lundi 25 février 2008

DE LA RELIGION CATHOLIQUE

Ce qui suit ce préambule vient du site http://www.clairval.com/, de l'Abbaye Saint-Joseph. Nous pensons qu'un rappel des fondamentaux catholiques ne saurait porter préjudice par les temps qui courent. Voici donc ce que les moines de Saint-Joseph ont appelé sereinement "Quelques preuves de la vérité de la religion catholique". Dont acte.


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De toutes les vérités susceptibles de passionner la curiosité de l’homme, la plus importante est l’existence de Dieu. Elle est la base fondamentale de toute la religion. Pour croire, il faut d’abord savoir que Dieu existe. Si quelqu’un veut savoir avec certitude si Dieu existe, il faut d’abord qu’il soit prêt à faire tout ce que Dieu voudra de lui, quand il l’aura connu. Sinon, il est à craindre que sa mauvaise disposition accumule tant d’objections, qu’il n’arrive jamais à savoir la Vérité. En toute loyauté, il peut et doit faire cette prière: «Mon Dieu, si vous existez, daignez me le faire connaître!» La vérité de l’existence de Dieu a une telle importance que chaque homme a le devoir grave, envers lui-même comme envers son prochain, d’étudier à fond les raisons de croire suffisantes pour tous, et, s’il est parvenu à connaître la vérité, d’y adhérer et d’y être fidèle dans sa conduite.

Il existe de nombreuses preuves de l’existence de Dieu et de sa Révélation, accessibles à la raison humaine. En voici une qui repose sur des données certaines. Cette preuve est rigoureuse. Elle comprend sept affirmations qui s’enchaînent.

1) Tout ordre prouve l’existence d’une intelligence.

Tous les hommes, en raison de leur nature intelligente, sont contraints de reconnaître dans les choses disposées avec ordre, l’effet d’une intelligence, et personne n’attribuerait au hasard ou à une évolution aveugle, une œuvre élaborée avec soin, par exemple un journal, une montre, une maison... Et plus un ordre est compliqué et parfait, plus grande doit être l’intelligence de son auteur.

2) Il y a de l’ordre dans l’univers.

Il existe dans le monde visible un ordre extrêmement compliqué, sublime, constant et utile. Citons à témoins: la géologie, la botanique, la zoologie, la chimie, la physique, l’astronomie, la physiologie, l’anatomie, etc., qui exposent et mettent en lumière les lois et l’ordre des choses naturelles. Un exemple: l’air est formé d’un volume d’oxygène pour quatre volumes d’azote. Un mélange en d’autres proportions serait dangereux pour la vie des êtres vivants. Par quel mécanisme la composition de l’air reste-t-elle constante? Toute respiration, toute combustion, toute décomposition exige de l’oxygène. Les animaux et les plantes, en respirant comme en se décomposant, dégagent du gaz carbonique, lequel est indispensable aux plantes vertes. Les plantes l’absorbent sans cesse, le transforment, et cette transformation s’accompagne d’un rejet d’oxygène. C’est ainsi que, depuis des milliers d’années, l’air garde une composition constante, capable d’assurer la vie des êtres vivants...

3) L’ordre que nous constatons dans l’univers prouve l’existence d’une intelligence supérieure.

L’ordre mis en évidence par les sciences physiques suffit, d’après ce que nous venons d’établir au paragraphe 1, à prouver l’existence d’une intelligence supérieure qui a mis cet ordre dans l’univers; ceci, malgré certains phénomènes encore inexpliqués, ou apparemment désordonnés (par exemple, la souffrance et la mort).

4) L’intelligence ordonnatrice des choses du monde en est nécessairement la créatrice.

L’ordre qui existe dans le cosmos est mis en évidence par les sciences dans les êtres les plus grands comme dans les plus petits. Il tient à ce que ces êtres sont en eux-mêmes. En conséquence, celui qui a disposé cet ordre est celui qui a entièrement conçu et réalisé ces êtres à partir de rien, au moins dans les éléments primordiaux qui les composent; autrement dit, il les a créés.

5) L’intelligence créatrice et ordonnatrice du monde dispose d’une puissance infinie; on l’appelle Dieu.

Seule une puissance infinie peut surmonter la disproportion infinie qui existe entre le néant et un être créé. Prenons une comparaison mathématique. Pour passer de 1/2 à 1, il faut multiplier 1/2 par 2: 2 x 1/2 = 1. Pour passer de 1/100 à 1, il faut multiplier 1/100 par 100: 100 x 1/100 = 1. Pour passer de 1/10 000 à 1, il faut multiplier 1/10 000 par 10 000: 10 000 x 1/10 000 = 1, etc. Plus le premier terme est petit et se rapproche de zéro, plus grand doit être le multiplicateur pour obtenir le résultat 1. Si le premier tend vers zéro, pour obtenir 1, le multiplicateur doit tendre vers l’infini. Bien que l’infini, qui est l’absence de toute limite, ne puisse jamais être obtenu par addition ou multiplication, on peut dire en toute exactitude que pour passer du néant à un être quelconque, autrement dit pour créer à partir de rien, il faut une puissance infinie (cf. saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, Ia 45, 5 ad 3). Cette puissance infinie ne peut exister que dans un Être infini. Or, l’Être infini, par définition, ne peut manquer d’aucune perfection! Il est infiniment sage, infiniment bon, infiniment heureux, etc. Il n’y a qu’un infini, car s’il y en avait plusieurs, ils ne pourraient se distinguer entre eux que par l’absence chez les uns de perfections qu’auraient les autres; ils ne seraient donc pas infinis. Cet être infini, qui est unique, on l’appelle: Dieu.

6) Dieu a-t-Il révélé aux hommes une religion?

Il reste à savoir si Dieu s’est manifesté aux hommes et s’Il leur a révélé une manière de se comporter à son égard, c’est-à-dire une religion. Tout d’abord, remarquons que si Dieu a révélé aux hommes une religion incluant des vérités que leur raison ne peut pas découvrir par elle-même, cette religion est nécessairement unique. Parce qu’Il est la Vérité même, Dieu ne peut, en effet, avoir révélé plusieurs religions dont les dogmes (vérités fondamentales) se contredisent. Il faut en conclure que si deux religions enseignent des vérités contradictoires, l’une d’elles au moins est fausse. Par exemple, là où le Musulman dit: «Jésus-Christ n’est pas Dieu», le Catholique dit: «Jésus-Christ est Dieu». Si une proposition est vraie, sa contradictoire est fausse: ou le Christ est Dieu, ou il n’est pas Dieu.

Or, Dieu a parlé. Bien plus: Dieu a tant aimé le monde, qu’Il lui a donné son Fils unique (Jésus-Christ), afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle (Jn 3, 16). L’existence historique de Jésus-Christ n’a été niée par aucun historien sérieux; elle est établie par le témoignage oculaire des Apôtres, mais aussi par des auteurs païens ou juifs, contemporains de Jésus-Christ (Tacite, Flavius-Josèphe...). Les Évangiles, récits historiques de la vie et de la prédication de Jésus-Christ, comme de sa mort et de sa résurrection, ont été composés entre les années 40 et 100, par des Apôtres (saint Matthieu et saint Jean) ou leurs collaborateurs directs (les Évangélistes saint Marc et saint Luc). Leur authenticité est incontestable; elle est attestée par le nombre et l’ancienneté des manuscrits concordants qui sont parvenus jusqu’à nous. Leur véracité est prouvée par le martyre des Apôtres et de nombreux disciples contemporains de Jésus, qui préférèrent les tortures et la mort au reniement de leur Foi.
Or, les Évangiles enseignent clairement que Jésus-Christ s’est dit le Fils unique de Dieu (cf. Mt 16, 16-17; Jn 17, 21-22, etc.), et qu’Il a prouvé cette affirmation par des miracles, surtout par sa propre Résurrection. Nous pouvons conclure, en toute certitude, que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu lui-même, égal au Père: Le Père et moi, nous sommes un (Jn 10, 30). En conséquence, nous devons adhérer à l’enseignement du Christ.

7) Jésus-Christ a-t-il fondé une Église? Quelle est cette Église?

Oui, le Christ a fondé une société visible, l’Église, qui a vocation de continuer sa mission et de rassembler tous les hommes dans la vérité, et cela jusqu’à la fin des temps. Notre-Seigneur dit en effet à saint Pierre, en présence des autres Apôtres: Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle (Mt 16, 18).

Cette Église est placée sous l’autorité des Apôtres qui ont reçu de Jésus une triple mission:

-enseigner: Allez, enseignez toutes les nations (Mt 28, 19); celui qui vous écoute, m’écoute, celui qui vous rejette, me rejette; et celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé (Lc 10, 16).

-gouverner: Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le Ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre le sera aussi dans le ciel (Mt 18, 18).

-sanctifier, principalement par les sacrements: Baptisez toutes les nations au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit (Mt 28, 19); faites ceci en mémoire de moi (Lc 22, 19).

Cette Église est une société monarchique dont saint Pierre est le chef. Jésus-Christ a dit à cet apôtre seul: Tu es Pierre... (Mt 16, 18 - cf. plus haut); j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas... affermis tes frères (Lc 22, 32); sois le pasteur de mes brebis (Jn 21, 17).

Les prérogatives de saint Pierre et des Apôtres sont passées à leurs successeurs, le Pape et les évêques, selon ces paroles que Jésus leur a dites: Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20).

Or, seule l’Église catholique conserve tous ces éléments caractéristiques de l’Église du Christ, et, en premier lieu, la soumission au Pape, comme nous allons le voir.

PREUVES SUPPLÉMENTAIRES:

1) L’existence de l’Église catholique est un miracle moral.

Le Credo de Nicée-Constantinople, qui est un des principaux témoignages de la foi de l’Église primitive, énonce cette formule que les catholiques du monde entier répètent chaque dimanche à la Messe: «Je crois en l’Église une, sainte, catholique et apostolique». Ces quatre marques se retrouvent aujourd’hui uniquement dans l’Église catholique romaine, ce qui, après 2000 ans d’existence, constitue un miracle moral.

- Une: L’Église catholique est une par sa doctrine; les fidèles de toutes les nations professent le même Credo. L’objet de la Foi est le même pour tous: ce sont les vérités proposées comme telles par le magistère de l’Église. On peut avoir une vue générale de ces vérités en consultant le Catéchisme de l’Église Catholique publié en 1992.

L’Église catholique est une par son gouvernement. Le collège des évêques (actuellement au nombre de plus de 4000) tire son unité de l’union avec le Pontife romain, le Pape, vicaire de Jésus-Christ. Cette unité contraste avec les divisions que l’on observe dans les autres confessions chrétiennes; il y a plus de 15 Églises orthodoxes autocéphales, c’est-à-dire indépendantes, et plusieurs centaines de confessions se réclamant du protestantisme (très divisées en matière de dogme et de morale).

- Sainte: Tous les hommes instruits reconnaissent la haute sainteté de la morale catholique (même ceux qui se disent incapables de s’y conformer), en ce qui concerne les Commandements, les conseils de perfection et les moyens puissants mis à la disposition de tous: culte, sacrements, vie religieuse. La sainteté est héroïque chez les saints canonisés, proclamés tels par le Pape, après un examen très sérieux. De nos jours encore, de nombreux fidèles, dans le monde, manifestent une vertu héroïque jusqu’à même accepter le martyre pour l’amour du Christ et la fidélité à son Église. La sainteté est ordinaire dans un très grand nombre de prêtres vivant dans le célibat, de religieux, de religieuses observant les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, et chez de très nombreux laïcs. Aucune autre société ne possède autant de marques de sainteté; c’est là un miracle moral.

- Catholique: L’Église Romaine est catholique, c’est-à-dire universelle; elle s’étend au monde entier (près d’un milliard de fidèles), elle est indépendante des pouvoirs politiques, ce qui lui est particulier. Cette conjonction d’une telle unité et d’une telle universalité, cette catholicité, dépasse les forces humaines. Elle constitue un miracle moral. En effet, plus les membres d’une société sont nombreux et différents, plus son unité est difficile à réaliser; or, malgré de profondes différences de langues, de civilisations, de cultures, en dépit de l’attachement des hommes à leurs opinions particulières, les Catholiques des diverses nations professent le même Credo. Malgré des pressions et influences diverses, l’Église Romaine garde son unité hiérarchique. C’est là un signe de l’intervention divine qui seule peut produire et conserver une telle unité au milieu d’une si grande diversité. Les autres religions n’ont pas une telle universalité jointe à une telle unité.

- Apostolique: L’Église catholique est apostolique parce qu’elle est fondée sur les Apôtres, témoins choisis et envoyés en mission par le Christ lui-même (Mc 3, 13-14; Ép 2, 20); elle garde et transmet, avec l’aide du Saint-Esprit qui habite en elle, l’enseignement, le bon dépôt de la foi. Les Églises et Confessions protestantes, et l’Église anglicane ont perdu la succession apostolique en cessant de conférer validement aux évêques l’Ordination qui les relie aux Apôtres; quant aux Églises orthodoxes, elles ont bien conservé une succession apostolique, mais elles refusent la soumission due au Pontife romain, dont elles ne reconnaissent pas l’autorité suprême. Ces Confessions possèdent des éléments de sanctification qui proviennent de la part de vérité révélée qu’elles ont conservée (cf. concile Vatican II, constitution Lumen gentium, n. 8); mais elles présentent des déficiences dogmatiques et morales venant de leur rupture historique avec la Tradition vivante. C’est pourquoi on doit prier pour que tous viennent à l’unité catholique, pour qu’il n’y ait qu’un seul troupeau et un seul pasteur (Jn 10, 16).

L’apostolicité de l’Église catholique se manifeste aussi par son expansion missionnaire et par l’héroïsme de tous ceux, prêtres, religieux et laïcs qui travaillent à gagner les âmes au Christ dans les continents récemment évangélisés (Asie, Afrique), sans autre espoir de récompense que le Royaume des Cieux.

2) Les miracles physiques confirment que le catholicisme est la vraie religion.

Dieu daigne aider les âmes à connaître la vérité en réalisant des miracles physiques (guérisons subites et inexplicables, sortant entièrement du cadre des lois naturelles) – par exemple à Lourdes où ont lieu, chaque année, des guérisons extraordinaires, constatées médicalement par des instances impartiales –. Est divine la Religion que Dieu approuve par des miracles. L’Église Catholique proclame constamment qu’elle est gardienne de la Parole révélée par Dieu (cf. concile Vatican II, constitution Dei Verbum, n. 12, 3). Si elle se trompait en cela, Dieu, en raison de sa Sagesse et de sa Bonté, non seulement ne l’aurait pas approuvée par des miracles, mais Il ne l’aurait pas laissée plonger les hommes dans une erreur insurmontable. Donc, elle vient bien, et elle seule, de Dieu.

RÉPONSE À DEUX OBJECTIONS COURANTES:

a) Certaines religions (le judaïsme, l’islam, l’hindouisme, le bouddhisme, etc.) ont une existence multiséculaire et des adeptes presque aussi nombreux que l’Église catholique.

Réponse: Ces religions comportent, à côté d’erreurs plus ou moins graves, et toujours dommageables aux âmes, sur Dieu, la morale, la destinée éternelle de l’homme, des parcelles de vérité qui satisfont en partie les besoins des consciences religieuses (surtout les religions qui s’appuient sur la Révélation divine de l’Ancien Testament). Le désir d’absolu et le caractère religieux qui sont inscrits dans l’âme humaine par le Créateur expliquent le succès et la durée de ces religions. Mais il ne faut pas se dissimuler, par ailleurs, le rôle du diable qui s’efforce d’égarer et de séduire les hommes, et y réussit trop souvent à cause de la complicité qu’il trouve en eux (à la suite du péché originel). Des religions à la morale moins austère que le catholicisme, et qui pactisent plus ou moins avec les vices, sont assurées de faire des adeptes, surtout si elles sont appuyées par le pouvoir civil. Le nombre plus ou moins élevé de leurs fidèles n’est pas un critère de vérité.

Nous pouvons prier pour que Dieu, dans sa miséricorde et par les mérites de la Passion de Jésus-Christ, daigne éclairer, guider vers Lui et conduire au salut éternel les hommes qui ignorent l’Évangile et qui, sous l’influence de la grâce divine, cherchent la vérité d’un cœur sincère, s’efforçant d’obéir à la volonté divine connue par leur conscience.

b) Il y a dans le monde beaucoup de souffrances et de maux. Comment un Dieu infiniment bon le permet-il?

Réponse: Il n’y a pas un trait du message chrétien qui ne soit, pour une part, une réponse à la question du mal. Dieu nous a créés pour être heureux et il nous a élevés à l’état surnaturel dans le dessein de nous rendre à jamais participants de sa Béatitude infinie. Mais l’accomplissement de ce dessein d’amour du Créateur suppose chez l’homme la liberté; c’est librement que nous devons aimer Dieu, avec le secours indispensable de sa grâce. Or, nos premiers parents, Adam et Ève, abusant de leur liberté, ont désobéi à Dieu, à l’instigation du diable (cf. Livre de la Genèse, 3). Ils ont voulu être comme Dieu, mais sans Dieu et non pas selon Dieu; c’est le péché originel, premier péché, transmis à tous les hommes par voie de génération, qui a entraîné des conséquences tragiques: la perte de l’état de sainteté et de la justice originelle, l’ignorance, la concupiscence; le péché a désormais régné dans le monde, et avec lui ses conséquences: la souffrance, la mort, tous les maux qui existent dans le monde. Dieu, dans sa Sagesse et sa Bonté infinies a permis cela, et, dans un dessein de miséricorde, a voulu, par l’Incarnation et la mort rédemptrice de son Fils, racheter tous les hommes et offrir à tous ceux qui le voudraient le bonheur éternel: le Ciel. La Rédemption accomplie par Jésus-Christ ne supprime pas la souffrance ni le mal, mais transfigure les épreuves en donnant aux hommes les grâces nécessaires pour les surmonter, et pour remporter ainsi une victoire éclatante et définitive sur le démon. Les difficultés que nous avons à vaincre augmentent nos mérites et donc notre gloire future dans le Ciel. De ces maux, Notre-Seigneur sait tirer un plus grand bien: Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, affirme saint Paul (Rm 8, 28). «Car le Dieu Tout-puissant... puisqu’Il est souverainement bon, ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans ses œuvres, s’il n’était assez puissant et bon pour faire sortir le bien du mal» (Saint Augustin, Enchiridion, 11, 3).

CONCLUSION PRATIQUE: OÙ ALLONS-NOUS?

A) Quelle est la chose essentielle? Comme nous l’avons dit plus haut, Dieu nous a créés par amour pour nous faire partager éternellement son bonheur divin. Pour cela, Il nous a fait le don précieux de la liberté, afin que nous répondions par un amour non contraint à son dessein sur nous. Si donc nous voulons le bonheur du Ciel, nous l’obtiendrons en observant ici-bas, avec le concours de la grâce, les Commandements de Dieu. Mais si nous ne le voulons pas, nous ne l’aurons pas, car Dieu respecte notre liberté; ce sera alors le malheur éternel de l’enfer, le ver qui ronge et ne meurt pas, le feu qui ne s’éteint pas (Mc 9, 48), dont Jésus a si souvent parlé.

Par suite du péché originel, notre nature tend au mal; il est donc nécessaire de faire effort pour éviter l’enfer et sauver son âme. C’est ce qu’on appelle faire son Salut.

B) Quand sera tranché le problème de notre Salut? Le jour de notre mort, immédiatement suivie du Jugement de Dieu. Quand mourrons-nous? Nous ne le savons pas: Tenez-vous prêts, nous dit Jésus. Large est la voie qui conduit à la perdition et ils sont nombreux ceux qui la suivent. Combien est resserrée la voie qui mène à la vie éternelle, et qu’il y en a peu qui la trouvent! (Mt 25, 13; 7, 13-14). Le grand nombre de ceux qui négligent l’affaire de leur Salut éternel ne leur donne pas raison.

C) Comment être sauvé? Par la Foi en Jésus-Christ, l’incorporation à son Église, la réception des sacrements (Baptême, Eucharistie, Pénitence, etc.) et l’observation des Commandements. Mais parce que nous sommes faibles et parce que la fidélité au Christ peut aller jusqu’à exiger le don de notre vie, deux conditions sont nécessaires pour que nous puissions recevoir la grâce indispensable d’en-haut:

- L’humilité: Saint Bernard l’appelle «le fondement et la gardienne de toutes les vertus». Reconnaître notre faiblesse, notre bassesse, notre impuissance, c’est la condition préalable de l’amitié et des secours divins. Jésus nous en a donné le plus sublime exemple en s’humiliant lui-même jusqu’à la mort de la Croix.

- La prière: Demandez, et vous recevrez; frappez, et l’on vous ouvrira, nous dit Jésus-Christ (Mt 7, 7). La prière doit être humble, confiante et persévérante. «Celui qui prie se sauve certainement; celui qui ne prie pas se damne certainement» (Saint Alphonse de Liguori). L’Église recommande spécialement le recours à l’intercession de la Très sainte Vierge Marie et de notre bon (ndr) saint Joseph.

Jésus-Christ nous assure: si tu peux croire, tout est possible à celui qui a la foi (Mc 9, 23). Ayons aussi confiance dans cette autre parole du Christ: Mon joug est doux et mon fardeau léger (Mt 11, 30), et, comme nous le recommande saint Benoît, ayons soin «de ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu» (Règle, c. 4).

On peut demander d’autres exemplaires de cette lettre apologétique à l’Abbaye Saint-Joseph.Pour approfondir les preuves de la divinité du Christ, les Éditions T.M. proposent: “Je crois en Jésus-Christ le Fils de Dieu” et “Jésus-Christ et son Église”; en vente à l’Abbaye.

Pour publier les textes de l'Abbaye Saint-Joseph de Clairval dans une revue, journal, etc. ou pour la mettre sur un site internet ou une home page, une autorisation est nécessaire. Elle doit nous être demandée par email ou à travers http://www.clairval.com.

vendredi 22 février 2008

LA MAISON-DIEU, par Léon Bloy

Mon cher ami (1),

Vous demandez que je vous parle de la Grande-Trappe où je viens de passer deux mois.

Vous m’embarrassez beaucoup, mon ami. Que vous dirais-je de ce célèbre monastère qui n’ait été déjà fort bien dit par d’autres plus autorisés que moi ? D’ailleurs, vous ne l’ignorez guère, je n’ai pas fait ce pèlerinage et cette longue retraite dans des vues d’observation et d’histoire. Le critique est resté à la porte de la Maison-Dieu et le chrétien seul est entré. Un fort misérable chrétien, je vous assure.


J’ai dépensé là peut-être plus de force vaine pour combattre la grâce qu’il n’en aurait fallu de véritable pour devenir un religieux édifiant si j’avais fidèlement correspondu à cette ineffable onction de l’Esprit divin que les plus faibles comme les plus superbes cœurs reçoivent ordinairement – qu’ils le veuillent ou ne le veuillent pas – dans l’austère silence de ces solitudes privilégiées. Quoi qu’il en soit, je n’ai point rapporté de la Trappe un de ces recueils de notes qui font la joie des directeurs de revues, surtout quand elles sont accompagnées de ces réflexions épouvantablement philosophiques et profondes comme les journalistes de cet heureux temps ont accoutumé d’en produire.

Mais j’ai rapporté quelques impressions, non pas écrites et défigurées sur le vil papier d’un memorandum de voyage, mais toutes vivantes et inaltérées dans le plus intime de mon cœur. Si cela peut intéresser votre âme religieuse, je veux bien essayer d’en traduire quelque chose en un langage intelligible, vous en ferez l’usage qu’il vous plaira et c’est en vérité tout ce que je peux faire pour vous.

La Grande Trappe de Soligny, mère de toutes les Trappes imaginables, est peut-être de tous les monastères de la chrétienté celui dont on a le plus parlé et qu’on a le moins connu. Les romanciers et les poètes, depuis la vieille renégate de Tencin jusqu’au fastueux et superficiel Chateaubriand, ont écrit des pages plus ou moins chrétiennes, plus ou moins inspirées sur cette merveilleuse métropole de la Pénitence. Les puissants moralistes du libre examen et les coryphées littéraires de la désobéissance, tous les démantibulés corybantes de l’art moderne et tous les intègres épiciers d’un voltairianisme ennemi de l’art, ont, d’une commune voix, approuvé le genre de vie des religieux de la Trappe.

En voici, je crois, la raison très claire. Ces honnêtes gens étant fermement persuadés que le catholicisme doit, dans un temps prochain, être balayé de la civilisation comme une vile poussière, il leur semble convenable d’en user miséricordieusement avec lui et de ne pas désespérer les imbéciles qui y tiennent encore en ne leur accordant absolument rien. On leur accorde donc la Trappe. Un jeune poète de récente célébrité parmi ces Titans me disait dernièrement qu’il ne concevait pas qu’avec ma foi je restasse dans le monde. Il me menaçait d’en douter si je ne courais à l’instant m’ensevelir à la Trappe. Tactique malheureusement dénuée de génie. Les ennemis de l’Église s’accommoderaient, on le conçoit très bien, de la disparition soudaine de tous les catholiques. Ils auraient ainsi le champ libre et pourraient à leur aise baver sur le pauvre monde.

Mais ce n’est pas tout. L’existence d’une Trappe leur est encore très utile pour d’autres raisons. Dans leur ignorance absolue de la profonde solidarité du catholicisme, ils pensent qu’un ordre d’une austérité proverbiale, tel que celui-là, est à opposer à d’autres ordres moins rigoureux approuvés par l’Église, et, par conséquent, à l’Église elle-même. Les pauvres gens qui ne savent rien du christianisme ni de son histoire avalent assez facilement cette facétie. La sévère morale des libres penseurs n’admet pas de compromis. Tout ou rien, pas de christianisme sincère en dehors de la Trappe. Qu’on ne leur parle pas de ces abominables fils de Loyola, ni de ces criminels dominicains qui voudraient rétablir l’Inquisition, ni de ces capucins charnels qui s’amusent tant au fond de leurs capucinières !

Comment leur vie pourrait-elle être comparée à celle de ces religieux admirables, quoique démodés, qui conservent seuls aujourd’hui, dans son intégrité, l’antique tradition des premiers siècles de la foi ? Et cette fastueuse Église romaine avec toute sa pompe et ses incalculables richesses, et tous ses prélats ambitieux, et tous ses innombrables curés répandus dans les villes et dans les campagnes, si puissants, si respectés et si pervers ! qui pourrait, qui oserait les comparer à ces honnêtes trappistes qui ne mangent rien, qui ne disent rien et qui gênent si peu le glorieux essor de la civilisation révolutionnaire ? Vous connaissez aussi bien que moi ces platitudes de la haine, mon cher ami ; combien de fois les avons-nous entendues de la bouche même de ceux dont le métier consiste à être les flambeaux de l’humanité et qui parlent chaque jour à tous les peuples dans des feuilles à quinze centimes !


Mais laissons cela. Depuis que le roman a tout envahi dans la pensée humaine, il s’est établi sur la Trappe une légende tellement acceptée du public que je ne sais pas comment un historien naïf de la Maison-Dieu pourrait s’y prendre pour n’être pas traité d’imposteur. Il est universellement regardé comme incontestable que les trappistes ne mangent ni ne dorment presque jamais, qu’ils n’ont aucune communication avec le reste des humains, qu’ils passent des cinquante ans sans prononcer un seul mot, excepté, toutefois, lorsqu’ils ont l’honneur de recevoir un aussi grand homme que M. Alexandre Dumas, par exemple ; auquel cas ils ne sauraient se dispenser de lui raconter leur histoire privée qui est toujours une histoire extrêmement tragique, pleine de sang et accompagnée d’épouvantables remords.

Personne, en effet, n’a le droit d’ignorer que la Trappe est remplie de criminels repentants et d’hommes en proie à d’inconsolables peines de cœur, c’est Napoléon qui l’a dit et on doit le croire. Il est également admis que deux trappistes ne se rencontrent jamais sans que l’un ne dise : Frère, il faut mourir, et sans que l’autre ne lui réponde : Frère, mourir il faut, ce qui, de la part de gens aussi résolument silencieux, peut être considéré comme un assez joli tour de force, malheureusement dénué de variété.

Enfin, on regarde comme tout à fait certain que ces religieux passent tous les jours de leur vie à creuser leur tombe, ce qui, en tenant compte des années bissextiles dans une durée moyenne de quarante années de labeur, semblerait indiquer une profondeur de fosse à défier toutes les perforations artésiennes pratiquées jusqu’à ce jour sur notre malheureuse planète.

Le monde vit sur ces sottises qui traversent les générations et s’éternisent dans les pauvres têtes humaines. De tels préjugés sont à peu près sans remède parce qu’ils sont de la catégorie des préjugés littéraires, les plus dangereux de tous, puisqu’ils atteignent à l’essence même des choses sous une apparence de superficialité. Pour moi, j’ai voulu connaître la Trappe pour avoir le droit de l’admirer sans littérature.

Je voulais y passer très peu de jours, j’y ai passé deux mois. Je n’ai rien à vous dire de la vie que j’y ai menée. Là, les jours se suivent et se ressemblent. C’est l’immobilité de l’imagination et de toutes les facultés extérieures de l’âme. La vie se ramasse et se concentre en un point fixe du cœur. On est là pour obéir, aimer Dieu et se préparer à la mort. Tout le reste est dans un lointain infini. C’est pour cela que les mondains qui y reçoivent l’hospitalité n’y séjournent guère et emportent en fuyant une impression assez ordinaire d’ennui profond et de monotonie désolante. Il est bien entendu que, n’étant pas trappiste, je ne partageais pas le régime des religieux. Je vivais avec les autres hôtes dans un vaste bâtiment appelé l’hôtellerie et entièrement séparé de la clôture. Le règlement de cette hôtellerie est déjà assez sévère pour épouvanter les hommes du monde et pour les mettre en fuite au bout de deux jours. Cela, je l’avoue, a failli m’arriver.

D’abord, l’heure du lever, celle du coucher, celles des repas sont fixées inéluctablement. Après chaque repas, une heure de récréation dans le jardin de l’hôtellerie et non ailleurs. Obligation d’assister aux principaux offices de la communauté et défense de s’en dispenser sans permission. Défense de sortir de sa chambre après les heures des repas, des récréations ou des offices, et défense encore d’y recevoir qui que ce soit. Défense toujours de sortir de l’enceinte du monastère sans permission. Enfin, à table, interdiction perpétuelle du vin, de la viande, du poisson, du café et de l’alcool sous quelque forme que ce soit.

Vous voyez que ce règlement est déjà une sorte de postulat aux austérités de la Trappe. Les deux points qui m’ont le plus coûté ont été l’interdiction du café et celle du tabac. Ces deux seules choses ont failli me faire renoncer à ma retraite. En somme, si la Trappe est le seuil du Paradis, l’hôtellerie de la Trappe n’est pas assurément le seuil de Sybaris. Mais on s’y fait au bout de huit jours.

J’ai visité la communauté. Une chose saisissante d’abord et inattendue pour les mondains superficiels qui pensent que la Trappe est un lieu de tortures, c’est la joie, la sérénité parfaite, la jubilation surnaturelle de tous ces visages de religieux, et quand on les interroge et qu’ils ont la permission de parler, ils disent tous que leur existence est un commencement du ciel. Comme je visitais le réfectoire, le Père qui m’accompagnait m’assura que les soupers les plus exquis de la Maison Dorée ne valent pas les simples et maigres repas de la Trappe, lesquels sont assaisonnés de l’amour de Dieu.

Rien ne m’a plus frappé que le dortoir. Peut-être ne savez-vous pas que les trappistes n’ont pas de cellules ? Moi, je l’ignorais. Ce n’est pas là sans doute la moins dure de leurs mortifications. Ne jamais être seul me semble aussi terrible que d’être toujours seul. Je m’approchai d’une longue rangée de grabats uniformes au-dessus de chacun desquels un nom est écrit. Je lus sur le premier écriteau : R. P. Abbé, et je regardais la couche dont un garçon palefrenier n’aurait pas voulu, et je me souvins de l’amour de Dieu.

Je me représentai cet abbé de soixante-seize années que j’avais vu la veille et qui m’avait fait l’honneur de me serrer dans ses bras, cet auguste, cet imposant chef d’ordre, ayant rang de prince de l’Église, couché dans ce lit, à deux pas d’un ancien domestique qu’il appelle mon frère. Au cimetière, égalité parfaite, égalité profonde, éternelle ; frère Jean, frère Placide, frère Antoine, rien de plus : Turbam expectant... Une fosse ouverte pour le prochain trappiste décédé. Voilà à quoi se réduit la légende idiote du trappiste qui passe sa vie à creuser sa tombe par petites pelletées.

Les âmes sont infiniment diverses. On ne répétera jamais assez cette rengaine. Savez-vous ce qui affectait le plus vivement la mienne à la Trappe ? Savez-vous quel était le caractère spécial, unique de cette maison religieuse, immense et populeuse comme une cité ?

Ah ! comme vous allez me reconnaître ! c’est l’absence totale, absolue de la notion du RIDICULE.
Là, on n’imagine absolument rien de fâcheux que l’irrégularité, c’est-à-dire le péché. Le sentiment du ridicule, le plus bas, le plus bête et le plus lâche des sentiments du monde, n’existe point ici. Sentiment dont le fond est hideux si on y regardait bien et dont l’occasion est une fuite enragée de l’amour de Dieu, la fuite de Caïn qui s’excusait en disant qu’il n’avait point reçu la garde de son frère. À la Trappe, il n’y a que des frères dont tout le monde a reçu et accepté la garde, et ce sont des frères qui savent qu’il n’y a rien de risible dans l’homme, lequel est un ver en proie à l’Éternité.


Ils savent, ces silencieux et ces silentiaires, que le moindre mot, que le moindre geste ont des suites éternelles et que la main du Juge terrible est déjà sur la tête de l’homme qui pense seulement à juger son frère. Il y a aussi le Juge de miséricorde qui doit juger les miséricordieux et c’est à celui-là seulement que les solitaires veulent rendre leurs comptes, puisque toute leur vie n’a d’autre fin que de casser les bras à la Justice.

Chateaubriand, dans une de ses grandes phrases, a appelé la Trappe : la Sparte chrétienne. J’admirais ce mot autrefois, et maintenant, je le trouve un peu ridicule. La froide, la dure, la sauvage Sparte, la Gorgone des cités antiques, ne ressemblait guère à cette maison de Dieu, à cette tente d’Abraham si douce et si chaleureusement hospitalière aux anges et aux hommes. J’y suis allé et bien d’autres avec moi, comme malades, comme mourants, comme morts, pour y être guéris et ressuscités ; nous y sommes venus rongés de toutes les lèpres de ces temps affreux, accompagnés de notre orgueil, de nos haines, de nos ressentiments, de nos colères, de tout l’enfer qui bouillonnait en nous, et plusieurs en sont revenus avec la paix, la douceur et la joie de cette sainte maison dont les habitants, soumis entre eux à la rigoureuse loi du silence, ont toujours l’air de descendre du ciel quand ils parlent à des étrangers.

Voilà, mon cher ami, tout ce que je trouve à vous dire aujourd’hui sur la Grande Trappe, vraiment grande de toutes manières ; si vous le désirez, je vous en parlerai d’autres fois encore et, certes, ce sera de l’abondance du cœur. La vie est triste et l’avenir manque de splendeur ; mais nous savons, nous autres catholiques, où se trouvent la paix, la lumière et la vraie beauté, et c’est une bénédiction contre laquelle ne prévaudront pas les portes basses de cet enfer qu’on est convenu d’appeler la civilisation révolutionnaire.

Léon BLOY, 4 janvier 1879.

Cet article parut en deux fois, sous forme de lettres adressées à Charles Buet, dans une petite revue, Le Foyer, dont Buet était le directeur. (Note de l'éditeur.)

source: www.biblisem.net

lundi 11 février 2008

11 FEVRIER - 150ème ANNIVERSAIRE DES APPARITIONS DE LOURDES

La messe était concélébrée. Les prêtres n'intervenaient pas beaucoup. Le gros du travail était mené par une sexagénaire en pull et jean bleus, aux cheveux courts et à la voix aiguë. Elle avoir l'air innocent mais évoquait davantage le Planning Familial qu'autre chose.

Durant l'homélie, le prêtre a parlé de la Grotte de Massabielle (la Tute aux cochons)…..Quand il a fait allusion aux détritus, j'ai trouvé cela maladroit car l'actualité du catholicisme ne permet pas, ne permet plus la proximité de certains termes. Des esprits malheureux en profiteraient pour s'engouffrer dans l'amoncellement de déchets que cela remuerait dans leur for intérieur.

Quand il parla du "respect mutuel" entre la Sainte Vierge et Bernadette j'ai pensé que la contemporanéité nous jouait des tours. Cette fringale du respect à toutes les sauces existait-elle déjà? Quelles assocs la défendaient en 1858?

J'ai demandé à la Sainte Vierge de prendre les choses en mains, afin de nous éviter une messe qui nous laisserait sur notre faim. Nous catholiques avons l'habitude de transposer, d'amender, de comprendre, d'accepter. Nous oeucuménons sans cesse tout le temps. Mais nous restons catholiques, nous retournons à l'Eglise, car c'est "notre" Eglise catholique. Elle le restera toujours. Elle en a vu d'autres… En fait pas si différents que ça. Nous catholiques, savons garder notre Eglise au fond du cœur, là où nous n'oeucuménons pas.

Quelques instants après, j'entends ce même prêtre si mal parti d'abord, nous parler des noces de Cana et de cette phrase sublime que nous ne pouvons, ne savons pas encore interprété: "Femme, qu'y a-t-il de commun entre vous et moi?"

On ne nous à pas encore livré le secret, la juste signification de cette parole. Nous catholiques acceptons notre impuissance à la comprendre, nous nous inclinons, nous sommes les serviteurs et les servantes du Seigneur. C'est-à-dire que nous faisons SA volonté. Suscipe…. Tandis que d'autres sacrifiant encore une fois au simplisme et au primaire y voient – curieusement un même terme désigne l'aveuglément - un rejet de Marie par son Fils, une "remise à sa place". L'envie est grande chez ceux-ci de traduire cela par "Femme qu'avons-nous déjà gardé ensemble?"

Quand il a dit cela, le prêtre de mon Eglise catholique apostolique romaine. Quand il a dit "Nous ne savons pas ce que signifient ces mots", j'ai senti monter les larmes. Car c'était juste, c'était vrai, c'était divin.

La Vierge Marie n'était pas OBLIGEE d'être présente aux Noces de Cana, Jésus aurait pu s'y rendre seul avec des amis. Mais Elle devait y être, car Il devait y faire son premier miracle. Cette phrase entre eux "Femme, qu'y a-t-il de commun entre vous et moi", cette phrase est une parole, un secret partagé, un signal donné que la Vierge a d'autant reconnu pour l'avoir attendu depuis le début, qu'elle se tourne vers les serviteurs et s'efface avec un (nouveau Fiat) "Faites ce qu'Il vous dira".

Ave Maria. Ave. Tota tuus.


Castille

PROLOGUE

Ce qu'il en est : Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible.

Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, né de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu Engendré non pas créé, de même nature que le Père ; et par lui tout a été fait.

Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.

Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au ciel ;
il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin.

Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes.

Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen.

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LETTRE DE FABRICIUS PUBLIUS LENTULUS
Gouverneur de la Judée sous le règne de Tibère César au SÉNAT ROMAIN.
Publius Lentulus à TIBÈRE EMPEREUR

Salut

Voici, Ô Majesté, la réponse que tu désires.


Il est apparu un homme doué d'une puissance exceptionnelle, on l'appelle le grand prophète; ses disciples l'appellent FILS DE DIEU, son nom est JÉSUS-CHRIST. En vérité, ô César, on entend raconter chaque jour, des choses merveilleuses de ce Christ qui ressuscite les morts, guérit toute infirmité et étonne toute Jérusalem par sa doctrine extraordinaire. Il a un aspect majestueux et une figure rayonnante pleine de suavité; de manière que tous ceux qui le voient sont pénétrés d'amour et de crainte à la fois. On dit que son visage rosé à la barbe divisée par le milieu est d'une beauté incomparable et que personne ne peut le regarder fixement sans en être ébloui.

Par ses traits, ses yeux bleus ciel, ses cheveux châtain clair, il ressemble à sa mère qui est la plus belle et la plus douce des femmes que l'on n'ait jamais vue dans ces contrées. Son langage précis, net, grave, inattaquable est l'expression la plus pure de la vertu, d'une science qui surpasse de beaucoup celle des plus grands génies.

Dans ses reproches et dans ses réprimandes il est formidable; dans son enseignement et ses exhortations il est doux, aimable, attrayant, irrésistible. Il va nu-pieds et tête-nue; à le voir de loin, on rit, mais à sa présence on tremble et l'on est déconcerté. On ne l'a jamais vu rire, mais on l'a vu pleurer. Tous ceux qui l'ont approché disent qu'ils en ont reçu santé et bienfaits; néanmoins je suis harcelé par des méchants qui disent qu'il nuit grandement à Ta Majesté, parce qu'il affirme publiquement que les rois et leurs sujets sont égaux devant DIEU. Commande-moi donc, Tu seras promptement obéi.

P. Lentulus.

Proconsul romain en Judée


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PUBLIUS LENTULUS
Gouverneur de la Judée
sous le règne de Tibère César au Sénat Romain

Pères Conscrits,

Il a paru de nos jours un homme d'une grande vertu, qui est encore au milieu de nous, et qu'on nomme Jésus-Christ. Les Gentils le regardent comme un véritable prophète; mais ses disciples l'appellent FILS DE DIEU. Il ressuscite les morts et guérit les malades. Il est d'une taille assez grande, bien fait, bien proportionné ; ses mains et ses bras sont d'une beauté remarquable, son air inspire le respect et fait éprouver un mélange d'amour et de crainte. Ses cheveux sont de la couleur d'une aveline très mûre jusqu'aux oreilles, et de là, jusqu'à leur extrémité, ils sont plus brillants, et se répandent en boucles légères sur ses épaules : ils sont partagés sur le sommet de la tête ; à la manière des Nazaréens. Son front est uni et pur. Aucune tache ni ride ne dépare son visage doucement coloré. S on nez et sa bouche sont formés avec une parfaite symétrie. Sa barbe est épaisse, de la couleur de ses cheveux, pas très longue, et elle se divise vers le milieu. Il a le regard bienveillant et noble. Ses yeux sont gris, brillants, vifs. Il censure avec majesté, exhorte avec douceur, parle avec retenue, modestie et sagesse. Jamais on ne l'a vu rire, mais souvent on l'a vu pleurer. C'est un homme qui, par sa rare bonté, surpasse les enfants des hommes.

P. Lentulus. Proconsul romain en Judée
NDCastille....Cet homme-Dieu, Fils de Dieu, est né de la Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère.