dimanche 31 août 2014

31 Août : SAINT RAYMOND NONNAT, Cardinal

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)


SAINT RAYMOND NONNAT était issu d'une noble famille éprouvée par des revers de fortune, en Espagne, l'an 1204; il perdit sa mère dès sa naissance.

À peine Raymond eut-il l'usage de la raison, que, se voyant sans mère ici-bas, il se choisit dans le ciel une Mère qu'il aima toujours filialement.

Marie et son dévot serviteur rivalisaient, en maintes circonstances, de dévouement l'un pour l'autre. Partout le pieux enfant saluait l'image de sa Mère céleste ; il trouvait chaque jour mille moyens de l'honorer tout en vaquant au soin des troupeaux de son père.

Le démon lui étant apparu un jour sous la forme d'un berger, pour le porter à l'ambition et aux plaisirs, Raymond le reconnut, appela Marie à son aide, et le tentateur disparut avec un cri horrible.

Son père, ayant entendu dire que la dévotion de son fils lui faisait négliger la garde de son troupeau, vint un jour l'épier et fut ravi d'admiration de voir un beau jeune homme éclatant de lumière garder le troupeau pendant que Raymond se livrait à la prière dans une chapelle voisine, aux pieds de l'image de la Vierge.

Raymond était arrivé à l'âge de fixer son avenir. Marie calma ses inquiétudes en lui révélant qu'il devait aller à Barcelone et se faire recevoir dans l'ordre de Notre-Dame-de-la-Merci, pour la rédemption des captifs.

Après on noviciat plein de ferveur, il fut envoyé en Afrique, où, n'ayant pas assez d'argent pour racheter tons les prisonniers, il se donna lui-même en otage, afin de les mettre tous en liberté, et ne fut délivré que quand le surplus du payement fut arrivé.

Il souffrit arec joie tous les outrages de la captivité en union avec le Rédempteur des âmes outragé pour les péchés du monde. Un jour, il faillit être empalé pour avoir instruit et converti plusieurs infidèles ; mais le supplice fut changé en coups de bâtons. La bouche cadenassée, il chantait encore les louanges divines, ce qui fut attribué à des enchantements et donna lieu à une persécution nouvelle.

Après sa délivrance, qui fut moins pour lui un sujet de joie qu'un sujet de tristesse, il fut élevé au cardinalat ; mais, rentré dans son couvent, il y mena la même vie simple qu'auparavant, et ne consentit à changer ni d'habit, ni de logement, ni de genre de vie.

Un jour très froid d'hiver, il avait donné son chapeau à un pauvre vieillard mendiant; la nuit suivante, la sainte Vierge vint, accompagnée de plusieurs saints, déposer une couronne sur sa tête ; et comme l'humble Raymond s'en montrait affligé, il aperçut près de lui Jésus couronné d'épines, ce qui fut pour lui un sujet de douces larmes et de grande consolation.

Près de mourir, il reçut la, communion des mains de Jésus-Christ, et rendit son âme à Dieu l'an 1240. Son visage devint après sa mort d'une beauté éclatante, son corps répandit un suave parfum, et d'innombrables miracles furent opérés par son invocation.

Pratique : 
Exercez la charité envers le prochain, même au prix des plus pénibles sacrifices.

"O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours a Vous"

samedi 30 août 2014

30 Août : SAINTE ROSE DE LIMA, Vierge / SAINT FIACRE, Solitaire

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)


SAINT FIACRE, fils d'un roi d'Ecosse, vivait au VIe siècle; il fut élevé dans la science et la piété par des maîtres habiles. Jeune encore, il sentit son âme enflammée par l'amour de la solitude et le désir de ne vivre que pour Dieu.

Il s'embarqua pour la France, à l'insu de son père, et se choisit, près de Meaux, un lieu retiré, dans une forêt, où l'évêque lui concéda une portion de terre. Saint Fiacre y bâtit un couvent, qu'il consacra à la sainte Vierge, à laquelle il avait voué dès son enfance une dévotion singulière.

Là il mena une vie angélique, tant par son application à Dieu que par la pratique de la plus rude mortification et le soin de subjuguer les moindres saillies des passions mauvaises. Sa sainteté ne manqua pas d'attirer en foule vers lui les pauvres et les pèlerins. Fiacre mangeait peu et employait presque tout le produit du travail de ses mains à la subsistance de ses pieux visiteurs.

On lui amenait des possédés et des malades, et il les délivrait ou les guérissait en grand nombre. Cependant le petit terrain qu'il occupait étant devenu insuffisant pour subvenir à tant d'aumônes et à une si généreuse hospitalité, Fiacre fut obligé d'implorer de l'évêque une nouvelle concession de terre, et le prélat lui permit de prendre et d'utiliser tout ce qu'il pourrait entourer d'un fossé dans l'espace d'une journée.
Chose merveilleuse, Dieu vint au secours du travailleur : la terre se fendait d'elle-même comme par enchantement, et un seul jour suffit au saint pour entourer une étendue considérable. C'est sans doute à cause des travaux de jardinage dont il occupait les loisirs que lui laissaient la prière et le service de Dieu, que saint Fiacre est regardé comme le patron des jardiniers.

Tandis qu'il jouissait tranquillement des délices de la solitude, des envoyés écossais vinrent lui offrir la couronne royale, dont son frère s'était rendu indigne. Fiacre avait en révélation de leur approche et obtint de Dieu, à force de larmes et de prières, de ne pas permettre qu'il sortit de sa chère solitude pour être exposé aux dangers des honneurs du monde. Il devint aussitôt semblable à un lépreux.
Quand les ambassadeurs furent arrivés près de lui, ils ne purent voir sans horreur ce visage défiguré, n'eurent plus aucun désir de le faire monter sur le trône de ses pères et n'éprouvèrent que dégoût pour le fils de leurs rois.

Fiacre, joyeux de leur déconvenue : « Ne croyez pas, leur dit-il, que cette plaie qui me couvre soit un mal naturel ; c'est une grâce que Dieu m'a faite pour m'épargner le danger des grandeurs. » 
Fiacre mourut dans son ermitage, le 30 août, vers l'an 670 ; il opéra de grands miracles après sa mort.
Pratique: Craignez les honneurs ; soyez convaincu que la vie simple et cachée leur est préférable.



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Sainte Rose de Lima



Rose naquit à Lima, au Pérou, le 20 avril 1586, et reçut au Baptême le nom d'Isabelle. Sa mère, penchée sur son berceau, ayant cru apercevoir une rose épanouie sur son visage, s'écria: "Désormais, tu seras ma "Rose", changement de nom qui fut confirmé par la Sainte Vierge dans une vision qu'eut plus tard la jeune fille.
 

La vie de cette petite Sainte a été une suite ininterrompue de souffrances volontairement acceptées et héroïquement supportées. Dès son bas âge, Rose comprit que la vraie sainteté consiste avant tout à accomplir ses devoirs d'état. Une source de difficultés lui vint de concilier l'obéissance à ses parents avec la fidélité aux appels intérieurs dont le Ciel la favorisait.
Elle s'ingénia à trouver le moyen d'obéir à la fois à Dieu et à sa mère. Décidée à ne chercher à plaire à personne qu'à Dieu, elle portait néanmoins une couronne de fleurs imposée par sa mère; mais elle sut y cacher à l'intérieure une aiguille qui faisait de cet ornement un instrument de supplice.


À l'exemple de sainte Catherine de Sienne, Rose se voua à une vie de pénitence. Dès son enfance, elle s'exerça au jeûne et put le pratiquer à un degré héroïque. Elle ne mangeait jamais de fruits. À six ans, elle jeûnait le vendredi et le samedi. À quinze ans, elle fit voeu de ne jamais manger de viande. Plus tard, elle ne mangea qu'une soupe faite de pain et d'eau, sans sel ni autre assaisonnement. 
Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s'offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l'Église, l'État, les âmes du purgatoire et les pécheurs. Non contente du lit de planches sur lequel elle reposa longtemps, elle se fit un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes; elle remplit les intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les acuités tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.

La vraie sainteté ne réside pas dans la pénitence du corps, mais dans celle du coeur, qui est impossible sans l'humilité et l'obéissance. Toutes les austérités de Rose étaient soumises à l'obéissance; et elle était toujours prête à tout abandonner. On s'étonnera que ses directeurs aient pu approuver dans une si frêle enfant d'aussi cruelles macérations; mais il faut savoir que chaque fois que des confesseurs voulurent s'y opposer, il en furent empêchés par une lumière intérieure.

Toute la personne de Rose, défigurée par la pénitence, attirait l'attention du public et la faisait vénérer comme une Sainte. Désolée, elle eut recours à Dieu, afin que ses jeûnes n'altérassent pas les traits de son visage. Chose admirable! Elle reprit son embonpoint et ses vives couleurs; ses yeux se ranimèrent. Aussi arriva-t-il qu'après avoir jeûné tout un Carême au pain et à l'eau, elle rencontra des jeunes gens qui se moquèrent d'elle en disant: "Voyez cette religieuse si célèbre par sa pénitence! Elle revient sans doute d'un festin. C'est édifiant, vraiment, en ce saint temps!" Rose en remercia Dieu.
La charité de Rose pour le salut des âmes était en proportion de son amour pour Jésus-Christ. Elle ressentait une poignante douleur en pensant aux âmes qui se perdent après avoir été si chèrement achetées. Elle pleurait sur le sort des Chinois, des Turcs, et des nombreuses sectes hérétiques qui désolaient l'Europe.
Rose mourut le 24 août 1617, à l'âge de trente et un ans.
                    « O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous »

vendredi 29 août 2014

29 Août : DÉCOLLATION DE SAINT JEAN BAPTISTE

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)



SAINT JEAN-BAPTISTE fidèle à l'impression de l'Esprit de Dieu, se retira dans le désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé.
Il y resta depuis son enfance jusqu'à l'âge de trente ans, uniquement occupé des exercices de la pénitence, de la prière et de la contemplation. A sa trentième année, il reparut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du saint précurseur touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission.
Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-sœur; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.
Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison ; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume.
La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet : "Que dois-je demander?" dit-elle à Hérodiade. — Demande la tête de Jean-Baptiste, répond la haineuse femme. Salomé vient aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait.
Hérode n'était pas méchant, mais il était faible ; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande ; mais il y avait un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance.
Malgré son estime pour Jean-Baptiste, il envoya donc un garde dans sa prison pour lui trancher la tête. L'envoyé accomplit son message homicide et revint bientôt présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, que celle-ci alla aussitôt montrer à sa mère.
Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par sa science divine, il manifesta une profonde douleur. Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement.
La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Le martyre de Jean-Baptiste en présageait bien d'autres, et particulièrement celui du Sauveur, qui arriva l'année suivante.
Pratique: Ne vous laissez jamais arrêter, dans la défense de la vertu, par la crainte des hommes.
«  O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours a Vous”

mardi 26 août 2014

26 Août : SAINT ZÉPHYRIN, Pape et Martyr / SAINT EULADE

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)


SAINT ZÉPHYRIN succéda an pape Victor, en 202. Il fut l'appui et le consolateur des fidèles, et sa charité lui fit ressentir ce que souffraient tous les confesseurs. Il est vrai que les triomphes des martyrs étaient pour lui un sujet de joie, mais son cœur éprouva bien des tristesses à l'occasion de la chute des hérétiques et des apostats. Il reçut la couronne du martyre après un long et glorieux pontificat, vers l'an 219.

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SAINT EULADE

 Evêque de Nevers

SAINT EULADE fut le premier évêque de Nevers. Il était depuis quelque temps atteint de cruelles infirmités qui l'avaient rendu sourd et muet, et incapable de remplir ses fonctions épiscopales, quand saint Séverin, évêque d'Agaune, qui se rendait près du roi Clovis pour guérir ce prince, s'arrêta pour le visiter.

Touché de compassion à la nouvelle de la situation du pieux pontife, il entra dans sa chambre et se prosterna devant Dieu, la face contre terre, demandant avec ferveur sa guérison. Puis il s'approcha et lui dit : « Pontife du Seigneur, conversez avec moi. » Et aussitôt Eulade, recouvrant l'usage de l'ouïe et de la parole, s'écria : " Homme de Dieu, bénissez- moi ; c'est Dieu qui vous a envoyé vers moi ; qu'il soit glorifié dans tous les siècles !"

Alors Séverin, lui tendant la main, le souleva de sa couche et lui dit: « Au nom de Jésus-Christ, notre souverain maître, levez-vous et prenez vos vêtements ; remerciez Dieu des épreuves qu'il vous a envoyées, car il ne vous a frappé que pour vous guérir. »  Eulade se leva de son lit et remercia le Seigneur, qui l'avait retiré des portes du tombeau. Ce même jour, il se rendit à l'église et offrit le saint sacrifice en présence de son peuple émerveillé d'une guérison si inespérée.

Eulade consacra le reste de sa vie au service de Dieu et s'occupa de la sanctification de son troupeau avec plus d'ardeur que jamais, il s'endormit dans le Seigneur le 26 août 516 ou 517. Nous ne saurions rien de ce pieux évêque, si l'historien de saint Séverin ne nous avait transmis ces détails précieux.

Le même jour, l'Eglise célèbre la fête d'un évêque du Mans, saint Victor, qui, après une vie assez obscure, fut élevé à Episcopat par le choix du grand saint Martin et mourut chargé des mérites qu'il avait acquis en travaillant pendant trente-deux ans (390-422) au salut des âmes.

Admirons la Providence de Dieu donnant à la France naissante une foule de glorieux pontifes. L'histoire impartiale le prouve d'une manière éclatante : ce sont les évêques et les moines qui ont formé la France et l'ont éclairée, en même temps que du flambeau de la foi, des lumières de la civilisation.

Pratique: Ayez un grand respect pour les évêques : ils sont nos pères dans la foi.

« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous »

lundi 25 août 2014

25 Août : SAINT LOUIS, Roi de France

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)


Le 25 avril 1215, la reine de France, Blanche de Castille, mettait au monde, à Poissy, l'enfant royal qui devait être SAINT LOUIS, le modèle des princes, la gloire du trône de France. Il fut baptisé au même lieu, et en conserva toujours religieusement le souvenir, car plus tard il signait ordinairement Louis de Poissy, marquant par là qu'il estimait la grâce du baptême comme son plus glorieux titre de noblesse.
Sa mère voulut le nourrir elle-même, de peur qu'une nourrice étrangère ne lui infusât, avec le lait, un sang souillé de vices. Tout le monde connaît la belle parole de cette grande reine : « Mon fils, je vous aime après Dieu plus que toutes choses; cependant, sachez-le bien, j'aimerais mieux vous voir mort que coupable d'un seul péché mortel. »
Élevé à une telle école, le jeune Louis montra dès son enfance les grandes vertus qu'il devait faire éclater sur le trône, l'égalité d'âme, l'amour de la justice et une tendre piété. Comme on lui reprochait quelquefois de donner trop de temps aux pieux exercices : « Les hommes sont étranges, disait-il; on me fait un crime de mon assiduité à la prière, et on ne dirait rien si j'employais des heures plus longues à jouer aux jeux de hasard, à courir les bêtes fauves, à chasser aux oiseaux »
Devenu roi, il voulut établir avant tout le règne de Dieu, bien convaincu que c'était le meilleur moyen d'affermir sa propre autorité. On connaît sa loi condamnant les blasphémateurs à subir aux lèvres la marque d'un fer rougi au feu. Un des plus beaux jours de sa vie fut celui où, les yeux baignés de larmes, il alla au-devant des religieux qui apportaient d'Orient la sainte couronne d'épines, et, prenant le précieux fardeau, le porta, pieds nus, dans sa capitale.
A la suite d'une maladie mortelle, guéri miraculeusement, il obéit à une inspiration du Ciel qui l'appelait aux croisades. On le vit, dans ces luttes gigantesques, qui avaient pour but la conquête des lieux saints, faire des prodiges de valeur qui le mettaient au rang des plus illustres guerriers. On se tromperait en croyant que le bon et pieux roi n'eût pas toute la noble fierté qui convenait à son rang.
Les Sarrasins, qui le retinrent longtemps captif, après une désastreuse campagne, eurent lieu d'admirer sa grandeur d'âme, sa foi et son courage. De retour en France, il s'appliqua plus que jamais à faire de la France un royaume puissant et chrétien ; sa vertu le faisait regarder comme l'arbitre des princes d'Europe.
On sait avec quelle justice paternelle il réglait les différends de ses sujets. Saint Louis fut aussi un modèle de pur amour conjugal ; il avait fait graver sur son anneau cette devise : Dieu, France et Marguerite. »
Saint Louis mourut de la peste près de Tunis, en se rendant à une nouvelle croisade, le 25 août 1270, après quarante-quatre ans de règne.
Pratique: Faites consister votre dignité dans le soin de porter noblement votre titre de chrétien.
"O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours a Vous"

dimanche 24 août 2014

24 AOÛT : SAINT BARTHÉLÉMY, APÔTRE

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)


BARTHÉLÉMY, appelé par le Sauveur, vécut avec lui, assista à ses prédications, entendit ses paraboles, fut le témoin de ses vertus divines. Après la Pentecôte, il fut envoyé prêcher l'Évangile dans l'Inde, au delà du Gange. Dans tous les pays qu'il dut traverser, il annonça JÉSUS-CHRIST Rédempteur du monde. Son zèle et ses prodiges eurent bientôt changé la face de ces contrées ; non seulement il convertit les foules, mais il ordonna des prêtres pour le seconder, et consacra des évêques.

Quand, plus tard, saint Panthène évangélisa ce pays, il y trouva l'Évangile de saint Matthieu, apporté là par Barthélémy. En quittant les Indes, l'apôtre vint dans la grande Arménie. Dans la capitale de ce pays, il y avait un temple où l'on rendait, les honneurs divins à l'idole Âstaroth, et où l'on allait lui demander la délivrance des sortilèges et lui faire prononcer des oracles ; le prédicateur de la foi s'y rendit, et aussitôt l'idole devint muette et ne fit plus de guérisons. 


Les démons avouèrent aux prêtres de ce faux dieu que la faute en était à Barthélémy et leur donnèrent son signalement; mais l'apôtre se fit assez connaître par ses miracles; il délivra du démon la fille du roi, et fit faire à l'idole Astaroth, en présence d'une foule immense, l'aveu public de ses fourberies ; après quoi le démon s'en éloigna en grinçant des dents.

Une merveille si éclatante convertit le roi et une multitude de personnes ; la famille royale et douze villes du royaume reçurent bientôt le baptême. Le démon résolut de se venger ; l'apôtre fut saisi par le frère du roi et condamné à être écorché vif. Les bourreaux inhumains s'armèrent de couteaux et de pierres tranchantes et écorchèrent la victime de la tête jusqu'aux pieds ; de telle sorte que, n'ayant plus de peau, son corps montrait une chair sanglante percée de ses os. Il eut la tête tranchée le lendemain, 25 août, vers l'an 71.

Le corps écorché et la peau sanglante de l'apôtre furent enterrés à Albane, en la Haute - Arménie ; il s'y opéra tant de miracles, que les païens, furieux de voir une affluence si considérable de chrétiens vénérer les saintes reliques, enfermèrent le corps du bienheureux dans un cercueil de plomb et le jetèrent à la mer, en disant : " Barthélémy, tu ne tromperas plus le peuple ! "

Mais le cercueil, flottant sur l'onde, vint heureusement à l'île de Lipari, près de la Sicile. Plus tard, en 831, les Sarrasins s'emparèrent de cette île et dispersèrent les saintes reliques ; mais un moine reçut, dans une vision, l'ordre de recueillir les ossements de l'apôtre, qu'il distingua entre d'autres par l'éclat céleste dont ils brillaient. Le corps de saint Barthélémy est aujourd'hui à Rome, son chef à Toulouse.

Pratique: Combattez à outrance le démon, ne lui laissez aucun empire sur vous.

"Ô Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous"

samedi 23 août 2014

23 Aout : SAINT PHILIPPE BENIZI, Religieux Servite

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)


SAINT PHILIPPE BENITI ou BENIZI était originaire d'une des plus nobles familles de Florence. Dès sa plus tendre enfance, on eût pu présager ce qu'il devait être un jour ; à peine âgé d'un an, il s'écria, à la vue de quelques frères Servites : « Ce sont là les serviteurs de la Vierge Marie! Tout lui souriait : après ses brillantes études de médecine, à Paris et à Padoue, un bel avenir s'ouvrait devant lui ; mais la grâce l'appelait à de plus grandes choses, et il entra dans l'Ordre récent des Servites. Il y fut reçu comme frère convers, grâce à son humilité, qui lui fit déguiser ses talents ; mais son mérite, bientôt découvert, ne tarda pas à changer les sentiments de ses supérieurs.
Saint Philippe Benizi
Au jour de sa première messe, toute l'assemblée entendit distinctement des vois célestes chanter : Sanctus, sanctus, sanctus... Quelques années plus tard, après avoir passé par toutes les dignités secondaires, il se voyait acclamé supérieur général de son ordre par la voix unanime des religieux. Sous sa direction, l'Ordre des Servites, encore peu répandu, prit bien vite un développement extraordinaire. A la mort du pape Clément IV, les suffrages des cardinaux se portèrent sur l'humble religieux, et il n'échappa à cet honneur suprême qu'en prenant la fuite dans les montagnes où il trouva une retraite inaccessible. Là il attendit l'élection d'un pape en se livrant à tous les exercices de la vie la plus austère. 
Le jeûne était sa nourriture, les veilles son soulagement et son repos, l'entretien avec Dieu sa récréation et son divertissement. Il ne mangeait point de pain, mais seulement des herbes sauvages, et ne buvait que de l'eau ; encore lui manqua-1-elle bientôt. La Providence vint alors à son secours, car il frappa trois fois la terre de son bâton, et il en sortit une fontaine abondante, devenue depuis doublement miraculeuse par les guérisons qui s'y sont opérées.
Au sortir de sa retraite profonde, Philippe, sous l'inspiration de Dieu, parcourut les pays d'Europe, y fondant des établissements de Servites et laissant sous ses pas la trace d'innombrables merveilles. Parmi ses miracles, on signale le suivant : Un jour un pauvre lépreux vint lui demander l'aumône : "Je n'ai ni or ni argent, lui dit-il ; mais ce que j'ai, je vous le donne". Et à l'instant, quittant sou manteau, il en vêtit le pauvre lépreux, qui fut aussitôt guéri.
Les travaux et les pénitences avaient usé avant l'âge le corps de Philippe, c'est à son monastère de Tödi qu'il alla mourir. En y arrivant : C'est ici le lieu de mon repos à jamais, » dit-il. Le lendemain, fête de l'Assomption, la fièvre le prit ; huit jours après, il recevait les derniers sacrements : "C'est vous, Seigneur, en qui j'ai cru, s'écria-t-il en apercevant l'hostie ; c'est vous que j'ai cherché, que j'ai prêché, que j'ai aimé." II mourut en demandant son livre, c'est-à-dire son crucifix, le 23 août 1285. 
Pratique « Aimez à être inconnu et compté pour rien. » (Imitation de Jésus-Christ.)
« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous »

vendredi 22 août 2014

22 Aout : FÊTE DU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE (MARIE REINE DU MONDE) / SAINT SYMPHORIEN, Martyr à Autun

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)


FÊTE DU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

La propagation de la dévotion au Cœur de Marie remonte au XVIIe siècle où saint Jean Eudes la propagea en l'unissant à celle du Sacré-Cœur de JÉSUS.
Au cours du XIXe siècle, sa sainteté Pie VII d'abord, et Pie IX ensuite, accordèrent à plusieurs églises une fête du Cœur très pur de Marie fixée au dimanche dans l'octave de l'Assomption, puis au samedi suivant la fête du Sacré-Cœur. Le 13 juillet 1917, la Sainte Vierge apparaissait au Portugal pour déclarer aux petits voyants de Fatima que Dieu voulait établir la dévotion à Son Cœur Immaculé pour le salut du monde. Elle demanda aux chrétiens la pratique du premier samedi du mois par la communion réparatrice et la récitation du chapelet accompagnée de la méditation des mystères du Rosaire.
Le 31 octobre 1942, le jour de la clôture solennelle du Jubilé des Apparitions de Fatima, le pape Pie XII s'exprimant à la radio, consacra le monde au Cœur Immaculé de Marie pour répondre à l'appel de notre Mère du ciel. Il renouvela ce geste important le 8 décembre 1942. En 1944, en pleine guerre mondiale, le même souverain pontife consacrait encore tout le genre humain au Cœur Immaculé de Marie pour le mettre sous Sa toute-puissante protection. 
A l'occasion de cette même cérémonie, il décréta que l'Eglise entière célébrerait chaque année une fête en l'honneur du Cœur Immaculé de Marie afin d'obtenir par l'intercession de la Très Sainte Vierge, «la paix des nations, la liberté de l'Eglise, la conversion des pécheurs, l'amour de la pureté et la pratique des vertus.» Il fixa la date de cette fête au 22 août, jour octave de la fête de l'Assomption. 
En créant la très Sainte Vierge, la TRINITÉ SAINTE a pu contempler le ravissant spectacle d'un Cœur qui dès son premier battement n'aima que son DIEU, et L'aima à lui seul plus que tous les anges et les saints ensemble ne L'aimeront jamais. «Le Père, dit saint Jean Eudes, a déployé Sa puissance pour former un Cœur de fille plein de respect et de fidélité envers son Créateur. Le Fils en fit un Cœur de Mère et l'Esprit-Saint en fit un Cœur d'épouse pour y célébrer Ses noces ineffables.» 
La gloire de la fille du roi, disent les Livres Saints, est toute intérieure et cachée, autrement dit, elle est toute en Son Cœur. Là se trouvent toutes les perfections des anges et des hommes, dans un tel degré d'excellence que rien n'y peut être comparé. Là se trouvent les perfections de Dieu même, aussi fidèlement retracées qu'elles peuvent l'être dans une simple créature.
La bonté et la miséricorde président parmi les vertus dont DIEU a orné le Cœur Immaculé de Sa Mère. Aussi tout pécheur trouve en Elle un refuge assuré. Ce Cœur qui nous a tant aimé n'a point été flétri dans le tombeau comme celui des autres mortels. Ses mouvements n'ont été qu'un seul instant suspendus sous le souffle de la mort. Il vit aujourd'hui palpitant d'un amour infini, inondé de célestes délices au sein de la gloire immortelle où il continue de nous aimer avec prédilection.
Comme la sainte Eglise nous le recommande aujourd'hui au moyen de la belle fête du Cœur Immaculé de Marie, vouons un culte spécial de vénération et d'amour à ce Cœur magnanime, le plus noble le plus généreux qui soit sorti des mains du CRÉATEUR. 
Supplions-le donc de nous apprendre à aimer Jésus, à souffrir pour Lui, à supporter avec amour et résignation les peines de la vie, les souffrances et les croix qu'il plaira à DIEU de nous envoyer. Recourons donc sans cesse à ce Cœur incomparable et nous expérimenterons infailliblement sa bénignité, sa mansuétude et sa tendresse.
Marie, Reine de Miséricorde
Saint Alphonse de Liguori, qui a si bien parlé de la miséricorde divine, a aussi commenté le Salve Regina, cet hymne à Marie, reine de miséricorde. Son commentaire s'appuient sur l'Ecriture, les pères de l'Eglises et les saints, puis saint Alphonse donne des exemples pour stimuler son auditoire.
 La royauté de Marie est associée à celle de son Fils. Une royauté déroutante...
 « Pilate demanda : "Ta nation et les grands prêtres t'ont livré à moi. Qu'as-tu fait?"
Jésus répondit: "Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais mon royaume n'est pas d'ici."
Pilate lui dit: "Tu es donc roi?"
Jésus répondit: "Tu l'a dit: je suis roi. »
(Jean 18, 35-37)
La Mère du Roi est Reine
 L'auguste Vierge Marie a été élevée à la dignité de Mère du Roi des rois ; dès lors et avec juste raison, la sainte Eglise lui décerne et demande à tous les fidèles de lui décerner le titre glorieux de Reine. [...] Voici comment raisonne Arnaud de Chartres :
« La chair du CHRIST et celle de Marie sont une seule et même chair, comment dont la Mère pourrait-elle ne pas partager la souveraineté de son Fils ? Ce n'est point assez de dire qu'elle la partage : la gloire royale du Fils et celle de la Mère sont une seule et même gloire. »[1]
JÉSUS étant roi de l'univers, c'est de l'univers aussi qu'elle est reine.


 Reine pour des œuvres de miséricorde

Mais sachons-le bien pour notre consolation que c'est une Reine toute bonne, toute clémente, toute inclinée à nous faire du bien, à nous si misérables.
C'est pourquoi la sainte Eglise, dans le Salve Regina, nous invite à saluer Marie en la proclamant Reine de miséricorde. [...]
Alors que les tyrans font servir leur pouvoir à leur intérêt personnel, les rois doivent avoir en vue le bien de leur peuple.
Aussi, au sacre des rois, on leur verse sur la tête de l'huile, symbole de la miséricorde, pour leur rappeler qu'ils doivent garder sur le trône un cœur rempli, par-dessus tout, de compassion et de bienveillance à l'égard de leurs sujets.
Comme jadis la reine Esther, pour le salut du peuple
[Nous lisons dans la Bible ce récit :]
Sous le règne d'Assuérus, il fut publié un édit ordonnant la mise à mort de tous les Juifs. Mardochée, un des condamnés, recommanda leur salut à Esther.
Esther s'y refusa d'abord, par crainte d'aviver encore le courroux d'Assuérus.
Mais Mardochée la réprimanda et lui envoya dire : "Ne vous imaginez pas, parce que vous êtes de la maison du roi, que vous sauverez seule votre vie, à l'exclusion de tous les Juifs". Il ajouta que le Seigneur l'avait élevée au trône précisément pour qu'elle assura le salut de la nation.
Assuérus, quand il vit la reine Esther en sa présence, s'informa avec amour de l'objet de sa visite. "Quelle est votre demande ?" lui dit-il.
La reine répondit :
"O mon roi, si j'ai trouvé grâce à vos yeux, accordez-moi mon peuple, pour lequel je vous implore" (Esther 7, 2).
Elle fut exaucée : un ordre du roi révoqua aussitôt la sentence de condamnation.
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SAINT SYMPHORIEN, né à Autun, appartenait à l'une des familles de cette ville les plus illustres par ses ancêtres, par ses richesses et par ses fonctions. Il resta pur au milieu des dangers de la jeunesse ; avec le rayonnement de la vertu, son beau front reflétait la noblesse et l'intelligence; il était déjà l'ornement de la cité.
Un jour que le peuple, en grande partie païen, célébrait la fête de la déesse Cybèle, Symphorien témoigna hautement son mépris pour ces démonstrations ridicules et refusa de joindre ses hommages à ceux de la foule. Il n'en fallait pas davantage pour être saisi et traîné devant les tribunaux : « Déclare ton nom et ta condition, lui dit le juge. — Je m'appelle Symphorien, et je suis chrétien. — Pourquoi n'as-tu pas voulu adorer la déesse? — Je n'adore que le DIEU vivant; quant à votre déesse, donnez-moi un marteau, et je la briserai en mille pièces. — Si tu ne veux pas obéir à l'édit des empereurs, tu payeras ta révolte de ton sang. — DIEU punit les méchants, mais il récompense les justes en proportion de leurs mérites; je n'ai donc point lieu de craindre tes supplices ; plus je souffrirai, plus ma couronne sera belle. »
Après une sanglante flagellation, le jeune martyr fut jeté dans on noir cachot ; quelques jours après, non seulement on ne le trouva pas amolli, mais il se montra plus ferme encore. Comme le juge l'exhortait à sacrifier aux idoles : « Ne perdez pas votre temps en discours vains et frivoles, » lui dit Symphorien. Le juge insistant, pour le flatter, sur les honneurs qui l'attendaient : « Les biens des chrétiens, dit-il, leurs honneurs, ne sont pas de ce monde ; le monde passe comme une ombre; DIEU seul donne le vrai bonheur. —Obéis, dit le juge furieux, ou je te condamne à mort! — Je crains DIEU seul ; vous avez pouvoir sur mon corps, mais vous ne pouvez rien sur mon âme. — Symphorien, vous êtes condamné à périr par le glaive! »
C'est alors qu'eut lieu une scène sublime. La mère du jeune martyr avait assisté à sa glorieuse confession de foi ; elle voulait assister à son couronnement et suivit le cortège jusqu'aux murailles de la cité, près du lien où devait s'accomplir le sacrifice. Là, du haut des remparts, cette femme, digne émule de la mère des Macchabées, fit entendre à son fils cette exhortation touchante : « Mon fils Symphorien, Symphorien mon fils, souvenez-vous du DIEU vivant. Courage, mon fils, courage. Nous ne pouvons craindre la mort quand elle nous conduit à la vie. Regardez en haut, mon enfant, regardez Celui qui règne au ciel ! Non, votre vie n'est pas perdue, vous allez en trouver une meilleure, et, par un heureux échange, vous allez goûter une félicité sans fin? » 
Quelle leçon pour tant de mères, homicides par leur lâcheté de l'âme de leurs enfants ! Fortifié par ces paroles, le jeune chrétien livra sans hésiter sa tête au fer du bourreau. C'était vers l'an 178. 
Pratique : N'écoutez pas la voix de la chair et du sang; que la foi seule inspire votre conduite.
"Ô Marie conçue sans péché, priez pour  nous qui avons recours à Vous"

jeudi 21 août 2014

21 Aout : SAINTE JEANNE-FRANCOISE DE CHANTAL, Fondatrice de l'Ordre de la Visitation

Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales.)
A cinq ans, on la vit reprendre avec force un hérétique qui parlait contre la présence réelle : "Monsieur, lui dit-elle, vous ne croyez pas que JÉSUS-CHRIST soit dans l'Eucharistie ; cependant Il a dit qu'Il y était ; vous croyez donc qu'Il n'a pas dit la vérité?" Le protestant, ne sachant que répondre, voulut fermer la bouche de l'enfant en lui offrant des dragées; mais elle les jeta au feu avec mépris, en disant : "Voilà, monsieur, comment les hérétiques brûleront en enfer pour n'avoir pas cru aux paroles de JÉSUS-CHRIST!"
Agée de vingt ans, elle fut donnée en mariage à un époux digne d'elle, le baron de Chantal. DIEU donna de nombreux et charmants enfants à ces époux modèles ; rien ne manquait à leur bonheur, quand une catastrophe épouvantable vint le briser : le baron fut blessé à la chasse, par accident, de la main d'un de ses amis, et mourut pieusement quelques jours après. Jeanne avait vingt-huit ans.
Elle reçut ce coup terrible sans faiblir et fit à DIEU, à l'instant même le vœu de chasteté parfaite se traça un plan de vie austère, se vêtit sans luxe, porta le cilice et se donna tout entière à sa sanctification et à l'éducation de ses enfants. DIEU lui fit bientôt rencontrer saint François de Sales, à Dijon même-, dès lors elle se mit sous sa direction, et sa vie s'éleva rapidement à une perfection supérieure.
"J'ai trouvé à Dijon, pouvait dire le saint, la femme forte, en Mme de Chantal. » Après avoir montré au monde le modèle de la mère chrétienne, DIEU va faire éclater en l'illustre sainte le modèle sublime de la perfection religieuse. Elle devient fondatrice de l'Ordre de la Visitation. La séparation fut pour elle un sacrifice sublime ; il lui fallut résister aux cris et ans larmes et passer par-dessus le corps de son fils aîné, qui s'était couché sur le seuil de la porte, criant : « Maman, ne me quittez pas ! »
Une telle âme devait franchir à grands coups d'ailes les sommets de là plus haute sainteté. Elle en vint à faire le vœu effrayant de choisir toujours ce qui lui paraîtrait le plus parfait. L'amour de DIEU possédait son âme au point qu'elle n'en pouvait supporter l'ardeur et qu'elle en devenait malade : « Ah ! disait-elle, si le monde connaissait la douceur d'aimer DIEU, il mourrait d'amour ! »
Bientôt le feu de l'amour ne consuma pas seulement le sacrifice, mais l'autel même, et Jeanne-Françoise alla rejoindre au sein de DIEU, le 16 décembre 1641, son saint directeur, mort depuis dix-neuf ans. Saint Vincent de Paul vit son âme monter au ciel sons la forme d'un globe de feu et rejoindre l'âme de saint François de Sales, brillante du même éclat.
Pratique. Retenez la belle devise de sainte Jeanne-Françoise : "Mourir à soi pour vivre à DIEU. »

« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous »