mardi 27 mai 2014

28 Mai : SAINT GERMAIN, Evêque de Paris / SAINT AUGUSTIN DE CANTORBERY, Moine bénidictin et Archevêque de Cantorbéry

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)"


SAINT GERMAIN DE PARIS naquit en 496, d'une famille noble, au territoire d'Autun. Tout jeune, il faillit être victime d'une mère dénaturée et d'une grand'mère criminelle ; mais DIEU veillait sur cet enfant de bénédiction et le réservait à de grandes choses.
Germain se réfugia près d'un ermite, son oncle, dont il partagea le genre de vie austère et s'étudia chaque jour à imiter la piété et les vertus. L'évêque d'Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très haute estime et lui donna, malgré les réclamations de son humilité, l'onction sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de Saint-Symphorien d'Autun.

Par ces temps de guerre et de dévastation, les pauvres affluaient. 
Germain, qui ne pouvait s'empêcher d'être ému à la vue d'un homme dans la souffrance, ne voulut jamais se résoudre à renvoyer personne sans lui faire l'aumône, au point qu'un jour il donna jusqu'au dernier pain de la communauté.

Les moines en murmurent d'abord, puis se révoltent ouvertement. 
Germain,pleurant amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se retire dans sa cellule et prie DIEU de les confondre et de les corriger, il priait encore, lorsqu'une dame charitable amène au monastère deux chevaux chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot de blé. La leçon profita aux religieux, qui rentrèrent dans le devoir.

Un jour le feu prit au grenier, menaçant de brûler toute la récolte du couvent : grand émoi dans la communauté. Mais 
Germain, calme et confiant, prend une marmite d'eau à la cuisine, monte au grenier en chantant Alléluia, fait le signe de la croix et jette quelques gouttes d'eau sur le brasier, qui s'éteint.

Un jour que
 Germain était en prière, il vit apparaître un vieillard éblouissant de lumière, qui lui présenta les clefs de la ville de Paris : « Que signifie cela? demanda l'abbé. — C'est, répondit la vision que vous serez bientôt le pasteur de cette ville. »

Quatre ans plus tard, 
Germain dut en effet céder à la volonté de DIEU. Devenu évêque, il resta moine par sa vie, et il ajouta même de nouvelles austérités à celles qu'il avait pratiquées dans le cloître.

Après les fatigues d'une journée tout apostolique, son bonheur, même par les temps rigoureux, était de passer les nuits entières au pied de l'autel. 
Germain eut la plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des reines qui se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat ; on ne saurait dire le nombre de pauvres qu'il secourut, de prisonniers qu'il délivra, avec l'or des largesses royales.

DIEU lui fit connaître le jour de sa mort, qui arriva le 28 mai 576. Il avait opéré de nombreux miracles pendant sa vie; il s'en fit encore davantage à son tombeau.

Pratique. Faites des bonnes œuvres; servez-vous de votre crédit auprès des riches pour leur recommander les pauvres.


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SAINT AUGUSTIN de CANTORBÉRY
Moine bénédictin et archevêque de Cantorbéry
(+ 605)


Aux Ve et VIe siècles, l'île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l'invasion des Saxons. Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis.

Berthe consentit à ce mariage à la condition d'avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l'aide et l'appui d'un évêque gallo-franc. L'âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi. Le pape Grégoire le Grand jugea le moment opportun pour tenter l'évangélisation de l'Angleterre qu'il souhaitait depuis longtemps. Pour réaliser cet important projet, le souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome.

On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s'arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.

A Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu'on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d'Augustin, qu'ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d'un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de DIEU et le salut des âmes. Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne.

Le roi Ethelbert n'autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s'en alla lui-même visiter les nouveaux venus. Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s'avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies. Ethelbert n'abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres. Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s'appelle encore Stable Gate: la porte de l'Hôtellerie, et ordonna qu'on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.

Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et ses compagnons étaient assidus à l'oraison, aux vigiles et aux jeûnes. Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu'ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu'ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité. L'innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.

Charmé comme tant d'autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d'un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu'il reçut des mains de saint Augustin. Sa conversion amena celle d'une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes moeurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.

En 1597, étant désormais à la tête d'une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se rendit à Arles, afin d'y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire. De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.

De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. A côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l'Angleterre. Saint Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé. En le nommant primat d'Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d'autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique.

Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d'avoir formé la nouvelle Église d'Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques. Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d'Angleterre. Le pape lui donna également le pouvoir d'ordonner d'autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique. Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu'il lui ordonna d'ériger dans l'Angleterre méridionale.

Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l'Ouest. Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications. Rebelles à la grâce, les Saxons de l'Ouest refusèrent d'entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d'avanies et d'outrages et allèrent jusqu'à attenter à leur vie afin de les éloigner.

Au début de l'an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l’Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux. Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry. Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l'église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.

                            "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

27 MAI : SAINT BEDE LE VENERABLE / SAINTE MARIE-MADELEINE DE PAZZI, Vierge, Carmélite

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)"

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Saint Bède le Vénérable

Confesseur et Docteur
(673-735)



Saint Bède le Vénérable
Saint Bède le Vénérable

Saint Bède naquit en Écosse, au bourg appelé aujourd'hui Girvan. A l'âge de sept ans, il fut donné au célèbre moine anglais saint Benoît Biscop, pour être élevé et instruit selon l'usage bénédictin. Son nom, en anglo-saxon, signifie prière, et qualifie bien toute la vie de cet homme de Dieu, si vénéré de ses contemporains qu'il en reçut le surnom de Vénérable, que la postérité lui a conservé.
A sa grande piété s'ajouta une science extraordinaire. A dix-neuf ans, il avait parcouru le cercle de toutes les sciences religieuses et humaines: latin, grec poésie, sciences exactes, mélodies grégoriennes, liturgie sacrée, Écriture Sainte surtout, rien ne lui fut étranger. Mais la pensée de Dieu présidait à tous ses travaux: "O bon Jésus, s'écriait-il, Vous avez daigné m'abreuver des ondes suaves de la science, accordez-moi surtout d'atteindre jusqu'à Vous, source de toute sagesse."
D'élève passé maître, il eut jusqu'à 600 disciples et plus à instruire; ce n'est pas un petit éloge que de citer seulement saint Boniface, Alcuin, comme des élèves par lesquels sa science rayonna jusqu'en France et en Allemagne. Étudier, écrire était sa vie; mais l'étude ne desséchait point son coeur tendre et pieux; il rédigeait tous ses immenses écrits de sa propre main: les principaux monuments de sa science sont ses vastes commentaires sur l'Écriture Sainte et son Histoire ecclésiastique d'Angleterre.
Le Saint eut à porter longtemps la lourde Croix de la jalousie et fut même accusé d'hérésie: ainsi Dieu perfectionne Ses Saints et les maintient dans l'humilité. Il n'avait que soixante-deux ans quand il se sentit pris d'une extrême faiblesse. Jusqu'à la fin, son esprit fut appliqué à l'étude et son coeur à la prière; tourné vers le Lieu saint, il expira en chantant: Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.
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SAINTE MARIE-MADELEINE DE PAZZI, l'une des fleurs les plus suaves qui aient embaumé les jardins du Carmel, naquit à Florence le 2 avril de l'an 1566.

Dès l'âge de sept ans, à l'école du ciel, elle était formée à l'oraison, et elle paraissait presque un prodige de mortification. Toute une nuit elle porta une couronne d'épines sur sa tête, avec des douleurs inexprimables, pour imiter son Amour crucifié.

Chaque fois que sa mère avait communié, l'enfant s'approchait d'elle et ne pouvait plus la quitter, attirée par la douce odeur de JESUS-CHRIST.

A partir de sa première communion, elle fut prête à tous les sacrifices, et c'est dès lors qu'elle fit à JESUS le vœu de n'avoir jamais d'autre époux que Lui. Aussi, quand, plus tard, son père voulut la marier : "Je livrerais plutôt, s'écria-elle, ma tête au bourreau que ma chasteté à un homme." 


II fallut bien lui permettre l'entrée dans la vie religieuse ; la sainte épouse du CHRIST choisit le Carmel, parce qu'on y communiait presque tous les jours.

A partir de ce moment, sa vie est un miracle continuel; elle ne vit que d'extases, de ravissements, de souffrances, d'amour.

Pendant cinq années, elle fut assaillie d'affreuses tentations; son arme était l'oraison, durant laquelle elle s'écriait souvent : "Où êtes-Vous, mon DIEU, où êtes-Vous? »

Un jour, tentée plus fort qu'à l'ordinaire, elle se jeta dans un buisson d'épines, d'où elle sortit ensanglantée, mais victorieuse.

Elle avait tant de plaisir à proférer ces mots : "La volonté de DIEU" qu'elle les répétait continuellement, disant à ses sœurs : « Ne sentez-vous pas combien il est doux de nommer la volonté de DIEU ?»

Un jour, ravie en extase, elle alla par tout le couvent en criant : « Mes sœurs, Oh ! Que la volonté de DIEU est aimable ! »

II plut à DIEU de la crucifier longtemps par des douleurs indicibles, qui la clouaient sur son lit, dans un état d'immobilité en même temps que de sensibilité extraordinaire. Loin de demander soulagement, elle s'écriait bien souvent : « Toujours souffrir et ne jamais mourir ! »

Son cœur était un brasier ardent consumé par l'amour. Quinze jours avant sa mort, elle dit : « Je quitterai le monde sans avoir pu comprendre comment la créature peut se résoudre à commettre un péché contre son Créateur. »

Elle répétait souvent : "Si je savais qu'en disant une parole à une autre fin que pour l'amour de DIEU, même sans péché, je dusse devenir plus grande qu'un Séraphin, je ne le ferais jamais. »

Quand DIEU lui envoyait des faveurs extraordinaires : « Ô SEIGNEUR, s'écriait-elle, qu'ai-je donc fait contre votre divine Majesté? Il semble que vous voulez me récompenser ici-bas. »

Près de mourir, ses dernières paroles à ses sœurs furent celles-ci : « Je vous prie, au nom de NOTRE-SEIGNEUR, de n'aimer que Lui seul ! »

Elle rendit son âme à DIEU le 15 mai 1607.

Pratique. 
Excitez-vous à l'amour de DIEU par le souvenir des sublimes exemples des Saints.
                          "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

lundi 26 mai 2014

26 Mai - SAINT PHILIPPE DE NERI, Fondateur de l'Oratoire

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)"


Voilà sans doute l'un des plus grands saints de l'Église ! Voilà l'une des vies les plus extraordinaires, tant par les vertus que par les miracles ! PHILIPPE naquit à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable.

Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant : pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.


Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable, si bien qu'il passa toute sa vie pour l'un des plus savants théologiens de Rome.

Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts ; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle.

Un jour, 
Philippe fut tellement embrasé de l'amour de DIEU, que deux de ses côtes se rompirent pour donner plus de liberté à ses élans séraphiques. Souvent ses entretiens avec NOTRE SEIGNEUR étaient si suaves, qu'il n'y pouvait tenir et se mourait de joie, ce qui lui faisait pousser ce cri : « Assez, SEIGNEUR, assez ! »
Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à DIEU.

Il aimait surtout les jeunes gens ; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux ; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice : "Amusez-vous bien, leur disait-il souvent ; mais n'offensez pas le Bon DIEU !"

Aussi 
Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d'être regardé comme le patron de ces œuvres de jeunesse si utiles et si répandues de nos jours. Le saint fonda la société des prêtres de l'Oratoire.
Philippe jouait pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à DIEU : « SEIGNEUR, défiez-vous de moi, car j'ai peur de Vous trahir! »
Philippe mourut dans la joie de l'amour divin, à l'âge de quatre-vingts ans, après quarante-quatre ans de prêtrise, le 26 mai 1595.

Nul Saint n'est resté plus populaire à Rome.

Pratique :
 
Sachez vivre de la vie intérieure au milieu des occupations extérieures.
"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

dimanche 25 mai 2014

25 MAI : SAINT GREGOIRE VII, Pape

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)"


SAINT GREGOIRE VII, l'un des plus grands papes que JESUS-CHRIST ait donnés à son Église, fut, au XIe siècle, l'homme providentiel destiné à combattre tous les grands abus de cette époque si troublée : les empiétements des empereurs d'Allemagne, la vente des dignités ecclésiastiques, la contagion des mauvaises mœurs dans le clergé et dans le peuple.

Il fut un homme fort instruit, très vertueux, surtout un grand caractère. Hildebrand (tel était le nom de famille de Grégoire VII) eut pour père un charpentier de Toscane.

Il était encore enfant, sans aucune connaissance des lettres, lorsque, jouant dans l'atelier de son père, il forma avec des débris de bois ces mots du Psalmiste, présage de l'autorité que plus tard il devait exercer dans le monde : Dominabitur a mare usque ad mare : "Sa domination s'étendra d'un océan à l'autre."

Après une première éducation chrétienne, le jeune Hildebrand acheva de se former et de se préparer à la mission que DIEU lui réservait, dans le célèbre monastère de Cluny, foyer de sainteté et de science qui fournit alors tant de grands hommes.

Le courage avec lequel, simple moine, il osa dire au pape Léon IX que son élection n'était pas canonique, fut l'occasion de son élévation aux plus hautes dignités de l'Église. Ce saint pape avait été élu par l'empereur d'Allemagne ; mais son élection fut ratifiée ensuite par le clergé et le peuple de Rome.

Charmé de la franchise d'Hildebrand, il le fit venir près de lui et le regarda comme son meilleur conseiller. Après la mort de Léon IX, quatre papes successifs lui conservèrent une pleine confiance.

Lui-même enfin, malgré ses angoisses, dut plier devant la volonté de DIEU et accepter le souverain pontificat.

C'est alors que brillèrent plus que jamais en lui les vertus qui font les saints et le zèle qui fait tout céder devant les intérêts de DIEU et de l'Église. Malgré d'innombrables occupations, il était toujours l'homme de la prière, et ses larmes manifestaient les attendrissements de son cœur.

Grégoire VII fut atteint d'une maladie qui le réduisit à la dernière extrémité ; mais son œuvre n'était pas accomplie. La Sainte Vierge lui apparut et lui demanda s'il avait assez souffert : « Glorieuse Dame, répondit-il, c'est à Vous d'en juger. »

La Vierge le toucha de la main et disparut. Le pontife était guéri et put célébrer la sainte messe le lendemain en présence de tout le peuple consolé. La table du pape était somptueuse, mais seulement à cause des hôtes illustres qui devaient y prendre place; lui-même ne mangeait que des herbes sauvages et des légumes cuits à l'eau.

Grégoire, un an avant sa mort, dut fuir en exil à Salerne; il prédit le triomphe de l'Église et rendit son âme à DIEU, le 25 mai 1085, en prononçant ces mots : « J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité ; c'est pour cela que je meurs en exil. »

Pratique. Soyez ferme ; quand il s'agit des droits de DIEU et de l'Église, ne faiblissez jamais.

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous" 

samedi 24 mai 2014

24 Mai - NOTRE DAME AUXILIATRICE, SECOURS DES CHRETIENS / SAINT DONATIEN ET SAINT ROGATIEN, Martyrs

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)"

Le secours de la Mère de Dieu s'est souvent fait sentir au peuple chrétien d'une manière miraculeuse, lorsqu'il s'agit de repousser les ennemis de la religion. C'est ainsi que l'importante victoire remportée par les chrétiens sur les Turcs dans le golfe de Lépante est due à l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie. Pour cette raison, le saint Pontife Pie V ordonna qu'en reconnaissance, on insérerait dans les litanies de Lorette l'invocation suivante: Auxilium Christianorum, Secours des Chrétiens.

Mais un des faits les plus mémorables de la protection de Marie est celui qui se rapporte au souverain pontife Pie VII. Violemment arraché du siège apostolique de Pierre par le conseil des impies secondés de la force armée, il fut détenu dans une étroite prison pendant plus de cinq ans, à Savone, puis à Fontainebleau. 
Toujours sous une garde sévère et réduit à l'impuissance de gouverner l'Eglise de Dieu, il ne pouvait avoir aucune communication avec l'extérieur. Après ce laps de temps, lorsqu'on y songeait le moins, le pape Pie VII se vit tout à coup rétabli sur le trône pontifical aux applaudissements universels. C'était la réponse de Marie Auxiliatrice aux prières du souverain pontife.


Ce prodige se renouvela l'année suivante. Une nouvelle tempête avait contraint le pape de sortir de Rome et de se retirer à Gênes, en Ligurie, en compagnie du sacré collège des cardinaux. L'assistance bien visible de Dieu apaisa encore subitement cet orage et le Pontife put revenir à Rome au milieu des transports de joie de toute la chrétienté. Mais Pie VII n'avait pas voulu prendre le chemin du retour vers la ville éternelle sans réaliser auparavant un pieux désir que sa captivité l'avait empêché de satisfaire. Docile à seconder les inspirations de la grâce, le souverain pontife plaça de ses propres mains une couronne d'or sur la tête de l'insigne image de la Mère de Dieu honorée solennellement à Savone sous le nom de: Mère de Miséricorde.
Le Vicaire du Christ attribua cette admirable succession d'événements à la puissante intercession de la Très Sainte Vierge qu'il avait continuellement invoquée, priant tous les fidèles de se tourner vers Elle avec une amoureuse confiance. Il institua une fête solennelle en l'honneur de la Vierge secourable sous le titre de Notre-Dame Auxiliatrice, qu'il fixa à perpétuité au 24 mai, jour anniversaire de son heureux retour dans la ville de Rome. Désirant conserver le souvenir particulier de si grands bienfaits, Pie VII donna un office propre à cette belle fête.

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SAINT DONATIEN et SAINT ROGATIEN,
Martyrs


Au temps de la persécution de Dioclétien, il y avait à Nantes un jeune homme nommé Donatien, d'une haute naissance, mais recommandable surtout par ses vertus.

Plus heureux que son frère Rogatien, il avait embrassé la foi chrétienne et travaillait à faire connaître JÉSUS-CHRIST autour de lui.

Il eut le bonheur d'éclairer son frère et de lui donner le courage de professer une religion dont les disciples étaient voués à la souffrance et à la mort. Le zèle de Donatien l'avait mis en vue : il fut, le premier de tous, conduit devant le gouverneur, qui, le regardant avec un visage irrité, lui dit : « J'apprends, Donatien, que, non content de refuser à Jupiter et Apollon les honneurs qui leur sont dus, vous les déshonorez par vos discours et cherchez à répandre la religion d'un crucifié.

-On ne vous a dit que la vérité, répond Donatien; j'adore Celui qui seul doit être adoré.
-Soyez sage, et cessez de propager cette doctrine; sinon, la mort vous attend.
-La mort, je ne la crains pas pour moi, mais pour vous. »

Pendant que Donatien était livré aux tortures et jeté dans un cachot, Rogatienparut à son tour : « J'ai été informé, lui dit le gouverneur, de votre résolution d'abandonner notre culte pour vous déshonorer en professant la religion des chrétiens. Prenez bien garde d'encourir la colère de l'empereur, et, avant d'avoir reçu le baptême, revenez au culte de vos pères. »

La réponse du jeune homme ne fut pas moins ferme que celle de son frère, et le juge décida que le lendemain les deux prisonniers auraient la tête tranchée, pour avoir outragé les dieux et les empereurs. Une seule chose chagrinait Rogatien : il n'était encore que catéchumène et n'avait pas reçu le baptême ; mais Donatien et lui prièrent ensemble toute la nuit, afin que DIEU voulût bien accepter que l'effusion du sang produisît dans le martyr l'effet du saint Baptême.

Le lendemain, le juge, assis à son tribunal, se fit amener les deux confesseurs de la foi et chercha encore à les épouvanter par la menace des supplices : "Nous sommes prêts, répondirent-ils, à souffrir pour JÉSUS-CHRIST tout ce que pourra inventer la cruauté des bourreaux ; car donner sa vie pour le DIEU de qui on l'a reçue, ce n'est point mourir, mais vivre à une vie nouvelle et plus heureuse que cette vie passagère. »

Les généreux enfants, à la suite de cette belle réponse, sont placés sur le chevalet et tourmentés cruellement ; mais leur courage surpasse la fureur des bourreaux, et ils soutiennent sans faiblir ce douloureux supplice.

On leur donna ensuite le coup de la mort en leur tranchant la tête. La ville et le diocèse de Nantes ont conservé une dévotion traditionnelle à ces deux illustres martyrs, populaires en ce pays sous le nom immortel des deux Enfants nantais.
Pratique. Soyez toujours pour vos frères et vos sœurs un sujet d'édification; portez-les à la vertu par vos exemples. 

"Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"

jeudi 22 mai 2014

23 Mai - SAINT YVES, Prêtre / Le BIENHEUREUX CRISPIN DE VITERBE, Capucin / SAINTE JEANNE-ANTINDE THOURET, Vierge, Fondatrice des Soeurs de la Charité de Besançon


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique 
notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)



Saint Yves était Breton ; il naquit en 1253. Sa mère lui avait répété souvent dans son enfance qu'il devait vivre de façon à devenir un saint. Cette pensée : Je dois devenir un saint, fut pour lui, en effet, l'aiguillon de la sainteté. Prêtre, il se distingua surtout par sa charité et mérita d'être appelé l'Avocat des pauvres. Sa mort arriva le 19 mai 1303.

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Le Bienheureux Crispin de Viterbe, 
Capucin

Crispin de Viterbe
 eut pour parents de pauvres ouvriers. Sa mère lui inspira, dès ses premières années, une grande dévotion à Marie : "Voilà ta vraie mère", lui avait-elle dit, en le conduisant pour la première fois à son autel. « Mon enfant, lui disait-elle encore, dans tous les dangers écrie-toi : "Marie, venez à mon aide! Et elle y viendra".

Dès qu'il fut en âge de travailler, le pieux enfant fut placé chez un de ses oncles, qui était cordonniers ; le samedi soir, avec le petit salaire de la semaine, Crispinallait acheter un beau bouquet pour la Sainte Vierge. 


Plusieurs années se passèrent ainsi; mais DIEU parla enfin an cœur du saint jeune homme, et la vue de plusieurs capucins décida sa vocation; il avait vingt-cinq ans. 


Quoique faible de santé, Crispin, dans le couvent où il fut admis, suffisait à tout : il bêchait le jardin, allait à la quête, soignait les malades. Un religieux infirme, plein d'admiration pour lui, disait : "Frère Crispin n'est pas un novice, mais un ange." 


Rien de plus naïf que la piété de ce sublime ignorant. Dans tous les couvents où il passait, Crispin dressait à son usage un petit autel à Marie. 


Un jour qu'il y avait placé deux belles fleurs, elles furent volées par deux petits espiègles. Peu après, un religieux lui donna deux cierges ; le bienheureux les alluma et sortit pour cueillir des légumes dans le jardin ; le religieux qui les avait donnés les ôta et se cacha pour voir ce qui arriverait. 


A son retour, Crispin, attristé, se plaignit à Marie : "Comment! Hier les fleurs et aujourd'hui les cierges. Ô ma mère, vous êtes trop bonne ; bientôt on vous prendra votre Fils dans les bras, et vous n'oserez rien dire !" 



Quand on le plaignait de son excès de travail, il disait en riant le mot de saint Philippe de Néri : "Le paradis n'est point fait pour les lâches !" Un jour, la maladie sévit dans un couvent : « Voulez-vous risquer votre vie et aller soigner vos frères? lui dit son supérieur. — Voulez-vous? reprit Crispin; j'ai laissé ma volonté à Viterbe, quand je suis entré chez les capucins. » 


II guérit tous les malades du courent et revint lui-même en parfaite santé. Il aimait beaucoup les fonctions de frère quêteur et se plaisait à s'appeler l'âne des Capucins. 


Une religieuse d'un couvent, pour l'éprouver, l'accablait d'injures : "DIEU soit loué ! s'écria-t-il ; on me traite ici comme je le mérite." Il mourut l'an 1750. Sa charmante humeur l'a fait appeler le Saint joyeux. 


Pratique. 
Servez DIEU gaiement. Un saint triste est un triste saint, disait le curé d'Ars. 

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Sainte Jeanne-Antide Thouret

Vierge, Fondatrice des Soeurs de la Charité de Besançon
(1765-1826)



Jeanne-Antide Thouret naquit le 27 novembre 1765, à Sancey-le-long, en Franche-Comté, au sein d'une famille très chrétienne composée de neuf enfants; ses parents exerçaient le métier d'agriculteurs.
Quand Jeanne a quinze ans, sa mère meurt : Jeanne-Antide sera désormais l'éducatrice de ses frères et soeurs et la ménagère dévouée qui entretiendra la maison. Bien que la famille vive dans une réelle pauvreté, la charitable jeune fille trouve le moyen de ne jamais refuser l'aumône.
Elle a environ dix-sept ans lorsque son père lui annonce qu'un riche jeune homme l'a demandée en mariage. Sans hésiter, Jeanne répond à son père qu'elle refuserait la main d'un roi. Après cinq longues années d'attente, elle réussit enfin à vaincre les obstacles qui s'opposent à sa vocation religieuse.
Accueillie à la maison mère des Filles de la Charité le jour de la Toussaint 1787, elle est reçue le lendemain par la supérieure générale, la vénérable Mère Dubois. Le onzième mois de son séminaire, elle revêt l'habit des Filles de la Charité et on l'envoie travailler successivement à l'hôpital de Langres, puis à Paris où elle prodigue ses soins maternels aux incurables de l'hospice.
La Révolution était déjà amorcée. Comme la plupart de ses compagnes, tout en restant au service des malades, Soeur Thouret refuse de reconnaître le clergé schismatique. En novembre 1793, elle doit quitter Paris pour regagner son pays natal à pied, en mendiant. Sa charité qui se fait la providence des malades et des pauvres, la sauve plus d'une fois de la fureur des révolutionnaires. Durant les jours de la Terreur, sainte Jeanne-Antide Thouret se réfugie en Suisse.
Aussitôt qu'elle peut rentrer en France, elle ouvre une école à Besançon. Son établissement connait le succès dès le premier jour. Au cours de la même année elle organise trois autres écoles dans la même ville. Ouvrière infatigable, elle dirige un dispensaire et distribue une soupe populaire. Le préfet lui confie bientôt une maison de détention.
Sainte Jeanne-Antide Thouret donna à ses collaboratrices les Règles et le nom de: Soeurs de la Charité de Saint Vincent de Paul. Ce titre devait engendrer tôt ou tard des confusions et des conflits, aussi les filles de Monsieur Vincent en réclamèrent-ils un autre. Le cardinal Fesch décida que les nouvelles religieuses s'appelleraient: Soeurs de la Charité de Besançon. Cette communauté connut tout de suite une rapide expansion. En 1810, la mère de Napoléon Bonaparte leur ouvrit le royaume de Naples et Murat leur abandonnait l'énorme couvent hôpital de Regina Coeli. Mère Thouret alla y installer ses compagnes et ouvrit cent trente maisons en l'espace de dix ans.
Sans le sceau divin de la souffrance, il aurait manqué quelque chose à la sainteté de la fondatrice. Profitant de son long séjour en Italie, la Sainte fit approuver son institut par le Saint-Siège, sous le nom de: Filles de la Charité sous la protection de Saint Vincent de Paul. Ce changement de nom et les modifications introduites dans les constitutions en dehors de toute entente avec le nouvel archevêque de Besançon qui lui était hostile, furent cause d'une scission entre les communautés de France et celles d'Italie.
En effet, celles de France entendirent rester fidèles aux premières constitutions et se déclarèrent autonomes sous la supériorité de l'Ordinaire du lieu. Sainte Jeanne-Antide Thouret passa deux années dans sa patrie pour tâcher de réunir les deux obédiences de Besançon et de Naples. Non seulement elle n'y parvint aucunement, mais elle eut la douleur de rentrer à Naples, après s'être vue refuser l'entrée de la maison mère de Besançon.
Dieu rappela à Lui Sa digne servante le 24 août 1826. Cent ans après sa mort, on ramenait ses restes d'Italie dans le couvent de Besançon. Ses filles firent acte de solennelle réparation en chantant le Miserere de toute leur âme. Le 23 mai 1926, le pape déclarait Jeanne-Antide Thouret bienheureuse et le 14 janvier 1934, l'Église l'élevait sur les autels.
Tiré de J.-M. Planchet, édition 1946, p. 403-404 -- Marteau de Langle de Cary, 1959, tome II, p. 256-258
"Ô Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous"

22 Mai - SAINTE JULIE, Vierge et Martyre / SAINTE RITA DE CASCIA, Veuve


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique 
notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)


Sainte Julie d'une illustre famille de Carthage, fut faite prisonnière dans une guerre et vendue comme esclave ; elle souffrit avec beaucoup de courage les peines attachées à la servitude et en vint même jusqu'à se plaire dans son état. Dénoncée comme chrétienne, elle fut frappée au visage, on lui arracha les cheveux et on la fit mourir sur une croix, l'an 766.

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LA BIENHEUREUSE RITA DE CASCIA, 
                                                             Veuve 

La supérieure, frappée du miracle, ne fit pas de difficulté d'accepter cette âme d'élite. Dès lors les jeûnes quotidiens au pain et à l'eau, les flagellations, le cilice, les veilles furent toute la vie de Rite. 

Elle méditait la passion du SAUVEUR, de minuit jusqu'à l'aurore, absorbée dans la douceur la plus profonde. Un jour, une épine se détacha de la couronne du Crucifix devant lequel elle priait et lui fit au front une blessure, qu'elle porta toute sa vie et dont la trace se voit encore sur sa tête miraculeusement conservée. 


De sa plaie douloureuse sortaient des vers qu'elle appelait ses petits anges. Cette infirmité l'obligea de vivre dans une retraite forcée au milieu de son couvent, et elle en profita pour se plonger plus avant dans les saintes veilles, les pénitences et la méditation. 

Rite fit alors une maladie de quatre ans qui acheva de purifier son âme et la rendre digne de l'Époux céleste. A sa demande, DIEU fit fleurir un rosier en plein hiver, elle put; respirer le doux parfum de ces roses ; elle obtint aussi, hors de saison, des figues d'une remarquable beauté. JÉSUS-CHRIST vint enfin lui-même, avec Sa divine Mère, annoncer à Rita que bientôt la couronne d'épines serait remplacée sur sa tête par la couronne de gloire. 

Sa mort arriva le 22 mai 1456. Au moment où elle expira, la cloche du couvent fut mise en mouvement par la main des anges, et une lumière éclatante se répandit dans sa cellule.

Pratique. 
Ayez une grande dévotion aux instruments sacrés de la Passion du SAUVEUR

“O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à Vous”

mercredi 21 mai 2014

21 MAI - SAINT HOSPICE, Reclus, en Provence / SAINT ANDRE BOBOLA, Jésuite et Martyr


"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique 
notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

HOSPICE, personnage de grand mérite, illustre par ses miracles, vivait au vi« siècle. Il se renferma dans une vieille tour abandonnée, près de Villefranche, à une lieue de Nice, en Provence, pour y pratiquer les exercices de la pénitence loin des vains bruits du monde.

Vêtu d'un rude cilice, il portait sur sa chair nue de grosses chaînes de fer ; un peu de pain et des dattes faisaient sa nourriture ; mais, en carême, il ne prenait que des herbes ou des racines.

DIEU le favorisa du don des miracles et du don de prophétie. Il prédit l'invasion des Lombards dans le midi de la France, et en effet, quelques années plus tard, ces hordes barbares vinrent ravager nos provinces et mettre tout à feu et à sang.

Les farouches soldats rencontrèrent le saint reclus dans sa masure déserte, et, à la vue de ses chaînes, le prirent pour un malfaiteur. Le Saint leur avoua qu'il était très criminel et indigne de vivre.

Alors l'un d'eux leva le bras pour lui fendre la tête de son sabre ; mais son bras, paralysé tout à coup par une force invisible, laissa tomber l'arme à terre. A cette vue, les barbares terrifiés se jettent aux pieds du solitaire et le prient de secourir leur camarade.

Hospice,
par le signe de là croix, rendit la vigueur à son bras. Le soldat objet de ce châtiment et de ce miracle fut tellement touché, qu'il demeura près du saint, résolu d'être son disciple et de marcher sur ses traces.

Quant aux antres soldats lombards, ils furent pour la plupart châtiés du ciel, pour n'avoir pas écouté les paroles de paix que le saint leur avait adressées; quelques-uns même furent possédés du démon.

Hospice rendit l'ouïe et la parole à un sourd-muet qu'un diacre d'Angers conduisait à Rome, au tombeau des apôtres et des martyrs, pour implorer leur secours.

Émerveillé du prodige, le diacre s'écria : « Pourquoi donc aller à Rome? Nous avons trouvé ici la vertu de Pierre, de Paul, de Laurent, des apôtres et des martyrs. » Mais le saint homme lui répondit : « Ne parlez pas ainsi ; ce n'est pas moi qui ai guéri ce malade, c'est DIEU qui a réparé son ouvrage et qui a rendu à cet homme les sens dont il l'avait privé. »

C'est ainsi qu'ennemi de la vaine gloire, il rapportait tout à DIEU. On le vit ensuite rendre la vue à un aveugle de naissance, délivrer une jeune fille possédée du démon et chasser trois dénions du corps d'une femme qu'on lui avait présentée.

Enfin Hospice ressentit les approches de la mort, et annonça que dans trois jours il quitterait la terre pour le ciel. Un homme étant venu le voir malade pour s'édifier, lui manifesta son étonnement de le voir ainsi chargé de chaînes et couvert de plaies, et lui demanda comment il avait pu tant souffrir : « Celui pour qui j'ai souffert m'a fortifié et soutenu; je touche à mon repos et à ma récompense. »

II mourut couché sur un banc et les mains levées au ciel, le 21 mai 581.

Pratique. Dans les souffrances et les maladies du corps, soyez soumis à Dieu.
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Jésuite, Martyr
(1591-1657)
 


SAINT ANDRE naquit en Pologne, à Sandomir. La famille Bobola, une des plus illustres de la Pologne, protégeait les Pères Jésuites de tout son pouvoir. Afin de récompenser leur zèle pour la foi, DIEU permit qu'un de ses membres devint un glorieux martyr de la Compagnie de Jésus.
André
fit ses études chez les Jésuites de Vilna. Il entra au noviciat en 1609, et en 1613, il se consacrait à DIEU par les vœux perpétuels. Plusieurs villes de Pologne seront tour à tour témoins de son zèle infatigable. Saint André Bobola possédait le talent spécial de ramener à DIEU les pécheurs publics les plus endurcis. Il manifestait aussi un goût particulier pour l'enseignement du catéchisme aux enfants.

C'est dans la ville de Pinsk que le Père Bobola exerça le plus d'influence. L'essor donné au collège de cette ville, les conversions opérées parmi les orthodoxes, la fondation d'une congrégation de la Sainte Vierge pour les paysans, comptent au nombre des plus belles initiatives de l'apôtre durant ses trois années de ministère dans cette cité.

Après six ans d'absence, soit en 1652, André Bobola est de retour. Le Saint eut à endurer maintes persécutions, insultes et mauvais traitements de la part des autorités schismatiques.

Le 16 mai 1657, des Cosaques sanguinaires arrêtèrent Saint André Bobola au hameau de Mohilno et lui firent subir de tels supplices, qu'au témoignage de la Congrégation des Rites «jamais un si cruel martyre ne fut proposé aux discussions de cette assemblée.» Leur impuissance à faire abjurer Bobola irrita les Cosaques.

Ils le flagellèrent jusqu'au sang, après quoi ils enserrèrent sa tête dans une couronne de branches et lui scalpèrent le dos des mains. Vint ensuite la course à l'arrière des chevaux, scandée de coups et d'imprécations. Puis ses bourreaux lui meurtrissent la main droite d'un coup de sabre, lui tranchent le talon droit et on lui crève un œil. Avec un plaisir sadique, ces inhumains suspendent le martyr par les pieds et lui promènent des torches brûlantes par tout le corps.

Un des guerriers trace une tonsure sanglante sur la tête du martyr et l'arrache brutalement de son crâne enfiévré. D'autres lui enlèvent la peau des mains, coupent l'index gauche et l'extrémité de chaque pouce. Ensuite, ils décharnent son dos et ses bras. N'étant pas encore rassasié de le voir souffrir, ces barbares étendent le saint confesseur sur une grande table et emplissent les plaies vives du dos avec de la paille d'orge finement hachée, qu'ils introduisent dans ses chairs en riant et chantant.

On lui coupe une oreille, le nez, les lèvres, accompagnant le tout de coups de poing et de soufflets qui lui font sauter deux dents. Quelques-uns enfoncent des éclats de bois sous les ongles des mains et des pieds. Afin d'empêcher le Saint de prier vocalement, ces démons incarnés lui arrachent la langue par un trou pratiqué dans le cou.

Cette mutilation et un coup de poinçon donné dans la région du cœur, font évanouir le martyr. Enfin, on achève Saint André Bobola de deux coups de sabre qui lui tranchent la tête, puis on jette son corps sur un tas de fumier.

Les catholiques recueillirent sa dépouille et l'ensevelirent dans l'église. En 1755, le Père André Bobola fut déclaré vénérable, et en 1853, le pape Pie IX le déclara bienheureux.

Son corps restait toujours parfaitement intact. Le jour de Pâques, 17 avril 1938, le pape Pie XI l'inscrivit au catalogue des Saints. Aujourd'hui, les schismatiques eux-mêmes vénèrent ce Saint martyr.
F. Paillart, édition 1900, p. 151-152. -- Saints et Bx de la Compagnie de Jésus, édition 1941, p. 99-108

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