samedi 4 janvier 2025

5 Janvier : SAINT SIMÉON STYLITE L'ANCIEN / SAINT ÉDOUARD III, Roi d'Angleterre

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

SAINT SIMÉON L'ANCIEN, Stylite

Voici assurément le plus étrange, le plus miraculeux de tous les Saints. Il naquit à Sisan, en Cilicie, vers l'an 390. Son père était berger, et lui-même passa les premières années de sa vie à garder les troupeaux. Il avait treize ans, quand un jour, à l'église, il entendit lire ces paroles : « Bienheureux ceux qui pleurent!... Bienheureux ceux qui ont le cœur pur ! »

Éclairé par la grâce, embrasé du désir de la perfection, il se met en prière, s'endort et fait un songe. « II me semblait, dit-il, que je creusais les fondements d'un édifice ; quand je crus la fosse assez profonde, je m'arrêtai. « Creuse encore ! » me dit une voix. Par quatre fois je repris mon travail et je m'arrêtai, et par quatre fois j'entendis la même parole. « Creuse encore ! » Enfin la voix me dit : « C'est assez ! Maintenant tu peux élever « un édifice aussi haut qu'il te plaira. »

Ce songe signifiait sans doute l'humilité, base de toutes les vertus et mesure de la perfection ; mais il faisait aussi allusion au genre de vie que devait mener le pieux jeune homme. Siméon entre dans un monastère; là, ses mortifications paraissent si effrayantes, qu'on lui conseille la solitude.

Il se retire dans un désert et passe le carême entier sans manger ; le jour de Pâques, la sainte communion lui rend toute sa vigueur. Dès ce moment, il prend la résolution de passer ainsi tous les ans le temps du carême. Les foules se pressant bientôt autour de lui, attirées par ses miracles, il s'enfuit sur une montagne pour échapper au commerce des hommes ; mais le concours prodigieux s'accroît tous les jours.

C'est alors qu'il se fit bâtir une colonne qui, s'élevant d'année en année, atteignit enfin la hauteur de quarante coudées, ou à peu près vingt mètres, sur laquelle il vécut environ trente-six ans. De là lui vient le surnom, de Stylite mot qui signifie en grec "l'habitant de la colonne".

Les heures de sa journée étaient partagées entre la prière, la prédication et les œuvres de charité ; la nuit se passait presque entière dans les entretiens avec le ciel. Quelqu'un voulut un jour compter les inclinations profondes qu'il faisait en la présence de DIEU ; arrivé au nombre de mille deux cent quarante-quatre, il s'arrêta, n'ayant pas la patience de continuer plus longtemps. 
Tout est merveilleux dans les détails de cette vie surprenante; et cependant on n'y trouve rien qui ne montre un homme conduit par l'Esprit, de DIEU et soutenu par la vertu d'En-Haut.

Où est la vraie sagesse? Dans les folies du monde ou dans les actions étonnantes des saints? Que nous sommes petits devant de pareils prodiges de sainteté ! Loin de trouver matière à critique dans la vie tout extraordinaire de saint Siméon Stylite, admirons-y les vues incompréhensibles de la Providence, et, appelés à une vie plus commune, pratiquons, dans notre état la mortification des sens et l'attention à la présence de DIEU. 

Pratique : Dites-vous : Je dois être Saint, je veux l'être, coûte que coûte. 
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SAINT ÉDOUARD III
Roi d'Angleterre
(1002-1066)

A la suite de grands troubles qui  désolaient l'Angleterre, le Prince ÉDOUARD passa trente-cinq ans de sa vie en exil. Nous avons peu de détails sur cette période de son histoire.

Doué d'un caractère doux, ami de la solitude, il se tenait de longues heures au pied des autels, assistait aux offices divins et aimait beaucoup à s'entretenir avec les religieux. Cependant toute l'Angleterre priait pour obtenir enfin la paix avec un prince légitime.

DIEU apparut à un pieux évêque et lui montra, dans une vision, Édouard sacré roi par saint Pierre : «Voilà, lui dit-il, celui qui sera roi par ma faveur; il sera chéri du Ciel, agréable aux hommes, terrible à ses ennemis, aimable à ses sujets, très utile à l'Église de DIEU. » A peine établi sur le trône, Édouard s'appliqua à développer dans son âme toutes les vertus d'un prince vraiment chrétien.

Délivré, par l'aide de DIEU, de tous les ennemis du dedans et du dehors, Édouard voulut accomplir le vœu qu'il avait fait d'aller à Rome vénérer le tombeau du prince des Apôtres ; mais il dut céder aux instances de ses sujets, qui avaient besoin de sa présence. Le pape le délia de son vœu; le roi en revanche, fit construire une belle église en l'honneur de Saint Pierre.

Édouard est célèbre par son désintéressement et par sa charité envers les pauvres. A trois reprises différentes il vit un des officiers de sa maison mettre la main aux trésors royaux ; la troisième fois, il se contenta de lui dire : « Prenez bien garde qu'on ne vous y surprenne ! » Le trésorier du palais se plaignant au roi de ces vols, celui-ci, comme s'il n'eût rien su, lui dit : « Pourquoi vous plaindre? Celui qui a pris cet argent en avait sans doute plus besoin que nous. »

Édouard avait promis de ne jamais refuser l'aumône demandée au nom de Saint Jean l'Évangéliste ; un jour, un pauvre lui ayant tendu la main au nom de cet apôtre, le roi, dépourvu d'argent, retira de sa main un riche anneau et le lui donna, pour ne pas le faire attendre. Une autre fois, à la demande d'un pauvre infirme tout perclus, il le prit sur ses épaules et le porta à l'église Saint-Pierre, où il fut guéri.

Saint Jean l'Évangéliste se montra un jour à deux pèlerins anglais qui se mettaient en voyage pour les Lieux saints ; il leur remit un anneau en leur disant : « Portez cet anneau au roi; c'est lui qui me l'a donné un jour que je lui demandai l'aumône en habit de pèlerin ; dites-lui que, dans six mois, je le visiterai et le mènerai avec moi à la suite de l'Agneau sans tâche. » Édouard mourut, en effet, six mois après, laissant tout en larmes son épouse Édithe, avec laquelle il avait toujours gardé la virginité parfaite.

C'était le 5 janvier 1066.  

Pratique : La sainteté est de tous les états ; ne la cherchez pas au loin, elle est près de vous.
 
"Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"

vendredi 3 janvier 2025

4 Janvier : SAINT GRÉGOIRE, Évêque de Langres / LA BIENHEUREUSE ANGÈLE DE FOLIGNO

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée."
(Saint François de Sales)


GRÉGOIRE fut l'un des grands évêques de France au VIe siècle. Il avait d'abord été sénateur à Autun ; puis, après la mort de sa femme, sa haute vertu jointe à sa distinction, l'avait désigné au choix du peuple pour gouverner l'Église de Langres.

Son épiscopat fut fécond en œuvres, ranima la foi au cœur des chrétiens et tira une multitude d'âmes des ténèbres du paganisme. On raconte que la nuit quand il se levait pour aller prier dans l'église, les Anges lui en ouvraient les portes. Il mourut l'an 541.

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LA BIENHEUREUSE ANGÈLE DE FOLIGNO


La BIENHEUREUSE ANGÈLE naquit à Foligno, à trois lieues d'Assise, vers l'an 1245. Mariée fort jeune, elle ne prit point au sérieux ses devoirs d'épouse et de mère, et connut trop avec les plaisirs du monde, ses excès et ses désordres.

Mais soudain, au milieu du tourbillon qui l'emportait, Angèle sentit l'aiguillon de la grâce, vit l'inutilité de sa vie mondaine et dissipée et comprit les dangers que courait son salut. L'ennemi des âmes tenta en vain d'entraver sa conversion ; une fois sa confession bien faite, elle s'élança généreusement dans la voie de la perfection.

Devenue libre par la mort de son mari, elle entra dans le Tiers Ordre de Saint-François. Sa vie dès lors fut remplie de sacrifices et d'austérités.

Un jour qu'elle était tentée de découragement : « Quand il serait vrai, SEIGNEUR, dit-elle, que vous m'auriez condamnée à l'enfer que je mérite, je ne cesserais pas de faire pénitence et de demeurer, s'il vous plaît, à votre service. »


Une fois, après avoir lavé les pieds d'un lépreux, elle proposa à sa compagne de boire l'eau qui leur avait servi. Surmontant toute délicatesse, elle avala toute cette eau fétide : « Je n'ai jamais, disait-elle, trouvé meilleur goût à aucune liqueur ; et cependant, ajoutait-elle, j'avais bien senti dans ma bouche les écailles qui étaient tombées des mains de ce pauvre de JÉSUS-CHRIST »

Sa grande grâce fut l'amour de JÉSUS crucifié. La contemplation des souffrances du SAUVEUR lui devint si familière, que la vue d'un crucifix provoquait spontanément chez elle des torrents de larmes : "Quand je méditais sur la Passion, dit-elle, je souffrais le supplice de la Compassion; j'éprouvais dans les os et les jointures une douleur épouvantable et une sensation comme si j'avais été transpercée tout entière, corps et âme."



Cette grande pénitente ne fut pas moins admirable par ses visions et par ses extases que par ses vertus, dont elles étaient la juste récompense.

Elle mourut le 4 janvier 1309, à soixante-quatre ans. Si nous avions eu le malheur de l'imiter dans la frivolité de sa jeunesse, ayons le courage de la suivre dans la pratique généreuse de toutes les vertus chrétiennes, et entrons à sa suite dans la voie royale de la croix.

Pratique
. Que JÉSUS crucifié soit l'objet de vos méditations et de votre amour.

"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"

jeudi 2 janvier 2025

3 Janvier : SAINTE GENEVIÈVE, Vierge, Patronne de Paris

    "Il n'y a pas d'autre différence entre l'Évangile et la vie des Saints
qu'entre une musique notée et une musique chantée"
(Saint François de Sales)


SAINTE GENEVIÈVE
Vierge, Patronne de Paris 
(422-512)

SAINTE GENEVIÈVE, patronne de Paris, naquit au village de Nanterre, vers l'an 422. C'est bien dans une vie comme la sienne que l'on reconnaît la vérité et que l'on trouve la réalisation de cette parole de saint Paul : « DIEU choisit dans ce monde les instruments les plus faibles pour confondre l'orgueil et les prétentions des hommes. »

Elle était âgée de sept ans quand saint Germain, évêque d'Auxerre, traversa le village de Nanterre, où elle habitait. Éclairé par une lumière divine, le Saint discerna cette modeste enfant parmi la foule accourue sur ses pas : « Béni soit, dit-il à ses parents, le jour où cette enfant vous fut donnée! Sa naissance a été saluée par les anges, et DIEU la destine à de grandes choses. » Puis, s'adressant à la jeune enfant, il la confirma dans son désir de se donner tout à DIEU : « Ayez confiance, ma fille, lui dît-il, demeurez inébranlable dans votre vocation ; le SEIGNEUR vous donnera force et courage. »

Depuis ce moment, Geneviève se regarda comme consacrée à DIEU; elle s'éloigna de plus en plus des jeux et des divertissements de l'enfance et se livra à tous les exercices de la piété chrétienne avec une ardeur bien au-dessus de son âge. Rarement on vit dans une existence si humble de si admirables vertus. Pauvre petite bergère, occupée chaque jour à garder le troupeau de ses parents, elle n'était heureuse que dans son éloignement du monde, en la compagnie de JÉSUS, de Marie et de son Ange Gardien.

Tout la portait à DIEU : le loup qui rôde autour des brebis lui rappelait le loup infernal qui cherche à dévorer les âmes; le chien qui aboyait lui mettait en l'esprit la vigilance chrétienne nécessaire au salut ; les brebis lui prêchaient la modestie, la douceur et la simplicité.

Elle reçut le voile à quatorze ans, des mains de l'archevêque de Paris, et après la mort de ses parents, elle quitta Nanterre pour se retirer à Paris même, chez sa marraine, où elle vécut plus que jamais saintement.

Malgré ses austérités, ses extases, ses miracles, elle devint bientôt l'objet de la haine populaire, et le démon jaloux suscita contre elle une guerre acharnée. Il fallut un nouveau passage de saint Germain à Nanterre pour rétablir sa réputation : « Cette vierge, dit-il, sera votre salut à tous. »

Bientôt, en effet, le terrible Attila, surnommé le fléau de DIEU, envahissait la France ; mais Geneviève prêcha la pénitence, et selon sa prédiction, Paris me fut pas même assiégé.

La sainte mourut à quatre-vingt-neuf ans, le 3 janvier 512.

D'innombrables miracles ont été opérés par son intercession. Puisse encore aujourd'hui cette illustre et puissante protectrice écarter loin de la France les terribles fléaux de DIEU !

Pratique :  Rappelez-vous que Dieu méprise les orgueilleux et donne sa grâce aux humbles.

  "Ô Marie conçue sans péché, 
priez pour nous qui avons recours à Vous"

 

mercredi 1 janvier 2025

2 Janvier : SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Docteur de l'Église / SAINT BASILE LE GRAND, Docteur de l'Église / SAINT MACAIRE, Anachorète

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

SAINT MACAIRE naquit à Alexandrie, au commencement du IVe siècle. Le trait suivant prouve qu'il passa son enfance dans une grande pureté de cœur : menant paître son troupeau avec d'autres enfants de son âge, il ramassa par terre une figue volée par ses compagnons.  Réfléchissant ensuite sur cette action, il la pleura longtemps avec une profonde douleur.

Cette âme d'élite n'était point faite pour le monde, et DIEU fit naître en elle la noble passion de marcher sur les traces des Antoine, des Pacôme et de tant d'illustres saints qui vivant dans la solitude des déserts au milieu des plus effrayantes pénitences, étaient la gloire de l'Église et l'admiration du monde.
 
Sa ferveur le fit tellement avancer dès sa jeunesse en la perfection évangélique, qu'on le regardait à bon droit comme un maître dont les essais égalaient déjà les merveilles de vertus des vieux solitaires. Son recueillement était continuel ; Macaire ne parlait qu'à DIEU.  Ses austérités dépassaient toute imagination; après avoir vécu plusieurs années ne mangeant que des herbes crues, il en vint bientôt à ne manger qu'une fois par semaine.

Non moins admirable était son détachement : un jour il présenta lui-même au voleur qui venait de dévaliser sa propre cellule un instrument de travail que le malheureux n'avait pas aperçu. L'âme de toutes ces héroïques vertus, c'étaient la contemplation et la prière; il y passait ses jours et ses nuits : " Allons, mon âme, disait-il, montez au ciel et méprisez toutes les vanités de la terre. Vous y trouverez un DIEU, Créateur de l'univers, que les Anges adorent; à Lui seul il faut vous attacher".

Est-il étonnant que le saint soit devenu la terreur des démons? Nulle puissance infernale ne saurait nuire à celui qui s'est complètement vaincu lui-même. Saint Macaire joignit à tant de gloires celle d'être persécuté par les hérétiques ariens.

Il s'endormit dans la paix du SEIGNEUR, vers l'an 394, après plus de soixante ans passés dans la solitude. De tels exemples ne sont-ils point une éloquente condamnation du monde, de ses passions et de ses vices?

Le bonheur n'est pas où la plupart des hommes le cherchent ; il est dans la pratique de l'Évangile et dans la fermeté constante à se vaincre soi-même. C'est bien en lisant la vie d'un saint si mortifié et si détaché de la terre que l'on saisit toute la lumineuse vérité de ces paroles de la sainte Écriture : « Vanité des vanités, tout est vanité, hors aimer DIEU et Le servir... Que sert à l'homme de gagner l'univers, s'il vient à perdre son âme?... Bienheureux ceux qui pleurent... Bienheureux ceux qui souffrent !... »

Pratique.  Méprisez le monde et combattez vos passions à l'exemple des saints.
 
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SAINT BASILE LE GRAND
Docteur de l'Église
(329-379)

SAINT BASILE naquit à Césarée, l'an 329, d'une famille où la sainteté était héréditaire ; son père et sa mère, deux de ses frères, une de ses sœurs, sans parler des autres, sont placés au rang des Saints.

Basile fut envoyé dès son enfance chez sainte Macrine l'Ancienne, son aïeule : "Je n'ai jamais oublié les fortes impressions que faisaient sur mon âme encore tendre les discours et les exemples de cette sainte femme," disait-il plus tard. Un seul défaut paraissait dans cet enfant de prédilection, sa faible santé; elle se rétablit pourtant, grâce aux prières de ses parents plutôt qu'aux remèdes.

Doué d'un heureux génie, Basile s'éleva vite au niveau des grands hommes, non moins qu'à la hauteur des saints : « II était, dit son ami Grégoire de Nazianze, au-dessus de son âge par son instruction, au-dessus de son instruction par sa vertu; il était rhéteur avant d'avoir étudié l'art des rhéteurs, philosophe avant d'avoir étudié la philosophie, prêtre avant d'avoir reçu le sacerdoce. »

Ses aptitudes universelles, sa rare modestie, ses vertus éminentes, lui conciliaient l'estime et l'admiration de tous. A vingt-trois ans, il parut à Athènes et se lia avec Grégoire de Nazianze, au point que tous les deux ne faisaient qu'un cœur et qu'une âme. De retour en son pays, les applaudissements qu'il reçut l'exposèrent à une tentation de vaine gloire dont il fut si effrayé, qu'il embrassa l'état monastique pour y vivre dans l'oubli du monde et la pénitence.

Il fonda plusieurs monastères, écrivit pour les diriger des ouvrages ascétiques très estimés et traça des règles de vie religieuse demeurées célèbres. Un très léger repas par jour, un sommeil très court sur la dure, de longues veilles, un vêtement léger par les temps les plus froids, tel était l'ordinaire de ce saint austère, « dont la pâleur, dit saint Grégoire, annonçait un mort plutôt qu'un vivant. » 

Basile eut à souffrir d'infirmités continuelles; dans le temps de sa meilleure santé, dit-il lui-même, il était plus faible que ne sont les malades abandonnés des médecins.

Malgré sa faiblesse, il châtiait son corps et le réduisait en servitude. Le zèle contre l'hérésie d'Arius le fit un jour sortir de sa retraite, et bientôt il courbait la tête sous le fardeau de l'épiscopat. Ni les intrigues ni les menaces n'eurent jamais prise sur cette grande âme. Un préfet le mande un jour et lui enjoint d'obéir à un prince arien, sous peine de confiscation de ses biens, de l'exil, des tourments, de la mort : « Faites-moi d'autres menaces, dit Basile, car il n'y a rien là que je puisse craindre ; je ne possède que quelques livres et quelques haillons ; le ciel est mon unique patrie, le premier coup suffira pour achever mes peines ; la mort m'unira à mon DIEU. »
 
L'empereur dut s'avouer vaincu. Le saint pontife mourut à cinquante et un ans, en 379, ne laissant pas de quoi se faire élever un tombeau de pierre.

Pratique.  Ayez une vie bien réglée ; cherchez DIEU en tout et ne cherchez que Lui seul.

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SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE
Évêque, Docteur de l'Église
(312-389)

La mère de SAINT GRÉGROIRE dut la naissance de ce fils à ses prières et à ses larmes. Elle se chargea elle-même de sa première éducation et lui apprit à lire, à comprendre et à aimer les Saintes Écritures.

L'enfant devint digne de sa sainte mère, et demeura pur au milieu des séductions. "Un jour, raconte-t-il lui-même, j'aperçus près de moi deux vierges d'une majesté surhumaine. On aurait dit deux sœurs. La simplicité et la modestie de leurs vêtements, plus blancs que la neige, faisaient toute leur parure. A leur vue, je tressaillis d'un transport céleste. « Nous sommes la Tempérance et la Chasteté, me dirent-elles ; nous siégeons auprès du CHRIST-ROI. Donne-toi tout à nous, cher fils, accepte notre joug. Nous t'introduirons un jour dans les splendeurs de l'immortelle Trinité."

La voie de Grégoire était tracée : il la suivit sans faiblir toute sa vie. Il s'embarqua pour Athènes, afin de compléter ses études ; pendant ce temps, sa mère priait pour lui et conjurait soudain une tempête où son fils bien-aimé faillit périr.  DIEU mit sur le chemin de Grégoire, dans la ville des arts antiques, une âme grande comme la sienne, saint Basile. Qui dira la beauté et la force de cette amitié, dont le but unique était la vertu ! « Nous ne connaissions que deux chemins, raconte Grégoire, celui de l'église et celui des écoles. »

La vertu s'accorde bien avec la science ; partout où l'on voulait parler de deux jeunes gens accomplis, on nommait Basile et Grégoire.

Revenus dans leur patrie, ils se conservent toujours cette affection pure et dévouée qui a sauvegardé leur jeunesse, et qui désormais fortifiera leur âge mûr et consolera leur vieillesse. Rien de plus suave, de plus édifiant que la correspondance de ces deux grands hommes, frères d'abord dans l'étude, puis dans la solitude de la vie monastique et enfin dans les luttes de l'épiscopat.

A la mort de son père, qui était devenu évêque de Nazianze, Grégoire doit lui succéder sur le siège de sa ville natale ; mais, au bout de deux ans, son amour de la solitude l'emporte, et il va se réfugier dans un monastère. Un jour, des envoyés de Constantinople viennent le trouver dans sa retraite et lui exposent la situation de cette ville, devenue la proie de l'hérésie : "Jusqu'à quand, lui disent-ils, préférerez-vous votre repos au bien de l'Église?"

Grégoire est ému ; il craint de résister à la volonté divine, et se dirige vers la capitale de l'empire, dont il devient le patriarche légitime. Là sa mansuétude triomphe des plus endurcis, il fait l'admiration des ennemis de sa doctrine, et il mérite, en même temps que le nom de père de son peuple, le nom glorieux de Théologien, que l'Église a consacré.

Avant de mourir, Grégoire accablé de chagrins, se retira à Nazianze, où sa vie s'acheva dans la pratique de l'oraison, du jeûne et du travail, l'an 386.

Pratique. N'ayez que DIEU pour but de vos relations et de vos amitiés.
 
"Ô Marie conçue sans péché,
 priez pour nous qui avons recours à Vous"