mardi 30 septembre 2008

30 SEPTEMBRE - SAINT JEROME, Docteur de l'Eglise

SAINT JEROME naquit l'an 331, en Dalmatie, de parents riches et illustres, qui ne négligèrent rien pour son éducation. Le jeune homme profita si bien de ses années d'études, qu'on put bientôt, à la profondeur de son jugement, à la vigueur de son intelligence, à l'éclat de son imagination, deviner l'homme de génie qui devait un jour remplir le monde de son nom.

Les séductions de Rome entraînèrent un instant Jérôme hors des voies de l'Évangile; mais bientôt, revenant à des idées plus sérieuses, il ne songea plus qu'à pleurer ses péchés et se retira dans une solitude profonde, près d'Antioche, n'ayant pour tout bagage qu'une collection de livres précieux qu'il avait faite dans ses voyages.

L'ennemi des âmes poursuivit Jérôme jusque dans son désert, et là, lui rappelant les plaisirs de Rome, réveilla dans son imagination de dangereux fantômes. Mais l'athlète du CHRIST, loin de se laisser abattre par ces assauts continuels, redoubla d'austérités ; Il se couchait sur la terre nue, passait les nuits et les jours à verser des larmes, refusait toute nourriture pendant des semaines entières.

Ces prières et ces larmes furent enfin victorieuses, et les attaques de Satan ne servirent qu'à faire mieux éclater la sainteté du jeune moine. Il nous a laissé lui-même de ces combats un tableau saisissant. — Avec des auteurs sacrés, Jérôme avait emporté au désert quelques auteurs profanes ; il se plaisait à converser avec Cicéron et Quintilien.

Mais DIEU, qui réservait pour lui seul les trésors de cet esprit, qu'il avait fait si grand, ne permit plus au solitaire de goûter à ces sources humaines, et, dans une vision célèbre, il lui fit comprendre qu'il devait se donner tout entier aux études saintes : « Non, lui disait une voix pendant son sommeil, tu n'es pas chrétien, tu es cicéronien; ton cœur est avec ton trésor! » Et Jérôme s'écriait en pleurant : « Seigneur, si désormais je prends un livre profane, si je le lis, je consens à être traité comme un apostat. »

Son unique occupation fut la sainte Écriture. A Antioche, puis en Palestine, puis à Rome, puis enfin à Bethlehem, où il passa les années de sa vieillesse, il s'occupa du grand travail de la traduction des saints Livres sur le texte original, et il a la gloire unique d'avoir laissé à l'Église cette version célèbre appelée la Vulgate, version officielle et authentique, qu'on peut et doit suivre en toute sécurité.

Une autre gloire de saint Jérôme, c'est d'avoir été le secrétaire du concile de Constantinople, puis le secrétaire du pape saint Damase. Après la mort de ce pape, l'envie et la calomnie chassèrent de Rome ce grand défenseur de la foi, et il alla terminer ses jours dans la solitude, à Bethlehem, près du berceau du CHRIST attirant à lui des foules par sa science et ses vertus.

Sa mort arriva le 30 septembre 420.

Pratique: Ayez un grand amour et un grand respect pour la sainte Écriture.

lundi 29 septembre 2008

29 SEPTEMBRE, SAINTS MICHEL, GABRIEL ET RAPHAEL, Archanges et ANGES

Le 8 mai, l'Église honore l'Archange SAINT MICHEL en souvenir de son apparition sur le mont Gargan.

La fête du 29 septembre fut établie un peu plus tard pour rappeler la dédicace de la basilique construite par l'ordre et en l'honneur du glorieux Archange, au lieu même de cette apparition.

Avec saint Michel, l'Église en ce jour honore tous les bons anges, dont il a été le chef et le modèle au jour de la révolte de Lucifer et des mauvais anges. D'après nos saints Livres, ils sont divisés en neuf chœurs et en trois hiérarchies : les Anges, les Archanges et les Vertus; les Puissances, les Principautés et les Dominations ; enfin, plus haut encore, les Trônes, les Chérubins
et les Séraphins.

Leur occupation est de contempler Dieu, de L'aimer, de Le louer et d'exécuter Ses volontés pour la conduite de l'univers et pour le salut des hommes. Aussi les voyons-nous chargés de différentes missions sur la terre, vis-à-vis des personnes, des familles, des paroisses, des diocèses, des royaumes, de l'Église entière.

Ceux dont l'Écriture fait une mention particulière sont, outre saint Michel, l'Archange Gabriel, à qui semble avoir été confié le soin de tout-ce qui regarde le mystère de l'Incarnation,-et l'Archange Raphaël, qui conduisit et ramena si merveilleusement le jeune Tobie.

Saint Michel a été fait non seulement prince des anges, mais aussi prince des âmes qui doivent remplir les places demeurées vides par la chute des démons. Son nom marque sa fidélité, car il signifie : Qui est semblable à Dieu! Les saints lui attribuent la plupart des apparitions mentionnées dans l'Ancien Testament.

C'est lui, disent-ils, qui retint la main d'Abraham prêt à immoler son fils Isaac ; c'est lui qui apparut à Josué et le rendit maître de Jéricho par la chute de ses tours et de ses murailles ; c'est lui qui dirigea l'arche de Noé par-dessus les eaux du déluge ; c'est lui qui lutta contre Jacob et le bénit ; c'est lui qui donna la loi à Moïse sur la montagne du Sinaï ; c'est lui qui rendit David victorieux de Goliath et le préserva de la persécution de Saül; c'est lui qui enleva le prophète Élie dans un chariot de feu ; c'est lui qui protégea Judith dans le camp d'Holopherne ; c'est lui qui souffla au cœur des Machabées l'héroïsme par lequel ils ont sauvé leur peuple.


Il a été le protecteur de la synagogue des Juifs ; il est le protecteur de l'Église de Jésus-Christ. L'histoire ecclésiastique nous rapporte tant de merveilles de cet ange sublime, elle nous montre tant d'effets de sa protection, tant de temples bâtis aux lieux de ses apparitions et en actions de grâces de ses bienfaits, qu'on ne peut douter qu'il ne soit, dans les desseins de Dieu, l'un des principaux instruments de sa puissance et de sa bonté.

L'assistance sensible que la France a souvent reçue de lui le fait regarder comme le pro­tecteur spécial de ce royaume.

Pratique: Invoquez souvent saint Michel ; invoquez souvent les anges.

dimanche 28 septembre 2008

28 SEPTEMBRE - SAINT WENCESLAS, Duc de Bohème, Martyr

SAINT WENCESLAS eut pour père Wratislas, duc de Bohême, prince vertueux, brave et humain, et pour mère Drahomire, païenne et ennemie acharnée du nom chrétien. Elle eut un autre fils, appelé Boleslas, qu'elle éleva dans l'idolâtrie et auquel elle fit partager ses haines cruelles pour Wenceslas.

A la mort, bien trop prématurée, de son mari, Drahomire s'empara de la régence et ne s'en servit que pour persécuter la religion chrétienne. A cette vue, le zèle de Wenceslas le décida à prendre, avant sa majorité, les rênes du gouvernement; il donna pour apanage une province à son frère Boleslas et s'occupa de réparer les fautes de sa mère.

C'est par la piété et par l'amour, encore plus que par la force et par la crainte, qu'il voulait régner sur ses sujets. Il se fit le père des orphelins, le soutien et le défenseur des veuves, la providence des pauvres. Afin de n'être pas reconnu, il portait, de nuit, du bois aux pauvres honteux. Il visitait les prisonniers, rachetait les captifs, consolait et secourait les malheureux. Wenceslas joi­gnait la piété aux bonnes œuvres ; il assistait à l'office divin du jour et de la nuit ; il allait souvent nu-pieds, par le froid et la neige, sans jamais se plaindre de la rigueur de l'hiver.

Quelquefois celui qui l'accompagnait la nuit était transi de froid ; mais il n'avait qu'à marcher sur les pas de Wenceslas, et aussitôt il sentait une chaleur bienfaisante pénétrer tous ses membres. L'esprit de religion du pieux roi lui faisait honorer les évêques et les prêtres comme Jésus-Christ lui-même; il les aimait comme des pères, et quand il traitait quelque affaire avec eux, c'était avec une humilité et une déférence profondes.

Sa grande dévotion était la dévotion à la sainte Eucharistie. Pour témoigner son amour à Jésus-Hostie, il semait de ses propres mains le blé et pressait le vin destinés au saint sacrifice de la messe ; son bonheur était de servir à l'autel et de présenter au prêtre le pain, le vin, l'eau et l'encens. La piété de Wenceslas, loin d'indiquer une âme molle et sans courage, était pour lui la source d'une intrépidité surprenante, basée sur sa parfaite confiance en Dieu.

Il dut s'opposer aux armes d'un prince voisin qui avait envahi ses États. Pour épargner le sang de ses sujets, il proposa à son ennemi un combat singulier et se présenta presque sans armes devant un adversaire armé jusqu'aux dents. Wenceslas allait être percé par la lance ennemie, quand le prince usurpateur aperçoit près du saint duc deux anges qui le défendent.

A cette vue, il se jette à ses pieds et lui demande pardon. A ce front pur il ne manquait que la couronne du martyre ; elle lui était réservée. Attiré dans un guet-apens par sa mère et son frère, Wenceslas mourut d'un coup d'épée fratricide, au moment où il priait dans une église, le 28 septembre 936.

Pratique: Recourez aux moyens humains; mais ayez, par-dessus tout, confiance en Dieu.

samedi 27 septembre 2008

27 SEPT - SAINTS COME ET COME, Martyrs


SAINT COME et SAINT DAMIEN naquirent en Arabie, vers la fin du me siècle, d'une famille chrétienne. On croit qu'ils étaient frères jumeaux.

A la science des saints, Come et Damien joignirent l'étude des sciences et des lettres humaines; ils embrassèrent la carrière de médecins, qui leur fournit l'occasion d'exercer un véritable apostolat; car à travers les corps ils savaient voir les âmes, les toucher, les convertir.

La grâce divine vint relever leur science par le don des guérisons miraculeuses. Leur réputation devint tellement extraordinaire, que de toutes parts on accourait à eux pour obtenir la délivrance des maux les plus invétérés et les plus incurables. Le résultat ne trompait jamais leur foi et leur confiance, et il ne se passait pas de jours sans qu'ils eussent opéré quelque cure souvent désespérée.

Auprès d'eux les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient droit, les sourds entendaient, les estropiés étaient guéris. Leur puissance s'étendait même au delà de ce monde visible, et à leur voix les démons abandonnaient leurs victimes. Tout cela, ils le faisaient par pure charité, ne recevant jamais aucune rétribution. A cette gloire devait se joindre celle du martyre.

Un jour on les accuse de séduire le peuple et de faire déserter les temples des dieux. Il n'en fallait pas davantage pour les faire prendre et amener au tribunal du préfet. « Choisissez, leur dit-il, entre la mort ou la vie; adorez les dieux et reniez le Christ, ou d'affreux supplices vous attendent. — Fais ce que tu voudras, répondent-ils ; épuise tes tourments; nous ne craignons rien, car Dieu est avec nous. »

On leur infligea une si longue et si rude flagellation, que les bourreaux n'en pouvaient plus de fatigue ; les deux martyrs bénissaient le Seigneur : "Qu'on leur mette des chaînes et qu'on les jette à la mer !" dit le juge honteux. A la vue d'une foule immense, ils furent précipités du haut d'un rocher dans les flots ; mais un ange, à la stupéfaction de tons, plana au-dessus des eaux et transporta les martyrs au rivage.

Pendant un nouvel interrogatoire, le préfet semblait incliner vers la religion chrétienne, quand il se sentit frappé au visage, à coups redoublés, par des esprits invisibles et supplia les supplia de le délivrer; ils prièrent, et le démon laissa en paix le préfet, qui se raidit contre la grâce et redoubla de cruauté.

Il fit allumer une fournaise ardente, où les deux martyrs furent jetés ; mais ils s'y promenèrent comme sur des fleurs, et les flammes, s'élançant d'elles-mêmes sur quelques païens plus acharnés, les dévorèrent. Les ongles de fer ne réussirent pas davantage; la plaie n'était pas plus tôt faite, qu'elle était guérie. On les attaqua ensuite successivement à coups de pierres et à coups de flèches, nais pierres et flèches se retournèrent contre les bourreaux.

Le préfet leur fit enfin trancher la tête.

Pratique: Soyez désintéressé en rendant service à votre prochain ; l'intérêt tue la charité.

vendredi 26 septembre 2008

26 SEPT - SAINT CYPRIEN et SAINTE JUSTINE, Martyrs


Les parents de CYPRIEN extrêmement superstitieux, le vouèrent au démon dès son enfance ; ils le firent élever dans tous les mystères impies du paganisme, ainsi que dans l'astrologie judiciaire et la magie. Avec le secours de ses connaissances, il s'abandonna à toutes sortes de crimes et se déclara ennemi acharné de la religion chrétienne.

Il y avait à Antioche une jeune vierge nommée JUSTINE, non moins distinguée par ses rares qualités que par sa naissance. Ses parents étaient idolâtres; mais elle avait eu le bonheur de connaître Jésus-Christ, et sa conversion fut bientôt suivie de celle de sa famille. Un jeune homme nommé Agladius, païen de religion, conçut pour elle une violente passion.

Les efforts qu'il fit pour la lui faire partager ayant été inutiles, il pria CYPRIEN de l'aider par les secours de son art. Ce magicien mit tout en œuvre, sans que rien ne pût lui réussir. Il consulta le démon, qui lui promit de lui servir d'auxiliaire ; mais de nouvelles tentatives ne furent pas plus heureuses; la vierge priait, elle imprimait sur elle le signe du saint, et le démon s'enfuyait confondu.

CYPRIEN, désespérant du succès, dit au démon : " Eh bien! Te voilà vaincu? — Oui, dit l'esprit infernal, j'ai vu un signe, et j'ai été vaincu. — Quel est ce signe? reprit Cyprien. — J'ai vu le signe du Crucifié. — Le Crucifié est donc plus grand que toi? Fuis loin de moi, imposteur ! Tu m'as trompé trop longtemps".

Le démon chercha à étouffer CYPRIEN ; mais il le mit en fuite par l'invocation du Dieu de JUSTINE et par le signe de la croix. Le jeune Agladius, plein d'admiration au récit que lui fit CYPRIEN, se convertit lui-même à Jésus-Christ.


Quant à CYPRIEN, il alla trouver l'évêque, qui, d'abord plein de défiance, puis cédant à ses prières et admirant la bonté de Dieu sur cette âme victorieuse de Satan, le fit instruire et lui conféra le saint baptême.

Quelques années plus tard, le mérite de CYPRIEN, son zèle, sa pénitence, le firent élever au sacerdoce, puis à l'épiscopat. Quand il fut sur le siège d'Antioche, il établit une congrégation de vierges dont il confia la direction à JUSTINE.

Quelques années plus tard sévissait là persécution de Dioclétien. Parmi les chrétiens qui furent arrêtés, il y eut
CYPRIEN et JUSTINE.

CYPRIEN, interrogé par le juge, lui raconta sa vie première et les miséricordes opérées en sa faveur par le Dieu des chrétiens ; il fut aussitôt déchiré par des ongles de fer. JUSTINE fut fouettée longtemps et cruellement avec des lanières de cuir, par des bourreaux qui se relevaient tour à tour; la vierge, souriante, chantant les louanges de Dieu, lassa ces vils instruments de la cruauté païenne.

Après plusieurs jours de prison, nouvel interrogatoire et nouveau triomphe pour les deux martyrs ; CYPRIEN résista à l'huile bouillante, et JUSTINE au bûcher embrasé. Ils eurent enfin la tête tranchée. C'était l'an 304.

Pratique: Contre la puissance du démon employez la prière et le signe de la croix.

jeudi 25 septembre 2008

25 SEPTEMBRE - SAINT FIRMIN, Evêque d'Amiens et Martyr

Le père et la mère de SAINT FIRMIN, qui étaient des plus riches et des plus considérables de la vielle de Pampelune, en Espagne, à la fin du 1er siècle, furent convertis à la foi par saint Honestus, prêtre de Toulouse, et disciple de saint Saturnin.

Convaincus que de la première éducation dépend ordinairement le reste de la vie, ils mirent leur fils entre les mains de ce saint ecclésiastique, aussi distingué par sa science que par ses vertus, afin qu'il le formât de bonne heure à la piété.

Quand le jeune homme, âgé de dix-sept ans, eut fini ses études, Honestus le prit pour compagnon de ses courses apostoliques. Prêtre à vingt-quatre ans, Firmin eut tant de succès dans ses prédications, que saint Honorat, successeur de saint Saturnin à Toulouse, l'ordonna évêque et lui dit: "Réjouissez-vous, mon fils, car vous avez mérité d'être un vase d'élection; allez dans toute l'étendue des nations; vous avez reçu de Dieu la grâce de l'apostolat. Ne craignez rien, le Seigneur est avec vous; mais vous aurez beaucoup à souffrir avant d'arriver à la couronne de gloire".

L'évêque missionnaire parcourut les Gaules, évangélisa Agen, Clermont, Angers, Beauvais, essuyant plusieurs fois la persécution, battus de verges, chargé de chaînes, jeté dans les cachots. Mais son heure n'était pas venue.

Amiens fut la dernière et la plus glorieuse étape de l'apôtre, qui y fixa son siège. Dès les premiers jours, le sénateur Faustinien fut converti avec toute sa famille. Firmin joignait aux charmes de son éloquence, le témoignage invincible d'une multitude de miracles. Un jour c'est un homme borgne auquel le saint rend l'œil qu'il avait perdu, en invoquant sur lui la sainte Trinité; le lendemain, ce sont deux lépreux guéris, puis des aveugles, des boiteux, des sourds, des muets, des paralytiques, des possédés du démon; tous trouvaient près du pontife la santé de l'âme ou celle du corps.

Peu de temps après son arrivée, les temples de Jupiter et de Mercure furent complètement déserts. Le démon fit enfin éclater sa fureur: Firmin fut accusé par les prêtres païens. On dit au gouverneur "Il y a ici un pontife des chrétiens qui non seulement détourne la ville d'Amiens du culte et de la religion des dieux, mais voudrait encore attirer l'empire romain et l'univers entier au culte chrétien. - Quel est cet impie? demande le gouverneur. - Il se nomme Firmin, c'est un Espagnol habile, éloquent, qui entraîne tout le monde; s'il ne périt, c'en est fait de notre culte. - Qu'on le fasse venir!".

Firmin est saisi par des soldats et conduit au tribunal, où il fait une apologie superbe de la religion chrétienne et menace les païens de l'enfer s'ils ne se convertissent à Jésus-Christ. Le président s'irrite, menace; mais tout vient échouer contre la fermeté du pontife.

Firmin eut la tête tranchée. C'était dans les premières années du IIème siècle.

Pratique: Remerciez DIEU du don de la foi, qu'il vous a accordé de préférence à tant d'autres.

mercredi 24 septembre 2008

24 SEPTEMBRE - NOTRE-DAME-DE-LA-MERCI

Parmi les ordres religieux qui furent fondés sous le patronage de la Reine des Anges, un des plus illustres a été celui de NOTRE-DAME-DE-LA-MERCI.

La très sainte Vierge manifesta sa volonté de voir cet ordre s'établir en apparaissant à saint Pierre Nolasque, à saint Raymond de Pennafort et à Jacques Ier, roi d'Aragon. Au commencement du XIIIème siècle, la plus grande partie de l'Espagne était sous le joug des Sarrasins, disciples de Mahomet. Ces barbares ennemis du nom de Jésus-Christ tenaient enfermés dans les cachots une multitude de chrétiens, qu'ils soumettaient à tous leurs caprices cruels, dans le but de leur faire renier leur foi. C'est pour mettre fin à cette calamité que Marie établit l'œuvre de la Rédemption des Captifs.

Le 1er août 1218, la Reine du ciel apparut à saint Pierre Nolasque, qui était alors en prière : « Mon fils, lui dit-elle, je suis la Mère de Dieu ; je viens chercher des hommes qui veuillent, à l'exemple de mon Jésus, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères captifs. Je désire que l'on fonde en mon honneur un ordre de religieux dans ce but. Quand tu me priais avec larmes de porter remède aux souffrances des captifs, je présentais à mon Fils tes vœux ardents, et c'est lui qui m'envoie vers toi. — Je crois d'une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant, et que vous m'apparaissez pour le soulagement des pauvres chrétiens esclaves ; mais qui suis-je, moi; pour accomplir cette œuvre? — Ne crains rien, je serai avec toi, et bientôt s'accomplira ce que je demande. » Le lendemain, Pierre Nolasque rendit compte de sa vision à saint Raymond de Pennafort, son confesseur, qui lui dit : « J'ai eu la même vision que vous. » Le roi Jacques, les rencontrant dans la cathédrale, leur communiqua une vision sem­blable.

Il n'y avait pas à hésiter. Quelques jours plus tard, l'œuvre commença, de par l'ordre et avec la protection du roi, qui désigna Pierre Nolasque pour être le chef de la nouvelle institution. L'évêque donna au fondateur l'habit blanc, avec le scapulaire qui, conformément aux instructions de la sainte Vierge, devait être le costume des religieux de la Merci.

Saint Pierre Nolasque fit alors le vœu solennel de se donner en otage aux Turcs, s'il était nécessaire, pour la rédemption des captifs chrétiens, vœu que tous les religieux de son ordre devaient faire également.

En peu d'années, cet ordre, si conforme aux besoins de l'époque, s'étendait et produisait des fruits admirables, et douze ans plus tard il recevait l'approbation du saint pape Grégoire IX.

Plus tard, le pape Paul V institua la fête de Notre-Dame de la Merci, en souvenir et en reconnaissance de la faveur que Dieu avait faite à son Église par l'intervention miraculeuse de Marie. Sous les auspices de sa puissante protectrice, l'ordre de la Merci opéra un bien immense.

Pratique: Priez la sainte Vierge pour le rachat de tant d'âmes captives du démon et du vice.


Voir aussi : http://missel.free.fr/Sanctoral/09/24.php

mardi 23 septembre 2008

23 SEPTEMBRE - SAINTE THECLE, 1ère femme martyre

SAINTE THECLE est une martyre du temps des apôtres. Les saints Pères l'ont appelée avec enthousiasme la femme apostolique, la fille aînée de saint Paul, la protomartyre parmi les femmes, comme saint Etienne fut le protomartyr parmi les hommes.

Thêcle était très versée dans la philosophie, dans les sciences et dans les belles-lettres. Elle fut convertie par saint Paul, à Icône, vers l'an 45 de Jésus-Christ. Non contente d'être chrétienne, pleine d'admiration pour les maximes de l'Évangile, elle voulut rester vierge et fut dénoncée comme chrétienne par le jeune homme qui aspirait à sa main.

Condamnée au feu, dans l'amphithéâtre, à la demande de sa mère, elle vit Notre-Seigneur lui apparaître sous les traits de saint Paul, puis remonter au ciel comme pour lui en tracer le chemin. Pleine alors d'un courage tout nouveau elle s'arme du signe de la croix et monte, rayonnante de joie et de beauté, sur le bûcher ; bientôt les flammes l'entourent de toutes parts, mais sans la toucher, et la foule étonnée aperçoit la victime pleine de vie et priant Dieu ; Nouveau miracle ! Un nuage s'abat sur le bûcher et en éteint les flammes.

Bientôt Thêcle put revoir l'apôtre saint Paul et être confirmée par lui dans la foi. L'ayant suivi à Antioche, elle fut bientôt accusée de nouveau et condamnée aux bêtes. On lâcha contre elle, dans l'amphithéâtre, une lionne furieuse et affamée; mais celle-ci, loin de dévorer sa victime, vint lui lécher les pieds; ni la rage de la faim, ni les excitations des bourreaux, ni les clameurs du peuple ne purent réveiller son instinct carnassier.

"La lionne, dit saint Ambroise, vénéra sa proie et fut pénétrée d'une compassion dont les hommes s'étaient dépouillés." Peu de jours après, la jeune martyre fut exposée au même supplice; on lança sur elle des lions et des ours ; aussitôt la lionne qui l'avait épargnée une première fois courut vers elle et lui lécha les pieds. Un ours s'avança, mais la lionne le mit en pièces; un lion voulut aussi se précipiter sur la victime ; mais une lutte acharnée se livra entre la lionne et loi, et ils périrent tous les deux pendant que Thêcle priait, les yeux levés au ciel.

Le préfet la fit alors jeter dans une fosse remplie de serpents. A peine y fut-elle précipitée , qu'un globe de feu consuma tous les reptiles, et la sainte fut délivrée. L'ordre fut donné d'attacher chacun de ses pieds à des taureaux furieux, pour l'écarteler ; les bêtes, excitées par des aiguillons rougis an feu, bondirent en mugissant; mais les liens de la vierge se brisèrent, et elle resta sans blessure à sa place.

Le préfet, étonné, lui demanda l'explication de ces prodiges : "Je suis, dit-elle, la servante de Dieu, maître de l'univers." Thêcle, rendue à la liberté, revint dans sa patrie, pour y prêcher la foi ; elle finit pieusement ses jours, à l'âge de quatre-vingts ans.

Pratique: Ayez un grand zèle pour entendre la parole divine.

lundi 22 septembre 2008

22 SEPTEMBRE - SAINT MAURICE ET SA LEGION (THEBEENNE)


Le 22 septembre 302 vit un spectacle à la fois sublime et épouvantable : une légion romaine entière, général en tête, immolée par un barbare empereur pour n'avoir pas voulu forfaire à l'honneur en renonçant à Jésus-Christ.

Cette légion était la légion Thébéenne ; ce général, SAINT MAURICE et ce tyran, Maximien. La légion Thébéenne portait ce nom parce qu'elle avait été recrutée en Thébaïde. Elle fut du nombre de celles que l'empereur emmena en Gaule pour combattre un peuple en révolte contre Rome.

Après le passage des Alpes, un sacrifice solennel fut ordonné. La légion chrétienne, ne voulant pas y prendre part,-se retira près du lieu appelé aujourd'hui Saint-Maurice-d'Agaune. L'empereur lui enjoignit de se réunir à l'armée pour la fête. Mais Maurice et ses compagnons, sachant que la force ne saurait primer le droit, et se rappelant qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, se virent dans la triste nécessité de désobéir.

Cette désobéissance n'était pas, pour ces braves soldats, vainqueurs sur vingt champs de bataille, un acte de félonie, mais un acte d'héroïque loyauté. Aussitôt le prince barbare donna l'ordre de décimer la légion. A voir ce bataillon de six mille hommes rangés en ordre de combat, ayant à sa tête Maurice, à cheval, avec ses brillants officiers, Exupère, Maurice et Candide, il semble qu'on eût pu craindre une résistance par la force; mais non, les disciples de Jésus-Christ ne cherchaient et n'attendaient qu'une victoire pacifique, la victoire sur le monde et la conquête du ciel par le martyre.

Les noms des soldats sont jetés dans les casques des centurions ; six cents sur six mille vont périr ; les victimes désignées embrassent leurs camarades, qui les encouragent et qui envient leur sort ; bientôt le sacrifice est consommé, et la plaine ruisselle du sang des martyrs.

Les survivants persistent à se déclarer chrétiens ; aussitôt arrive un second ordre, et la boucherie recommence ; six cents nouveaux élus rougissent de leur sang les rives du Rhône. Les autres sauront mourir jusqu'au dernier ; mais ils envoient au tyran un message avec une lettre admirable : "Empereur, nous sommes vos soldats; nous sommes prêts à combattre les ennemis de l'empire ; mais nous sommes aussi chrétiens, et nous devons fidélité au vrai Dieu. Nous ne sommes pas des révoltés, nous aimons mieux être victimes que bourreaux ; mais nous ne pouvons violer le serment fait à Dieu ; mieux vaut pour nous mourir innocents que de vivre coupables."

Maximien, désespérant d'ébranler leur constance, les fit entourer par son armée, pour les massacrer tous en masse. Ils auraient pu s'enfuir, ou, électrisés par le désespoir, vendre chèrement leur vie ; mais ils n'avaient qu'une seule ambition, mourir pour Jésus-Christ.

Le signal est donné, et bientôt le reste de la légion est égorgé sans résistance.

Pratique: Tout chrétien est un soldat ; combattez pour Dieu jusqu'au dernier soupir.

dimanche 21 septembre 2008

21 SEPTEMBRE - SAINT MATTHIEU

SAINT MATTHIEU était probablement Galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les Romains, profession très odieuse parmi les Juifs. Son nom fut d'abord Lévi. Il était à son bureau, près du lac de Génésareth, où apparemment il recevait le droit de péage, lorsque Jésus-Christ l'aperçut et l'appela.

Sa place était avantageuse ; Lévi voyait bien ce que lui coûterait la démarche qu'il allait faire, et il n'ignorait point que la pauvreté deviendrait son partage ; mais aucune considération ne l'arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du Sauveur, brisant pour cela tous les liens, abandonnant le monde et tout ce qui aurait pu l'y retenir.

On peut croire qu'il connaissait déjà Notre-Seigneur, puisqu'il demeurait dans le voisinage de Capharnaüm, où Jésus-Christ avait résidé quelque temps, où il avait prêché et opéré plusieurs miracles. Quoi qu'il en soit, Celui qui l'appelait par sa parole le touchait en même temps par l'action intérieure de sa grâce.

Lévi, appelé MATTHIEU après sa conversion, invita Jésus-Christ et ses disciples à manger chez lui ; il appela même au festin ses amis, espérant sans doute que les entretiens de Jésus les attireraient aussi à lui. C'est à cette occasion que les Pharisiens dirent aux disciples du Sauveur : "Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs?" Et Jésus, entendant leurs murmures, répondit ces belles paroles : "Les médecins sont pour les malades et non pour ceux qui sont en bonne santé. Sachez-le donc bien, je veux la miséricorde et non le sacrifice; car je suis venu appeler, non les justes, mais les pécheurs."

Après l'Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d'âmes en Judée; puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyre. Il est le premier qui ait écrit l'histoire de Notre-Seigneur et sa doctrine, renfermées dans l'évangile qui porte son nom.

On remarque, dans l'évangile de saint Matthieu, qu'il se nomme le publicain, par humilité, aveu touchant, et qui nous montre bien le disciple fidèle de Celui qui a dit : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur." On croit qu'il évangélisa l'Ethiopie. Là, il se rendit populaire par un miracle : il fit le signe de la croix sur deux dragons très redoutés, les rendit doux comme des agneaux et leur commanda de s'enfuir dans leurs repaires.

Ce fut le signal de la conversion d'un grand nombre. La résurrection du fils du roi, au nom de Jésus-Christ, produisit un effet plus grand encore et fut la cause de la conversion de la maison royale et de tout le pays.

On attribue à saint Matthieu l'institution du premier couvent de vierges. C'est en défendant la virginité contre les atteintes d'un prince qui voulait épouser une vierge consacrée au Seigneur, que le saint apôtre reçut le coup de la mort sur les marches de l'autel.

Pratique: Conservez l'humilité par le souvenir de vos foutes passées.

samedi 20 septembre 2008

20 SEPTEMBRE - SAINT EUSTACHE

EUSTACHE nommé Placide avant sa conversion, était un général très distingué des troupes romaines, sous le règne de l'empereur Trajan. Il s'était rendu célèbre par ses exploits; mais, quoique païen, il avait surtout le mérite d'une grande générosité pour les pauvres.

Cette qualité lui valut sa conversion. Un jour qu'il poursuivait un cerf à la chasse, il aperçut au milieu de ses cornes une éclatante image de la croix, et entendit une voix qui lui dit : « Placide, je suis Celui que tu honores, sans le savoir, par ta charité; les aumônes que tu fais aux pauvres sont montées jusqu'à moi.» Placide, terrassé par cette apparition extraordinaire adressa des questions à la voix qui lui parlait ; il comprit que c'était la voix du Dieu des chrétiens, et résolut de renoncer au paganisme.

A son retour, il fit part de ce prodige à son épouse, qui lui raconta elle-même une vision qu'elle avait eue. Bientôt Placide et toute sa maison recevaient le baptême. Placide porta le nom d'Eustache; son épouse, celui de Théopista, et leurs deux enfants, les noms d'Àgapit et de Theopistus. Peu après le Seigneur fit connaître à Eustache, dans une vision nouvelle, tout ce qu'il aurait à souffrir.

En effet, il perdit ses biens, son emploi; sa femme et ses enfants lui furent enlevés. Réduit à la mendicité, il se fit le serviteur d'un riche laboureur. C'est à la charrue que des envoyés de l'empereur Trajan, envoyés à sa recherche, le rencontrèrent et le reconnurent ; ils le prièrent de les suivre, en lui disant que l'empereur voulait lui donner le commandement de ses troupes contre les barbares.

Pendant cette expédition, Eustache retrouva tout providentiellement sa femme et ses deux fils. Après sa victoire, il reçut, selon l'usage, les honneurs du triomphe. Mais ayant refusé de suivre au temple d'Apollon l'empereur Adrien, qui avait succédé à Trajan, il fut questionné, reconnu chrétien et livré aux lions avec sa femme et ses enfants.

Ce n'est pas sans stupeur que le tyran vit ces bêtes affamées caresser leurs victimes ; toutefois sa rage ne fut point désarmée ; il ordonna de faire rougir au feu un énorme taureau de bronze, pour y jeter les quatre martyrs. Ceux-ci, pleins de joie à la pensée de leur prochaine délivrance, prièrent Dieu de les soutenir dans le combat : "Seigneur, dirent-ils, consumez-nous dans ce brasier, comme des victimes agréables à vos yeux !" Jetés dans l'horrible instrument, ils y rendirent bientôt le dernier soupir en chantant à Dieu des hymnes de reconnaissance. C'était le 20 septembre 120.

Quand l'empereur, trois jours après, alla voir ce qui restait des martyrs, il fut stupéfait de voir les corps intacts et leur chevelure parfaitement conservée ; « Qu'il est grand, dit-il, le Dieu des chrétiens! Jésus-Christ est le seul vrai Dieu ! Aveu inefficace d'un cruel persécuteur !

Pratique: Pour vous consoler dans vos peines, songez que les saints en ont enduré plus que vous.

vendredi 19 septembre 2008

19 SEPTEMBRE - SAINT JANVIER


La plupart des historiens font naître SAINT JANVIER à Naples, d'une famille noble et chrétienne. Son berceau est entouré d'obscurité, mais il est certain qu'il vivait au IIIème siècle et fut martyrisé l'an 305.

Sa piété et sa science l'avaient fait élever au siège épiscopal de Bénévent, qu'il n'accepta que par ordre du pape. Au temps de la persécution de Dioclétien, saint Janvier se multipliait pour soutenir le courage des chrétiens et les exhorter au martyre. Le préfet de la province l'apprit et le fit comparaître à son tribunal : "Offrez de l'encens aux idoles ou renoncez à la vie " lui dit-il. — Je ne puis immoler des victimes an démon, répond le saint, moi qui ai l'honneur de sacrifier tous les jours au vrai Dieu. »

II passa de l'interrogatoire à la fournaise ; mais il en sortit sain et sauf, comme autrefois les jeunes Hébreux; ses cheveux, ses habits même furent respectés par le feu. Puis vint le supplice des ongles de fer, qui mit en lambeaux le corps du martyr. Jeté ensuite en prison : "Courage, dit-il à ses compagnons ; combattons généreusement contre le démon. Le Seigneur m'a réuni à vous pour que le pasteur ne soit point séparé de son troupeau."

Le lendemain, Janvier et les autres martyrs sont exposés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Pouzzoles, en présence d'une foule de peuple. Tous ces héros du Christ se munissent du signe de la croix ; ils chantent des hymnes, en attendant que la dent des lions permette à leur âme de s'envoler vers le ciel. Les bêtes sont lâchées. O prodige! Lions et tigres, trompant l'attente d'un peuple avide de sang, vont se coucher comme des agneaux aux pieds de leurs victimes et caressent ceux qu'ils devaient dévorer. Janvier et ses compagnons sont alors condamnés à avoir la tête tranchée.

Le supplice fut accompagné de grands miracles, L'évêque martyr, par sa prière, rendit aveugle le cruel préfet et le guérit. A un vieillard chrétien qui lui demandait un morceau de ses vêtements comme relique, il promit le linge qui devait servir à lui bander les yeux; et comme, après sa mort, le bourreau piétinait le bandeau sanglant en disant au martyr décapité : "Porte donc ce bandeau à celui à qui tu l'as promis", la victime obéit, et le bandeau, à l'étonnement de tous, se trouva entre les mains du vieillard chrétien.

L'histoire des reliques de saint Janvier est encore plus extraordinaire que celle de sa vie. Par saint Janvier, Naples fut délivrée de la peste, l'an 1497 et l'an 1529 ; un enfant fut ressuscité par le contact de l'image du glorieux martyr ; la cité napolitaine fut plusieurs fois préservée de l'éruption du Vésuve. Mais un miracle qui se renouvelle plusieurs fois chaque année à époques fixes, c'est le miracle célèbre de la liquéfaction et de l'ébullition du sang de saint Janvier.

Saint Janvier est la grande célébrité de Naples, qui l'invoque comme son puissant protecteur.

Pratique: Bénissons souvent le Seigneur, qui fait éclater sa gloire dans ses saints.

jeudi 18 septembre 2008

18 SEPT - SAINT THOMAS DE VILLENEUVE/ SAINTE NADEGE / SAINT JOSEPH DE CUPERTINO


JOSEPH, dit de COPERTINO, petite ville des environs de Salente, diocèse de Nardo, naquit en 1603. Il passa son enfance et sa jeunesse dans une grande simplicité et innocence de mœurs.

Délivré d'une cruelle maladie, par sa bonne Mère du ciel, Joseph s'appliqua avec une nouvelle ardeur aux œuvres de la piété et à la pratique des vertus. Après bien des difficultés, il parvint enfin à la réalisation de ses désirs et entra chez les Pères Capucins, où, vu son ignorance des lettres humaines, il fut d'abord reçu parmi les Frères-lais. Toujours ravi en Dieu, il mettait un temps si considérable à exécuter des travaux de peu d'importance que les supérieurs, le jugeant incapable de rendre aucun service à la communauté, le renvoyèrent dans le siècle.

Il se trouva alors dans une bien triste position. Aucun de ses parents ne voulait lui donner asile, tous le considérant comme un paresseux et un insensé. Enfin, sur les instances de sa mère, les Frères Mineurs Conventuels consentirent à lui donner l'habit de saint François, en le chargeant de soigner la mule du couvent.

Dans cet humble emploi, il se distingua tellement par la sainteté de sa vie que ses supérieurs s'aperçurent bientôt de la valeur de cette âme. Ils conçurent pour lui la plus haute estime, et le reçurent enfin dans la communauté sous le nom de Frère Joseph.

Mais notre Saint n'était pas encore satisfait. Il ne lui suffisait pas d'être religieux, il aspirait au sacerdoce. Ambition selon toute apparence présomptueuse ! De toute l'Écriture, il ne put jamais expliquer qu'un texte : “heureuses entrailles qui Vous ont porté.” Marie cependant, contente de l'amour de Son serviteur, le seconda dans ses desseins. Par une disposition de la Providence, dans tous ses examens, il ne fut jamais interrogé que sur cet évangile, qu'il avait si bien approfondi.

Ordonné prêtre, au mois de mars 1628, Joseph se sépara complètement du monde. Il recherchait les emplois les plus humbles du couvent, il pratiquait des austérités inouïes, ne mangeait que tous les 3 ou 4 jours, et cela avec tant de modération, qu'il était facile de voir que son corps même vivait d'une nourriture cachée, que les hommes ne connaissaient pas. Son corps, aussi bien que son âme, était soutenu par la sainte Eucharistie; qu'il célébrait tous les jours, avec une grande dévotion.

Comme à saint François, les animaux lui obéissaient, les éléments étaient dociles à sa voix; à son attouchement, les malades étaient guéris. En un mot, la nature semblait n'avoir plus de lois en présence des désirs de Joseph.
Le centre qui l'attirait, ce n'était pas la terre, mais le ciel. Aussi était-il souvent élevé, à la vue de ses Frères, à une distance considérable au sol, et là, il demeurait en contemplation, tout absorbé en Dieu. Chaque fois qu'on récitait en sa présence les Litanies de la Sainte Vierge, il s'élevait en l'air et allait embrasser l'image de la Mère de Dieu.

Ces transports aériens, ces vols dans l'espace furent si habituels à notre Saint que les actes du procès de canonisation en rapportent plus de soixante-dix survenus dans le seul territoire de Cupertino.

Il mourut à Osimo, d'une mort digne de sa vie, le 18 septembre 1663, à l'âge de 60 ans et fut canonisé par Clément XIII en 1766.

Il est depuis le saint patron des aviateurs !

D´après "Nos Saints", par un Frère Mineur, p. 221-222.

Sainte Nadège
Vierge et martyre à Rome
avec sa mère Sophie et ses deux soeurs
SAINT THOMAS DE VILLENEUVE


SAINT THOMAS DE VILLENEUVE, né en Espagne en 4488, reçut de ses nobles parents les plus admirables exemples de charité à l'égard des pauvres, des malades et de tous les malheureux. Il fut témoin, dans la maison paternelle, d'une prodigieuse multiplication de farine, récompense des largesses de sa pieuse mère.

Prévenu de la grâce de Dieu, Thomas suivit dès son bas âge, des leçons de sa famille. A l'école, il offrait son déjeuner aux enfants pauvres; il leur donnait même parfois ses propres vêtements pour les garantir du froid; il demandait souvent à sa mère de ne pas diner, pour que sa part devienne celle d'un malheureux. Tout l'argent qu'il recevait de ses parents passait en œuvres de charité.

Après ses études, et à la mort de son père, il fit de sa maison un hôpital, ne garda que ce qui était nécessaire à l'entretien de sa mère et distribua le reste aux pauvres, puis entra chez Ermites de Saint-Augustin. Brillant professeur, Thomas fut surtout à Salamanque, un prédicateur tout apostolique, et son zèle transforma la ville entière.

L'empereur Charles-Quint, l'ayant une fois entendu, voulait toujours l'entendre et se mêlait dans ce but très souvent à la foule. Le saint religieux puisait son éloquence au pied de la croix: "Dans l'oraison, disait-il, se forment les flèches dont les cœurs des auditeurs doivent être percés".

L'Archevêché de Valence étant venu à vaquer, Thomas y fut nommé et ne céda qu'en vertu de l'obéissance et sous peine d'excommunication. Il quitta en pleurant sa cellule et se mit en route à pied, avec son habit monastique fort usé. C'est ainsi qu'il entra dans sa ville épiscopale.

Le chapitre lui fit envoyer aussitôt quatre mille ducats pour son ameublement, mais il ordonna de les porter à l'hôpital, pour les pauvres. Son rang d'archevêque ne lui fit changer en rien ses habitudes de religieux. Il garda son habit de moine et le raccommoda lui-même, comme par le passé.

On obtint à grand-peine qu'il portât un chapeau de soie. Il disait en le montrant "Voilà ma dignité épiscopale, les chanoines, mes maîtres ont jugé que je ne pouvais être évêque sans cela".

C'est par l'exemple qu'il entreprit la réforme des abus criants qui désolaient son diocèse. Il consacrait la plus grande partie de ses revenus en bonnes œuvres. Chaque jour cinq cents pauvres se pressaient à sa porte et recevaient une portion, avec du pain, du vin et une pièce d'argent.

Un jour il aperçut pendant la distribution un pauvre estropié qui le regardait fixement. Il se le fit amener, apprit la misère de sa famille et lui demanda ce qu'il aimait mieux de la santé ou d'une forte aumône. "Ah! Si j'avais la santé! dit le pauvre – Eh bien! Au nom de Jésus-Christ, marche et va travailler!". Et le pauvre s'en alla guéri.

Thomas dépouillé de tout, expira le 8 septembre 1555.

Pratique:
Aimez à vous dépouiller pour l'amour de Jésus-Christ

mercredi 17 septembre 2008

17 SEPTEMBRE - SAINT LAMBERT/ SAINTE HILDE GARDE DE BINGEN/SAINT ROBERT BELLARMIN


SAINT LAMBERT, né à Maëstricht vers l'an 640, d'une famille princière, eut une enfance toute privilégiée. Jeune homme, il opéra des miracles, fit jaillir une source pour étancher la soif des ouvriers constructeurs d'une église, et porta des charbons ardents dans les plis de son manteau sans l'endommager.

Ses vertus extraordinaires l'élevèrent, à l'âge de vingt et un ans, sur le siège épiscopal de Maëstricht. Après avoir administré saintement son diocèse pendant plusieurs années, il en fut chassé par une révolution et se retira dans un monastère voisin, où il se mêla aux simples religieux, dont il ne se distinguait que par une plus grande ferveur.

On raconte à ce sujet une histoire fort édifiante. Une nuit d'hiver, en se levant pour prier, il laissa tomber une de ses sandales. L'abbé, sans connaître celui qui avait fait le bruit, le condamna à aller prier au pied de la croix qui était devant l'Église. Lambert obéit sans réplique et demeura trois à quatre heures à genoux, transi de froid et couvert de neige, jusqu'à ce qu'on se fût aperçu de la méprise.

L'abbé et les religieux se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon : « Que Dieu, dit-il, vous pardonne la pensée de tous juger coupables pour cette action. Saint Paul ne m'enseigne-t-il pas que je dois servir Dieu dans le froid et la nudité? »

Il habitait depuis sept ans cette sainte maison et y goûtait les délices de la vie religieuse, quand il fut rappelé sur son siège épiscopal, à la grande joie d'un troupeau qui l'avait tant pleuré. Le soin de Lambert pour l'accomplissement des devoirs de sa charge pastorale fut plus assidu que jamais ; il était le père de tous, surtout des pauvres. Sa maison ressemblait presque à un monastère ; ses vêtements, très simples, recouvraient un cilice, qu'il portait sur sa chair nue. Il visitait son diocèse avec zèle, sans en exempter les parties les plus éloignées.

Son amour des âmes le porta même à entreprendre la conversion des peuples païens qui n'appartenaient pas à son diocèse. Malgré les menaces de mort, son zèle ne se rebuta point, et il eut la consolation de si bien montrer à ces populations grossières les vérités de notre sainte religion, qu'il changea leur cœur et les amena eu masse dans le sein de l'Église.

Lambert, nouveau Jean-Baptiste, devait être le martyr de la défense de la fidélité conjugale. Le puissant Pépin d'Héristal ayant répudié son épouse pour recevoir chez lui une intrigante, l'évêque, incapable de dissimuler quand il s'agissait de la gloire de Dieu et du salut des âmes, eut la hardiesse de reprocher maintes fois à ce prince l'odieux de sa conduite.

Mais la nouvelle Hérodiade, craignant qu'enfin les remontrances ne portassent fruit, envoya des assassins pour immoler le courageux pontife, qui reçut la mort sans crainte et tomba percé de coups, le 17 septembre 696.

Pratique: Que la crainte de déplaire à un homme ne vous fasse pas reculer en face du devoir.

mardi 16 septembre 2008

16 SEPTEMBRE - SAINT CYPRIEN/SAINT CORNEILLE


SAINT CYPRIEN, né à Carthage, dans le paganisme, était fils d'un sénateur. Son éducation, digne de son rang, fit briller l'heureux génie dont il était doué. Il était tout entier aux idées de gloire et de plaisir, quand un prêtre chrétien, homme d'une haute distinction, nommé Cécilius, rechercha sa compagnie, dans le but d'attacher à la foi chrétienne un jeune homme de si grand mérite.

Cyprien eut vite l'esprit convaincu par les sages raisonnements de Cécilius ; mais son cœur frémissait à la pensée du détachement et de l'abnégation exigés par l'Évangile. Comment lui, Cyprien, élevé dans les honneurs, objet de l'admiration universelle ; lui qui pouvait aspirer à toutes les jouissances et à tous les triomphes, pourrait-il rompre ses chaînes et subjuguer ses passions?... Le combat était rude en son âme ; sa conscience, au milieu des flots tumultueux qui l'agitaient, lui criait sans cesse : « Courage, Cyprien ! Quoi qu'il en coûte, allons à Dieu. »

Il obéit enfin à cette voix, et, foulant aux pieds toute considération personnelle, il demanda et reçut le baptême. Dès lors Cyprien devint un autre homme ; la grâce lui rendit tout facile, et l'accomplissement parfait de l'Évangile lui parut clairement être la vraie sagesse.

Il vendit ses vastes et belles propriétés et en donna le prix aux pauvres ; son mérite l'éleva en peu de temps au sacerdoce et à l'épiscopat. La population chrétienne de Carthage tressaillit de joie en apprenant l'élévation de Cyprien au siège épiscopal de cette ville ; elle comprit qu'au moment où la persécution allait s'élever, menaçante et terrible, le nouvel évêque serait un modèle et un guide ; aussi la foi se réveilla-t-elle, vive et généreuse, au cœur des disciples de Jésus-Christ.

Le saint pontife employa tout son zèle à fortifier son troupeau pour les saints combats, il glorifia les martyrs et montra une juste sévérité vis-à-vis des apostats. Les païens, voyant de quelle importance serait pour eux la prise de celui qui était l'âme de la résistance chrétienne, recherchèrent le pasteur pour .désorganiser plus facilement le troupeau ; mais Cyprien, voyant combien sa vie était utile aux âmes confiées à ses soins, trouva une retraite sûre, d'où il remplit admirablement son devoir apostolique par ses lettres, ses exhortations, l'administration des sacrements.

Enfin, après plusieurs années, il eut révélation de son prochain martyre et s'y prépara par un redoublement de zèle et de charité. Cyprien fut pris l'an 258, et condamné à avoir la tête tranchée : « Je vous rends grâces, Seigneur, s'écria-t-il, de ce que vous daignez retirer mon âme de la prison de ce corps mortel ! » Comme le bourreau tremblait, le martyr l'encouragea avec bonté et lui fit remettre vingt-cinq pièces d'or; puis il se banda lui-même les yeux et présenta sa tête, qui roula bientôt sur le sol baigné de sang. Ses écrits l'égalent aux Pères et aux Docteurs de l'Église.

Pratique : Ne vous laissez pas aller aux inclinations de la nature ; suivez la voix de la grâce.



SAINT CORNEILLE

21ème pape, martyr (+253)


Pape de 251 à 253, il eut à combattre un antipape. De par les lettres qu'il adressa à son ami Cyprien, nous savons qu'il fut généreux et bon. Il mourut en exil, martyr de sa foi, à Civitavecchia.

lundi 15 septembre 2008

15 SEPT- NOTRE DAME DES SEPT DOULEURS











NOTRE-DAME des SEPT-DOULEURS


La fête de NOTRE DAME DES SEPT DOULEURS a pour but de nous rappeler le martyre inouï qu'endura l'auguste Vierge en tant que corédemptrice du genre humain. L'Eglise honore en ce jour Ses incomparables douleurs, spécialement celles qu'Elle ressentit au pied de la croix au moment de la consommation du mystère de notre Rédemption. Après s'être concentré sur le déchirement de l'âme de Marie au jour de la Passion de Son Fils, jour où Ses souffrances atteignirent leur maximum d'intensité, la piété des fidèles s'est étendue à d'autres douleurs que la divine Mère éprouva à différentes occasions de Sa très sainte vie.

Pour illustrer les douleurs de la Vierge-Mère, les peintres représentent Son Coeur percé de sept glaives, symbole des sept principales douleurs de la Mère de Dieu, qui la couronnèrent Reine des martyrs. Voici la liste de ces sept douleurs dont le souvenir est cher aux vrais enfants de Marie:

1. La prophétie du saint vieillard Siméon.
2. La fuite en Egypte.
3. La disparition de Jésus au Temple pendant trois jours.
4. La rencontre de Jésus portant Sa croix et montant au Calvaire.
5. Marie debout au pied de la croix.
6. La descente de Jésus de la croix et la remise à Sa Mère.
7. L'ensevelissement de Jésus dans le sépulcre.

La très Sainte Vierge S'est plue à manifester au monde combien la dévotion à Ses douleurs infinies Lui était agréable et nous était salutaire. A plusieurs reprises, Elle est venue stimuler la foi et la piété des fidèles en apparaissant toute inondée de larmes, dans différents pays. Citons par exemple l'apparition de Notre-Dame de La Salette, en France, en 1846, la manifestation des larmes de la Vierge de Quito, en Equateur, celle de Notre-Dame des Sept-Douleurs de Campocavallo, à Osimo, en Italie, et en 1956, la touchante intervention de la Vierge de Syracuse, dans le port de Sicile, sur la côte est de l'Italie.

Contemplons dans les bras de Marie, l'Homme-Dieu crucifié pour nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du ciel. Joignons nos larmes aux Siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de Son divin Fils, ont également été la cause de Son intime martyre. Prions-La de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de Ses exemples et imiter Ses vertus lorsqu'Il Lui plaira de nous faire part de Ses humiliations, de Ses douleurs et de Sa croix.



STABAT MATER



Stabat Mater dolorosa
Juxta Crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.
Debout, la Mère douloureuse
Serrait la Croix, la malheureuse,
Où son pauvre enfant pendait.


Cujus animam gementem,
Contristatam et dolentem,
Pertransivit gladius.
Et dans son âme gémissante,
Inconsolable, défaillante,
Un glaive aigu s'enfonçait.


O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti !
Ah ! qu'elle est triste et désolée,
La Mère entre toutes comblée !
Il était le Premier-Né !


Quae moerebat et dolebat
Mater, dum videbat
Nati poenas inclyti.
Elle pleure, pleure, la Mère,
Pieusement qui considère
Son enfant assassiné.


Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio ?
Qui pourrait retenir ses pleurs
De voir la Mère du Seigneur
Endurer un tel Calvaire ?

Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
Dolentem cum Filio ?
Qui peut, sans se sentir contrit,
Regarder près de Jésus-Christ
Pleurer tristement sa Mère ?


Pro peccatis suae gentis,
Vidit Jesum in tormentis,
Et flagellis subditum.
Pour les péchés de sa nation,
Elle le voit, dans sa Passion,
Sous les cinglantes lanières.

Vidit suum dulcem natum
Moriendo desolatum,
Dum emisit spiritum.
Elle voit son petit garçon
Qui meurt dans un grand abandon
Et remet son âme à son Père.


Eia Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.
Pour que je pleure avec toi,
Mère, source d'amour, fais-moi
Ressentir ta peine amère !

Fac, ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.
Fais qu'en mon coeur brûle un grand feu,

L'amour de Jésus-Christ mon Dieu,
Pour que je puisse lui plaire !


Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.
Exauce-moi, ô sainte Mère,
Et plante les clous du Calvaire
Dans mon coeur, profondément !

Tui nati vulnerati,
Tam dignati pro me pati,
Poenas mecum divide.
Pour moi ton Fils, couvert de plaies,
A voulu tout souffrir ! Que j'aie
Une part de ses tourments !


Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolore,
Donec ego vixero.
Que je pleure en bon fils avec toi,
Que je souffre avec lui sur la Croix
Tant que durera ma vie !


Juxta Crucem tecum stare,
Et me tibi sociare
In planctu desidero.
Je veux contre la Croix rester
Debout près de toi, et pleurer
Ton fils en ta compagnie !

Virgo virginum proeclara,
Mihi jam non sis amara,
Fac me tecum plangere.
O Vierge, entre les vierges claire,
Pour moi ne sois plus si amère :
Fais que je pleure avec toi !

Fac, ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.
Fais que me marque son supplice,
Qu'à sa Passion je compatisse,
Que je m'applique à sa Croix !


Fac me plagis vulnerari,
Fac me Cruce inebriari,
Et cruore Filii.
Fais que ses blessures me blessent,
Que je goûte à la Croix l'ivresse
Et le sang de ton enfant !


Flammis ne urar succensus,
Per te, Virgo, sim defensus
In die judicii.
Pour que j'échappe aux vives flammes,
Prends ma défense, ô notre Dame,
Au grand jour du jugement !


Christe, cum sit hinc exire,
Da per Matrem me venire
Ad palmam victoriae.
Jésus, quand il faudra partir,
Puisse ta Mère m'obtenir
La palme de la victoire.

Quando corpus morietur,
Fac, ut animae donetur
Paridisi gloria.
Et quand mon corps aura souffert,
Fais qu'à mon âme soit ouvert
Le beau paradis de gloire !



L'auteur présumé, mais probable, du Stabat Mater est un assez curieux personnage surtout connu pour cent deux petits poèmes en dialecte ombrien, rythmés comme des chansons, tour à tour doctrinaux, hagiographiques, liturgiques et mystiques, encore que les plus célèbres sont des satires terribles. http://missel.free.fr/Sanctoral/09/15.php#stabat_hist


De Jacques-Bénigne Bossuet: La compassion de la Saint Vierge.



SAINTE CATHERINE de GÊNES
Veuve
(1447-1510)


CATHERINE FIESCHI, fille d'un vice-roi de Naples, naquit à Gênes. Sa famille, féconde en grands hommes, avait donné à l'Église deux Papes, neuf cardinaux et deux archevêques. Dès l'âge de huit ans, conduite par l'Esprit de Dieu, elle se mit à pratiquer de rudes mortifications; elle dormait sur une paillasse, avec un morceau de bois pour oreiller; mais elle avait soin de cacher ses pénitences. Elle pleurait toutes les fois qu'elle levait les yeux sur une image de Marie tenant Jésus mort dans Ses bras.

Malgré son vif désir du cloître, elle se vit obligée d'entrer dans l'état du mariage, où Dieu allait la préparer par de terribles épreuves à une vie d'une incroyable sainteté. Après cinq ans d'abandon, de mépris et de froideur de la part de son mari, après cinq ans de peines intérieures sans consolation, elle fut tout à coup éclairée de manière définitive sur la vanité du monde et sur les joies ineffables de l'amour divin: "Plus de monde, plus de péché," s'écria-t-elle. Jésus lui apparut alors chargé de Sa Croix, et couvert de sang de la tête aux pieds: "Vois, Ma fille, lui dit-Il, tout ce sang a été répandu au Calvaire pour l'amour de toi, en expiation de tes fautes!" La vue de cet excès d'amour alluma en Catherine une haine profonde contre elle-même: "O amour! Je ne pécherai plus," s'écria-t-elle.

Trois jours après, elle fit sa confession générale avec larmes, et désormais elle communia tous les jours. L'Eucharistie devint la nourriture de son corps et de son âme, et pendant vingt-trois ans il lui fut impossible de prendre autre chose que la Sainte Communion; elle buvait seulement chaque jour un verre d'eau mêlée de vinaigre et de sel, pour modérer le feu qui la dévorait, et, malgré cette abstinence, elle jouissait d'une forte santé.

À l'abstinence continuelle se joignaient de grandes mortifications; jamais de paroles inutiles, peu de sommeil; tous les jours six à sept heures de prière à genoux; jamais Catherine ne se départit de ces règles; elle était surtout si détachée d'elle-même, qu'elle en vint à n'avoir plus de désir et à se trouver dans une parfaite indifférence pour ce qui n'était pas Dieu.

Ses trois maximes principales étaient de ne jamais dire: Je veux, je ne veux pas, mien, tien: – de ne jamais s'excuser, – de se diriger en tout par ces mots: Que la Volonté de Dieu soit faite! Elle eut la consolation de voir son époux revenir à Dieu, dans les derniers jours de sa vie, et de l'assister à sa mort. A partir de ce moment, Catherine se donna tout entière au soin des malades, et y pratiqua les actes les plus héroïques.

Enfin épuisée d'amour et de souffrances elle pouvait dire "Mon cœur s'en va, je le sens consumé". Elle alla rejoindre son époux du Ciel, le 14 septembre 1510.


Pratique: Profitez des épreuves de la vie pour vous donner à Dieu sans réserve.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

dimanche 14 septembre 2008

14 SEPT - L'EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

Sous le règne de l'empereur Héraclius 1er, les Perses s'emparèrent de Jérusalem et y enlevèrent la principale partie de la vraie croix de Notre-Seigneur, que sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, y avait laissée. Héraclius résolut reconquérir cet objet précieux, nouvelle arche d'alliance du nouveau peuple de DIEU.

Avant de quitter Constantinople, il vint à l'église, les pieds chaussés de noir, en esprit de pénitence; il se prosterna devant l'autel et pria DIEU de seconder son courage ; enfin il emporta avec lui une image miraculeuse dit Sauveur, décidé à combattre avec elle jusqu'à la mort. Le Ciel aida sensiblement le vaillant empereur, car son armée courut de victoire en victoire ; une des conditions du traité de paix fut la reddition de la croix de Notre-Seigneur dans le même état où elle avait été prise.

Héraclius à son retour, fut reçu à Constantinople par les acclamations du peuple ; on alla au-devant de lui avec des rameaux d'oliviers et des flambeaux, et la vraie croix fut honorée, à cette occasion, d'un magnifique triomphe. L'empereur lui-même, en actions de grâces, voulut retourner à Jérusalem ce bois sacré, qui avait été quartorze ans pouvoir des barbares.

Quand il fut arrivé dans la cité sainte, il chargea la relique précieuse sur ses épaules ; mais lorsqu'il fut à la, porte qui mène au Calvaire, il lui fut impossible d'avancer, à son grand étonnement et à la stupéfaction de tous : "Prenez garde, ô empereur! lui dit alors le patriarche Zacharie; sans doute le vêtement impérial que vous portez n'est pas assez conforme à l'état pauvre et humilié de Jésus portant sa croix. »

Héraclius, touché de ces paroles, quitta ses ornements impériaux, ôta ses chaussures, et, vêtu en pauvre, il put gravir sans difficulté jusqu'au Calvaire et déposer son glorieux fardeau. Pour donner plus d'éclat à cette marche triomphale, DIEU permit que plusieurs miracles fussent opérés par la vertu de ce bois sacré : un mort fut ressuscité; quatre paralytiques guéris: dix lépreux recouvrèrent la santé, quinze aveugles la vue; une quantité de possédés furent délivrés du malin esprit, et un nombre considérable de malades trouvèrent une complète guérison.

A la suite de ces événements fut instituée la fête de l'Exaltation de la sainte Croix, pour en perpétuer le souvenir. Que la croix soit avant tout exaltée sans cesse dans nos cœurs. Jésus-Christ aime l'exaltation extérieure de sa croix, mais il en aime bien davantage l'exaltation intérieure dans les âmes.

Exaltons la croix par une haute estime pour elle; exaltons-la par notre zèle à la porter à, la suite du Sauveur, par notre respect pour les souffrances de Jésus-Christ. Quoi de plus précieux que la Croix! Elle est le salut du monde, elle est notre unique espérance, l'arme de nos combats, la terreur de nos ennemis, l'étendard de notre victoire.

Pratique: Méditez souvent sur la Croix de Jésus-Christ ; exaltez-la dans votre cœur.

samedi 13 septembre 2008

13 SEPTEMBRE - SAINT JEAN CHRYSOSTOME

SAINT JEAN, surnommé Chrysostome, c'est-à-dire Bouche d'Or, à cause de la force et de la beauté de son éloquence, naquit à Antioche, vers l'an 344. Veuve à vingt ans, sa mère, femme très remarquable, n'épargna rien pour lui donner une brillante éducation. Doué d'un génie supérieur, objet de l'admiration universelle, incliné au plaisir, Jean fut ramené à la réalité des choses et conquis à la perfection de l'Évangile par l'amitié fidèle d'un jeune homme de son âge, qui fut saint Basile.

Noble exemple de l'apostolat qu'un véritable ami peut exercer dans son entourage ! L'amitié des deux jeunes gens ne fit que s'accroître par l'union désormais parfaite des pensées et des aspirations. Devenu clerc de l'église d'Antioche, Chrysostome renonce complètement aux vanités du siècle; il ne paraît qu'avec une tunique pauvre; la prière, la méditation, l'étude de l'Écriture sainte, partagent son temps : il jeûne tous les jours et prend sur le plancher de sa chambre le peu de sommeil qu'il accorde à son corps, après de longues veilles.

S'élevant par degré dans les fonctions ecclésiastiques, il devient l'œil, le bras, la bouche de son évêque. Son éloquence est si grande que toute la ville accourt à ses premières prédications, et il nous apprend lui-même qu'il y avait souvent jusqu'à cent mille auditeurs et plus à l'entendre.

A trente ans, Chrysostome fuit, dans la vie monastique, l'épiscopat qui le recherche et auquel, plus tard, il ne pourra échapper. C'est en 398 qu'il est emmené de force à Constantinople et sacré patriarche de la ville impériale.

Son zèle, l'indépendance de son langage ne furent égalés que par sa charité; son éloquence séduisante, qui brillait alors de tout son éclat, attirait les foules autour de sa chaire ; il ranimait la foi au cœur des fidèles et convertissait une multitude d'hérétiques et de païens.

Jamais pasteur ne fut à ce point l'idole de son peuple ; jamais pasteur ne souleva autour de lui un pareil mouvement chrétien : c'est que l'éloquence de l'orateur dévoilait le cœur d'un père, d'un apôtre et d'un saint.

Dieu permit que la croix vînt achever en Chrysostome l'œuvre de la perfection. Le courage invincible du pontife, sa liberté à flétrir les désordres de la cour, lui valurent l'exil. En quittant Constantinople, il fit porter à l'impératrice cette fière réponse : « Chrysostome ne craint qu'une chose : ce n'est ni l'exil, ni la prison, ni la pauvreté, ni la mort, c'est le péché. »

II mourut l'an 407, victime des mauvais traitements de ses ennemis. Bien qu'il ne porte pas le titre de martyr, il en a tout le mérite et toute la gloire.

Pratique: Jurez haine au respect humain ; ne transigez jamais avec le mal.

vendredi 12 septembre 2008

12 SEPTEMBRE - SAINT GUY OU GUIDON

SAINT GUY, appelé communément le pauvre d'Anderlecht, naquit dans un village voisin de Bruxelles, en Belgique. Ses parents, pauvres, mais vertueux, l'instruisirent de bonne heure dans la connaissance de la religion chrétienne et lui répétèrent souvent ce que disait Tobie à son fils : « Nous serons toujours assez riches si nous craignons le Seigneur. »

Non seulement il était pauvre, mais il avait l'esprit de pauvreté, heureux de sa médiocre situation et déplorant l'attachement des hommes aux biens de la terre. Chaque jour, plu­sieurs fois, il se rendait à l'église pour prier; il visitait les pauvres malades et leur faisait tout le bien qu'il pouvait. Tout le monde admirait cet enfant et reconnaissait que la main de Dieu était avec lui.

Un jour qu'il priait dans l'église d'un bourg voisin, le curé, édifié de son recueillement, étonné de la sagesse de ses réponses, le pria d'accepter la place de sacristain dans son église. L'enfant accepta de bon cœur, et dès lors on le vit occupé à orner l'autel, à ôter les toiles d'araignées de la voûte, à balayer le pavé, à tenir le sanctuaire dans un état de grande propreté ; il nettoyait les vases, pliait les ornements, mettait les fleurs sur les châsses des saints, et n'omettait rien de ce qui pouvait contribuer à la décence de la maison de Dieu et à l'édification de ses fidèles.

Il avait le don de componction, et plus d'une fois on le vit pleurer ses péchés avec tant de larmes et tant de signes de douleur, qu'on l'eût pris pour un grand pécheur. Tous le regardaient avec une sympathie pleine d'admiration. Le démon, ne pouvant souffrir ces heureux progrès dans la vertu, entreprit de l'arrêter par un piège habile. Un riche marchand, passant par là, l'engagea à le suivre, dans l'espoir de gains considérables qui lui serviraient à faire des aumônes. La raison était spécieuse; le naïf et candide jeune homme s'y laissa prendre, abandonna ses fonctions de sacristain et s'embarqua avec le marchand.

Mais Dieu ne permit pas que l'illusion, dorât longtemps. Le vaisseau et la cargaison périrent avant d'arriver à destination, et Guy échappa avec peine à la mort. Cet accident le fit rentrer en lui-même ; il reconnut sa faute et en conçut un profond regret. Pour faire une plus rude pénitence, il se fit pèlerin, et pendant sept ans il alla de pèlerinages en pèlerinages, depuis Rome jusqu'à Jérusalem.

De retour à Rome, il rencontra providentiellement le curé de sa paroisse natale, qui se rendait en terre sainte, et par charité il accepta de faire à nouveau ce pénible voyage.

Il revint plus tard à Anderlecht, où il continua sa vie de piété et de bonnes œuvres ; mais Dieu n'allait pas tarder à le délivrer des peines de la terre.

La nuit qui précéda sa mort, sa chambre fut remplie d'une lumière céleste, au milieu de laquelle parut une colombe qui articula ces paroles : « Que le fidèle serviteur vienne recevoir la couronne de la joie éternelle. » C'était l'an 1012.

Pratique:
Ayez un grand respect pour les églises et pour tous les objets qui servent au culte.

jeudi 11 septembre 2008

11 SEPT - BX JEAN-GABRIEL PERBOYRE

SAINT PAPHNUCE, Égyptien, après avoir passé plusieurs années au désert sous la conduite de saint Antoine, devint évêque d'une ville de Thébaïde. Il eut beaucoup à souffrir pour la foi, et, pendant une persécution, il perdit l'œil droit, eut les nerfs du jarret gauche coupés et fut condamné aux mines. Au concile de Nicée, il fut un objet de vénération pour les évêques, et même pour l'empereur Constantin, qui ne le quittait jamais sans baiser respectueusement la place où avait été l'œil perdu pour une si belle cause.


LE B. JEAN-GABRIEL PERBOYRE, lazariste, martyr en Chine


JEAN-GABRIEL PERBOYRE,
né au diocèse de Cahors le 6 janvier 1802, fut martyrisé le 11 septembre 1840, et béatifié le 10 novembre 1889.

Dès l'âge le plus tendre, il se fit remarquer par sa piété entre tous ses camarades. Au petit séminaire, il fut aimé et vénéré de tous ses condisciples, qui, frappés de son angélique piété, le surnommèrent le petit Jésus.

En rhétorique se décida sa vocation : "Je veux être missionnaire," dit-il dès lors. Il entra chez les Pères Lazaristes de Montauban. "Depuis bien des années, dit un des novices confiés plus tard à ses soins, j'avais désiré rencontrer un saint ; en voyant M. Perboyre, il me sembla que Dieu avait exaucé mes désirs. J'avais dit plusieurs fois : "Vous verrez que M. Perboyre sera canonisé " Lui seul ne se doutait pas des sentiments qu'il inspirait, et il s'appelait "la balayure de la maison".

Ses deux maximes étaient : « On ne fait du bien dans les âmes que par la prière. — Dans tout ce que vous faites, ne travaillez que pour plaire à Dieu; sans cela vous perdriez votre temps et vos peines. » Jean-Gabriel était remarquable par une tendre piété envers le saint Sacrement, il y revenait sans cesse et passait des heures entières en adoration : "Je ne suis, jamais plus content, disait-il, que quand j'ai offert le saint sacrifice de la messe." Son action de grâces durait ordinairement une demi-heure.

Envoyé dans les missions de Chine, M. Perboyre* se surpassa lui-même. Après quatre ans d'apostolat, trahi comme son Maître, il subit successivement les plus cruels supplices. Au milieu de ces affreuses tortures, l'athlète de la foi, digne de Jésus-Christ, ne profère pas un cri de douleur ; les assistants ne cachent pas leur étonnement et peuvent à peine retenir leurs larmes : « Foule aux pieds le Dieu que tu adores, et je te rends la liberté, lui crie le mandarin. — Oh ! répond le martyr, comment pourrais-je faire cette injure à mon Dieu, mon Créateur et mon Sauveur?". Et, saisissant le crucifia, il le colle à ses lèvres.

Après neuf mois d'une horrible prison, il fut étranglé sur un gibet en ferme de croix.

Pratique: Priez pour les missionnaires qui évangélisent toutes les contrées du monde.