jeudi 31 mai 2018

1er Juin : SAINT PAMPHILE, Prêtre et Martyr

Premier jour du Mois du Sacré Coeur de Jésus


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)



Pamphile était né à Béryte, en Phénicie, de l'une des premières familles de la province.

Devenu prêtre de l'Église de Césarée, après de brillantes et profondes études aux écoles d'Alexandrie, il fut l'un des beaux modèles de l'alliance de la philosophie avec le dogme chrétien. 

Nul ne sut mieux unir l'amour de la science à ces vertus évangéliques qui font le caractère des vrais disciples de JÉSUS-CHRIST. Pamphile s'était formé une immense bibliothèque composée des meilleurs auteurs, surtout ecclésiastiques ; il n'avait pour but de ses études que la défense de la foi. 

On doit à cet homme illustre la correction de la version de la Sainte Écriture dite des Septante ; c'est de sa bibliothèque précieuse que l'historien Eusèbe, son disciple, tira tous les documents dont il se servit pour écrire son histoire des premiers siècles. 

A tous ses travaux intellectuels, Pamphile ajoutait les exercices de la piété et de la pénitence.  Son seul bien, c'étaient ses livres; il avait distribué aux pauvres tout son riche patrimoine et vivait dans la solitude, se reposant du poids du jour par les prières de la nuit. 

Assurément le pieux savant était préparé aux saints combats du CHRIST. 

Arrêté comme l'un des principaux docteurs chrétiens, au temps de la persécution de l'empereur Maximin Daïa, il comparut devant le gouverneur. L'entretien fut d'abord amical, car le gouverneur comprenait l'importance pour le paganisme, de gagner un homme de cette valeur. 

Les promesses et les séductions n'ayant aucun succès, il fallut en venir aux menaces et aux tortures. Pamphile fut inébranlable. On lui déchire les côtes avec des ongles de fer; il est flagellé si affreusement, qu'on est obligé de le transporter, épuisé de sang et demi-mort, dans sa prison. 

Le gouverneur attendait que les plaies du martyr fussent fermées pour renouveler le supplice, quand il devint lui-même victime de la férocité de l'empereur, qui le condamna à mort : juste châtiment de ses crimes et de ses débauches, qui l'avaient rendu odieux à tous. 

Sous le nouveau gouverneur, Pamphile demeura quelque temps oublié dans sa prison, et il en profita pour écrire de savants ouvrages. Il y avait deux ans qu'il souffrait pour la foi, quand il fut appelé devant le gouverneur et condamné avec plusieurs autres chrétiens. 

L'exécution eut lieu sur le soir, et le corps resta toute la nuit exposé à l'endroit même du supplice. Mais aucun animal ne s'en étant approché pendant la nuit pour le dévorer, une protection si visible du Ciel toucha les gardes, qui laissèrent aux fidèles la liberté de l'emporter pour lui donner une sépulture honorable. 

C'est en l'an 308 que le philosophe chrétien, émule de Saint Justin, de Saint Lucien et de tant d'autres, consomma son martyre et alla recevoir an ciel la récompense de ses travaux et de ses souffrances. 

PratiqueLa foi ignorante suffit aujourd'hui moins que jamais; étudiez-en les preuves. 

                                                           "Ô Marie conçue sans péché, 

                                           priez pour nous qui avons recours à Vous"

mercredi 30 mai 2018

31 Mai : SAINTE PÉTRONILLE,Vierge / SAINTE ANGÈLE DE MERICI, Vierge, Fondatrice de l'Ordre des Ursulines

Trente-et-unième jour du Mois de Marie

(avec le Saint Curé d'Ars)


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)


Sainte Pétronille passait pour être la fille du prince des apôtres ; mais elle n'est proba­blement que sa fille spirituelle. Elle était de Rome et obtint de DIEU la grâce de mourir avant d'être contrainte au mariage, afin de conserver à JÉSUS-CHRIST la virginité qu'elle lui avait vouée.
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SAINTE ANGÈLE DE MERICI

Vierge
Fondatrice de l'Ordre des Ursulines 



Angèle de Mérici naquit le 21 mars 1474 et fut élevée à l'école des Saints, dont un pieux père lui lisait chaque soir les exemples; aussi n'est-il pas étonnant qu'elle ait eu dès son enfance des aspirations vers la sainteté.

Privée jeune encore de tous ses parents, elle se sentit au cœur un grand zèle pour la répression des désordres de la société : « Ces désordres, disait-elle, viennent de ceux de la famille ; les familles dépendent surtout de la mère ; il y a peu de mères chrétiennes, parce qu'on néglige l'éducation des jeunes filles. »

Remontant ainsi aux sources-du mal, elle se proposait de le combattre avec le secours du Ciel. Un jour elle eut une vision : Une échelle touchait par ses deux extrémités la terre et le ciel ; une foule brillante de vierges y montaient deux à deux, pendant que les anges faisaient entendre une ravissante musique : "Prends courage, Angèle, lui dit une voix, tu établiras une compagnie de vierges semblables à celles-ci."

Angèle attendit pendant vingt ans que DIEU lui fournît les moyens nécessaires à l'accomplissement de ses desseins. On la voyait pénétrer sous le toit du pauvre pour l'instruire, dans l'atelier de l'ouvrier pour le ramener à DIEU.

Que d'âmes elle convertit par ce simple mot : "DIEU est ici!" DIEU lui donna sans études une science si admirable, que les théologiens eux-mêmes allaient lui demander le secours de ses lumières. Un ange lui apparut enfin, lui reprochant ses longs retards et la frappant d'une verge de fer.

Angèle se mit aussitôt à l'œuvre, réunit ses compagnes et jeta les fondements de sa congrégation d'Ursulines ou Filles de Sainte Ursule. Les filles d'Angèle s'attachèrent surtout à former le cœur de l'enfance aux principes de la vie chrétienne et à refaire ainsi la société en proie an vice et à l'ignorance.

En peu d'années elles prirent un tel développement, qu'on vit clairement le doigt de DIEU dans cette fondation nouvelle. Partout on les réclamait, partout elles opéraient des merveilles. Désormais l'œuvre d'Angèle était accomplie, cinq années avaient suffi pour assurer l'avenir ; la fondatrice sentit qu'elle allait mourir. Elle réunit ses filles désolées autour de sa couche : « Mes filles, leur dit-elle, que la charité règne parmi vous ! »

Souvent elle répétait : « Oh ! Qui me donnera des ailes pour voler vers mon DIEU bien-aimé ! » JÉSUS fut sa dernière parole. C'était le 28 janvier 1540.

Pratique. Dans votre sphère d'action, procurez la bonne et chrétienne éducation des enfants. 

                                                     "Ô Marie conçue sans péché, 

                                       priez pour nous qui avons recours à Vous"

mardi 29 mai 2018

30 Mai : SAINT FÉLIX, Pape et Martyr / SAINT FERDINAND, Roi d'Espagne / SAINTE JEANNE D'ARC, Vierge, Libératrice de la France

Trentième jour du Mois de Marie

(avec le Saint Curé d'Ars)


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)


Félix, Romain de naissance, succéda au pape saint Denis, en 269. Pendant la persécution d'Aurélien, il soutint les fidèles par son courage, et sans verser son sang, il eut la gloire de beaucoup souffrir pour JÉSUS-CHRIST. C'est lui qui ordonna que la messe fût célébrée sur les tombeaux des martyrs. 
 
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SAINTE JEANNE D'ARC 
 
Vierge
Libératrice de la France  
(1412-1431) 


Sainte Jeanne d'Arc montre une fois de plus, et d'une manière particulièrement éclatante, deux choses: combien DIEU aime la France et comme il est vrai qu'Il Se plaît à choisir les plus faibles instruments pour l'accomplissement des plus grandes choses. 

Jeanne d'Arc naquit à Domremy, dans la Lorraine actuelle, le 6 janvier 1412; ses parents, Jacques d'Arc et Isabelle Romée, étaient des cultivateurs faisant valoir leur petit bien. 

La première parole que lui apprit sa mère fut le nom de JÉSUS; toute sa science se résuma dans le Pater, l'Ave, le Credo et les éléments essentiels de la religion. Elle approchait souvent du tribunal de la pénitence et de la Sainte Communion; tous les témoignages contemporains s'accordent à dire qu'elle était "une bonne fille, aimant et craignant DIEU", priant beaucoup JÉSUS et Marie. Son curé put dire d'elle: "Je n'ai jamais vu de meilleure chrétienne, et il n'y a pas sa pareille dans toute la paroisse." 


SAINTE JEANNE D'ARC 

La France était alors à la merci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés; la situation du roi Charles VII était désespérée.  Mais DIEU Se souvint de Son peuple, et afin que l'on vît d'une manière évidente que le salut venait de Lui seul, Il Se servit d'une humble fille des champs.  Jeanne avait treize ans quand l'Archange Saint Michel lui apparut une première fois, vers midi, dans le jardin de son père, lui donna des conseils pour sa conduite et lui déclara que DIEU voulait sauver la France par elle. Les visions se multiplièrent; l'Archange protecteur de la France était accompagné de sainte Catherine et de Sainte Marguerite, que DIEU donnait à Jeanne comme conseillères et comme soutien.

Jusqu'ici la vie de  Jeanne est l'idylle d'une pieuse bergère; elle va devenir l'épopée d'une guerrière vaillante et inspirée; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convaincu de sa mission par des signes miraculeux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans est délivrée, les Anglais tremblent et fuient devant une jeune fille. Quelques mois plus tard, le roi était sacré à Reims. 


SAINTE JEANNE D'ARC 

Dans les vues divines, la vie de Jeanne devait être couronnée par l'apothéose du martyre: elle fut trahie à Compiègne, vendue aux Anglais, et après un long emprisonnement, où elle subit tous les outrages, condamnée et brûlée à Rouen (30 mai 1431). Son âme s'échappa de son corps sous la forme d'une colombe, et son cœur ne fut pas touché par les flammes.

L'Église a réhabilité sa mémoire et l'a élevée au rang des Saintes. Jeanne d'Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puissante et bien-aimée. Elle a été déclarée sa Patronne secondaire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922. 


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SAINT FERDINAND
 Roi d'Espagn


Saint Ferdinand IIIroi d'Espagne, était neveu de Blanche de Castille et cousin de saint Louis. Né l'an 1199, il fut élevé par ses parents dans les principes du plus pur christianisme.

Roi de Castille à dix-huit ans, il épousa Béatrix de Souabe, avec laquelle il vécut dans la plus sainte union, et de laquelle il eut sept fils et trois filles.

Son génie, dirigé par la religion, éclairé par les conseils des hommes vertueux, accomplit de grandes œuvres, et il fit de son règne celui de la justice et de la charité.

Les Sarrasins occupaient encore une grande partie de l'Espagne. Ferdinand, par sentiment chrétien autant que dans un élan patriotique, résolut de travailler à leur expulsion. Aidé par Jacques d'Aragon, qui s'était dévoué à la même cause sainte, il poursuivit le cours de ses conquêtes et parvint à s'emparer de Cordoue, centre de la puissance musulmane en Espagne. 

Grenade et Séville ne tardèrent pas à capituler. La conduite de Ferdinand nous montre bien que la piété et l'héroïsme peuvent s'allier noblement. Le soin de ses États, ses guerres même, n'étaient point pour lui une trêve à la vertu ; tous ses actes tendaient à la gloire de DIEU et de l'Église.

Dur à lui-même, il jeûnait strictement, portait un cilice en forme de croix, et passait des nuits en prière, surtout à la veille des batailles. Il cherchait à inspirer à ses soldats les sentiments de la piété ; mais il leur en donnait surtout l'exemple.

Sa confiance en la Mère de DIEU était toute filiale ; il portait sa médaille, et arborait son image sur les étendards, à la tête de ses armées. Comme tous les rois dignes de ce nom, Ferdinand se montrait le père de ses sujets. Malgré les nombreuses guerres qu'il eut à soutenir, il évi­tait de lever des impôts nouveaux.

A ceux qui lui proposaient ce genre de mesure, il répondait : « A DIEU ne plaise que je surcharge mon peuple ! La Providence aidera. Je crains plus les malédictions d'une pauvre femme que toute une armée de Maures. »

Belle parole, qui aurait besoin d'être méditée par un grand nombre d'hommes d'État, à notre époque d'ambition effrénée ! Le grand prince se disposait à organiser une expédition en Afrique, quand il tomba malade. Il se prépara saintement à la mort, et au moment de son agonie, il fit réciter le Te Deum.

C'était le 30 mai 1252.

Pratique. La piété est utile à tout; demandez-la à DIEU et travaillez à l'acquérir. 


                                                       "Ô Marie conçue sans péché, 

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lundi 28 mai 2018

29 Mai : SAINT CYRILLE, enfant martyr, et autres enfants martyrs

Vingt-neuvième jour du Mois de Marie

(avec le Saint Curé d'Ars)


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)



Cyrille enfant de huit ou dix ans, fut malgré son jeune âge, l'un des plus célèbres martyrs de la persécution de Valérien, l'an 259.

Son père qui était païen, habitait Césarée, en Cappadoce. N'ayant pu faire apostasier son fils, il le renia et le chassa de sa maison. Le pauvre enfant s'en consola en disant : « Mon père me chasse de sa maison, eh bien maintenant je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux! »

Ce père cruel poussa la barbarie plus loin et alla dénoncer lui-même son propre enfant. Devant cette frêle victime, le juge éprouva quelque pitié et employa tous les moyens de douceur et les flatteries : « Renonce à ta religion, mon cher enfant, lui dit-il ; ton père te recevra, et moi je te ferai de jolis présents. — Non, non, dit Cyrille, c'est inutile; je suis prêt à mourir pour JÉSUS-CHRIST. »

Le juge alors, pour lui faire peur, le conduisit devant un grand feu où l'on feignit de le jeter ; puis un bourreau vint brandir son glaive sur sa tête ; mais l'enfant demeura ferme. On le ramena devant le juge, auquel il dit ces belles paroles : "Oh ! Vous êtes bien cruel de me montrer de si près la couronne et de ne pas me la donner. Il me tarde d'aller avec mon DIEU !"

Tous les assistants pleuraient en entendant des paroles si touchantes; mais lui, toujours plus avide du martyre : "Pourquoi pleurez-vous ? dit-il. Ah! Vous vous réjouiriez avec moi, si vous saviez les biens qui m'attendent, et vous comprendriez mon impatience."

Le juge lui fit trancher la tête.

Profitons de l'histoire de cet enfant pour signaler deux jeunes martyrs : Justin, dont la fête se célèbre le 18 octobre, et Agapit, dont la fête arrive le même jour.

Justin était natif d'Auxerre, et n'avait que neuf ans quand il cueillit la palme du martyre. Il fut pris et garrotté par quatre soldats, qui espéraient avoir vite raison de lui et le faire apostasier ; mais l'enfant leur résista énergiquement : « Abjure ta foi, lui dirent-ils. — Non, jamais; j'aime bien mieux mourir ! — Eh bien! Meurs, » dit l'un d'eux, et d'un seul coup il lui trancha la tête. —
Le jeune Agapit, Romain, avait quinze ans quand vers l'an 274, l'empereur Aurélien se mit à persécuter les chrétiens. S'étant permis de faire des remontrances au gouverneur païen, celui-ci, pour toute réponse, le fit frapper de verges et le soumit à divers supplices.

Son courage indomptable, ses réponses à ses juges, la grâce de sa jeunesse, causèrent tant d'émotion dans la foule des spectateurs, que cinq cents se convertirent.

Le chevalet, les charbons ardents, le bûcher, l'huile bouillante, furent employés en vain ; aucun de ces supplices ne semblait l'atteindre. Deux lions lancés contre lui dans l'amphithéâtre vinrent lui lécher les pieds. Alors le peuple entier s'écria : « Le DIEU d'Agapit est le vrai DIEU ! »

Le gouverneur se hâta de le faire décapiter.

Pratique. Respectez l'enfance, édifiez-la; portez-la au bien par vos conseils. 


                                                       "Ô Marie conçue sans péché, 

                                            priez pour nous qui avons recours à Vous"

dimanche 27 mai 2018

28 Mai : SAINT GERMAIN, Évêque de Paris / SAINT AUGUSTIN DE CANTORBERY, Moine bénédictin et Archevêque de Cantorbéry

Vingt-huitième jour du Mois de Marie


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint Francois de Sales)



SAINT GERMAIN DE PARIS naquit en 496, d'une famille noble, au territoire d'Autun. Tout jeune, il faillit être victime d'une mère dénaturée et d'une grand-mère criminelle ; mais DIEU veillait sur cet enfant de bénédiction et le réservait à de grandes choses.
Germain se réfugia près d'un ermite, son oncle, dont il partagea le genre de vie austère et s'étudia chaque jour à imiter la piété et les vertus. L'évêque d'Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très haute estime et lui donna, malgré les réclamations de son humilité l'onction sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de Saint-Symphorien d'Autun.


Par ces temps de guerre et de dévastation, les pauvres affluaient. Germain, qui ne pouvait s'empêcher d'être ému à la vue d'un homme dans la souffrance, ne voulut jamais se résoudre à renvoyer personne sans lui faire l'aumône, au point qu'un jour il donna jusqu'au dernier pain de la communauté.

Les moines en murmurent d'abord, puis se révoltent ouvertement. Germain, pleurant amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se retire dans sa cellule et prie DIEU de les confondre et de les corriger, il priait encore lorsqu'une dame charitable amène au monastère deux chevaux chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot de blé. La leçon profita aux religieux, qui rentrèrent dans le devoir.

Un jour le feu prit au grenier, menaçant de brûler toute la récolte du couvent : grand émoi dans la communauté. Mais Germain, calme et confiant, prend une marmite d'eau à la cuisine, monte au grenier en chantant Alléluia, fait le signe de la croix et jette quelques gouttes d'eau sur le brasier, qui s'éteint.

Un jour que Germain était en prière, il vit apparaître un vieillard éblouissant de lumière, qui lui présenta les clefs de la ville de Paris : « Que signifie cela? demanda l'abbé. — C'est, répondit la vision que vous serez bientôt le pasteur de cette ville. »

Quatre ans plus tard, Germain dut en effet céder à la volonté de DIEU.  Devenu évêque, il resta moine par sa vie, et il ajouta même de nouvelles austérités à celles qu'il avait pratiquées dans le cloître.

Après les fatigues d'une journée tout apostolique, son bonheur, même par les temps rigoureux, était de passer les nuits entières au pied de l'autel.  Germain eut la plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des reines qui se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat ; on ne saurait dire le nombre de pauvres qu'il secourut, de prisonniers qu'il délivra, avec l'or des largesses royales.

DIEU lui fit connaître le jour de sa mort, qui arriva le 28 mai 576.  Il avait opéré de nombreux miracles pendant sa vie; il s'en fit encore davantage à son tombeau.

Pratique.  Faites des bonnes œuvres; servez-vous de votre crédit auprès des riches pour leur recommander les pauvres.
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SAINT AUGUSTIN DE CANTORBERY
Moine bénédictin et archevêque de Cantorbéry
(+ 605)

Aux Ve et VIe siècles, l'île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l'invasion des Saxons.  Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis.

Berthe consentit à ce mariage à la condition d'avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l'aide et l'appui d'un évêque gallo-franc.  L'âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi.  Le pape Grégoire le Grand jugea le moment opportun pour tenter l'évangélisation de l'Angleterre qu'il souhaitait depuis longtemps.  Pour réaliser cet important projet, le souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome.

On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s'arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.

A Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu'on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d'Augustin, qu'ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d'un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de DIEU et le salut des âmes. Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne.

Le roi Ethelbert n'autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s'en alla lui-même visiter les nouveaux venus.  Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s'avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies.  Ethelbert n'abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres.  Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s'appelle encore Stable Gate: la porte de l'Hôtellerie, et ordonna qu'on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.


Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et ses compagnons étaient assidus à l'oraison, aux vigiles et aux jeûnes.  Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu'ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu'ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité.  L'innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.

Charmé comme tant d'autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d'un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu'il reçut des mains de saint Augustin.  Sa conversion amena celle d'une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes moeurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.

En 1597, étant désormais à la tête d'une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se rendit à Arles, afin d'y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire.  De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.


De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. A côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l'Angleterre. Saint Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé.  En le nommant primat d'Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d'autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique.

Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d'avoir formé la nouvelle Église d'Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques.  Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d'Angleterre.  Le pape lui donna également le pouvoir d'ordonner d'autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique.  Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu'il lui ordonna d'ériger dans l'Angleterre méridionale.


Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l'Ouest.  Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications.  Rebelles à la grâce, les Saxons de l'Ouest refusèrent d'entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d'avanies et d'outrages et allèrent jusqu'à attenter à leur vie afin de les éloigner.

Au début de l'an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l’Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux.  Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry.  Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l'église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.

        "Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"