vivre à une vie nouvelle et plus heureuse que cette vie passagère. »

Les généreux enfants, à la suite de cette belle réponse, sont placés sur le chevalet et tourmentés cruellement ; mais leur courage surpasse la fureur des bourreaux, et ils soutiennent sans faiblir ce douloureux supplice.

On leur donna ensuite le coup de la mort en leur tranchant la tête. La ville et le diocèse de Nantes ont conservé une dévotion traditionnelle à ces deux illustres martyrs, populaires en ce pays sous le nom immortel des deux Enfants nantais.

Pratique. Soyez toujours pour vos frères et vos sœurs un sujet d'édification; portez-les à la vertu par vos exemples. 

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"