vendredi 29 mai 2009

29 MAI - SAINT CYRILLE, Enfant Martyr, et autres enfants martyrs

CYRILLE, enfant de huit ou dix ans, fut, malgré son jeune âge, l'un des plus célèbres martyrs de la persécution de Valérien, l'an 259.

Son père, qui était païen, habitait Césarée, en Cappadoce. N'ayant pu faire apostasier son fils, il le renia et le chassa de sa maison. Le pauvre enfant s'en consola en disant : « Mon père me chasse de sa maison, eh bien, maintenant je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux! »

Ce père cruel poussa la barbarie plus loin et alla dénoncer lui-même son propre enfant. Devant cette frêle victime, le juge éprouva quelque pitié et employa tous les moyens de douceur et les flatteries : « Renonce à ta religion, mon cher enfant, lui dit-il ; ton père te recevra, et moi je te ferai de jolis présents. — Non, non, dit Cyrille, c'est inutile; je suis prêt à mourir pour JESUS-CHRIST. »

Le juge alors, pour lui faire peur, le conduisit devant un grand feu où l'on feignit de le jeter ; puis un bourreau vint brandir son glaive sur sa tête ; mais l'enfant demeura ferme. On le ramena devant le juge, auquel il dit ces belles paroles : "Oh ! Vous êtes bien cruel de me montrer de si près la couronne et de ne pas me la donner. Il me tarde d'aller avec mon DIEU !"

Tous les assistants pleuraient en entendant des paroles si touchantes; mais lui, toujours plus avide du martyre : "Pourquoi pleurez-vous ? dit-il. Ah! Vous vous réjouiriez avec moi, si vous saviez les biens qui m'attendent, et vous comprendriez mon impatience."

Le juge lui fit trancher la tête.

Profitons de l'histoire de cet enfant pour signaler deux jeunes martyrs : Justin, dont la fête se célèbre le 18 octobre, et Agapit, dont la fête arrive le même jour.

Justin était natif d'Auxerre, et n'avait que neuf ans quand il cueillit la palme du martyre. Il fut pris et garrotté par quatre soldats, qui espéraient avoir vite raison de lui et le faire apostasier ; mais l'enfant leur résista énergiquement : « Abjure ta foi, lui dirent-ils. — Non, jamais; j'aime bien mieux mourir ! — Eh bien! Meurs, » dit l'un d'eux, et d'un seul coup il lui trancha la tête. —

Le jeune Agapit, Romain, avait quinze ans, quand, vers l'an 274, l'empereur Aurélien se mit à persécuter les chrétiens. S'étant permis de faire des remontrances au gouverneur païen, celui-ci, pour toute réponse, le fit frapper de verges et le soumit à divers supplices.

Son courage indomptable, ses réponses à ses juges, la grâce de sa jeunesse , causèrent tant d'émotion dans la foule des spectateurs, que cinq cents se convertirent.

Le chevalet, les charbons ardents, le bûcher, l'huile bouillante, furent employés en vain ; aucun de ces supplices ne semblait l'atteindre. Deux lions lancés contre lui dans l'amphithéâtre vinrent lui lécher les pieds. Alors le peuple entier s'écria : « Le DIEU d'Agapit est le vrai DIEU ! »

Le gouverneur se hâta de le faire décapiter.

Pratique. Respectez l'enfance, édifiez-la; portez-la au bien par vos conseils.

jeudi 28 mai 2009

28 MAI - SAINT GERMAIN, Evêque de Paris

SAINT GERMAIN DE PARIS naquit en 496, d'une famille noble, au territoire d'Autun. Tout jeune, il faillit être victime d'une mère dénaturée et d'une grand'mère criminelle ; mais DIEU veillait sur cet enfant de bénédiction et le réservait à de grandes choses.

Germain
se réfugia près d'un ermite, son oncle, dont il partagea le genre de vie austère et s'étudia chaque jour à imiter la piété et les vertus. L'évêque d'Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très haute estime et lui donna, malgré les réclamations de son humilité, l'onction sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de Saint-Symphorien d'Autun.

Par ces temps de guerre et de dévastation, les pauvres affluaient. Germain, qui ne pouvait s'empêcher d'être ému à la vue d'un homme dans la souffrance, ne voulut jamais se résoudre à renvoyer personne sans lui faire l'aumône, au point qu'un jour il donna jusqu'au dernier pain de la communauté.

Les moines en murmurent d'abord, puis se révoltent ouvertement. Germain, pleurant amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se retire dans sa cellule et prie DIEU de les confondre et de les corriger, il priait encore, lorsqu'une dame charitable amène au monastère deux chevaux chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot de blé. La leçon profita aux religieux, qui rentrèrent dans le devoir.

Un jour le feu prit au grenier, menaçant de brûler toute la récolte du couvent : grand émoi dans la communauté. Mais Germain, calme et confiant, prend une marmite d'eau à la cuisine, monte au grenier en chantant Alléluia, fait le signe de la croix et jette quelques gouttes d'eau sur le brasier, qui s'éteint.

Un jour que Germain était en prière, il vit apparaître un vieillard éblouissant de lumière, qui lui présenta les clefs de la ville de Paris : « Que signifie cela? demanda l'abbé. — C'est, répondit la vision que vous serez bientôt le pasteur de cette ville. »

Quatre ans plus tard, Germain dut en effet céder à la volonté de DIEU. Devenu évêque, il resta moine par sa vie, et il ajouta même de nouvelles austérités à celles qu'il avait pratiquées dans le cloître.

Après les fatigues d'une journée tout apostolique, son bonheur, même par les temps rigoureux, était de passer les nuits entières au pied de l'autel. Germain eut la plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des reines qui se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat ; on ne saurait dire le nombre de pauvres qu'il secourut, de prisonniers qu'il délivra, avec l'or des largesses royales.

DIEU lui fit connaître le jour de sa mort, qui arriva le 28 mai 576. Il avait opéré de nombreux miracles pendant sa vie; il s'en fit encore davantage à son tombeau.

Pratique. Faites des bonnes œuvres; servez-vous de votre crédit auprès des riches pour leur recommander les pauvres.

mercredi 27 mai 2009

27 MAI - SAINTE MARIE-MADELEINE DE PAZZI, Vierge, Carmélite

SAINTE MARIE-MADELEINE DE PAZZI, l'une des fleurs les plus suaves qui aient embaumé les jardins du Carmel, naquit à Florence le 2 avril de l'an 1566.

Dès l'âge de sept ans, à l'école du ciel, elle était formée à l'oraison, et elle paraissait presque un prodige de mortification. Toute une nuit elle porta une couronne d'épines sur sa tête, avec des douleurs inexprimables, pour imiter son Amour crucifié.

Chaque fois que sa mère avait communié, l'enfant s'approchait d'elle et ne pouvait plus la quitter, attirée par la douce odeur de JESUS-CHRIST.

A partir de sa première communion, elle fut prête à tous les sacrifices, et c'est dès lors qu'elle fit à JESUS le vœu de n'avoir jamais d'autre époux que Lui. Aussi, quand, plus tard, son père voulut la marier : "Je livrerais plutôt, s'écria-elle, ma tête au bourreau que ma chasteté à un homme."


II fallut bien lui permettre l'entrée dans la vie religieuse ; la sainte épouse du CHRIST choisit le Carmel, parce qu'on y communiait presque tous les jours.

A partir de ce moment, sa vie est un miracle continuel; elle ne vit que d'extases, de ravissements, de souffrances, d'amour.

Pendant cinq années, elle fut assaillie d'affreuses tentations; son arme était l'oraison, durant laquelle elle s'écriait souvent : "Où êtes-Vous, mon DIEU, où êtes-Vous? »

Un jour, tentée plus fort qu'à l'ordinaire, elle se jeta dans un buisson d'épines, d'où elle sortit ensanglantée, mais victorieuse.

Elle avait tant de plaisir à proférer ces mots : "La volonté de DIEU" qu'elle les répétait continuellement, disant à ses sœurs : « Ne sentez-vous pas combien il est doux de nommer la volonté de DIEU ?»

Un jour, ravie en extase, elle alla par tout le couvent en criant : « Mes sœurs, Oh ! Que la volonté de DIEU est aimable ! »

II plut à DIEU de la crucifier longtemps par des douleurs indicibles, qui la clouaient sur son lit, dans un état d'immobilité en même temps que de sensibilité extraordinaire. Loin de demander soulagement, elle s'écriait bien souvent : « Toujours souffrir et ne jamais mourir ! »

Son cœur était un brasier ardent consumé par l'amour. Quinze jours avant sa mort, elle dit : « Je quitterai le monde sans avoir pu comprendre comment la créature peut se résoudre à commettre un péché contre son Créateur. »

Elle répétait souvent : "Si je savais qu'en disant une parole à une autre fin que pour l'amour de DIEU, même sans péché, je dusse devenir plus grande qu'un Séraphin, je ne le ferais jamais. »

Quand DIEU lui envoyait des faveurs extraordinaires : « Ô SEIGNEUR, s'écriait-elle, qu'ai-je donc fait contre votre divine Majesté? Il semble que vous voulez me récompenser ici-bas. »

Près de mourir, ses dernières paroles à ses sœurs furent celles-ci : « Je vous prie, au nom de NOTRE-SEIGNEUR, de n'aimer que Lui seul ! »

Elle rendit son âme à DIEU le 15 mai 1607.

Pratique. Excitez-vous à l'amour de DIEU par le souvenir des sublimes exemples des Saints.

mardi 26 mai 2009

26 MAI - SAINT PHILIPPE DE NERI, Fondateur de l'Oratoire

Voilà sans doute l'un des plus grands saints de l'Église ! Voilà l'une des vies les plus extraordinaires, tant par les vertus que par les miracles ! PHILIPPE naquit à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable.

Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant : pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.

Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable, si bien qu'il passa toute sa vie pour l'un des plus savants théologiens de Rome.

Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts ; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle.

Un jour, Philippe fut tellement embrasé de l'amour de DIEU, que deux de ses côtes se rompirent pour donner plus de liberté à ses élans séraphiques. Souvent ses entretiens avec NOTRE SEIGNEUR étaient si suaves, qu'il n'y pouvait tenir et se mourait de joie, ce qui lui faisait pousser ce cri : « Assez, SEIGNEUR, assez ! »

Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à DIEU.

Il aimait surtout les jeunes gens ; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux ; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice : "Amusez-vous bien, leur disait-il souvent ; mais n'offensez pas le Bon DIEU !"

Aussi Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d'être regardé comme le patron de ces œuvres de jeunesse si utiles et si répandues de nos jours. Le saint fonda la société des prêtres de l'Oratoire.

Philippe jouait pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à DIEU : « SEIGNEUR, défiez-vous de moi, car j'ai peur de Vous trahir! »

Philippe mourut dans la joie de l'amour divin, à l'âge de quatre-vingts ans, après quarante-quatre ans de prêtrise, le 26 mai 1595.

Nul Saint n'est resté plus populaire à Rome.

Pratique. Sachez vivre de la vie intérieure au milieu des occupations extérieures.

lundi 25 mai 2009

25 MAI - SAINT GREGOIRE VII, Pape

SAINT GREGOIRE VII, l'un des plus grands papes que JESUS-CHRIST ait donnés à son Église, fut, au XIe siècle, l'homme providentiel destiné à combattre tous les grands abus de cette époque si troublée : les empiétements des empereurs d'Allemagne, la vente des dignités ecclésiastiques, la contagion des mauvaises mœurs dans le clergé et dans le peuple.

Il fut un homme fort instruit, très vertueux, surtout un grand caractère. Hildebrand (tel était le nom de famille de Grégoire VII) eut pour père un charpentier de Toscane.

Il était encore enfant, sans aucune connaissance des lettres, lorsque, jouant dans l'atelier de son père, il forma avec des débris de bois ces mots du Psalmiste, présage de l'autorité que plus tard il devait exercer dans le monde : Dominabitur a mare usque ad mare : "Sa domination s'étendra d'un océan à l'autre."

Après une première éducation chrétienne, le jeune Hildebrand acheva de se former et de se préparer à la mission que DIEU lui réservait, dans le célèbre monastère de Cluny, foyer de sainteté et de science qui fournit alors tant de grands hommes.

Le courage avec lequel, simple moine, il osa dire au pape Léon IX que son élection n'était pas canonique, fut l'occasion de son élévation aux plus hautes dignités de l'Église. Ce saint pape avait été élu par l'empereur d'Allemagne ; mais son élection fut ratifiée ensuite par le clergé et le peuple de Rome.

Charmé de la franchise d'Hildebrand, il le fit venir près de lui et le regarda comme son meilleur conseiller. Après la mort de Léon IX, quatre papes successifs lui conservèrent une pleine confiance.

Lui-même enfin, malgré ses angoisses, dut plier devant la volonté de DIEU et accepter le souverain pontificat.

C'est alors que brillèrent plus que jamais en lui les vertus qui font les saints et le zèle qui fait tout céder devant les intérêts de DIEU et de l'Église. Malgré d'innombrables occupations, il était toujours l'homme de la prière, et ses larmes manifestaient les attendrissements de son cœur.

Grégoire VII fut atteint d'une maladie qui le réduisit à la dernière extrémité ; mais son œuvre n'était pas accomplie. La Sainte Vierge lui apparut et lui demanda s'il avait assez souffert : « Glorieuse Dame, répondit-il, c'est à Vous d'en juger. »

La Vierge le toucha de la main et disparut. Le pontife était guéri et put célébrer la sainte messe le lendemain en présence de tout le peuple consolé. La table du pape était somptueuse, mais seulement à cause des hôtes illustres qui devaient y prendre place; lui-même ne mangeait que des herbes sauvages et des légumes cuits à l'eau.

Grégoire,
un an avant sa mort, dut fuir en exil à Salerne; il prédit le triomphe de l'Église et rendit son âme à DIEU, le 25 mai 1085, en prononçant ces mots : « J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité ; c'est pour cela que je meurs en exil. »

Pratique. Soyez ferme ; quand il s'agit des droits de DIEU et de l'Église, ne faiblissez jamais.

dimanche 24 mai 2009

24 MAI - SAINT DONATIEN ET SAINT ROGATION, Martyrs

Au temps de la persécution de Dioclétien, il y avait à Nantes un jeune homme nommé DONATIEN, d'une haute naissance, mais recommandable surtout par ses vertus.

Plus heureux que son frère ROGATIEN, il avait embrassé la foi chrétienne et travaillait à faire connaître JESUS-CHRIST autour de lui.

Il eut le bonheur d'éclairer son frère et de lui donner le courage de professer une religion dont les disciples étaient voués à la souffrance et à la mort. Le zèle de Donatien l'avait mis en vue : il fut, le premier de tous, conduit devant le gouverneur, qui, le regardant avec un visage irrité, lui dit : « J'apprends, Donatien, que, non content de refuser à Jupiter et Apollon les honneurs qui leur sont dus, vous les déshonorez par vos discours et cherchez à répandre la religion d'un crucifié.

-On ne vous a dit que la vérité, répond Donatien; j'adore Celui qui seul doit être adoré.
-Soyez sage, et cessez de propager cette doctrine; sinon, la mort vous attend.
-La mort, je ne la crains pas pour moi, mais pour vous. »

Pendant que Donatien était livré aux tortures et jeté dans un cachot, Rogatien parut à son tour : « J'ai été informé, lui dit le gouverneur, de votre résolution d'abandonner notre culte pour vous déshonorer en professant la religion des chrétiens. Prenez bien garde d'encourir la colère de l'empereur, et, avant d'avoir reçu le baptême, revenez au culte de vos pères. »

La réponse du jeune homme ne fut pas moins ferme que celle de son frère, et le juge décida que le lendemain les deux prisonniers auraient la tête tranchée, pour avoir outragé les dieux et les empereurs. Une seule chose chagrinait Rogatien : il n'était encore que catéchumène et n'avait pas reçu le baptême ; mais Donatien et lui prièrent ensemble toute la nuit, afin que DIEU voulût bien accepter que l'effusion du sang produisît dans le martyr l'effet du saint Baptême.

Le lendemain, le juge, assis à son tribunal, se fit amener les deux confesseurs de la foi et chercha encore à les épouvanter par la menace des supplices : "Nous sommes prêts, répondirent-ils, à souffrir pour JESUS-CHRIST tout ce que pourra inventer la cruauté des bourreaux ; car donner sa vie pour le DIEU de qui on l'a reçue, ce n'est point mourir, mais vivre à une vie nouvelle et plus heureuse que cette vie passagère. »

Les généreux enfants, à la suite de cette belle réponse, sont placés sur le chevalet et tourmentés cruellement ; mais leur courage surpasse la fureur des bourreaux, et ils soutiennent sans faiblir ce douloureux supplice.

On leur donna ensuite le coup de la mort en leur tranchant la tête. La ville et le diocèse de Nantes ont conservé une dévotion traditionnelle à ces deux illustres martyrs, populaires en ce pays sous le nom immortel des deux Enfants nantais.

Pratique. Soyez toujours pour vos frères et vos sœurs un sujet d'édification; portez-les à la vertu par vos exemples.

23 MAI - SAINT YVES, Prêtre / LE BIENHEUREUX CRISPIN DE VITERBE, Capucin

SAINT YVES était Breton ; il naquit en 1253. Sa mère lui avait répété souvent dans son enfance qu'il devait vivre de façon à devenir un saint. Cette pensée : Je dois devenir un saint, fut pour lui, en effet, l'aiguillon de la sainteté. Prêtre, il se distingua surtout par sa charité et mérita d'être appelé l'Avocat des pauvres. Sa mort arriva le 19 mai 1303.

LE BIENHEUREUX CRISPIN DE VITERBE,

Capucin

CRISPIN DE VITERBE
eut pour parents de pauvres ouvriers. Sa mère lui inspira, dès ses premières années, une grande dévotion à Marie : "Voilà ta vraie mère", lui avait-elle dit, en le conduisant pour la première fois à son autel. « Mon enfant, lui disait-elle encore, dans tous les dangers écrie-toi : "Marie, venez à mon aide! Et elle y viendra".

Dès qu'il fut en âge de travailler, le pieux enfant fut placé chez un de ses oncles, qui était cordonniers ; le samedi soir, avec le petit salaire de la semaine, Crispin allait acheter un beau bouquet pour la Sainte Vierge.

Plusieurs années se passèrent ainsi; mais DIEU parla enfin an cœur du saint jeune homme, et la vue de plusieurs capucins décida sa vocation; il avait vingt-cinq ans.

Quoique faible de santé, Crispin, dans le couvent où il fut admis, suffisait à tout : il bêchait le jardin, allait à la quête, soignait les malades. Un religieux infirme, plein d'admiration pour lui, disait : "Frère Crispin n'est pas un novice, mais un ange."

Rien de plus naïf que la piété de ce sublime ignorant. Dans tous les couvents où il passait, Crispin dressait à son usage un petit autel à Marie.

Un jour qu'il y avait placé deux belles fleurs, elles furent volées par deux petits espiègles. Peu après, un religieux lui donna deux cierges ; le bienheureux les alluma et sortit pour cueillir des légumes dans le jardin ; le religieux qui les avait donnés les ôta et se cacha pour voir ce qui arriverait.

A son retour, Crispin, attristé, se plaignit à Marie : "Comment! Hier les fleurs et aujourd'hui les cierges. Ô ma mère, vous êtes trop bonne ; bientôt on vous prendra votre Fils dans les bras, et vous n'oserez rien dire !"

Quand on le plaignait de son excès de travail, il disait en riant le mot de saint Philippe de Néri : "Le paradis n'est point fait pour les lâches !" Un jour, la maladie sévit dans un couvent : « Voulez-vous risquer votre vie et aller soigner vos frères? lui dit son supérieur. — Voulez-vous? reprit Crispin; j'ai laissé ma volonté à Viterbe, quand je suis entré chez les capucins. »

II guérit tous les malades du courent et revint lui-même en parfaite santé. Il aimait beaucoup les fonctions de frère quêteur et se plaisait à s'appeler l'âne des Capucins.

Une religieuse d'un couvent, pour l'éprouver, l'accablait d'injures : "DIEU soit loué ! s'écria-t-il ; on me traite ici comme je le mérite." Il mourut l'an 1750. Sa charmante humeur l'a fait appeler le Saint joyeux.

Pratique. Servez DIEU gaiement. Un saint triste est un triste saint, disait le curé d'Ars.

vendredi 22 mai 2009

22 MAI - SAINTE RITA DE CASCIA, Veuve / SAINTE JULIE, Vierge et Martyre



SAINTE JULIE, d'une illustre famille de Carthage, fut faite prisonnière dans une guerre et vendue comme esclave ; elle souffrit avec beaucoup de courage les peines attachées à la servitude et en vint même jusqu'à se plaire dans son état. Dénoncée comme chrétienne, elle fut frappée au visage, on lui arracha les cheveux et on la fit mourir sur une croix, l'an 766.


LA BIENHEUREUSE RITA DE CASCIA,
Veuve

RITE DE GASCIA fut le fruit miraculeux de la vieillesse de ses parents et reçut le nom de Marguerite, que le peuple a abrégé en l'appelant RITE/RITA. Elle se sentit, toute jeune, attirée vers la virginité, et pourtant il lui fallut plier devant la volonté de ses parents et s'engager dans les liens du mariage.

Son mari, de noble origine, était d'une humeur brutale et violente ; ce fut pour la sainte jeune femme une occasion continuelle d'angélique patience. Elle eut enfin le bonheur de faire la conquête de cette âme si chère ; mais ce fut au prix de beaucoup de larmes, de pénitences et de prières.

Après la mort de son mari et de ses enfants, Rite eut hâte de se donner tout à DIEU. Elle fut introduite de nuit par trois protecteurs célestes, Saint Jean-Baptiste, Saint Augustin et Saint Nicolas de Tolentino, dans un cloître d'Augustines dont toutes les portes étaient fermées.

La supérieure, frappée du miracle, ne fit pas de difficulté d'accepter cette âme d'élite. Dès lors les jeûnes quotidiens au pain et à l'eau, les flagellations, le cilice, les veilles furent toute la vie de Rite.

Elle méditait la passion du SAUVEUR, de minuit jusqu'à l'aurore, absorbée dans la douceur la plus profonde. Un jour, une épine se détacha de la couronne du Crucifix devant lequel elle priait et lui fit au front une blessure, qu'elle porta toute sa vie et dont la trace se voit encore sur sa tête miraculeusement conservée.

De sa plaie douloureuse sortaient des vers qu'elle appelait ses petits anges. Cette infirmité l'obligea de vivre dans une retraite forcée au milieu de son couvent, et elle en profita pour se plonger plus avant dans les saintes veilles, les pénitences et la méditation.

Rite fit alors une maladie de quatre ans qui acheva de purifier son âme et la rendre digne de l'Époux céleste. A sa demande, DIEU fit fleurir un rosier en plein hiver, elle put; respirer le doux parfum de ces roses ; elle obtint aussi, hors de saison, des figues d'une remarquable beauté. JESUS-CHRIST vint enfin lui-même, avec Sa divine Mère, annoncer à Rita que bientôt la couronne d'épines serait remplacée sur sa tête par la couronne de gloire.

Sa mort arriva le 22 mai 1456. Au moment où elle expira, la cloche du couvent fut mise en mouvement par la main des anges, et une lumière éclatante se répandit dans sa cellule.

Pratique. Ayez une grande dévotion aux instruments sacrés de la Passion du SAUVEUR.

jeudi 21 mai 2009

21 MAI - SAINT HOSPICE, Reclus, en Provence / SAINT ANDRE BOBOLA, Jésuite et Martyr


HOSPICE, personnage de grand mérite, illustre par ses miracles, vivait au vi« siècle. Il se renferma dans une vieille tour abandonnée, près de Villefranche, à une lieue de Nice, en Provence, pour y pratiquer les exercices de la pénitence loin des vains bruits du monde.

Vêtu d'un rude cilice, il portait sur sa chair nue de grosses chaînes de fer ; un peu de pain et des dattes faisaient sa nourriture ; mais, en carême, il ne prenait que des herbes ou des racines.

DIEU le favorisa du don des miracles et du don de prophétie. Il prédit l'invasion des Lombards dans le midi de la France, et en effet, quelques années plus tard, ces hordes barbares vinrent ravager nos provinces et mettre tout à feu et à sang.

Les farouches soldats rencontrèrent le saint reclus dans sa masure déserte, et, à la vue de ses chaînes, le prirent pour un malfaiteur. Le Saint leur avoua qu'il était très criminel et indigne de vivre.

Alors l'un d'eux leva le bras pour lui fendre la tête de son sabre ; mais son bras, paralysé tout à coup par une force invisible, laissa tomber l'arme à terre. A cette vue, les barbares terrifiés se jettent aux pieds du solitaire et le prient de secourir leur camarade.

Hospice,
par le signe de là croix, rendit la vigueur à son bras. Le soldat objet de ce châtiment et de ce miracle fut tellement touché, qu'il demeura près du saint, résolu d'être son disciple et de marcher sur ses traces.

Quant aux antres soldats lombards, ils furent pour la plupart châtiés du ciel, pour n'avoir pas écouté les paroles de paix que le saint leur avait adressées; quelques-uns même furent possédés du démon.

Hospice
rendit l'ouïe et la parole à un sourd-muet qu'un diacre d'Angers conduisait à Rome, au tombeau des apôtres et des martyrs, pour implorer leur secours.

Émerveillé du prodige, le diacre s'écria : « Pourquoi donc aller à Rome? Nous avons trouvé ici la vertu de Pierre, de Paul, de Laurent, des apôtres et des martyrs. » Mais le saint homme lui répondit : « Ne parlez pas ainsi ; ce n'est pas moi qui ai guéri ce malade, c'est DIEU qui a réparé son ouvrage et qui a rendu à cet homme les sens dont il l'avait privé. »

C'est ainsi qu'ennemi de la vaine gloire, il rapportait tout à DIEU. On le vit ensuite rendre la vue à un aveugle de naissance, délivrer une jeune fille possédée du démon et chasser trois dénions du corps d'une femme qu'on lui avait présentée.

Enfin Hospice ressentit les approches de la mort, et annonça que dans trois jours il quitterait la terre pour le ciel. Un homme étant venu le voir malade pour s'édifier, lui manifesta son étonnement de le voir ainsi chargé de chaînes et couvert de plaies, et lui demanda comment il avait pu tant souffrir : « Celui pour qui j'ai souffert m'a fortifié et soutenu; je touche à mon repos et à ma récompense. »

II mourut couché sur un banc et les mains levées au ciel, le 21 mai 581.

Pratique. Dans les souffrances et les maladies du corps, soyez soumis à Dieu.
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Jésuite, Martyr
(1591-1657)

SAINT ANDRE naquit en Pologne, à Sandomir. La famille Bobola, une des plus illustres de la Pologne, protégeait les Pères Jésuites de tout son pouvoir. Afin de récompenser leur zèle pour la foi, DIEU permit qu'un de ses membres devint un glorieux martyr de la Compagnie de Jésus.

André
fit ses études chez les Jésuites de Vilna. Il entra au noviciat en 1609, et en 1613, il se consacrait à DIEU par les vœux perpétuels. Plusieurs villes de Pologne seront tour à tour témoins de son zèle infatigable. Saint André Bobola possédait le talent spécial de ramener à DIEU les pécheurs publics les plus endurcis. Il manifestait aussi un goût particulier pour l'enseignement du catéchisme aux enfants.

C'est dans la ville de Pinsk que le Père Bobola exerça le plus d'influence. L'essor donné au collège de cette ville, les conversions opérées parmi les orthodoxes, la fondation d'une congrégation de la Sainte Vierge pour les paysans, comptent au nombre des plus belles initiatives de l'apôtre durant ses trois années de ministère dans cette cité.

Après six ans d'absence, soit en 1652, André Bobola est de retour. Le Saint eut à endurer maintes persécutions, insultes et mauvais traitements de la part des autorités schismatiques.

Le 16 mai 1657, des Cosaques sanguinaires arrêtèrent Saint André Bobola au hameau de Mohilno et lui firent subir de tels supplices, qu'au témoignage de la Congrégation des Rites «jamais un si cruel martyre ne fut proposé aux discussions de cette assemblée.» Leur impuissance à faire abjurer Bobola irrita les Cosaques.

Ils le flagellèrent jusqu'au sang, après quoi ils enserrèrent sa tête dans une couronne de branches et lui scalpèrent le dos des mains. Vint ensuite la course à l'arrière des chevaux, scandée de coups et d'imprécations. Puis ses bourreaux lui meurtrissent la main droite d'un coup de sabre, lui tranchent le talon droit et on lui crève un œil. Avec un plaisir sadique, ces inhumains suspendent le martyr par les pieds et lui promènent des torches brûlantes par tout le corps.

Un des guerriers trace une tonsure sanglante sur la tête du martyr et l'arrache brutalement de son crâne enfiévré. D'autres lui enlèvent la peau des mains, coupent l'index gauche et l'extrémité de chaque pouce. Ensuite, ils décharnent son dos et ses bras. N'étant pas encore rassasié de le voir souffrir, ces barbares étendent le saint confesseur sur une grande table et emplissent les plaies vives du dos avec de la paille d'orge finement hachée, qu'ils introduisent dans ses chairs en riant et chantant.

On lui coupe une oreille, le nez, les lèvres, accompagnant le tout de coups de poing et de soufflets qui lui font sauter deux dents. Quelques-uns enfoncent des éclats de bois sous les ongles des mains et des pieds. Afin d'empêcher le Saint de prier vocalement, ces démons incarnés lui arrachent la langue par un trou pratiqué dans le cou.

Cette mutilation et un coup de poinçon donné dans la région du cœur, font évanouir le martyr. Enfin, on achève Saint André Bobola de deux coups de sabre qui lui tranchent la tête, puis on jette son corps sur un tas de fumier.

Les catholiques recueillirent sa dépouille et l'ensevelirent dans l'église. En 1755, le Père André Bobola fut déclaré vénérable, et en 1853, le pape Pie IX le déclara bienheureux.

Son corps restait toujours parfaitement intact. Le jour de Pâques, 17 avril 1938, le pape Pie XI l'inscrivit au catalogue des Saints. Aujourd'hui, les schismatiques eux-mêmes vénèrent ce Saint martyr.

F. Paillart, édition 1900, p. 151-152. -- Saints et Bx de la Compagnie de Jésus, édition 1941, p. 99-108

mercredi 20 mai 2009

20 MAI - SAINT BERNARDIN DE SIENNE, de l'Ordre de Saint-François

Le principal caractère de la vie de ce grand Saint, c'est son amour extraordinaire pour la Très Sainte Vierge, dont il fut toujours l'enfant chéri.

Né le 8 septembre 1380, jour de la Nativité de Marie, BERNARDIN fut privé, tout jeune, de ses nobles et pieux parents; mais il trouva dans une de ses tantes une véritable mère, qui le conduisit, par ses leçons et ses exemples, dans le chemin de la vertu.

Voyant un jour cette femme refuser de donner à un pauvre, il lui dit : « Pour l'amour de DIEU, donnez à ce pauvre ; autrement je ne prendrai rien aujourd'hui. »

Sa pureté était si grande, que le moindre mot inconvenant l'affligeait profondément : « Silence, disaient les étudiants quand ils le voyaient apparaître au milieu de leurs conversations trop libres, silence, voici Bernardin ! »

A dix-sept ans, il entra dans une confrérie de gardes-malades, et soigna pendant quatre ans, dans un hôpital, avec un dévouement et une douceur rares, toutes les infirmités humaines.

Se traitant lui-même avec la dernière dureté, il ne songeait qu'aux besoins des antres; il parut surtout héroïque dans une peste affreuse, où il s'imposa mille fatigues et brava mille fois la mort.

L'inspiration du Ciel le conduisit alors chez les Franciscains, qui le lancèrent bientôt dans la prédication.

Grâce à la bonté de sa Mère céleste, sa voix faible et presque éteinte devint inopinément claire et sonore ; Bernardin fut un apôtre aussi brillant par son éloquence que par sa science, et opéra en Italie de merveilleux fruits de salut.

Nul ne pouvait résister aux accents de sa parole enflammée. — Faisant un jour l'éloge de la Sainte Vierge, il lui appliqua cette parole de l'Apocalypse : « Un grand signe est apparu au ciel. »

Au même instant, une étoile d'une admirable clarté apparut au-dessus de sa tête. Une autre fois, parlant en italien, il fut parfaitement compris par des auditeurs grecs qui ne connaissaient que leur langue maternelle.

Un jour, un pauvre lépreux lui demanda l'aumône; Bernardin, qui ne portait jamais d'argent, lui donna ses souliers ; mais à peine le malheureux les eut-il chaussés, qu'il se sentit soulagé et vit disparaître peu à peu toute trace de sa terrible maladie.

Bernardin, allant prêcher, devait traverser une rivière et ne pouvait obtenir le passage de la part d'un batelier cupide auquel il n'avait rien à donner. Confiant en Celui pour qui il travaillait, il étendit son manteau sur les eaux, et, montant sur ce frêle esquif, passa la rivière.

C'est à BERNARDIN DE SIENNE que remonte la dévotion au saint Nom de JESUS ; il ne pouvait prononcer ce nom sans éprouver des transports extraordinaires.

Peu de saints ont tracé un sillon aussi profond dans l'Église et gagné tant d'âmes à DIEU. Il mourut à soixante-quatre ans, la veille de l'Ascension de l'année 1444.

Pratique. Vouez à la Sainte Vierge un amour tendre, constant et pratique.

mardi 19 mai 2009

19 MAI - SAINT PIERRE CELESTIN, Pape

PIERRE, le onzième des douze enfants d'un pauvre fermier italien, naquit en 1221 ; il reçut une éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires d'intelligence et de piété qu'il montra dès son bas âge.

Tout enfant, il racontait naïvement à sa mère les visites qu'il recevait des anges et de la Sainte Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un temps de famine, d'aller couper du blé, à l'époque où il était encore vert ; Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.

Jeune encore, il résolut de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus ; puis il gravit une montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau, sans autre lit que la terre, sans autre vêtement qu'un cilice.

Pendant trois ans, malgré son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de découragement, de sensualité, de volupté ; mais il était fortifié par les fréquentes visions des anges. Il consentit à recevoir le sacerdoce, afin de trouver dans l'Eucharistie un soutien contre les tentations.

La sainteté du solitaire lui attira des disciples : ce fut l'origine de cette branche de l'ordre de saint Benoît dont les religieux sont appelés Célestins. Ils vivaient sons des huttes faites avec des épines et des branches, mais DIEU réjouissait leur affreuse solitude par de suaves harmonies célestes et par la visite des bienheureux esprits.

Bien plus austères que ses religieux, Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur, jeûnant quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule fois tous les trois jours.

Couvert d'instruments de pénitence, il couchait sur le fer plutôt que sur la terre : une voix céleste vint lui ordonner de diminuer cette pratique excessive de la mortification.

Il opérait tant de merveilles, pour ainsi dire sans le vouloir, qu'il supplia DIEU d'avoir pitié de sa misère et de se servir d'autres instruments. Qui croirait qu'après une vacance inouïe du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le pauvre moine au fond de son désert?

Pierre, âgé de soixante-douze ans, subit en pleurant la violence qui lui fut faite ; mais, quelques mois après, craignant les responsabilités, se jugeant au-dessous d'une charge si lourde, à laquelle, il est vrai, il n'était préparé que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit l'habit de moine et voulut retourner dans sa solitude.

Le nouveau pape, Boniface VIII, redoutant bien à tort qu'à cette époque troublée des hommes de parti n'érigeassent Pierre en antipape, le fit prendre et garder étroitement dans une citadelle.

La mort de PIERRE CELESTIN fut aussi sainte que sa vie ; elle arriva l'an 1296.

Pratique. Soyez humble, ayez des goûts modestes; rien ne trouble le cœur comme l'ambition.

lundi 18 mai 2009

18 MAI - SAINT VENANT, Martyr

SAINT VENANT commença dès l'âge de quinze ans à donner des marques éclatantes de son zèle pour la diffusion de l'Évangile et pour la gloire de JESUS-CHRIST.

Comme il opérait de nombreuses conversions, l'empereur Dèce résolut de le faire arrêter ; mais l'intrépide jeune homme n'attendit pas qu'on vînt le saisir ; il se présenta de lui - même devant le préfet Antiochus, et lui dit : « Les dieux que vous adorez ne sont que des inventions du démon. Il n'y a qu'un seul DIEU, dont le Fils unique, JESUS-CHRIT, s'est fait homme, et est mort sur une croix pour sauver le monde du péché. »

Venant est aussitôt livré à toutes les tortures que peut inventer la rage des bourreaux ; il serait mort sous les fouets si un ange ne fût venu briser ses chaînes. Les barbares, loin de se laisser toucher par ce prodige, suspendent le martyr par les pieds et le brûlent avec des torches ardentes ; un ange vint encore le délier, ce qui occasionne plusieurs conversions.

A la suite de nouveaux interrogatoires, Venant est jeté en prison, puis livré à d'autres supplices; on lui brise les dents, on lui déchire les gencives, on l'abandonne dans un cloaque infect d'où un ange, pour la troisième fois, le délivre pour le disposer à des combats nouveaux et à un triomphe plus glorieux.

Un des juges le fait comparaître encore, et tandis que le martyr lui prouve avec force la vanité des idoles, le malheureux tombe de son siège et expire en disant : « Le DIEU de Venant est le vrai DIEU ! Vous devez l'adorer et détruire nos fausses divinités. »

Cependant la fureur d'Antiochus augmente à cette nouvelle ; le martyr est jeté à des lions affamés ; mais ces animaux féroces, au lieu de le dévorer, se couchent à ses pieds comme des agneaux et lui laissent la liberté de prêcher encore au peuple la foi de JESUS-CHRIST.

Le lendemain, Venant est traîné longtemps sur des ronces et des épines, et laissé demi-mort; par un prodige merveilleux, le jour suivant, il est guéri et prêt à d'antres combats.

Le préfet ordonne de le précipiter du haut d'un rocher ; mais le martyr, soutenu par les anges, tombe mollement sur le sol sans avoir aucun mal. Longtemps ensuite il est traîné hors de la ville sur des chemins hérissés de pierres et de cailloux, au point que les bourreaux sont exténués de soif.

Venant, par une sublime délicatesse de charité pour ces monstres humains, fait un signe de croix sur une pierre, et aussitôt il en jaillit une source d'eau vive qui les désaltère.

Enfin, le moment de la récompense est venu, et l'admirable martyr, accompagné de nombreux païens convertis et condamnés à avoir la tête tranchée, reçoit avec eux le coup de la mort et donne jusqu'à la dernière goutte de son sang pour JESUS-CHRIST (an 250).

Pratique. Ne craignez pas de trop faire et de trop souffrir pour un DIEU qui a tant fait et tant souffert pour vous.

dimanche 17 mai 2009

17 MAI - SAINT PASCAL BAYLON, de l'Ordre de Saint-François

SAINT PASCAL BAYLON naquit en Espagne, le 17 mai 1540, d'humbles cultivateurs pauvres des biens de la terre, mais riches des vertus chrétiennes. Son enfance fut extraordinaire. Occupé dès l'âge de sept ans à la garde des troupeaux, il passait son temps en prières et en lectures; on dit que les anges eux-mêmes lui donnèrent des leçons.

Le petit Pascal se plaisait surtout à réciter le Pater et à redire : Notre Père, qui êtes aux cieux... Quoique pauvre, il trouvait le moyen de faire l'aumône en donnant une partie de sa nourriture à ceux qui en avaient besoin.

Il était le modèle aimé et respecté de tous les bergers de la contrée, auxquels il prêchait souvent la vertu avec beaucoup de chaleur et de conviction, gagnant d'ailleurs leur confiance par sa bienveillance et sa facilité à rendre service.

Dans un âge si tendre, il connaissait l'usage assidu des ciliées, des jeûnes, des disciplines sanglantes ; on le voyait marcher pieds nus à travers les ronces et les épines, en expiation de ses péchés.

Le maître chez qui ses parents l'avaient placé voulait le faire héritier de tous ses biens ; mais Pascal ne convoitait que l'héritage de l'amour de DIEU et de la pauvreté religieuse.

A vingt ans, il entra chez les Franciscains, malgré les sollicitations de ses camarades, auxquels il prouva la réalité de l'appel divin en frappant trois fois la terre avec sa boulette et en faisant jaillir trois fontaines dans ce lien sec et aride.

Les vertus de l'enfant, déjà si extraordinaire, devinrent dans le religieux des vertus véritablement merveilleuses. Son obéissance était aussi parfaite que possible. Traité rigoureusement par son supérieur, il disait à ceux qui le plaignaient : « Taisez-vous; le Saint-Esprit a parlé par la bouche de notre supérieur. »

Quand on lui proposait de faire quelque chose, il disait souvent : « Je ferai comme l'obéissance dira. » Sa mortification était effrayante et ne le cédait en rien à celle des anciens solitaires.

Sa charité pour les pauvres, quand il était portier, dépassait les limites ; du moins ses supérieurs le blâmaient à ce sujet ; mais il leur répondait naïvement : " S'il se présente douze pauvres et que je donne à dix, il est bien à craindre que l'un de ceux que je renvoie ne soit précisément JESUS-CHRIST".

Pascal est célèbre par sa dévotion à la Sainte Eucharistie ; il passait des heures entières, souvent ravi en DIEU, devant le tabernacle, et parfois on le voyait suspendu en l'air par l'effet du divin amour.

Quand il ne pouvait être de corps devant le très Saint Sacrement, il y était ordinairement en esprit. Cet ignorant avait le don de la science des choses spirituelles, au point d'écrire des livres que n'auraient point reniés les plus grands maîtres de la doctrine.

Sa mort arriva le 17 mai 1592. Pendant la messe de ses funérailles, on vit ses yeux s'ouvrir deux fois, à l'élévation de l'hostie et du calice.

Pratique. Appliquez-vous à une dévotion tendre et continuelle envers la Sainte Eucharistie.

samedi 16 mai 2009

16 MAI - SAINT JEAN NEPOMUCENE, Prêtre et Martyr


SAINT JEAN NEPOMUCENE ainsi surnommé parce qu'il était né (l'an 1330) à Népomuck, en Bohême, fut deux fois l'enfant du miracle, car ses parents, déjà vieux, l'obtinrent par l'intercession de Marie et ne le conservèrent, dans une grave maladie, que grâce aux ferventes prières qu'ils adressèrent à la Reine du ciel, prières accompagnées du vœu de le consacrer au service divin.

L'éducation de Jean fut soignée ; sa piété était si remarquable, qu'elle faisait l'admiration de tous ceux qui le connaissaient. Il ne se présenta à l'ordination sacerdotale qu'après avoir purifié son âme par le jeûne et la prière, dans une retraite profonde.

Son éloquence lui fît confier une chaire importante, à Prague, et cette ville fut bientôt remuée par la parole ardente du jeune apôtre. Jean se vit bientôt offrir un évêché; mais il refusa et n'accepta que la charge d'aumônier de la cour, afin d'y exercer son zèle. L'impératrice le prit pour directeur de son âme. C'était une sainte.

Cependant le roi, qui se livrait à toutes les débauches, osa concevoir d'odieux soupçons sur la conduite de sa vertueuse épouse, et un jour il fit venir le prêtre Jean et tenta, par les flatteries et par les menaces, de lui faire révéler le secret de la confession de son épouse.

Le Saint recula d'horreur et refusa avec indignation.

Quelques jours après, on servit sur la table du prince une volaille qui n'était pas assez rôtie. Venceslas, furieux, ordonna de mettre à la broche le cuisinier maladroit et de le rôtir à petit feu. Les courtisans, devant cet ordre digne de Caligula, sont terrifiés et se taisent; mais l'aumônier de la cour est averti, et, nouveau Jean-Baptiste; il se présente devant ce nouvel Hérode pour lui reprocher sa cruauté.

C'était mettre le comble à la rage du tyran. Jean est jeté en prison ; bientôt il comparaît devant le roi, qui de nouveau le supplie de lui faire connaître la confession de la reine : " Jamais ! Jamais ! répond le prêtre ; le secret des consciences n'appartient qu'à DIEU. » Aussitôt il est mis à la torture et brûlé à petit feu avec des torches ardentes : «JESUS! Marie! » s'écriait le martyr dans cet affreux supplice.

La grâce divine put seule guérir ses plaies. Élargi de nouveau, il comprit que ce repos ne serait pas de longue durée ; il fit donc ses adieux au peuple qu'il avait évangélisé avec tant de zèle, et bientôt, amené une dernière fois en face du tyran, il entendit sortir de sa bouche cette menace définitive : « Parle, ou tu mourras! »

Cette fois, Jean garda le silence, plus éloquent que toute réponse, et Venceslas ordonna de le mettre en un sac et de le jeter dans le fleuve pendant la nuit. Mais le corps du martyr suivit doucement le courant des eaux et fut toute la nuit environné de flambeaux lumineux comme des étoiles, à la grande admiration de la ville entière.

C'était le jour de l'Ascension, 16 mai 1383.

Pratique. Évitez les péchés de la langue ; veillez sur vos paroles et sachez garder un secret.

15 MAI - SAINT PIERRE ET SES COMPAGNON, Martyrs à Lampsaque

En l'an 250, au temps de la persécution de l'empereur Dèce, un jeune chrétien, nommé Pierre, fut arrêté sur le territoire de Lampsaque et présenté au tribunal du proconsul, qui lui dit : « Quel est ton nom? — Je m'appelle Pierre. — Es-tu chrétien? — Oui, je suis chrétien. — Mais ne connais-tu pas les décrets de l'empereur? sacrifie à Vénus. — Gomment peux-tu m'engager à sacrifier à une femme impudique dont l'histoire fait rougir? Je ne sacrifie qu'au CHRIST, DIEU vivant et Roi des siècles. »

A ces mots, le proconsul irrité fait étendre le martyr sur la roue, où on l'attache avec des chaînes de fer. Mais Pierre, dans cet affreux supplice, levait les yeux au ciel et disait : « Je vous rends grâces, SEIGNEUR JESUS, qui avez daigné donner à ma faiblesse assez de patience pour vaincre ce tyran cruel. » Le proconsul, voyant que toutes les tortures seraient inutiles, lui fait trancher la tête.

Vers le même temps, on présenta trois chrétiens, nommés André, Paul et Nicomaque, devant le proconsul. Il leur demanda d'où ils étaient et quelle était leur religion. Remar­quons ici les dangers de la présomption et la nécessité de compter sur la grâce de DIEU plus que sur le courage personnel. Nicomaque, le premier, répondit hardiment : « Je suis chrétien! — Sacrifie aux dieux, reprend le proconsul. —Tu sais, dit Nicomaque, qu'un chrétien ne doit pas sacrifier aux démons. » Appliqué à la torture, il est vaincu par la violence de la douleur et s'écrie : « Je n'ai jamais été chrétien ; je sacrifie aux dieux. » A peine est-il détaché, que le démon s'empare de lui ; il se coupe la langue avec les dents, et il expire en se roulant à terre.

Mais sa couronne était réservée à un autre. Dans la foule des spectateurs, la jeune vierge Dionysia, âgée de seize ans, s'écrie : « Malheureux, qui pour éviter un moment de souffrance achète des châtiments éternels ! » Le proconsul la fait saisir; elle se déclare chrétienne. Livrée à deux jeunes débauchés, elle triomphe de tous leurs efforts pour la perdre, et délivrée tout à coup par un ange brillant de lumière, elle ne profite de sa liberté que pour retourner au tribunal et s'offrir généreusement à la mort. Elle eut la tête tranchée. —

Pendant ce temps, les deux compagnons de l'infortuné Nicomaque, André et Paul, luttaient généreusement pour leur foi : « Jeunes gens, leur dit le proconsul, sacrifiez à la grande Diane. » André et Paul répondirent : "Nous ne connaissons ni Diane ni les autres démons que vous adorez : nous n'avons jamais adoré que le vrai et unique DIEU."

Le peuple, entendant ces paroles, poussait des cris de mort. Le proconsul voyant qu'il ne pouvait triompher de leur persévérance, les fit battre de verges et les livra au peuple ; ils consommèrent leur supplice par la lapidation.

Pratique. Défiez-vous de la présomption; mettez votre confiance en la grâce de DIEU.

14 MAI - SAITN PACOME, Abbé

PACOME naquit en 292, dans la Haute-Thébaïde, au sein de l'idolâtrie, comme une rose au milieu des épines; ses parents ne purent jamais lui enlever son horreur instinctive pour les superstitions du paganisme.

A l'âge de vingt ans, il était soldat dans les troupes impériales, quand l'hospitalité si charitable qu'il reçut de la part de moines chrétiens l'éclaira et fixa ses idées vers le christianisme et la vie religieuse. A peine libéré du service militaire, il se fit instruire, reçut le baptême et se rendit dans un désert, où il pria un solitaire de le prendre pour son disciple : « Considérez, mon fils, dit le vieillard, que du pain et du sel font toute ma nourriture ; l'usage du vin et de l'huile m'est inconnu.

Je passe la moitié de la nuit à chanter des psaumes ou à méditer les saintes Écritures ; quelquefois il m'arrive de passer la nuit entière sans sommeil. Pacôme, étonné, mais non découragé, répondit qu'avec la grâce de Dieu il pourrait mener ce genre de vie jusqu'à la mort. Il fut fidèle à sa parole. Dès ce moment, il se livra généreusement à toutes les rudes pratiques de la vie érémitique.

Un jour qu'il était allé au désert de Tabenne, sur les bords du Nil, un ange lui apporta du ciel une règle et lui commanda, de la part de DIEU, d'élever là un monastère. Dans sa règle, le jeûne et le travail étaient proportionnés aux forces de chacun ; on mangeait en commun et en silence ; tous les instants étaient occupés ; la loi du silence était si rigoureuse, que, quand un moine avait besoin de quelque chose, il ne pouvait le demander que par signe ; en allant d'un lieu à un autre, on devait méditer quelque passage de l'Écriture ; on chantait des psaumes même pendant le travail.

Bientôt le monastère devint trop étroit, et il fallut en bâtir six autres dans le voisinage. L'œuvre de Pacôme se développait d'une manière aussi merveilleuse que celle de saint Antoine, commencée vingt ans plus tôt. — L'obéissance était la vertu que Pacôme conseillait le plus à ses religieux; il punissait sévèrement les moindres infractions à cette vertu.

Un jour, il avait commandé à un saint moine d'abattre un figuier couvert de fruits magnifiques, mais qui était pour les novices un sujet de tentation : « Comment, saint père, lui dit celui-ci, vous voulez abattre ce figuier, qui suffit à lui seul pour nourrir tout le couvent ? »

Pacôme n'insista pas ; mais, le lendemain, le figuier se trouvait desséché : ainsi DIEU voulait montrer le mérite de la parfaite obéissance. Le saint abbé semblait avoir toute puissance sur la nature : il marchait sur les serpents et foulait aux pieds les scorpions sans en recevoir aucun mal ; lorsqu'il lui fallait traverser quelque, bras du Nil pour la visite de ses monastères, les crocodiles se présentaient à lui et le passaient sur leur dos.


Sur le point de mourir, il vit son bon ange près de lui, et rendit son âme au Créateur, le 14 mai 348.

Pratique. Ne raisonnez pas les ordres de vos supérieurs ; obéissez humblement et simplement.

13 MAI - SAINT JEAN LE SILENCIAIRE, Evêque

La vie de ce Saint montrera son grand amour pour le silence monastique : de là lui est venu son nom de SILENCIAIRE. Jean naquit en 454, à Nicopolis, en Arménie; ses parents, qui comptaient parmi leurs aïeux des généraux d'armée et des gouverneurs de province, étaient encore plus recommandables parleur piété.

A dix-sept ans, le jeune homme se vit, par la mort de son père et de sa mère, possesseur d'une immense fortune, qu'il distribua en bonnes œuvres; il bâtit une église en l'honneur de la Très Sainte Vierge, et un monastère, où il se retira dans la compagnie de plusieurs serviteurs de DIEU.

Sa vertu eut ceci de particulier qu'il chargea peu d'austérités ses disciples, mais sut leur donner des occupations saintes et variées. Sacré évêque malgré ses résistances, il gouverna un petit diocèse voisin de Constantinople ; mais diverses peines qu'il eut dans l'exercice de sa charge le firent renoncer à son siège; il s'enfuit secrètement à Jérusalem pour y vivre inconnu.

Là il aperçut bientôt dans le ciel une étoile brillante en forme de croix et entendit une voix qui lui dit : « Si tu veux te sauver, suis cette lumière ! » La lumière le conduisit en Palestine, au monastère de Saint-Sabas, où vivaient cent cinquante solitaires, en des cellules séparées.

Jean fut appliqué à des occupations vulgaires, dont il s'acquittait avec humilité, joie et promptitude ; devenu hôtelier, il recevait les voyageurs comme il eût reçu JESUS-CHRIST lui-même.

Il passa ensuite trois ans sans voir personne les cinq premiers jours de chaque semaine, puis quatre ans sans parler à qui que ce soit. Jean avait poussé l'humilité jusqu'à cacher au saint abbé Sabas sa dignité de prêtre et d'évêque, et celui-ci ne l'apprit que par révélation divine.

La division s'étant mise dans le monastère, Sabas fut obligé de le quitter, et Jean lui-même s'enfuit dans le désert, où il passa neuf ans. Mais Sabas étant alors rentré en paix dans son monastère, le Saint l'y suivit et y continua pen­dant quarante ans sa vie silencieuse et angélique.

DIEU confirma tant de vertu par le don des miracles. — Un jeune homme était venu demander au vieux solitaire quel état il devait embrasser. Jean lui indiqua le monastère où il devait entrer pour faire la volonté de DIEU; le jeune homme, en ayant choisi un autre, y tomba dangereusement malade, et ne guérit qu'en promettant d'aller au couvent désigné par le Saint.

Un chrétien le vint voir un jour en compagnie d'un hérétique : « Mon père, bénissez-nous, dit le pieux chrétien. — Pour vous, dit le solitaire, je vous bénirai bien; mais je ne puis bénir votre compagnon, s'il ne renonce à l'hérésie. »

L'hérétique fut si frappé d'être reconnu comme tel par quelqu'un qui n'avait jamais entendu parler de lui, qu'il se convertit. Saint Jean mourut en 558, à l'âge de cent quatre ans, après avoir passé soixante-seize ans au désert.

Pratique. Rappelez-vous cette maxime : L'âme progresse en vertu dans le silence et la paix.

mardi 12 mai 2009

12 MAI - SAINT EPIPHANE, Docteur de l'Eglise / SAINTE IMELDA LAMBERTINI, Vierge

SAINT EPIPHANE a été surnommé le Jérôme de l'Orient, à cause de sa vie austère et de son amour passionné pour les saintes Écritures.

Il naquit de parents pauvres, dans un petit village de la Palestine. Ce n'est qu'au bout d'un certain nombre d'années qu'il connut la religion chrétienne et reçut le baptême. On rapporte qu'au moment où il approchait des fonts baptismaux, sa chaussure lui tomba des pieds; il ne la reprit point, et tout le reste de sa vie il marcha pieds nus.

Epiphane avait été adopté dans son enfance par un riche juif qui, en mourant, lui avait laissé sa fortune; il renonça à tout pour se faire solitaire à l'école de Saint Hilarion, et il se montra digne d'un tel maître.

Formé à la vie religieuse, il revint dans sa patrie, y fonda un monastère et tenta de faire de la Palestine une autre Thébaïde ; là, Epiphane s'ensevelit trente années dans l'étude, la prière, la mortification et le jeûne.

Cependant sa réputation de sainteté et de science s'était répandue au loin ; les évêques de Palestine songèrent à lui conférer l'épiscopat. A cette nouvelle, Epiphane s'embarque et va trouver Hilarion dans son désert; mais, après quelques mois, le vieux solitaire lui dit : « Mon fils, allez à Salamine, votre place est là. »

Le disciple résiste encore et s'embarque pour Ascalon ; mais une violente tempête le pousse au port de Salamine. Le siège épiscopal de cette ville était vacant; Epiphane, à l'improviste, y est porté en triomphe.

Le "nouvel évêque conserva son habit de moine, et, au milieu des occupations de sa charge pastorale, il n'abandonna jamais les habitudes austères de la vie religieuse. Sa charité ne connaissait aucune limite, au point qu'un de ses diacres l'accusa outrageusement de dissiper les biens ecclésiastiques.

Épiphane ayant un jour invité son clergé à dîner, un corbeau vint croasser près d'eux ; et le diacre, faisant une mauvaise plaisanterie, promit à l'évêque de lui donner tout son bien, s'il lui expliquait le langage de cet oiseau : "Le corbeau, dit Epiphane, vient de dire que vous ne serez plus diacre." Le diacre tomba, demi-mort de peur; il expira le lendemain, et tout son bien revint à l'Église.

C'en fut assez pour imposer silence aux détracteurs du saint prélat. Epiphane fut ami de Saint Jérôme ; il fut aussi ami de Saint Basile, mais par correspondance seulement ; au contraire, il fut longtemps prévenu contre Saint Jean Chrysostome. Il était venu à Constantinople sans vouloir communiquer avec lui ; mais il eut tant de chagrin d'avoir été trompé, qu'il se hâta de retourner à Salamine, en laissant ces mots réparateurs à Chrysostome, qu'il n'avait jamais vu : « Athlète du CHRIST, souffrez et triomphez. »

Epiphane mourut sur mer pendant son retour, et le navire ne rapporta plus qu'un corps inerte au milieu du peuple navré de douleur. C'était l'an 403.

Pratique. Ne jugez que lentement et après avoir entendu le pour et le contre.


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SAINTE IMELDA LAMBERTINI
Vierge
(1521-1533)

SAINTE IMELDA
descendait de la noble famille des Lambertini. Née à Bologne en 1521, elle avait reçu au baptême le nom de Madeleine. Dès le berceau elle manifesta une intelligence précoce qui s'ouvrait naturellement aux lumières de la foi.

On ne constata jamais en elle de difficulté à obéir, ni de ces caprices qui rendent pénible l'éducation des enfants. Au premier signe, Madeleine quittait le jeu le plus animé pour se mettre au travail. Elle s'était aménagé un petit oratoire qu'elle ornait de ses mains. Tout son bonheur consistait à s'y retirer pour prier.

La splendeur de la maison paternelle pesait à cette âme qui comprenait déjà le néant des choses créées. Suivant un usage très ancien dans l'Église, on recevait parfois les enfants dans les monastères. Ils étaient revêtus de l'habit religieux, mais cela n'engageait en rien leur avenir et ces enfants n'étaient assujettis qu'à une partie de la Règle. A l'âge de dix ans, la petite Madeleine pria ses parents avec tant d'instance de lui octroyer cette grâce, qu'ils finirent par se rendre à ses désirs et l'emmenèrent chez les Dominicaines de Valdiprétra, près de Bologne.

La jeune enfant prit l'habit avec joie et échangea son nom pour celui d'Imelda, qui signifie: donnée au monde comme du miel, sans doute à cause de sa douceur et de son extrême amabilité. Novice, elle voulut observer la Règle tout entière bien qu'elle n'y fut pas obligée. Sa constance au service de DIEU ne se démentit pas un instant, aucune austérité ne l'effrayait, et elle s'appliquait en tout à ressembler à JESUS crucifié.

La sainte enfant passait des heures en adoration devant JESUS-HOSTIE sans ressentir plus de lassitude que les anges devant DIEU. Durant le Saint Sacrifice de la Messe, elle versait d'abondantes larmes, surtout lorsque les religieuses quittaient leurs stalles pour aller communier. Dans l'ingénuité de son amour, elle disait parfois: «Je vous en prie, expliquez-moi comment on peut recevoir JESUS dans son cœur sans mourir de joie.» Les religieuses étaient grandement édifiées de sa particulière dévotion envers le Saint Sacrement.

C'était l'usage du pays de donner la première communion aux enfants qu'à l'âge de quatorze ans. Sainte Imelda, consumée par l'ardeur de ses désirs, suppliait d'être enfin admise à la sainte Table mais on ne croyait pas devoir faire exception pour la petite novice. Le jour de l'Ascension 1533, Imelda atteignit ses onze ans. De nouveau, elle conjura son confesseur de lui permettre de recevoir la sainte communion, mais ce dernier resta inflexible.

L'enfant s'en alla à la chapelle en pleurant, afin d'y entendre la messe. Le SEIGNEUR JESUS, si faible contre l'amour, ne put résister davantage aux vœux de cette âme angélique. Au moment de la communion, une hostie s'échappa du ciboire, s'éleva dans les airs, franchit la grille du chœur et vint s'arrêter au-dessus de la tête de Sainte Imelda. Aussitôt que les religieuses aperçurent l'hostie, elles avertirent le prêtre du prodige. Lorsque le ministre de DIEU s'approcha avec la patène, l'hostie immobile vint s'y poser. Ne doutant plus de la Volonté du SEIGNEUR le prêtre tremblant communia Imelda qui semblait un ange plutôt qu'une créature mortelle.

Les religieuses, saisies d'un étonnement inexprimable, restèrent longtemps à regarder cette enfant toute irradiée d'une joie surnaturelle, prosternée en adoration. Ressentant finalement une vague inquiétude, elles appelèrent Imelda, la prièrent de se relever, puis lui en donnèrent l'ordre. L'enfant toujours si prompte à obéir paraissait ne pas même les entendre. En allant la relever, les sœurs s'aperçurent avec stupéfaction qu'Imelda était morte: morte de joie et d'amour à l'heure de sa première communion.

Cette petite sainte italienne a été surnommée: la fleur de l'Eucharistie. Elle est la patronne des premiers communiants.

Tiré de Laure Conan, édition 1913, pp. 38-41 -- Marteau de Langle de Cary, 1959, tome II, p. 208

11 MAI- SAINT FRANOIS DE GIROLAMO, Missionnaire, Jésuite

SAINT FRANÇOIS de GIROLAMO
Missionnaire, Jésuite
(1641-1716)

La Vie des Saints nous fournit à chaque pas la preuve que Dieu bénit les grandes familles. FRANCOIS DE GIROLAMO, né en Sicile, était l'aîné de onze enfants.

Son enfance fut remarquable par une compassion innée pour les misères d'autrui. Un jour, il prenait un pain pour les pauvres, sans la permission de ses parents. Sa mère lui en adressa d'amers reproches: "Croyez-vous que l'aumône appauvrisse? dit-il à sa mère; regardez le buffet!" La mère regarda: aucun pain ne manquait.

Entré jeune encore dans la Compagnie de Jésus, il s'y montra dès l'abord saint religieux dans la force du terme. Ce qu'il convient avant tout de remarquer en lui, c'est l'apôtre. Il demande un jour à ses supérieurs d'aller évangéliser les Indes et le Japon: "Les Indes et le Japon, lui est-il répondu, sont pour vous à Naples. Quant au martyre, les épines du ministère apostolique suffiront." C'était vrai.

Qu'il est beau de le voir chaque mois, la sonnette à la main, appeler Naples à la Sainte Communion, bravant toutes les intempéries des saisons et réussissant à amener jusqu'à vingt mille communiants, le même jour, à la Table sainte! Souvent l'église ne suffisait pas à ses prédications; une éminence en plein air lui servait de chaire, et l'on voyait les multitudes saisies d'émotion sous sa parole puissante.

Avant d'aller prêcher, le missionnaire passait des heures en prière, déchirait sa chair à coups de discipline, et ne paraissait devant la foule que le cœur débordant des flammes de la charité qu'il avait puisée aux pieds du crucifix.

Un jour, une personne scandaleuse qui l'avait interrompu dans un sermon vint à mourir; le Saint alla près de son lit funèbre et lui cria: "Où es-tu?" A ces mots, les lèvres du cadavre s'agitent et répondent: "En enfer!" DIEU, par une foule de miracles, centuplait la puissance apostolique de Son serviteur.

Plusieurs fois l'on put constater sa présence en deux endroits simultanément; ses prophéties étaient de chaque jour, sa foi rendit la vie à un enfant mort, et sa parole ressuscita une multitude d'âmes à la vie de la grâce. Il prédit le jour de sa mort.

Exténué de fatigues et de pénitences, il s'endormit dans le SEIGNEUR le 11 mai 1716.

Pratique: Dans les afflictions privées ou publiques, adorez la main de DIEU.

dimanche 10 mai 2009

10 MAI - SAINT ANTONIN, Archevêque de Florence

SAINT ANTONIN naquit à Florence en 1389. C'est à la protection de la Très Sainte Vierge qu'il dut de conserver intacte, au milieu de la corruption du monde, l'innocence de son baptême.

A quinze ans, il alla s'offrir aux Dominicains de Fiesole. Le supérieur, voyant cet enfant si délicat, craignit qu'il ne pût s'astreindre aux austérités de la règle : « Qu'étudiez-vous"? dit-il à Antonin. — Le droit canonique. — Eh bien! ajouta le religieux pour le décourager, quand vous saurez le droit par cœur, nous vous recevrons. »

Un an après, Antonin revenait, possédant toute la science demandée. C'était un signe clair de l'appel divin, et les religieux n'eurent pas à se repentir de l'avoir admis, car il devint bientôt de tous le plus humble, le plus obéissant, le plus mortifié, le plus régulier.

L'onction sacerdotale l'éleva plus haut encore, et toutes les fois qu'il offrait le saint Sacrifice, on le voyait baigné des larmes de l'amour divin. Tour à tour prieur en huit couvents, il en renouvela la ferveur et la discipline. Quel coup pour lui, quand il apprit, au retour de la visite d'un de ses monastères, sa nomination à l'archevêché de Florence !

Fuir et s'ensevelir dans la solitude fut sa première pensée ; mais on le mit dans l'impossibilité de réaliser son projet. Il entra dans sa cathédrale pieds nus; sa tristesse faisait contraste avec la joie de son peuple.

Saint Antonin sut concilier les obligations de l'épiscopat avec l'austérité monastique. Sa maison ressemblait plus à un couvent qu'à un palais, et dame Pauvreté y tenait seule lieu de train et d'équipage.

Il n'avait point de buffets ni de tapis, ni de vaisselle d'argent, ni de chevaux, ni de carrosses; il accepta dans sa vieillesse un mulet, dont il ne se servait que par besoin. Jamais il ne refusait à un pauvre qui lui tendait la main; s'il se trouvait sans argent, il vendait ses pauvres meubles pour subvenir à leurs besoins ; il alla même jusqu'à se dépouiller pour couvrir des misérables.

On ne connaîtrait qu'un seul côté de sa vie, si on ne voyait en lui que l'homme d'oraison. Homme de prière, il le fut en effet, au point qu'on eût dit qu'il était toujours en retraite ; mais il était aussi homme des saintes études, et son nom reste dans l'Église comme le nom de l'un des plus savants canonistes qui l'aient illustrée ; il passait les nuits au travail, et c'est à cette privation de sommeil que nous devons ses précieux ouvrages.

Aussi Antonin était-il le conseiller des papes, au point qu'on l'avait surnommé Antonin des conseils. Sa grande fermeté, jointe à son immense charité, opéra à Florence un bien incalculable.

Un jour que l'autorité civile menaçait de le chasser de la ville, à cause d'une mesure pleine de vigueur qu'il avait prise, il dit : "Chassez-moi, je trouverai toujours un asile!".

Et il montrait une clef de couvent pendante à sa ceinture. Son nom reste dans l'Église comme le nom d'un des plus savants canonistes qui l'aient illustrée.

Il mourut le 2 mai 1459, à l'âge de soixante-dix ans.

Pratique. Ne vous attachez point aux biens de ce monde ; pratiquez l'esprit de pauvreté.

09 MAI - SAINT GREGOIRE DE NAZIANCE, Docteur de L'Eglise

La mère de SAINT GREGOIRE dut la naissance de ce fils à ses prières et à ses larmes. Elle se chargea elle-même de sa première éducation et lui apprit à lire, à comprendre et à aimer les saintes Écritures.

L'enfant devint digne de sa sainte mère, et demeura pur au milieu des séductions. « Un jour, raconte-t-il lui-même, j'aperçus près de moi deux vierges d'une majesté surhumaine. On aurait dit deux sœurs. La simplicité et la modestie de leurs vêtements, plus blancs que la neige, faisaient toute leur parure.

A leur vue, je tressaillis d'un transport céleste. « Nous sommes la Tempérance et la Chasteté, me dirent-elles ; « Nous siégeons auprès du Christ-Roi. Donne-toi tout à nous, cher fils, accepte notre joug. Nous t'introduirons un jour dans les splendeurs de l'immortelle Trinité. »

La voie de Grégoire était tracée : il la suivit sans faiblir toute sa vie. Il s'embarqua pour Athènes, afin de compléter ses études ; pendant ce temps, sa mère priait pour lui et conjurait soudain une tempête où son fils bien-aimé faillit périr.

DIEU mit sur le chemin de Grégoire, dans la ville des arts antiques, une âme grande comme la sienne, Saint Basile. Qui dira la beauté et la force de cette amitié, dont le but unique était la vertu !

« Nous ne connaissions que deux chemins, raconte Grégoire, celui de l'église et celui des écoles. » La vertu s'accorde bien avec la science ; partout où l'on voulait parler de deux jeunes gens accomplis, on nommait Basile et Grégoire.

Revenus dans leur patrie, ils se conservent toujours cette affection pure et dévouée qui a sauvegardé leur jeunesse, et qui désormais fortifiera leur âge mûr et consolera leur vieillesse. Rien de plus suave, de plus édifiant que la correspondance de ces deux grands hommes, frères d'abord dans l'étude, puis dans la solitude de la vie monastique et enfin dans les luttes de l'épiscopat.

A la mort de son père, qui était devenu évêque de Nazianze, Grégoire doit lui succéder sur le siège de sa ville natale ; mais, au bout de deux ans, son amour de la solitude l'emporte, et il va se réfugier dans un monastère.

Un jour, des envoyés de Constantinople viennent le trouver dans sa retraite et lui exposent la situation de cette ville, devenue la proie de l'hérésie : « Jusqu'à quand, lui disent-ils, préférerez-vous votre repos au bien de l'Église? »

Grégoire est ému ; il craint de résister à la volonté divine, et se dirige vers la capitale de l'empire, dont il devient le patriarche légitime. Là sa mansuétude triomphe des plus endurcis, il fait l'admiration des ennemis de sa doctrine, et il mérite, en même temps que le nom de père de son peuple, le nom glorieux de Théologien, que l'Église a consacré.

Avant de mourir, Grégoire, accablé de chagrins, se retira à Nazianze, où sa vie s'acheva dans la pratique de l'oraison, du jeûne et du travail, l'an 386.

Pratique. N'ayez que DIEU pour but de vos relations et de vos amitiés.

vendredi 8 mai 2009

08 MAI - L'APPARITION DE SAINT-MICHEL

Nous trouvons dans les histoires ecclésiastiques le récit de diverses apparitions de l'Archange Saint Michel, et nous voyons, tant en Orient qu'en Occident, un certain nombre d'églises consacrées en son honneur.

Si DIEU veut que nous honorions tous les anges, à plus forte raison est-ce sa volonté que nous rendions hommage à celui des Esprits célestes qui' leva contre Lucifer et les mauvais anges l'étendard du combat et de la victoire.

Le nom de l'Archange Michel signifie : Qui est comme DIEU? C'est, en effet, le cri d'indignation par lequel il rallia autour de lui les anges fidèles. On représente Saint Michel comme un beau jeune homme, le pied levé sur la tête d'un dragon qu'il transperce de sa lance.

Parmi les faits merveilleux qui nous attestent la protection de Saint Michel sur l'Église, il faut mentionner son apparition à Rome, où saint Grégoire le Grand l'aperçut dans les airs, remettant son glaive dans le fourreau pour marquer la cessation de la peste et l'apaisement de la colère de DIEU.

Mais le 8 mai est destiné à rappeler une apparition non moins merveilleuse, sur le mont Gargan, dans le royaume de Naples. En l'an 492, un homme riche nommé Gargan faisait paître dans la campagne ses nombreux troupeaux. Un jour, un taureau s'éloigna et s'enfuit dans les montagnes, où on le chercha d'abord vainement.

On finit par le rencontrer dans une caverne, où on lui tira une flèche ; mais cette flèche revint blesser celui qui l'avait tirée. Devant cette merveille, on crut devoir suspendre la poursuite et consulter l'évêque voisin. Le prélat ordonna trois jours de jeûne et de prières.

Au bout des trois jours, l'Archange Saint Michel apparut à l'évêque et lui déclara que cette caverne où le taureau s'était retiré était sous sa protection, et que DIEU voulait qu'elle fût consacrée sous son nom et en l'honneur de tous les anges.

Accompagné de son clergé et de son peuple, le pontife se rend à cette caverne, qu'il trouve déjà disposée en forme d'église. On y célèbre les divins mystères, et bientôt, dans ce lieu même, s'élevait un temple magnifique où la Puissance divine a opéré de grands miracles.

De tout temps la sainte Église a eu la plus grande vénération pour ce glorieux archange, elle a favorisé son culte, établi des confréries en son honneur ; elle nous le montre présentant à DIEU les âmes des justes trépassés et nous invite à l'invoquer pour obtenir, à l'heure de la mort, le dernier triomphe sur les esprits des ténèbres.

Prions-le de nous soutenir dans les combats de la vie ; imitons sa parfaite obéissance aux ordres de DIEU ; soyons, à son exemple, pénétrés de respect et de crainte pour la Majesté suprême, et sachons, au besoin, défendre sans faiblesse les intérêts sacrés de la gloire de DIEU et du salut des âmes.

Pratique. Ne cherchez point un lâche repos, mais rappelez-vous que la vie est un combat.