mardi 30 juin 2009

30 JUIN - SAINT PAUL, Apôtre des Gentils

La fête de la Conversion de Saint Paul (25 janvier) nous a donné lieu de connaître l'histoire de la conversion merveilleuse de ce grand apôtre.

Il faudrait rappeler en ce jour les courses de son apostolat, les succès de ses prédications, les enseignements sublimes de ses épitres, ses emprisonnements, ses souffrances, son martyre. Qui mieux que lui a résumé tout cela dans cette belle page de sa deuxième épître aux Corinthiens, où il venge sa mission divine attaquée par de faux frères?

« Pour JESUS-CHRIST, j'ai supporté de nombreux travaux, subi souvent la prison, souffert les coups de mes ennemis, couru fréquemment le danger de mort; j'ai reçu des Juifs, à cinq différentes fois, trente-neuf coups de fouet ; j'ai été battu trois fois de verges par les impies ; j'ai été lapidé une fois, j'ai fait trois fois naufrage ; j'ai passé un jour et une nuit au fond de la mer; j'ai multiplié mes rades et fatigants voyages ; j'ai failli bien des fois périr sur les rivières, ou de la main des voleurs, ou devenir victime, tantôt de la haine des Juifs, tantôt de la fureur des Gentils ; j'ai trouvé des dangers au milieu des villes, dans les déserts, sur la mer, dit auprès de faux frères ; j'ai passé bien des années dans les labeurs, dans les tristesses, dans les veilles, dans la faim et la soif, dans les jeûnes, le froid, la nudité. Outre ces maux extérieurs, que de peines m'a causées ma sollicitude quotidienne de tant d'églises que j'ai fondées ! Qui souffre sans que je souffre avec lui ? Qui menace de se perdre sans que je me consume de douleur?... »

Si Paul est admirable dans ses travaux apostoliques, il ne l'est pas moins dans ses sublimes épîtres, où nous apparaît, avec la substance du christianisme, la grande âme tout entière et l'amour incomparable de cet apôtre si extraordinaire.

De tous les personnages du premier âge de l'Église, Saint Paul est celui que nous connaissons le mieux. Il était de taille médiocre. « II avait trois coudées, dit Saint Jean Chrysostome, et pourtant il touchait le ciel. » — " Saint Paul, nous dit l'historien Nicéphore d'après une tradition authentique, était petit de taille ; son visage pâle, sa longue barbe blanchissante, son crâne presque chauve, l'eussent fait croire plus vieux qu'il ne l'était en réalité."

Sous cette frêle enveloppe se cachait une âme vaillante, un esprit magnanime, un cœur invincible que le danger n'étonnait ni n'épouvantait jamais. Vrai modèle de l'apôtre, il se fit tout à tous, sut se plier aux circonstances, acquit une influence étonnante sur les peuples qu'il prêcha ; sa personne et sa vie rappelleront toujours les plus grandes merveilles que la Providence ait opérées pour l'extension de l'Évangile et du règne de JESUS-CHRIST.

Pratique.
Ne cherchez que la gloire de DIEU, consacrez-lui; toutes les ressources que DIEU vous a données.

29 JUIN - SAINT PIERRE ET SAINT PAUL, Apôtres

Le 29 juin, l'Église honore à la fois Saint Pierre et Saint Paul, ces deux incomparables apôtres : unis dans la foi, dans la prison et dans la mort.

Toutefois, la fête du 30 juin nous donnant occasion de parler de Saint Paul, bornons-nous aujourd'hui au prince des apôtres.

C'est à l'Évangile qu'il faut avoir recours pour connaître les détails de cette vie étonnante. Fils "de pêcheur et pêcheur lui-même, simple, ignorant, sans éducation, il entend le Fils de DIEU lui adresser cet appel singulier : "Suis-moi, je te ferai pêcheur d'hommes."

Parmi tous les apôtres, il brille par sa foi énergique et reconnaît en JESUS le CHIRST, Fils de DIEU. Il ne quitte jamais le SAUVEUR, il est de toutes les grandes occasions de la vie du Maître.

Malgré son triple reniement au jour de la Passion, faute si noblement réparée ensuite, il est confirmé comme chef des apôtres et chef de l'Église. Son siège renversera bientôt celui des Césars, et l'humble pêcheur aura un nom plus immortel que les plus grandes célébrités de tous les siècles.

JESUS avait dit autrefois à ses apôtres : « Le disciple n'est pas plus que le maître ; si on me persécute, on vous persécutera". Saint Pierre devait avoir, en effet, le sort de JESUS-CHRSIT et arroser de son sang l'Église naissante.

Touché par les larmes des fidèles, non mû par la crainte, Pierre songea d'abord à fuir la persécution que venait de soulever l'empereur Néron ; mais, comme il sortait de Rome il vit le CHRIST se présenter à lui : « Où allez-vous, SEIGNEUR? lui dit-il. — Je vais à Rome, dit JESUS, pour y être crucifié de nouveau. »

A ces mots, le SAUVEUR disparut, et Pierre comprit qu'il devait revenir à Rome pour y être crucifié. Le prince des apôtres eut à endurer les souffrances d'un long emprisonnement ; il eut du moins la consolation d'y être le compagnon de Saint Paul et de consommer son sacrifice le même jour que lui.

Pierre fut condamné an supplice de la croix; mais, par humilité, se jugeant indigne d'être crucifié comme le divin Maître, il demanda à être crucifié la tête en bas, ce qui lui fut accordé.

Arrivé au lieu du supplice, Pierre ne put contenir la joie de son cœur : « J'ai hâte, s'écria-t-il, de voir se briser ces liens de chair et d'aller à mon Maître ! » Quand il fut crucifié : « C'est ici l'arbre de vie, cria-t-il au peuple, l'arbre où a été vaincue la mort et le monde racheté. Grâces à vous, Fils du DIEU vivant! ma voix et mon cœur vous bénissent; vous m'êtes tout, vous à qui, avec le PERE ETERNEL et le SAINT-ESPRIT, est dû l'honneur et la gloire dans les siècles des siècles. »

C'était le 29 juin de l'an 65 ou 66. Aimons à chanter avec l'Église : "Ô heureuse Rome, qui as été consacrée dans le sang des deux princes de l'Église,-désormais tu seras sans rivale dans tout l'univers!"

Pratique. Priez souvent pour notre Saint-Père le pape et pour le triomphe de l'Église.

28 JUIN - SAINT IRENEE, Evêque et Martyr

Saint Irénée naquit vers l'an 120 de Jésus-Christ, en Asie Mineure, où il passa ses premières années. Il eut le bonheur insigne d'être, jeune encore, disciple de l'admirable évêque de Smyrne, Polycarpe.

Irénée conçut une telle vénération pour son saint maître, que, non content de se pénétrer de sa doctrine et de son esprit, il modelait sur lui ses actions et jusqu'à son pas et sa démarche. Il fut bientôt fort instruit dans les saintes Ecritures et dans les traditions apostoliques, et déjà l'on pouvait prévoir en lui l'auteur futur de tant de saints ouvrages et surtout de ce travail si remarquable contre les Hérésies, où devaient puiser, comme à une source riche et sûre, tous les savants de l'avenir.

Irénée était, il est facile de le comprendre, l'enfant chéri de Polycarpe ; mais il était aussi l'espoir et la joie de toute la chrétienté. Jamais diacre ne s'acquitta de toutes ses fonctions avec tant de zèle.

L'ardeur du jeune apôtre s'enflammait de plus en plus à la vue des missionnaires que Polycarpe envoyait dans les Gaules ; aussi bientôt il reçut de son maître l'ordre impatiemment désiré d'aller au secours du vieil évêque de Lyon, Saint Pothin.

Polycarpe fit, au jour de la séparation, un grand sacrifice; mais il fit aussi une œuvre féconde. Le bonheur du vénérable évêque des Gaules dépassa toutes ses espérances, quand il reconnut tout le mérite de son jeune auxiliaire.

Avec Irénée, l'avenir de l'Église occidentale était sauvé. Une terrible persécution fit disparaître Saint Pothin et un grand nombre de fidèles ; les païens avaient cru noyer l'Église lyonnaise dans le sang de ses enfants ; mais Irénée restait encore, et, par l'ordre du pape Éleuthère, il montait bientôt sur le siège épiscopal de Lyon.

Ses prières, ses prédications, ses exhortations, ses réprimandes, eurent bientôt reconstitué cette église dévastée, et réuni dans un seul cœur et une seule âme ce troupeau dispersé.

La paix toutefois n'était que précaire, et la persécution fit couler de nouveau le sang des martyrs. Le temps d'Irénée n'était pas encore venu, son œuvre n'était que commencée, et DIEU voulait lui donner le temps de l'accomplir.

Quand, en 202, les horreurs de la persécution éclatèrent encore, l'Église de Lyon, toujours en vue, était prête à subir le choc. Irénée, plus que jamais, ranimait la foi de ses enfants et leur montrait le ciel. Il fut au nombre des premières victimes ; c'était la juste récompense due à ses longs travaux.

Les yeux levés vers la patrie céleste où l'attendaient Pothin et Polycarpe, ses devanciers, il reçut le coup de la mort.

Parmi tous les éloges que lui ont donnés les Saints, citons les titres glorieux de Zélateur du Nouveau Testament, Flambeau de la foi, homme versé dans toutes les sciences.

Pratique. Aimez à lire le Nouveau Testament : cherchez-y la lumière de la foi et les leçons de la sainteté.

samedi 27 juin 2009

27 JUIN - SAINT LADISLAS, Roi de Hongrie

SAINT LADISLAS naquit en 1031 ; il monta sur le trône de Hongrie l'an 1080, élu par la libre volonté du peuple, à laquelle il dut céder.

Bien différent de la plupart des puissants de ce monde, qui n'aspirent qu'aux grandeurs passagères, Ladislas ne recherchait que la vraie grandeur, celle que l'on acquiert par la vertu.

Dès sa jeunesse il était admiré de tout le monde pour sa chasteté, sa modestie, sa piété, sa tendresse envers les pauvres. Il n'est pas étonnant que le choix populaire se soit fixé sur Ladislas ; il n'avait pas seulement l'âme d'un saint, mais toutes les qualités d'un roi.

Nul, dans toute la Hongrie, n'était de taille plus grande ni de port plus majestueux que lui ; les fatigues de la guerre, les graves occupations de la paix lui convenaient également.

Il recevait tout le monde avec la plus grande affabilité, et les moindres de ses sujets pouvaient en confiance venir lui réclamer justice ; ses jugements équitables, semblables à ceux d'un père plutôt que d'un maître, étaient agréés de tous; aussi la voix publique lui donna-t-elle le beau nom de Pieux.

La vie de Ladislas en son palais était fort austère ; sa table, il est vrai, était royalement servie, mais il n'y prenait que ce qui lui était nécessaire ; il jeûnait même souvent, se refusait l'usage du vin, couchait sur la dure, mortifiait son corps, et par ces moyens triomphait des périls que courent les rois au milieu de l'éclat et de la mollesse des cours.

Ennemi des amusements frivoles, il donnait tout son temps aux exercices de piété et aux devoirs de son état, ne se proposant en tout que la plus grande gloire de DIEU.

La religion était tout pour lui ; fort conciliant quand il s'agissait de sa personne, il ignorait les demi-mesures quand il s'agissait de maintenir les droits de l'Église ou de défendre son pays. Pas un pauvre ne sortait de son palais sans avoir reçu quelque soulagement à sa misère ; chaque genre de besoin trouvait près de lui un secours assuré.

Les églises magnifiques qu'il fit construire sont un nouveau témoignage de la religion de ce grand prince et de son zèle à favoriser le développement du culte chrétien chez on peuple encore à demi barbare et à demi païen.

Du reste, Ladislas ne se contentait pas de travailler à la conversion des autres, il était le modèle de tous, une sorte de loi vivante qui enseignait à chacun ses devoirs.

Son palais était si édifiant, qu'on n'y entendait ni jurements ni paroles inconvenantes ; les jeûnes y étaient fidèlement observés ; en un mot, on eût dit moins une cour royale qu'une maison religieuse.

Ladislas avait été choisi pour commander en chef la première croisade, quand DIEU l'appela à lui, le 30 juillet 1095, la seizième année de son règne.

Pratique. Observez fidèlement tous les devoirs de votre état ; exercez une bonne influence sur vos inférieurs.

vendredi 26 juin 2009

26 JUIN - SAINT JEAN ET SAINT PAUL, Frères et Martyrs


JEAN et PAUL étaient deux frères de haute famille ; ils demeuraient à Rome et remplissaient des emplois fort honorables dans la maison princière de Constance, fille de Constantin; ils se faisaient remarquer par leurs œuvres de piété et par une grande charité envers les pauvres.

Quand Julien l'Apostat fut monté sur le trône, ils renoncèrent à toutes leurs charges et au rang qu'ils tenaient dans l'État, et se retirèrent dans leur maison du mont Cœlius, dont on a retrouvé récemment des parties fort intéressantes et bien conservées, sous l'antique église construite en leur honneur et administrée aujourd'hui par les Passionistes.

Julien n'était pas moins altéré de l'or que du sang des chrétiens, et il résolut de s'emparer des biens des deux frères, qui avaient méprisé de le servir. Il leur fit demander de venir à sa cour, comme du temps de Constantin et de ses fils ; mais ils refusèrent de communiquer avec un apostat, et répondirent au message de Julien : « Nous aurions tort de préférer à notre empereur une personne mortelle, mais c'est à tort qu'on nous blâme de préférer le service de JESUS-CHRIST à celui d'un homme. »

Dix jours de réflexion leur sont accordés ; ils en profitent, non pas pour se cacher ou prendre la fuite, mais pour se préparer au martyre par les œuvres de charité.

Ils vendent tout ce qu'ils peuvent de leurs propriétés, et distribuent aux pauvres argent, vêtements, meubles précieux, plutôt que de voir tous ces biens tomber entre les mains d'un homme aussi cupide qu'impie ; ils passent ensuite le reste de leur temps à prier et à fortifier les fidèles dans la résolution de mourir pour JESUS-CHRIST plutôt que d'abandonner la religion.

Le dixième jour, l'envoyé de l'empereur les trouve en prière et disposés à tout souffrir pour leur foi : « Adorez Jupiter, leur dit-il en leur présentant une petite idole de cette divinité. — A DIEU ne plaise, répondent-ils, que nous adorions un démon ! Que Julien nous commande des choses utiles au bien de l'État et de sa personne : c'est son, droit ; mais qu'il nous commande d'adorer les simulacres d'hommes vicieux et impurs, cela dépasse son pouvoir. Nous le reconnaissons pour notre empereur, mais nous n'avons point d'autre DIEU que le Père, le FILS et le SAINT-ESPRIT, qui sont un seul DIEU en trois personnes. »

Le messager, voyant qu'il ne pourrait ébranler leur courage invincible, ordonna de creuser une fosse dans leur jardin, et les fit décapiter pendant la nuit dans leur propre maison, et ensuite enterrer secrètement.

L'empereur, craignant que cette exécution ne soulevât la réprobation de Rome, répandit le bruit qu'il les avait envoyés en exil ; mais les démons publièrent leur mort et leur triomphe, et l'exécuteur des ordres de Julien, après avoir vu son fils délivré du démon par l'intercession des saints martyrs, se convertit avec sa famille.

Pratique. Rappelez-vous la parole de l'Évangile : Nul ne peut servir deux maîtres.

jeudi 25 juin 2009

25 JUIN - SAINT PROSPER D'AQUITAINE, Docteur de l'Eglise / SAINT GUILLAUME, Abbé


SAINT PROSPER naquit dans l'Aquitaine, au commencement du Ve siècle. Nous le connaissons surtout par ses excellents ouvrages, car ce savant homme semble avoir passé toute sa vie la plume à la main, dans les controverses contre les hérétiques.

Il s'était évidemment appliqué à l'étude des belles-lettres et surtout à l'intelligence de la sainte Écriture. Chez Prosper, à la science se joignait la vertu, et un auteur contemporain, faisant de lui les plus grands éloges, l'appelle homme saint et vénérable. Les semi-pélagiens, en particulier, eurent en lui l'un de leurs plus redoutables adversaires.

Son érudition et sa sainteté le rendirent célèbre dans toute l'Église, et Saint Léon le Grand, qui se connaissait en mérite, ne fut pas plus tôt élevé au saint pontificat qu'il attira Prosper à Rome pour faire de lui son secrétaire et se servir de lui, comme Saint Damase avait fait de Saint Jérôme, pour répondre aux questions qui lui étaient adressées de tout l'univers chrétien.

Plusieurs historiens croient même que le fond de l'admirable lettre de Saint Léon sur l'Incarnation du Verbe est de la composition de Saint Prosper, et que le grand pape n'a fait qu'y mettre son style.

Notre saint n'était pas moins habile dans les sciences humaines que dans les sciences ecclésiastiques, surtout dans les mathématiques, l'astronomie et la chronologie. Tout porte à croire que Prosper n'était ni évêque, ni même prêtre ; mais comme il a passé sa vie à combattre les hérésies, à soutenir les vérités de la religion et à éclaircir le grand et difficile mystère de la grâce, l'Église lui a donné place parmi ses Pères et ses Docteurs.

On ignore au juste la date de sa mort.



SAINT GUILLAUME, Abbé

SAINT GUILLAUME naquit à Verceil, en Lombardie. Dès l'âge de quinze ans, devenu orphelin, il résolut de mener une vie pénitente ; il fit alors le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, vêtu d'une simple tunique, ayant une double ceinture de fer, marchant nu-pieds, souffrant le froid et le chaud, la faim, la soif et tontes sortes de privations.

De retour en Italie, DIEU lui inspira de mener une vie solitaire ; il se retira sur une montagne déserte, au royaume de Naples, où il fit des abstinences et des austérités presque incroyables. Le bruit de ses miracles et l'éclat de ses vertus l'ayant fait découvrir dans sa solitude, il voulut se perdre plus avant dans une retraite inaccessible ; mais DIEU, qui avait d'autres desseins sur lui et voulait en faire le fondateur d'une nouvelle congrégation religieuse, le retint sur une montagne voisine, dite Mont-Vierge. Il y mourut, l'an 1142.

Pratique. Écoutez les inspirations du Ciel et gardez-vous de suivre en aveugle votre volonté propre.

mercredi 24 juin 2009

24 JUIN - LA NATIVITE DE SAINT JEAN BAPTISTE

L'Église, dit Saint Augustin, célèbre ordinairement la vie des saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance, de leur naissance à la vie éternelle.

La Nativité de SAINT JEAN BAPTISTE
a été exemptée de cette règle générale, parce qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de JESUS-CHRIST, dans la visite que fit la très Sainte "Vierge à Sainte Elisabeth.

La naissance de Saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait l'approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple ; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de JESUS-CHRIST lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes : « Parmi les enfants des femmes, il n'en est point apparu de plus grand que Jean-Baptiste. »

Le message d'un ange à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d'Elisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce de l'ange jusqu'à la circoncision de l'enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus, tout est merveilleux dans l'apparition du Précurseur en ce monde.

II ne fallait pas moins, pour écarter les dernières ombres à travers lesquelles devait se montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans. Parmi les récits évangéliques, il en est peu d'aussi intéressants ni d'aussi touchants que celui de la naissance de Saint Jean-Baptiste.

Les miracles s'ajoutaient aux miracles autour du berceau de l'enfant ; les habitants du voisinage furent saisis d'une crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres : « Que pensez-vous de l'avenir de cet enfant? » II était évident, en effet, que la main du SEIGNEUR dirigeait cet événement. —

Saint Jean-Baptiste occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable : il sert de trait d'union entre les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des apôtres. « Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que tout cela, parce qu'il est tout cela en même temps. Il réunit tous les titres à la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes classes des saints, il forme au milieu d'eux une classe particulière. » (La Luzerne.)

Le culte de Saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense popularité.

Pratique.
Remerciez DIEU souvent des grâces de choix dont il vous a prévenu dès votre apparition dans ce monde.

23 JUIN - SAINT EDELTRUDE, Abbesse

SAINTE EDELTRUDE nous donne une preuve de la possibilité de la sainteté au milieu des grandeurs du monde et dans l'état du mariage.

Fille d'un roi anglais, elle eut trois sœurs saintes comme elle : Sexburge, Witburge et Ëthelburge. Un ardent amour pour JESUS-CHRIST et Sa sainte Mère s'empara de ce cœur simple et droit, et de bonne heure elle conçut le désir de passer sa vie dans une parfaite virginité.

Mariée plus tard par son père, elle eut le bonheur d'avoir pour époux un prince dont les goûts étaient les siens et qui vécut avec elle dans la continence.

Au bout de trois années de vie commune, elle se retira, avec la permission de son mari, dans l'île d'Ely, qui lui avait été donnée pour douaire, et elle y mena pendant cinq ans une vie véritablement angélique. Pleine de mépris pour tout ce qui flatte la plupart des hommes, elle faisait consister sa gloire dans la pra­tique de la pauvreté volontaire et des humiliations; son plus grand plaisir était de chanter jour et nuit les louanges du SEIGNEUR.

En vain Ëdeltrude cherchait à vivre ignorée, ses vertus perçaient le voile épais de son humilité. Après la mort du prince son mari, elle fut tellement sollicitée à un nouveau mariage par le roi de Northumberland, qu'elle finit par y consentir ; mais elle fut aussi heureuse que la première fois, car elle amena son second mari à vivre avec elle dans une continence parfaite.

Nulle sainte peut-être n'a donné un pareil exemple, et pourtant rien n'est plus authentique. Le roi l'aimait très tendrement, et elle-même avait pour lui une affection profonde autant que pure.

Cependant Ëdeltrude aspirait toujours à la vie cachée ; aussi finit-elle par obtenir de son royal époux la grâce d'entrer dans un monastère, où elle reçut le voile et parut aux yens de ses sœurs comme un modèle de toutes les vertus.

Devenue bientôt abbesse et fondatrice de plusieurs monastères, elle se vit bien plus heureusement mère selon la grâce qu'elle n'eût pu l'être selon la nature. Elle ne faisait qu'un repas par jour, excepté les jours de grandes fêtes et quand elle était malade.

Jamais elle ne portait de linge, mais de simples vêtements de laine. Son oraison était continuelle, et bien qu'elle eût assisté aux offices de la nuit, elle était toujours en prière avant le lever du jour.

Après sept années de cette vie austère, jeune encore, elle reçut de DIEU la révélation qu'un certain nombre de ses sœurs mourraient bientôt de la peste et qu'elle-même les accompagnerait dans l'antre monde.

Elle souffrit avec une patience héroïque et mourut le 23 juin 679. Son corps fut trouvé dans un état de merveilleuse conservation plusieurs années après sa mort.

Pratique.
Rappelez-vous que la figure de ce monde passe, que c'est folie de s'y attacher, et que vous n'êtes sur la terre que pour gagner le ciel.

lundi 22 juin 2009

22 JUIN - SAINT PAULIN, Evêque de Nole

SAINT PAULIN naquit à Bordeaux en 354, d'une des plus anciennes et des plus célèbres familles sénatoriales de Rome, qui avait d'immenses possessions en Italie, en Aquitaine et en Espagne.

Ausone, le premier orateur et le premier poète de son temps, fut son maître ; et, sous sa conduite, Paulin devint lui-même un orateur et un écrivain fort remarquable.

Ses talents, ses richesses, ses vertus relevèrent aux plus hautes dignités de l'empire; il fut même honoré du consulat, l'an 378. Paulin avait vingt-quatre ans quand il épousa Thérasia, opulente patricienne, pieuse chrétienne, dont l'influence rapprocha peu à peu son époux de la vérité et le conduisit au baptême.

Ses relations avec le célèbre Saint Martin, le grand thaumaturge des Gaules, qui le guérit miraculeusement d'une grave maladie des yeux, contribua beaucoup aussi à tourner ses pensées vers la beauté de la perfection chrétienne. Baptisé par l'évêque de Bordeaux, il goûta enfin cette paix qu'il cherchait depuis si longtemps.

La mort de son jeune enfant, nommé Celsus, porta de plus en plus le nouveau chrétien au mépris des biens de ce monde.

Son immense fortune lui était à charge ; il s'en dépouilla en faveur des pauvres, croyant que « le véritable riche est celui qui compte sur DIEU et non celui qui compte sur la terre », et que « celui qui possède JESUS possède plus que le monde entier ».

Dès lors Paulin et Thérasia, tout en vivant dans une union parfaite, pratiquèrent la continence. On ne saurait croire l'étonnement que ces nouvelles jetèrent dans tout l'empire ; à l'étonnement succédèrent les dérisions, les reproches, le mépris.

Paulin, en revanche, voyait sa conduite exaltée par tout le monde chrétien et recevait les éloges des Ambroise, des Augustin, des Jérôme et des Grégoire. Il fut ordonné prêtre en 393, et alla se fixer à Nole, en Italie, où il fit de sa maison une sorte de monastère. En 409, le peuple de Nole l'acclama évoque.

Son épiscopat est célèbre par un acte.de dévouement devenu immortel. Une pauvre veuve avait vu son fils unique emmené prisonnier par les barbares ; elle va trouver Paulin, le priant de racheter son enfant : « Je n'ai plus d'argent, dit le pontife, mais je m'offre moi-même. »

La pauvre femme ne pouvait le croire, mais il l'obligea à se rendre avec lui en Afrique, où il se livra en échange du prisonnier ; le fils délivré revint à Nole et fut la consolation de la vieillesse de sa mère.

Au bout de quelque temps, la noblesse du caractère et les vertus de Paulin intriguèrent son maître ; il fut obligé de se découvrir, et le barbare, confus d'avoir pour esclave un évêque, lui donna sa liberté avec celle de tous les prisonniers de sa ville épiscopale.

Sa réception à Nole fut un triomphe. Paulin quitta ce monde le 22 juin 431, après avoir été favorisé de la visite de saint Janvier et de saint Martin.

Pratique. Soyez désintéressé dans les services que vous rendez à votre prochain.

dimanche 21 juin 2009

21 JUIN - SAINT LOUIS DE GONZAGUE

SAINT LOUIS DE GONZAGUE naquit en l'an 1568, d'une famille princière d'Italie. Avant sa naissance, sa mère, en danger de mort, avait fait vœu de consacrer son enfant à Notre-Dame de Lorette, si elle obtenait une heureuse délivrance. On ne sait s'il est possible de trouver une jeunesse plus merveilleuse de piété et de pureté que celle de cet enfant prédestiné entre tous.

Encore au berceau, s'il se présentait un pauvre, Louis pleurait jusqu'à ce qu'on lui eût fait l'aumône ; son visage respirait un tel air de vertu, que ceux qui le portaient dans leurs bras croyaient tenir un ange. A l'âge de cinq ans, il avait retenu et répété quelques paroles grossières qu'il avait entendues sortir de la bouche des soldats de son père, sans les comprendre ; il en fut repris et en montra tant d'horreur, qu'il pleura cette faute, la plus grande de sa vie, et qu'il en fit pénitence jusqu'à la mort.

Le père de Louis, qui songeait à la fortune de son fils, l'envoya successivement chez plusieurs princes, en qualité de page; mais DIEU, qui avait d'autres vues, voulait ainsi montrer ce jeune saint aux cours d'Europe, pour leur faire voir que la piété est de toutes les conditions et l'innocence de tous les âges.

Dans ces milieux mondains, où il vivait comme n'y vivant pas, ses progrès dans la sainteté furent surprenants. A huit ou neuf ans, il fit le vœu de virginité perpétuelle ; sa délicatesse était si angélique, que jamais il ne regarda une femme en face, pas même sa mère ; jamais il ne permit à son valet de chambre de l'aider à s'habiller, et sa pudeur était si grande, qu'il n'osait même pas lui laisser voir le bout de ses pieds nus.

Vers l'âge de onze ans, il fit sa première communion des mains de Saint Charles Borromée. A seize ans, il se décida à entrer dans la Compagnie de JESUS. Peu de vocations ont été aussi éprouvées que la sienne : son père fut pour lui, pendant quelque temps, d'une dureté sans pareille; mais il dut enfin céder devant la volonté de DIEU, et Louis entra au noviciat des Jésuites, à Rome.

Il y parut dès les premiers jours comme un modèle digne d'être proposé aux plus parfaits ; on vit en lui un prodige de mortification, un ange de pureté, une merveille d'amour de DIEU. La seule vue de Louis dissipait chez les autres les plus violentes tentations de la chair. Jamais il n'avait ressenti la concupiscence charnelle, et malgré cela il était cruel pour son pauvre corps à l'égal des plus rudes saints.

Obligé par ses supérieurs, pour cause de santé, à ne pas se laisser absorber dans la pensée de DIEU, il devait s'écrier souvent, emporté par l'amour au delà de l'obéissance : "Éloignez-vous de moi, SEIGNEUR, éloignez-vous de moi."

Louis reçut du ciel l'annonce de sa mort, et fut bientôt victime de sa charité pendant la peste de Rome, l'an 1591. Sa mort fut angélique comme sa vie.

Pratique. Vivez dans une grande pureté de corps, de cœur et d'esprit.

samedi 20 juin 2009

20 JUIN - SAINT SYLVERE, Pape et Martyr

SYLVERE succéda au pape Agapet, l'an 536, à une époque fort difficile, où l'Église était troublée par les intrigues et les hérésies.

A voir la manière dont s'était faite l'élection de Sylvère, favorisée, imposée même par Théodat, roi des Goths, on eût pu craindre que le nouvel élu ne répondit pas à la sainteté de la mission ; mais il en fut tout autrement.

DIEU fit paraître en ce moment la puissance infinie de sa grâce et l'attention providentielle qu'il prête au choix des souverains pasteurs de son Église ; car Sylvère fit éclater tant de vertus, il montra une vigueur si grande pour les intérêts de la religion, que ni l'exil, ni la perte des biens, ni les tourments les plus cruels, ni la mort même, ne furent capables d'abattre son courage et de lui arracher une décision contraire à son devoir.

L'impératrice de Constantinople, Théodora, ayant voulu obtenir de lui le rétablissement, sur le siège patriarcal de cette ville, d'un hérétique déposé par le pape son prédécesseur, Sylvère lui déclara qu'il ne le pouvait pas. Ce fut contre lui le signal de la persécution; Théodora le fit saisir, dépouiller de ses ornements pontificaux et revêtir d'un habit monastique, et un antipape, nommé Vigile, fut proclamé à sa place.

Sylvère, envoyé en exil à Patare, en Asie, fut sans doute attristé de la grave situation de l'Église; mais, d'autre part, il eut une joie extrême de souffrir pour la défense de la foi, et il semblait personnellement aussi heureux dans les épreuves de l'exil que dans les gloires du pontificat.

L'évêque de Patare le reçut d'une manière fort honorable et prit hardiment sa défense à la cour de Constantinople ; il menaça le faible empereur Justinien des jugements de DIEU, s'il ne réparait le scandale : « II y a plusieurs rois dans le monde, lui dit-il ; mais il n'y a qu'un pape dans l'univers. »

Ces paroles, dans la bouche d'un évêque d'Orient, montrent bien que la suprématie du siège de Rome était reconnue partout. Justinien, trompé jusqu'alors, se rendit aux observations de l'évêque, et peu après, malgré l'impératrice, Sylvère revint en Italie; mais bientôt de nouvelles intrigues le conduisirent dans l'île déserte de Pontia, où il subit un second exil plus rigoureux que le premier.

Son courage ne l'abandonna pas, et de là autant qu'il le put, il gouverna l'Église, en se nourrissant du pain de l'affliction et de l'eau de l'angoisse. »

Au bout d'un an, ce bon pape mourut de faim et des autres misères de l'exil, le 20 juin 538, et mérita d'être mis au rang des martyrs. Il n'avait gouverné l'Église que deux ans. DIEU témoigna par beaucoup de miracles que sa mort était précieuse devant ses yeux ; car tous les malades qui accoururent à son tombeau furent guéris.

Pratique. Conservez la paix de votre cœur et la confiance en DIEU, an milieu des injustices des hommes.

vendredi 19 juin 2009

19 JUIN - SAINTE JULIENNE FALCONIERI, Vierge

JULIENNE, de l'illustre famille de Falconiéri, vint au monde à Florence, l'an 1270, dans un temps où ses parents, avancés en âge, ne comptaient plus avoir d'enfants.

Elle fut initiée dès son berceau à la piété et à la vertu, si bien que Saint Alexis Falconiéri, de l'ordre des Servîtes, quand il venait voir sa famille, disait à la mère ravie : « Ce n'est pas une fille, c'est un ange que DIEU vous a donné ; il la destine à de grandes choses. »

Les journées de la sainte enfant se passaient presque entières en pieux exercices. Sa mère, y trouvant de l'excès, la grondait : « Julienne, disait-elle, si tu n'apprends pas ce que doit savoir une maîtresse de maison, je ne pourrai pas te trouver un mari. — Ne craignez rien, ma mère, répondait finement Julienne ; quand le temps sera venu, la Sainte Vierge y pourvoira. »

Mais, le temps venu, Julienne refusa de se marier, et offrit à DIEU sa virginité. Elle entra dans l'Ordre récemment fondé des Tertiaires Servîtes, où elle fit, sous la conduite de Saint Philippe Bénizi, les plus grands progrès dans la vertu ; à trente-six ans, elle était élue supérieure générale, malgré les réclamations de son humilité.

Dès les commencements de sa vie religieuse, sa vie était très austère. Elle consacrait le lundi au soulagement des âmes du purgatoire, et accompagnait ses prières de rudes pénitences et de cruelles flagellations.

Le mercredi et le vendredi, elle gardait un jeûne absolu, ne prenant d'autre nourriture que la sainte Eucharistie. Le samedi, elle jeûnait au pain et à l'eau en l'honneur de la très sainte Vierge, et elle passait cette journée dans la compagnie de Marie, au pied de la croix.

Le vendredi, son âme était absorbée, souvent jusqu'à l'extase, dans la méditation de la passion du Sauveur. Après sa mort, ses religieuses furent saisies d'émotion en trouvant sur elle une ceinture de fer incrustée dans les chairs.

Son divin époux ne lui ménagea ni les tentations ni les peines intérieures : "SEIGNEUR, disait-elle un jour dans ses angoisses, que je souffre, s'il le faut, tous les tourments de l'enfer pendant tonte l'éternité ; mais, de grâce, ne permettez pas que je vous offense! "

Le plus beau triomphe de Julienne, ce fut sa mort. Atteinte d'une grave maladie d'estomac, épuisée par des vomissements continuels, elle gémit de ne pouvoir communier ; elle supplie qu'au moins on lui montre la sainte Hostie, et, quand on lui a procuré ce bonheur, son audace d'amour va plus loin, elle prie qu'on place le corporal avec l'hostie sur sa poitrine.

Mais à peine son vœu fut-il exaucé, que l'hostie disparait et que Julienne, transportée d'amour, rend le dernier soupir en disant : « Mon doux JESUS ! C'était le 19 juillet 1341!

Pratique. Souvenez-vous qu'une des meilleures dispositions pour bien communier, c'est le désir.

18 JUIN - SAINT MARC ET SAINT MARCELLIN, Frères et Martyrs

MARC et MARCELLIN étaient frères et issus d'une des premières familles de Rome. Ils furent convertis à la foi dès leur jeunesse.

Arrêtés sous l'empereur Dioclétien, on les jeta dans une prison ; après quelques interrogatoires qui démontrèrent leur fermeté dans la foi, Chromace, préfet de la ville, les condamna à avoir la tête tranchée.

Ceux qui les aimaient selon la chair ne désespéraient pas de faire révoquer leur sentence ; ils obtinrent un délai de trente jours, se flattant de les déterminer enfin à sacrifier aux dieux.

Les deux frères furent alors transportés dans la maison de Nicostrate, greffier du préfet et leur gardien.

Tranquillin, leur père, Marcie, leur mère, leurs femmes et leurs jeunes enfants vinrent tour à tour se jeter à leurs pieds, les arroser de larmes, et leur adresser les paroles les plus affectueuses et les plus capables de toucher leur cœur.

Malgré leur constance, les généreux martyrs ne purent s'empêcher d'être attendris par ce spectacle si touchant ; ils commençaient à joindre leurs larmes à celles de leurs parents, de leurs femmes et de leurs enfants ; ils ne répondaient plus avec la même fermeté ; la nature semblait prendre avantage sur la grâce, et il y avait à craindre que l'amour ne fit faiblir ceux que les supplices avaient trouvés invincibles.

Saint Sébastien, capitaine de la première compagnie des gardes de l'empereur, toujours vigilant à soutenir le courage des martyrs, ne craignit pas de s'exposer lui-même à la mort en rappelant aux deux frères les saints enseignements de la foi, les espérances immortelles de l'autre vie, les châtiments des apostats.

Ses paroles ranimèrent la générosité des deux martyrs ; elles opérèrent même un changement dans le cœur de tous ceux qui étaient présents.

Sébastien ayant rendu à Zoé, femme du greffier Nicostrate, l'usage de la parole, qu'elle avait perdu depuis six ans, ce changement devint une complète conversion.

Les paroles de Marc et de Marcellien, ajoutées à celles de Sébastien, furent une lumière pour toute l'assemblée; Zoé, Nicostrate, Tranquillin, Marcie, les épouses et les enfants des deux martyrs, bientôt le préfet Chromace lui-même, reçurent le saint baptême et versèrent leur sang pour la foi.

Quant à Marc et Marcellien, ils comparurent bientôt devant un nouveau juge, qui employa toutes les flatteries et toutes les menaces pour les ébranler ; mais tout fut inutile ; invincibles dans la confession de leur foi, ils furent cloués à un poteau, où ils demeurèrent vingt-quatre heures, louant et bénissant DIEU.

Après un jour et une nuit, comme ils étaient encore pleins de vie et qu'ils témoignaient toujours la même joie et le même courage, on les perça à coups de lance. C'était le 18 juin de l'an 286.

Pratique. N'écoutez pas la voix dangereuse de la chair et du sang, mais la voix seule du devoir.

17 JUIN - SAINT AVIT OU AVY, Abbé

SAINT AVIT ou AVY naquit au pays de Beauce, de deux humbles cultivateurs. Quand sa mère le mit au monde, sa chambre, comme une autre étable de Bethléhem, fut inondée d'une céleste lumière, indice des grandes destinées de cet enfant.

Jeune homme, il entra dans l'abbaye de Micy, appelée plus tard de Saint-Mesmin, près d'Orléans. Dès les premiers jours, il s'y fit le serviteur de tous, au point de passer près de certains de ses frères pour un idiot et un incapable.

Le saint abbé Mesmin ou Maximin sut discerner son mérite dans sa charité pour les pauvres, et lui donna la charge d'économe du couvent.

Mais bientôt l'amour de la solitude l'emporte : il dépose, de nuit, ses clefs dans le lit de l'abbé endormi, et s'enfuit au fond d'une épaisse forêt, à cinq lieues du monastère. Là, il vit dans un si parfait détachement du monde, dans une si grande union à DIEU, qu'il semblait un esprit plutôt qu'un homme.

A la mort de l'abbé Maximin, les religieux du couvent, qui avaient souvent ridiculisé le saint, furent les premiers à le rechercher pour en faire leur abbé. Il fallut employer la force pour l'enlever à sa retraite. Cette dignité fut pour lui une source, de gémissements et de regrets ; il .pleurait continuellement de n'être plus tout absorbé en DIEU loin des créatures et des soucis extérieurs.

Comme, malgré son zèle, le relâchement s'introduisait parmi ses religieux et qu'il ne pouvait les élever à une vie plus sainte, au gré de ses désirs, il médita une seconde fuite. Cette fois il se retira plus loin, et vécut dans la contemplation et le chant des louanges de DIEU, en compagnie d'un saint religieux qu'il avait amené avec lui.

La Providence le fit découvrir par un événement miraculeux, car il rendit la parole à un pauvre berger muet qui s'était égaré la nuit dans cette retraite profonde. Malgré la défense du Saint, le berger raconta cette merveille, et il se fit à la grotte du solitaire une affluence continuelle de curieux, de gens qui lui amenaient des malades pour les guérir, ou d'autres qui venaient lui demander des règles de perfection.

Avit fut obligé de construire un monastère, et l'on y vit bientôt fleurir cette vie angélique dont le grand Saint Antoine avait donné les règles et les exemples.

La charité l'ayant appelé à Orléans, il y guérit un grand nombre de malades qu'on lui présenta, et surtout un aveugle de naissance. De temps en temps Avit, toujours épris de la solitude, se retirait au plus épais de la forêt pour s'y retrouver seul quelques jours avec DIEU.

Il ressuscita le religieux qui l'avait suivi à son départ du monastère de Saint-Mesmin. Sa mort arriva le 17 juin de l'an 530 ou environ.

Pratique. Aimez à vous retrouver seul, au moins de temps en temps, avec DIEU.

mardi 16 juin 2009

16 JUIN - SAINT JEAN-FRANCOIS REGIS, Confesseur

SAINT JEAN-FRANCOIS REGIS naquit le 31 janvier 1597, au village de Fontcouverte, dans le diocèse de Narbonne.

Il fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de Saint François Xavier ; toutefois son apostolat ne s'exerça pas hors de France ; il se dévoua surtout à l'évangélisation des pauvres et des habitants de la campagne.

Il était né apôtre ; il le fut dès le collège, où il exerça une grande influence parmi ses condisciples. C'est à la suite d'une maladie mortelle, dont il guérit contre tout espoir, qu'il résolut de se donner à DIEU.

Au noviciat des Jésuites de Toulouse, où il entra à dix-neuf ans, il parut bien vite le modèle de tous, particulièrement dans les œuvres de zèle et de charité.

Celui qu'on nommait autrefois l'Ange du collège était devenu l'Ange du noviciat. Les succès de son premier ministère, à Tournon, furent magnifiques.

Le dimanche, il parcourait les villages et les bourgs d'alentour, se faisant précéder d'une clochette; il réunissait les enfants, leur enseignait le catéchisme et leur apprenait l'amour de JESUS-CHRIST.

L'ivrognerie, les jurements, l'impureté régnaient en maîtres en certaines paroisses : il les détruisit par l'énergie de sa parole et par la pratique des sacrements.

C'est à ce jeune apôtre de vingt-deux ans que l'Église est redevable du premier germe de ces confréries du Saint-Sacrement destinées à faire tant de bien.

Ce premier ministère n'était qu'un essai ; l'obéissance exigea de lui de nouvelles études. Huit ans plus tard il est prêtre, armé pour la lutte; une année de retraite achève sa préparation : désormais il n'a qu'un but, qu'une occupation, sauver des âmes.

Il commence par évangéliser Fontcouverte, sa paroisse natale, où l'ont appelé des affaires de famille : catéchismes, confessions, visite des pauvres; prédications, occupent ses jours; ses œuvres humilient sa famille, on rougit de le voir porter sur son dos une paillasse à un malade; mais les conversions qu'il opère sont sa réponse.

On le voit rester jusqu'au soir au confessionnal sans prendre de nourriture. « Les personnes de qualité, disait-il, ne manqueront pas de confesseur; mon partage, ce sont les brebis abandonnées. » II disait au peuple : « Venez, mes chers enfants ; vous êtes mon trésor et les délices de mon cœur. »

La carrière de Régis fut courte, mais bien remplie ; elle dura dix ans ; mais, en dix ans, que de travaux, que de sueurs, que de privations, que de courses, que de conversions, que de miracles ! Plusieurs fois il s'expose à la mort pour sauver les âmes.

Un jour, il se casse la jambe dans les montagnes; le lendemain, sans remède, elle est guérie. Régis meurt au champ d'honneur pendant la mission de la Louvesc, dans l'exercice de son zèle tout de feu, le 31 décembre 1640, à l'âge de quarante-trois ans.

Pratique. Ayez un cœur de fer pour vous-même, et un cœur tendre pour vos semblables.

lundi 15 juin 2009

15 JUIN - SAINT GUY ET SES COMPAGNONS, MODESTE ET CRESCENCE, Martyrs

SAINT GUY, appelé aussi Vit ou Vite, était d'une illustre famille de Sicile, au sein de laquelle le christianisme n'était pas encore parvenu.

Son gouverneur, Modeste, sa nourrice, Grescence, étaient chrétiens et le baptisèrent à l'insu de ses parents.

Tout jeune encore, il accomplissait près des infidèles des œuvres merveilleuses, rendait la vue aux aveugles, guérissait les malades, et gagnait de nombreuses âmes à JESUS-CHRIST.

Au temps de la persécution de Dioclétien, Guy fut dénoncé; ni les larmes de son père ni les menaces du juge ne purent ébranler sa constance : « Si je désobéis à mon empereur et à mon père, dit-il, c'est pour obéir à DIEU, le premier maître et le premier père; je souffrirai tout plutôt que d'adorer les démons. »

Les fouets étaient déjà levés pour frapper son corps ; mais les bras des bourreaux sont tout à coup paralysés, et le jeune martyr les guérit au nom de JESUS-CHRIST. Le juge, frappé de ce prodige, rendit Guy à son père, qui prit tous les moyens les plus capables de l'amollir et de le corrompre ; mais le saint enfant avait toujours les yeux baignés de larmes et le regard levé au ciel.

Un jour, son père le surprit dans sa chambre au moment où elle était remplie d'une lumière céleste et embaumée d'un délicieux parfum ; mais, par un juste châtiment, il devint aussitôt aveugle et dut s'humilier devant son fils pour être guéri. Les yeux seuls furent ouverts, le cœur demeura endurci.

Crescence et Modeste, guidés par un ange, tirèrent Guy des mains de ses persécuteurs et s'enfuirent avec lui en Italie ; mais ils n'y trouvèrent pas la tranquillité qu'ils y cherchaient, car Guy fut bientôt reconnu comme chrétien aux nombreux miracles qu'il opérait.

Dioclétien le fit venir à Rome pour guérir son fils, possédé du démon. L'enfant approcha du possédé, lui mit la main sur la tête et commanda au démon de sortir, au nom de JESUS-CHRIST, et le démon s'enfuit avec un bruit horrible.

La récompense du jeune martyr fut de voir renouveler ses supplices ; Guy, Modeste et Crescence sont jetés en prison et traités avec la dernière rigueur ; mais ils sont consolés par la visite des Anges et de JESUS-CHRIST lui-même.

Jetés dans un four où l'on avait mis de la poix enflammée, ils n'en ressentent aucun mal ; un lion est lancé sur eux dans l'amphithéâtre, il vient leur lécher les pieds ; on les attache au chevalet pour leur rompre les membres, la foudre éclate dans un ciel serein et renverse les temples des idoles.

Enfin les martyrs, par leurs prières, obtiennent de DIEU la fin de leurs combats ; ils meurent bientôt de leurs blessures, et leur âme, empourprée par le martyre, s'envole au ciel, le 15 juin 303.

Pratique.
Soyez fidèle à DIEU ; il ne vous abandonnera pas, et vous ressentirez d'une manière frappante les effets de sa protection.

14 JUIN - SAINT BASILE LE GRAND, Docteur de l'Eglise

SAINT BASILE naquit à Césarée, l'an 329, d'une famille où la sainteté était héréditaire ; son père et sa mère, deux de ses frères, une de ses sœurs, sans parler des autres, sont placés au rang des saints.

Basile
fut envoyé dès son enfance chez Sainte Macrine l'Ancienne, son aïeule : « Je n'ai jamais oublié les fortes impressions que faisaient sur mon âme encore tendre les discours et les exemples de cette sainte femme, » disait-il plus tard.

Un seul défaut paraissait dans cet enfant de prédilection, sa faible santé; elle se rétablit pourtant, grâce aux prières de ses parents plutôt qu'aux remèdes.

Doué d'un heureux génie, Basile s'éleva vite au niveau des grands hommes, non moins qu'à la hauteur des saints : « II était, dit son ami Grégoire de Nazianze, au-dessus de son âge par son instruction, au- dessus de son instruction par sa vertu; il était rhéteur avant d'avoir étudié l'art des rhéteurs, philosophe avant d'avoir étudié la philosophie, prêtre avant d'avoir reçu le sacerdoce. »

Ses aptitudes universelles, sa rare modestie, ses vertus éminentes, lui conciliaient l'estime et l'admiration de tous. A vingt-trois ans, il parut à Athènes et se lia avec Grégoire de Nazianze, au point que tous les deux ne faisaient qu'un cœur et qu'une âme.

De retour en son pays, les applaudissements qu'il reçut l'exposèrent à une tentation de vaine gloire dont il fut si effrayé, qu'il embrassa l'état monastique pour y vivre dans l'oubli du monde et la pénitence; il fonda plusieurs monastères, écrivit pour les diriger des ouvrages ascétiques très estimés et traça des règles de vie religieuse demeurées célèbres.

Un très léger repas par jour, un sommeil très court sur la dure, de longues veilles, un vêtement léger par les temps les plus froids, tel était l'ordinaire de ce saint austère, « dont la pâleur, dit Saint Grégoire, annonçait un mort plutôt qu'un vivant. »

Basile eut à souffrir d'infirmités continuelles; dans le temps de sa meilleure santé, dit-il lui-même, il était plus faible que ne sont les malades abandonnés des médecins. Malgré sa faiblesse, il châtiait son corps et le réduisait en servitude.

Le zèle contre l'hérésie d'Arius le fit un jour sortir de sa retraite, et bientôt il courbait la tête sous le fardeau de l'épiscopat. Ni les intrigues ni les menaces n'eurent jamais prise sur cette grande âme. Un préfet le mande un jour et lui enjoint d'obéir à un prince arien, sous peine de confiscation de ses biens, de l'exil, des tourments, de la mort : « Faites-moi d'autres menaces, dit Basile, car il n'y a rien là que je puisse craindre ; je ne possède que quelques livres et quelques haillons ; le ciel est mon unique patrie, le premier coup suffira pour achever mes peines ; la mort m'unira à mon DIEU. »

L'empereur dut s'avouer vaincu. Le saint pontife mourut à cinquante et un ans, en 379, ne laissant pas de quoi se faire élever un tombeau de pierre.

Pratique. Ayez une vie bien réglée ; cherchez DIEU en tout et ne cherchez que Lui seul.

samedi 13 juin 2009

13 Juin - SAINT ANTOINE DE PADOUE, Religieux de Saint-François

SAINT ANTOINE était né à Lisbonne, en 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon, premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.

A quinze ans, après les exemples d'une sainteté précoce, il entra dans l'ordre des chanoines réguliers de Saint Augustin, où il mena de front le travail de l'étude et celui de la perfection.

Un jour qu'il était retenu à l'infirmerie du couvent par les devoirs de sa charge, il eut, au moment de l'élévation de la messe, un ardent désir de voir le SAUVEUR, et il se mit à genoux ; Ô merveille ! Les murs de l'église s'entrouvrent et lui laissent voir l'autel, où il adore, ravi, la Sainte Victime. Cependant Antoine était appelé de DIEU à devenir disciple de Saint François.

Il sentit le premier appel à la vue de cinq religieux franciscains s'embarquant pour les missions d'Afrique; l'appel fut définitif, quand quelques mois plus tard, les reliques de ces cinq religieux, devenus martyrs de la foi, furent apportées providentiellement au monastère où il vivait.

Antoine se sentit dès lors irrésistiblement entraîné vers un Ordre où il pourrait donner son sang pour JESUS-CHRIST.

Il arriva en Italie avant la mort de Saint François. Placé à la cuisine d'un couvent, il fut un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation, la communauté. Il commença simplement; mais bientôt il s'éleva à une telle hauteur de doctrine et d'éloquence, qu'il émerveilla toute l'assemblée.

L'ESPRIT-SAINT, qui transforma les Apôtres, avait rempli l'humble Antoine. Dès lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les campagnes, enseigne dans les universités de Montpellier, de Toulouse, de Bologne et de Padoue.

Par ses prédications accompagnées de prodiges, Il mérite le surnom de Marteau des hérétiques. Parmi les innombrables miracles de ce grand thaumaturge, remarquons ceux qui suivent.

Son père avait été injustement condamné à mort, à Lisbonne, pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. L'esprit de DIEU transporta Antoine en son pays natal ; il alla tirer le mort de sa tombe et lui fit proclamer l'innocence de l'accusé.

A la même heure, Antoine, de retour à Padoue, se rendait à l'office où la cloche appelait les religieux.

Une autre fois, prêchant sur le bord de la mer, il vit venir une multitude de poissons pour l'entendre, et donner une leçon aux hérétiques qui se bouchaient les oreilles ; ils ne partirent qu'après s'être inclinés sous sa bénédiction.

Saint Antoine est célèbre par l'apparition de l'Enfant JESUS, qui vint un jour se mettre en ses bras et le couvrir de caresses. L'admirable disciple de Saint François mourut le 13 juin 1231, à l'âge de trente-six ans.

Pratique.
Ayez une grande dévotion à l'Enfant JESUS ; invoquez-Le souvent avec tendresse.

vendredi 12 juin 2009

12 JUIN - SAINT JEAN DE SAINT-FACOND, Religieux Augustin

SAINT JEAN naquit à Sahagun ou Saint-Facond, en Espagne; sa naissance fut le fruit des prières de ses pieux et illustres parents, qui l'obtinrent miraculeusement de la Très Sainte Vierge après de longues années de mariage.

On ne trouve rien d'imparfait dans la vie de cet admirable enfant, qui dès les premières années montre la maturité d'un homme et fait présager toutes les vertus d'un grand saint.

Après de fortes études, Jean, ordonné prêtre, fut nommé chanoine de la cathédrale de Burgos, où son mérite commença à briller d'une manière éclatante. Il distribuait aux pauvres ses riches revenus, vivait lui-même dans la pauvreté, et consacrait tout son temps à la prière, à l'étude et au soin dès malheureux, qu'il faisait souvent asseoir à sa table et servait de ses propres mains.

A la mort de ses parents, le pieux chanoine abandonna ses immenses richesses pour en doter ses sœurs et en soulager ses frères, les pauvres; puis il alla se jeter aux pieds de son évêque et lui demanda en grâce de se démettre de son riche bénéfice pour desservir une pauvre chapellenie.

Le pieux pontife, qui l'estimait comme un saint, n'y consentit qu'avec peine. Dès lors Jean commence à remplir la mission à laquelle DIEU le destine ; il se fait pauvre, il prêche la paix dans on temps de guerre civile, brave la fureur et les coups des ennemis qui s'entretuent, parle des châtiments éternels et fait rentrer en eux-mêmes les plus endurcis.

Dans une maladie douloureuse qui le conduit aux portes du tombeau, il promet, s'il survit à la cruelle opération qu'il doit subir, de se faire religieux, et sa prière est exaucée. La première fois qu'il sort ensuite, un pauvre presque nu lui demande l'aumône; Jean hésite s'il doit lui donner sa meilleure ou sa moins bonne tunique; puis, se ravisant : "Quoi! se dit-il, donner au SEIGNEUR ce que j'ai de moins bon!" Et il donna la meilleure.

La nuit suivante, JESUS lui apparut revêtu de cette tunique et lui dit : "C'est Jean qui m'a revêtu de cet habit." Douce récompense d'une belle action.

Cependant Jean songe à sa promesse et choisit l'ordre des Ermites de Saint-Augustin. Parmi toutes ses vertus, il convient de remarquer sa dévotion extraordinaire envers la Sainte Eucharistie. Il faisait de chacune de ses actions une préparation à la sainte Messe ; il restait en prière devant le Saint-Sacrement depuis matines jusqu'au lever du jour; souvent JESUS-CHRIST lui apparaissait quand il offrait le Saint Sacrifice.

Sa hardiesse apostolique fut soutenue par de nombreux miracles. Il mourut à quarante-trois ans, le 11 juin 1473, empoisonné par une femme de mauvaise vie à laquelle il avait arraché une victime de ses débauches ; il fut ainsi le martyr de son apostolat.

Pratique. Retenez cette maxime du saint de ce jour : Ne pas combattre le vice, c'est vendre sa conscience et trahir le Crucifix.

11 JUIN - SAINT BARNABE, Apôtre


SAINT BARNABE est qualifié du nom d'Apôtre, quoiqu'il ne fût pas du nombre des douze que JESUS avait choisis ; on lui a donné ce titre glorieux parce que le SAINT-ESPRIT l'avait appelé d'une manière toute spéciale et qu'il eut une grande part, de concert avec les apôtres, dans l'établissement du christianisme.

Il était Juif, de la tribu de Lévi, et natif de l'île de Chypre ; son nom de Joseph lui fut changé par les apôtres contre celui de Barnabé, qui signifie fils de consolation. Il avait été ami d'enfance de Saint Paul, et c'est lui qui, après l'étonnante conversion de cet apôtre, le présenta à Pierre, le chef de l'Église.


La première mission de Barnabé fut d'aller diriger l'Église d'Antioche, où la foi prenait de grands accroissements; il vit tant de bien à faire, qu'il appela Paul à son secours, et les efforts des deux apôtres réunis opérèrent des merveilles.

Mais un jour le SAINT-ESPRIT lui-même fit entendre sa voix aux chefs de l'Église chrétienne : « Séparez-moi Paul et Barnabé pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. » Après un jeûne solennel et de longues prières, ils reçoivent l'onction épiscopale et ils s'élancent, au souffle d'en haut, vers les peuples gentils, pour les convertir.

Salamine, Paphos, Chypre, la Pamphylie, la Pisidie, Icône, Lystre, la Lycaonie et d'autres pays encore, entendent leur parole éloquente, sont témoins de leurs miracles, et sous leurs pas la foi se répand avec une rapidité prodigieuse. Paul et Barnabé se séparent ensuite, pour donner plus d'extension à leur ministère. L'île de Chypre, d'où il était originaire, était particulièrement chère à Barnabé; c'est là qu'il devait sceller de son sang la foi qu'il avait prêchée.

Les Juifs de Salamine, capitale de l'île, formèrent un complot contre celui qui menaçait de rendre leurs synagogues désertes; l'apôtre en eut connaissance; mais, loin de fuir, il réunit les fidèles et leur annonça les combats qu'il allait soutenir pour le SEIGNEUR JESUS : « Je vais aller sceller de mon sang, dit-il, la vérité que je vous ai annoncée; tenez-vous prêts à me suivre, car le loup ne s'attaque d'abord au pasteur que pour se jeter ensuite sur le troupeau. Soyez fermes dans la foi; je ne vous abandonnerai pas, je vous protégerai du haut du ciel. »

Les chrétiens fondaient en larmes, et suppliaient Barnabé de fuir ; ce fut en vain. Barnabé, fortifié par une visite du SAUVEUR, continue ses prédications dans la synagogue ; mais bientôt les Juifs furieux se jettent sur lui, le traînent, l'insultent et le lapident comme un blasphémateur ; son corps est enfin jeté sur un bûcher, pour qu'il n'en reste pas de traces ; mais les flammes le respectent, et les fidèles l'enlèvent de nuit et l'ensevelissent en secret. C'était environ l'an 61.

Pratique. Soyez heureux du succès des autres ; n'ayez qu'un désir, voir DIEU plus honoré et plus aimé.

mercredi 10 juin 2009

10 JUIN - SAINTE MARGUERITE, Reine d'Ecosse

SAINTE MARGUERITE était nièce de Saint Etienne de Hongrie. Elle vint au monde en 1048, et montra bientôt de merveilleuses dispositions pour la vertu ; la modestie rehaussait sa rare beauté, et dès son enfance elle se signalait par son dévouement aux pauvres, qui ne fit que grandir dans la suite et lui mérita le nom de mère des orphelins et de trésorière des pauvres de JESUS-CHRIST.

Forcée de chercher un asile en Ecosse, elle donna l'exemple d'une sainteté courageuse dans les épreuves, si bien que le roi Malcolm III, plein d'estime pour elle et épris des charmes de sa beauté, lui offrit sa main et son trône.

Marguerite
y consentit, moins par inclination que dans l'espoir de servir à propager le règne de JESUS-CHRIST. Elle avait alors vingt-deux ans (1070). Son premier apostolat s'exerça envers son mari, dont elle adoucit les mœurs par les attentions délicates, par la patience et la douceur dont elle ne se départit jamais.

Convertir un roi, c'est convertir un royaume : aussi l'Ecosse entière se ressentit de la conversion de son roi : la cour, le clergé, le peuple furent bientôt transformés. Marguerite, apôtre de son mari, fut aussi l'apôtre de sa famille.

DIEU lui donna huit enfants, qui firent tous honneur à la vertu de leur pieuse mère et à la valeur de leur père. Dès le berceau elle leur inspirait l'amour de DIEU, le mépris des vanités terrestres et l'horreur du péché.

L'amour des pauvres, qui avait brillé dans Marguerite enfant, ne fit que s'accroître dans le cœur de la reine : ce fut peut-être, de toutes les vertus de notre sainte, la plus remarquable. Elle eût désiré être pauvre elle-même à la place des pauvres, et pour les soulager, elle n'employait pas seulement ses richesses, elle se dépensait tout entière : « La main des pauvres, aimait-elle à dire, est la garantie des trésors royaux; c'est un coffre-fort que les voleurs les plus habiles ne sauraient forcer. »

Aussi se fit-elle plus pauvre que les pauvres eux-mêmes qui lui tendaient la main; car elle ne se privait pas seulement du superflu, mais du nécessaire, pour leur éviter des privations. Quand elle sortait de son palais, elle était toujours environnée de pauvres, de veuves et d'orphelins, qui se pressaient sur ses pas.

Avant de se mettre à table, elle servait toujours de ses mains neuf petites orphelines et vingt-quatre vieillards ; l'on vit même parfois entrer ensemble dans le palais jusqu'à trois cents pauvres. Malcolm se faisait un plaisir de s'associer à sa sainte épouse pour servir les pauvres à genoux, par respect pour NOTRE-SEIGNEUR, dont ils sont les membres souffrants.

Une longue-maladie éprouva les dernières années de Marguerite ; la mort de son époux et d'un de ses fils pendant une guerre lui donna le dernier coup ; sa mort, qui arriva le 16 novembre 1093, fut admirable comme sa vie, et jeta le deuil dans tout le royaume d'Ecosse.

Pratique. Ne vous attachez pas aux biens de ce monde ; servez-vous-en bien.

mardi 9 juin 2009

09 JUIN - SAINT PRIME ET SAITN FELICIEN, Frères et Martyrs

SAINT PRIME et SAINT FELICIEN appelés, déjà vieux, du paganisme à la foi, se montrèrent dignes de cette grâce par une vie toute de zèle et de charité.

Ils furent de ces chrétiens intrépides qui encourageaient les martyrs devant les tribunaux et dans les supplices, nourrissaient les pauvres, faisaient du bien à tous.

Il semblait que la persécution respectât ces deux héros de la foi, malgré leur profession publique de christianisme et les saintes audaces qu'exigeait le ministère de dévouement auquel ils s'étaient consacrés.

Mais le SEIGNEUR ne pouvait les priver davantage de la gloire du martyre, objet suprême de leurs aspirations. Au temps de l'empereur Dioclétien, la persécution devint plus générale, et le paganisme fit un dernier effort pour étouffer la religion du CHRIST dans le sang et le carnage.

Il y avait trente ans que Prime et Félicien bravaient la cruauté des tyrans, quand les prêtres des idoles déclarèrent que leurs dieux irrités ne voulaient plus rendre d'oracles jusqu'à ce que les deux chrétiens Prime et Félicien eussent sacrifié, ou bien eussent reçu le châtiment qu'ils méritaient.

Ils sont aussitôt arrêtés, chargés de fer et amenés devant l'empereur. Prime avait quatre-vingt-dix ans; il se chargea de répondre aux menaces du tyran, en lui déclarant qu'il n'y avait pas d'autre DIEU que le DIEU des chrétiens, ni d'autre religion que la leur, et que par conséquent ils étaient prêts à subir la mort plutôt que de trahir leur foi.

Le premier supplice qu'on leur fit subir, ce furent les fouets; puis bientôt on déchira leur corps par lambeaux avec des tenailles. Leurs affreuses plaies furent guéries miraculeusement par JESUS-CHRIST. Quelques jours après, nouvelles tortures et nouveau triomphe; on fait pleuvoir sur leur chair une grêle de coups de fouets armés de plomb ; pendant ce supplice, ils chantent les louanges du SEIGNEUR.

Félicien,
âgé lui-même de quatre-vingts ans, sut, comme son frère, résister à tontes les tentations et prêcha la foi et le salut à son cruel persécuteur ; mais il fut cloué par les mains et les pieds à un poteau, où on le laissa trois jours entiers sans nourriture ; au bout de ces trois jours, rafraîchi et nourri par les anges, il parut aussi sain que s'il n'avait pas souffert.

Quant à Prime, on chercha à lui faire croire que son frère avait enfin sacrifié aux idoles : mais il se moqua du juge menteur et lui dit que Félicien était, en prison, heureux comme au Paradis.

Cette réponse lui valut des coups de bâtons et le supplice des torches ardentes : " Grâces soient à vous, Ô JESUS-CHRIST, puisque, dans mes tourments, je ne ressens aucune douleur." Livrés ensuite aux lions et aux ours, les deux frères les virent venir se coucher à leurs pieds.


Enfin le tyran s'avoua vaincu et leur fit trancher la tête. C'était le 9 juin de l'an 280.

Pratique. Regardez les choses du monde comme pure vanité ; que l'éternité soit tout pour vous.


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Épouse et mère, Tertiaire trinitaire


(1769-1837)



Née à Sienne, Anna-Maria Gianetti suivit son père à Rome où des revers de fortune l'avait contraint d'aller se fixer. La petite passa à peine deux ans à l'école où elle n'apprit qu'à lire. Ses parents faisaient retomber leur amertume sur leur fillette, mais l'angélique pauvrette redoublait de douceur envers eux.


Anna-Maria entra très tôt en service afin d'aider ses parents. Elle grandissait, pieuse, travailleuse et coquette, prenant plaisir à se parer.

Domenico, qui travaillait au jour le jour au palais Chigi, homme honnête, rude et prompt à la colère, offrit de l'épouser; Anna-Maria accepta sa proposition de mariage.

Dans les premiers temps de son ménage, elle conserva ses habitudes mondaines, aimant à fréquenter le théâtre des marionnettes et à porter des colliers de verroterie. Après trois ans de cette vie ainsi partagée entre l'amour de DIEU et l'amour du monde, Anna-Maria se confessa au Père Angelo de l'Ordre des Servites, se convertit totalement et, avec l'assentiment de son mari, elle se fit recevoir dans le Tiers-Ordre des Trinitaires. Domenico ne demandait qu'une chose: que la maison soit bien tenue et paisible!

Or, les parents d'Anna-Maria vinrent partager la vie du jeune foyer. Depuis leur arrivée, les scènes de criailleries qu'elle apaise de son mieux se répètent tous les jours, car sa mère acariâtre cherche sans cesse querelle à son gendre qui s'emporte facilement.

Atténuant les heurts le mieux possible, elle s'empresse auprès de son époux trop vif qui jette le dîner par terre avec la table quand un plat lui déplaît. Après la mort de sa mère, son père vit aux dépens de sa fille et multiplie disputes sur disputes. Lorsque la lèpre l'atteint, la bienheureuse Anna-Maria le soigne tendrement et l'aide à mourir chrétiennement.

Pour leurs sept enfants, la maison risquait de devenir un enfer, mais la bienheureuse demeurait si surnaturellement douce, que Domenico affirmera que c'était un vrai paradis chez lui, et que l'ordre et la propreté régnaient partout dans son pauvre gîte.


Anna-Maria se levait de grand matin pour se rendre à l'église, et communiait tous les jours. Lorsqu'un membre de la famille était malade, pour ne donner à personne l'occasion de se plaindre et de murmurer, elle se privait de la messe et de la communion. Pour suppléer à cette privation involontaire, elle se recueillait pendant les moments libres de la journée.

La bienheureuse Anna-Maria Taïgi tenait ses enfants toujours occupés. Après le souper, la famille récitait le rosaire et lisait une courte vie du Saint du jour, puis les enfants se mettaient au lit après avoir reçu la bénédiction.


Le dimanche, ils visitaient les malades à l'hôpital. Sa tendresse maternelle ne l'empêchait pas d'appliquer fermement les sanctions méritées, telles la verge ou le jeûne. Ses enfants profitèrent avantageusement de cette éducation si équilibrée et devinrent vite l'honneur de leur vertueuse mère et le modèle de leurs camarades.

Sa délicatesse envers les humbles était exquise. Elle nourrissait sa servante mieux qu'elle-même; à une qui cassait la vaisselle par maladresse, elle disait gentiment: «Il faut bien faire gagner la vie aux fabricants de faïence.»

Lors de sa réception comme membre du Tiers-Ordre de la Sainte Trinité, la bienheureuse s'était offerte comme victime expiatrice pour les péchés du monde. En retour de cette généreuse offrande, DIEU lui accorda la vision permanente d'un globe ou soleil lumineux dans lequel elle lisait les besoins des âmes, l'état des pécheurs et les périls de l'Église.

Ce phénomène extraordinaire dura quarante-sept-ans. Surprise au milieu de ses occupations domestiques par les ravissements et les extases, Anna-Maria s'efforçait vainement de s'y soustraire.


Grâce à elle, les malades avertis de leur fin prochaine mouraient saintement. Comme le sort des défunts lui était révélé, sa compassion pour eux lui inspirait de multiplier ses pénitences afin de libérer au plus tôt ces pauvres âmes qui venaient la remercier de leur délivrance.

Bien que la bienheureuse Anna-Maria Taïgi souhaitait ardemment rester ignorée de tous, une foule de visiteurs composée de pauvres, de princes, de prêtres, d'évêques, du pape même, accourait pour demander conseil à sa sagesse inspirée. Simple et humble, elle répondait tout bonnement en se dérobant aux louanges, refusant toujours le plus petit cadeau.

Or, celle qui répandait ainsi la sérénité et la lumière autour d'elle, fut privée de consolation spirituelle pendant vingt ans, et éprouvait le sentiment très net d'être reléguée en enfer. Pendant sept mois, les angoisses et les ténèbres de son âme s'étant accrues, Anna-Maria Taïgi expérimenta une véritable agonie, n'en continuant pas moins à diriger sa maison comme si de rien n'était.

Malgré ses doigts devenus si douloureux, elle cousait beaucoup afin d'assurer le pain quotidien de la maisonnée. La femme du gouverneur de Savoie qui avait obtenu tant de grâces par les prières de la servante de DIEU voulut lui donner une forte somme d'argent, mais la bienheureuse la refusa catégoriquement.

Le Lundi-Saint, dans une extase, Anna-Maria apprit qu'elle mourrait le Vendredi-Saint. Après avoir béni tous les siens, et les avoir remercié, elle rendit l'âme dans un cri de bonheur et de délivrance. Il semble que DIEU ait voulu montrer dans la personne de cette admirable bienheureuse, la possibilité d'allier des vertus éminentes et des dons surnaturels exceptionnels à la fidélité aux devoirs les plus humbles et les plus matériels de la vie commune. Le pape Benoît XV béatifia Anna-Maria Taïgi, le 30 mai 1920.

Tiré de Marteau de Langle de Cary, 1959, tome II, p. 338-342 F.E.C. Edition 1932, pp. 201 - Résumé O. D. M

lundi 8 juin 2009

08 JUIN - SAINT MEDARD, Evêque de Noyon

SAINT MEDARD, l'un des plus célèbres pontifes de l'Eglise de France au VIe siècle, naquit vers l'an 457, à Salency, en Picardie. Sa pieuse mère fit bientôt recevoir le baptême à son mari, jusque-là païen, et dès lors la maison des deux époux parut aux yeux de tous comme le type d'une maison parfaitement conforme à l'Evangile; aussi DIEU bénit-il les pieux chrétiens en leur donnant pour fils deux futurs saints évêques, Médard et Gildard.

La jeunesse de Médard fut remarquable par sa grande compassion pour les pauvres et les malheureux; il s'assujettissait à des jeûnes rigoureux, afin de leur distribuer sa nourriture, et se privait de tout pour en faire don aux membres de JESUS-CHRIST.

Un jour, il rencontra un mendiant aveugle qui était, presque nu ; il se dépouilla de son habit pour l'en revêtir; et comme on lui demandait ce qu'il en avait fait, il dut répondre qu'il l'avait donné à un pauvre aveugle dont la misère l'avait touché.

Un autre jour son père, revenant de la campagne avec un grand nombre de chevaux, le chargea de les conduire dans un pré et de les y garder en attendant l'arrivée de ses domestiques. Tout à coup Médard aperçut un villageois chargé de harnais qu'il portait à grand-peine : « Eh ! Mon ami, lui dit l'enfant, pourquoi vous chargez-vous d'un si pesant fardeau? — C'est, répondit le paysan, que mon cheval vient de périr par accident; j'emporte ses harnais, mais sans espoir de pouvoir acquérir un autre cheval. »

L'enfant, ému de compassion, prit un des chevaux confiés à sa garde et le força de l'emmener. Le Ciel témoigna par un prodige combien cet acte de charité lui était agréable ; car, après que Médard eut rendu compte à son père de son action on trouva le nombre des chevaux complet.

De plus, tous les gens de la maison virent un aigle couvrir Médard de ses ailes pendant une grosse pluie qui était tout à coup survenue.

La vie de l'étudiant et du prêtre répondit à de si admirables commencements ; toutes les œuvres de zèle auxquelles peut se livrer un ministre des âmes lui étaient connues et familières.

En 530, il fut élu évêque et sacré par Saint Rémi. La dignité épiscopale ne lui fit rien retrancher de ses pénitences. On vit ce saint vieillard, à l'âge de soixante-douze ans, parcourir les villages, les bourgs et les hameaux, prêchant, consolant son peuple, administrant les sacrements avec un zèle infatigable.

Il étendit le règne de la foi en quelques parties de son diocèse demeurées païennes ; et, par ses travaux comme par ses miracles, il eut la douce joie de sauver un grand nombre d'âmes. C'est de sa main que la reine Radegonde, après avoir quitté la cour, reçut le voile de religieuse.

Enfin Médard, âgé de quatre-vingt-sept ans, plus chargé encore de vertus et de mérites que d'années, rendit son âme au Créateur, en l'an 545.

Pratique. N'oubliez jamais que DIEU bénit d'une manière étonnante la charité envers les pauvres.

dimanche 7 juin 2009

07 - SAINT CLAUDE, Archevêque de Besançon

SAINT CLAUDE illustra par ses vertus la partie orientale de la Bourgogne connue sous le nom de Franche-Comté. Il naquit à Salins vers l'an 607, d'une illustre famille romaine.

Dès l'âge de sept ans, il fut confié à des maîtres habiles qui lui enseignèrent en même temps les leçons de la science humaine, de la foi et de la piété. Il se plaisait beaucoup dans la lecture des Livres saints, des Actes des Martyrs, de la vie des Saints et des sermons des Pères et des Docteurs de l'Église; aussi, jeune encore, devint-il fort instruit.

Tous les jours on le voyait assister à la Messe ; il passait à l'église la plus grande partie des dimanches et des fêtes ; il ne se plaisait que dans la compagnie des personnes sérieuses et édifiantes : c'étaient des indices d'une vocation spéciale. Pourtant Claude exerça le métier des armes jusqu'à vingt ans, et ce n'est qu'alors qu'il entra dans la sainte milice.

Il fut le modèle des chanoines de la cathédrale de Besançon ; sa vie était celle d'un austère religieux. Pourtant ce n'était pas encore assez pour sa grande âme; il se retira, douze ans plus tard, dans un couvent ; là il ne vivait que de racines, reposait sur un dur grabat, n'aimait que la prière. Cinq ans après, il est abbé de son monastère.

Ce n'est qu'à l'âge de soixante-dix-huit ans qu'il est élu, malgré ses larmes, archevêque de Besançon. Son épiscopat dura sept années, pendant lesquelles il s'acquitta aussi parfaitement que possible de tous les devoirs d'un pasteur.

Bien loin de diminuer ses austérités et son assiduité à la prière, il les augmenta de plus en plus. Jamais il ne manqua d'assister aux divins offices avec ses chanoines. Il écoutait toujours avec une grande patience et une grande douceur les causes que ses prêtres venaient plaider devant lui et portait des décisions si équitables, que tout se réglait à la satisfaction des deux parties.

Ses occupations ne purent l'empêcher d'adresser souvent la parole lui-même à son clergé et à son peuple ; il parlait de l'abondance du cœur avec une grande facilité et une simplicité tonte paternelle. Les sermons du saint vieillard avaient tant de force, qu'ils arrachaient les âmes au vice, inspiraient la vertu et furent une cause du renouvellement de la foi et des mœurs dans son diocèse.

Il profitait de ses visites pastorales pour exercer les œuvres de miséricorde corporelle en même temps que les œuvres de miséricorde spirituelle, visitant les malades, assistant les, pauvres et ne refusant à personne un conseil ou une consolation.

Son grand âge le porta à retourner dans son monastère, à l'âge de quatre - vingt - cinq ans, et il gouverna ses religieux pendant plusieurs années encore. Après trois jours de maladie, il réunit ses frères, leur adressa une touchante exhortation, leur donna le baiser de paix et s'endormit doucement dans le SEIGNEUR, à l'âge d'environ quatre-vingt-douze ans.

Pratique. Aimer la vie retirée ; les vains bruits du monde ne servent qu'à dissiper l'âme.