lundi 22 septembre 2025

23 Sept : SAINT LIN, Pape et Martyr / SAINTE THÊCLE, Vierge et Protomartyre

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée."
(Saint François de Sales)

SAINT LIN de VOLTERRA 
Pape et Martyr 
(+ 67)
SAINT LIN était le fils d'un homme fort considérable de la ville de Volterra, en Toscane. Il se convertit à Rome où saint Pierre prêchait l’Évangile. Aussitôt après sa conversion, saint Lin renonça à tous ses biens et quitta son père. Il donna de si grandes preuves de son zèle, de son érudition et de sa prudence, que le chef des apôtres l'employa à la prédication de la parole de DIEU et à l'administration des sacrements. Saint Paul parle de saint Lin au chapitre IVe de sa seconde Epître à Timothée et le place entre les principaux chrétiens de la ville de Rome. 

Envoyé dans les Gaules pour y porter le flambeau de la foi, le bonheur de l'avoir pour premier évêque échut à la ville de Besançon dont le nombre des fidèles s'accrut de jour en jour. Un jour, les païens célébrèrent une fête solennelle en l'honneur de leurs faux dieux auxquels ils offraient beaucoup de sacrifices. Brûlant de zèle pour la gloire de DIEU et le salut de ces pauvres âmes, saint Lin entreprit de les détourner de ce culte abominable.

Fendant la foule des idolâtres, il leur dit courageusement: «Que faites-vous, mes chers enfants? Quelle marque de divinité voyez-vous dans ces simulacres que vous adorez? Ce ne sont que des statues qui n'ont ni esprit, ni sentiment, et qui ne représentent que des hommes dont l'incontinence et l'impiété ont été toutes publiques. Ces idoles de pierre et de cuivre ne méritent nullement vos respects. C'est à DIEU seul, créateur du ciel et de la terre que vous devez immoler des victimes. Quittez donc ce culte sacrilège et acquiescez aux vérités que je vous prêche.» 



Ces paroles prononcées avec une ferveur inspirée retentirent comme un violent coup de tonnerre qui renversa par terre l'une des colonnes du temple avec l'idole qu'elle soutenait, la réduisant en poussière. Un prodige si éclatant aurait dû ouvrir les yeux aux idolâtres et leur faire reconnaître la vérité de la religion que saint Lin leur annonçait. Hélas, au lieu de profiter de la grâce qui leur était offerte, les incroyants fermèrent leurs cœurs à la parole de DIEU et se jetèrent tumultueusement sur saint Lin qu'ils chassèrent à l'heure même de la ville de Besançon.

L'apôtre retourna à Rome où saint Pierre s'en servit utilement pour le gouvernement de l'Église. Il s'acquitta avec tant de soin de toutes les fonctions qui lui furent assignées qu'après la mort du prince des apôtres, on le choisit pour lui succéder dans la charge de pasteur suprême. Dans cette sublime fonction, saint Lin donna d'excellents témoignages de son zèle et de sa vigilance pastorale.

Il écrivit deux relations du martyre de saint Pierre et de saint Paul. Nous tenons aussi de lui l'histoire de la dispute du prince des apôtres avec Simon le Magicien. Pour l'affermissement de l’Église naissante et l'avancement de la chrétienté, saint Lin créa quinze évêques et dix-huit prêtres.

Le Bréviaire romain dit que la foi et la sainteté de ce souverain pontife furent si grandes qu'il ressuscita des morts et chassa les démons des corps de plusieurs énergumènes. Après avoir gouverné l’Église pendant un an, trois mois et douze jours, saint Lin versa son sang qui servit de semence à de nouveaux chrétiens. On enterra sa précieuse dépouille au Vatican, auprès des restes de saint Pierre.
 
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SAINTE THÈCLE

VIERGE ET MARTYRE


SAINTE THÊCLE est une martyre du temps des apôtres. Les saints Pères l'ont appelée avec enthousiasme la femme apostolique, la fille aînée de saint Paul, la protomartyre parmi les femmes, comme saint Etienne fut le protomartyr parmi les hommes. 

Thêcle était très versée dans la philosophie, dans les sciences et dans les belles-lettres. Elle fut convertie par saint Paul, à Icône, vers l'an 45 de JÉSUS-CHRIST. Non contente d'être chrétienne, pleine d'admiration pour les maximes de l'Évangile, elle voulut rester vierge et fut dénoncée comme chrétienne par le jeune homme qui aspirait à sa main. 

Condamnée au feu, dans l'amphithéâtre, à la demande de sa mère elle vit NOTRE-SEIGNEUR lui apparaître sous les traits de saint Paul, puis remonter au ciel comme pour lui en tracer le chemin. Pleine alors d'un courage tout nouveau elle s'arme du signe de la croix et monte, rayonnante de joie et de beauté, sur le bûcher ; bientôt les flammes l'entourent de toutes parts, mais sans la toucher, et la foule étonnée aperçoit la victime pleine de vie et priant DIEU ; Nouveau miracle ! Un nuage s'abat sur le bûcher et en éteint les flammes.

Bientôt Thêcle put revoir l'apôtre saint Paul et être confirmée par lui dans la foi. L'ayant suivi à Antioche, elle fut bientôt accusée de nouveau et condamnée aux bêtes. On lâcha contre elle, dans l'amphithéâtre, une lionne furieuse et affamée; mais celle-ci, loin de dévorer sa victime, vint lui lécher les pieds; ni la rage de la faim, ni les excitations des bourreaux, ni les clameurs du peuple ne purent réveiller son instinct carnassier. 

"La lionne, dit saint Ambroise, vénéra sa proie et fut pénétrée d'une compassion dont les hommes s'étaient dépouillés." Peu de jours après, la jeune martyre fut exposée au même supplice; on lança sur elle des lions et des ours ; aussitôt la lionne qui l'avait épargnée une première fois courut vers elle et lui lécha les pieds. Un ours s'avança, mais la lionne le mit en pièces; un lion voulut aussi se précipiter sur la victime ; mais une lutte acharnée se livra entre la lionne et lui, et ils périrent tous les deux pendant que Thêcle priait, les yeux levés au ciel. 

Le préfet la fit alors jeter dans une fosse remplie de serpents. A peine y fut-elle précipitée , qu'un globe de feu consuma tous les reptiles, et la sainte fut délivrée. L'ordre fut donné d'attacher chacun de ses pieds à des taureaux furieux, pour l'écarteler ; les bêtes, excitées par des aiguillons rougis an feu, bondirent en mugissant; mais les liens de la vierge se brisèrent, et elle resta sans blessure à sa place.

Le préfet, étonné, lui demanda l'explication de ces prodiges : "Je suis, dit-elle, la servante de DIEU, maître de l'univers." Thêcle, rendue à la liberté, revint dans sa patrie, pour y prêcher la foi ; elle finit pieusement ses jours, à l'âge de quatre-vingts ans. 

Pratique : Ayez un grand zèle pour entendre la parole divine.
 
 "Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"

 

dimanche 21 septembre 2025

22 Sept : SAINT MAURICE et SES COMPAGNONS DE LA LÉGION THÉBÉENNE

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

Le 22 septembre 302 vit un spectacle à la fois sublime et épouvantable : une légion romaine entière, général en tête, immolée par un barbare empereur pour n'avoir pas voulu forfaire à l'honneur en renonçant à JÉSUS-CHRIST.

Cette légion était la légion Thébéenne ; ce général, Saint Maurice et ce tyran, Maximien.  La légion Thébéenne portait ce nom parce qu'elle avait été recrutée en Thébaïde. Elle fut du nombre de celles que l'empereur emmena en Gaule pour combattre un peuple en révolte contre Rome. 

Après le passage des Alpes, un sacrifice solennel fut ordonné. La légion chrétienne, ne voulant pas y prendre part se retira près du lieu appelé aujourd'hui Saint-Maurice-d'Agaune. L'empereur lui enjoignit de se réunir à l'armée pour la fête. Mais Maurice et ses compagnons, sachant que la force ne saurait primer le droit, et se rappelant qu'il vaut mieux obéir à DIEU qu'aux hommes, se virent dans la triste nécessité de désobéir. 


Cette désobéissance n'était pas, pour ces braves soldats, vainqueurs sur vingt champs de bataille, un acte de félonie, mais un acte d'héroïque loyauté. Aussitôt le prince barbare donna l'ordre de décimer la légion. A voir ce bataillon de six mille hommes rangés en ordre de combat, ayant à sa tête Maurice, à cheval, avec ses brillants officiers, Exupère, Maurice et Candide, il semble qu'on eût pu craindre une résistance par la force; mais non, les disciples de JÉSUS-CHRIST ne cherchaient et n'attendaient qu'une victoire pacifique, la victoire sur le monde et la conquête du ciel par le martyre. 

Les noms des soldats sont jetés dans les casques des centurions ; six cents sur six mille vont périr ; les victimes désignées embrassent leurs camarades, qui les encouragent et qui envient leur sort ; bientôt le sacrifice est consommé, et la plaine ruisselle du sang des martyrs. 

Les survivants persistent à se déclarer chrétiens ; aussitôt arrive un second ordre, et la boucherie recommence ; six cents nouveaux élus rougissent de leur sang les rives du Rhône. Les autres sauront mourir jusqu'au dernier ; mais ils envoient au tyran un message avec une lettre admirable : "Empereur, nous sommes vos soldats; nous sommes prêts à combattre les ennemis de l'empire ; mais nous sommes aussi chrétiens, et nous devons fidélité au vrai DIEU. Nous ne sommes pas des révoltés, nous aimons mieux être victimes que bourreaux ; mais nous ne pouvons violer le serment fait à DIEU ; mieux vaut pour nous mourir innocents que de vivre coupables." 

Maximien, désespérant d'ébranler leur constance, les fit entourer par son armée, pour les massacrer tous en masse. Ils auraient pu s'enfuir, ou électrisés par le désespoir, vendre chèrement leur vie ; mais ils n'avaient qu'une seule ambition, mourir pour JÉSUS-CHRIST. 

Le signal est donné, et bientôt le reste de la légion est égorgé sans résistance.

Pratique :  Tout chrétien est un soldat ; combattez pour DIEU jusqu'au dernier soupir. 

                                  "Ô Marie conçue sans péché, 

                    priez pour nous qui avons recours à Vous”

samedi 20 septembre 2025

21 Septembre : SAINT MATTHIEU, Apôtre et Évangéliste

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

Saint Mathieu était probablement Galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les Romains, profession très odieuse parmi les Juifs.  Son nom fut d'abord Lévi. Il était à son bureau, près du lac de Génésareth, où apparemment il recevait le droit de péage, lorsque JÉSUS-CHRIST l'aperçut et l'appela.

Sa place était avantageuse ;  Lévi voyait bien ce que lui coûterait la démarche qu'il allait faire, et il n'ignorait point que la pauvreté deviendrait son partage ; mais aucune considération ne l'arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du SAUVEUR, brisant pour cela tous les liens, abandonnant le monde et tout ce qui aurait pu l'y retenir. 


On peut croire qu'il connaissait déjà NOTRE-SEIGNEUR, puisqu'il demeurait dans le voisinage de Capharnaüm, où JÉSUS-CHRIST avait résidé quelque temps, où il avait prêché et opéré plusieurs miracles.  Quoi qu'il en soit, Celui qui l'appelait par sa parole le touchait en même temps par l'action intérieure de sa grâce. 

Lévi, appelé MATTHIEU après sa conversion, invita JÉSUS-CHRIST et ses disciples à manger chez lui ; il appela même au festin ses amis, espérant sans doute que les entretiens de JÉSUS les attireraient aussi à lui.  C'est à cette occasion que les Pharisiens dirent aux disciples du SAUVEUR : "Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs?" Et JÉSUS, entendant leurs murmures, répondit ces belles paroles : "Les médecins sont pour les malades et non pour ceux qui sont en bonne santé. Sachez-le donc bien, je veux la miséricorde et non le sacrifice; car je suis venu appeler, non les justes, mais les pécheurs." 

Après l'Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d'âmes en Judée ; puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyre.  Il est le premier qui ait écrit l'histoire de NOTRE-SEIGNEUR et sa doctrine, renfermées dans l'évangile qui porte son nom. 
                                         

On remarque, dans l'évangile de saint Matthieu,  qu'il se nomme le publicain, par humilité, aveu touchant, et qui nous montre bien le disciple fidèle de Celui qui a dit : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur." On croit qu'il évangélisa l’Éthiopie.  Là, il se rendit populaire par un miracle : il fit le signe de la croix sur deux dragons très redoutés, les rendit doux comme des agneaux et leur commanda de s'enfuir dans leurs repaires. 

Ce fut le signal de la conversion d'un grand nombre.  La résurrection du fils du roi, au nom de JÉSUS-CHRIST, produisit un effet plus grand encore et fut la cause de la conversion de la maison royale et de tout le pays. 

On attribue à saint Matthieu l'institution du premier couvent de vierges. C'est en défendant la virginité contre les atteintes d'un prince qui voulait épouser une vierge consacrée au SEIGNEUR, que le saint apôtre reçut le coup de la mort sur les marches de l'autel. 

Pratique : Conservez l'humilité par le souvenir de vos fautes passées

 "Ô Marie conçue sans péché,
 priez pour nous qui avons recours à Vous"

vendredi 19 septembre 2025

20 Sept : SAINT EUSTACHE et ses Compagnons, Martyrs

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)
 
Eustache nommé Placide avant sa conversion, était un général très distingué des troupes romaines, sous le règne de l'empereur Trajan. Il s'était rendu célèbre par ses exploits; mais, quoique païen, il avait surtout le mérite d'une grande générosité pour les pauvres. 

Cette qualité lui valut sa conversion. Un jour qu'il poursuivait un cerf à la chasse, il aperçut au milieu de ses cornes une éclatante image de la croix, et entendit une voix qui lui dit : « Placide,  je suis Celui que tu honores, sans le savoir, par ta charité; les aumônes que tu fais aux pauvres sont montées jusqu'à moi.»  Placide, terrassé par cette apparition extraordinaire adressa des questions à la voix qui lui parlait ; il comprit que c'était la voix du DIEU des chrétiens, et résolut de renoncer au paganisme.

A son retour, il fit part de ce prodige à son épouse, qui lui raconta elle-même une vision qu'elle avait eue. Bientôt Placide et toute sa maison recevaient le baptême. Placide porta le nom d'Eustache; son épouse, celui de Théopista, et leurs deux enfants, les noms d'Agapit et de Theopistus. Peu après le SEIGNEUR fit connaître à Eustache, dans une vision nouvelle, tout ce qu'il aurait à souffrir.

En effet, il perdit ses biens, son emploi; sa femme et ses enfants lui furent enlevés.  Réduit à la mendicité, il se fit le serviteur d'un riche laboureur. C'est à la charrue que des envoyés de l'empereur Trajan, envoyés à sa recherche, le rencontrèrent et le reconnurent ; ils le prièrent de les suivre, en lui disant que l'empereur voulait lui donner le commandement de ses troupes contre les barbares. 

Pendant cette expédition, Eustache retrouva tout providentiellement sa femme et ses deux fils. Après sa victoire, il reçut, selon l'usage, les honneurs du triomphe.  Mais ayant refusé de suivre au temple d'Apollon l'empereur Adrien, qui avait succédé à Trajan, il fut questionné, reconnu chrétien et livré aux lions avec sa femme et ses enfants. 

Ce n'est pas sans stupeur que le tyran vit ces bêtes affamées caresser leurs victimes ; toutefois sa rage ne fut point désarmée ; il ordonna de faire rougir au feu un énorme taureau de bronze, pour y jeter les quatre martyrs. Ceux-ci, pleins de joie à la pensée de leur prochaine délivrance, prièrent DIEU de les soutenir dans le combat : "SEIGNEUR, dirent-ils, consumez-nous dans ce brasier, comme des victimes agréables à vos yeux !" Jetés dans l'horrible instrument, ils y rendirent bientôt le dernier soupir en chantant à Dieu des hymnes de reconnaissance. C'était le 20 septembre 120. 

Quand l'empereur, trois jours après, alla voir ce qui restait des martyrs, il fut stupéfait de voir les corps intacts et leur chevelure parfaitement conservée ; « Qu'il est grand, dit-il, le DIEU des chrétiens! JÉSUS-CHRIST est le seul vrai DIEU ! Aveu inefficace d'un cruel persécuteur ! 

Pratique : Pour vous consoler dans vos peines, songez que les saints en ont enduré plus que vous. 

"Ô Marie conçue sans péché, 
 priez pour nous qui avons recours à Vous"

jeudi 18 septembre 2025

19 Sept : NOTRE DAME DE LA SALETTE / SAINT JANVIER, Evêque et Martyr

 "Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

NOTRE-DAME DE LA SALETTE
(1846)

Le 19 septembre 1846, l'auguste Vierge Marie apparaissait dans le diocèse de Grenoble, sur la montagne de La Salette qui domine le village de La Salette de plus de 2500 pieds. 

Comme témoins de Son apparition, Marie choisit deux petits bergers qui ne se connaissent que depuis la veille: Maximin Giraud âgé de onze ans et Mélanie Calvat âgée de quatorze ans. Maximin a raconté l'apparition comme suit : «Il est midi. Assis au sommet de la montagne, Mélanie et moi faisons notre frugal repas... quand tout à coup, Mélanie s'arrête, son bâton lui échappe des mains. Effrayée, elle se tourne vers moi en disant: 'Vois-tu là-bas cette grande lumière? -- Oui, je la vois.' 

«Cette lumière devant laquelle celle du soleil semble pâlir, paraît s'entr'ouvrir, et nous distinguons dans son intérieur la forme d'une Dame encore plus brillante... Quoiqu'à une distance de vingt mètres environ, nous entendons une voix douce disant: "Avancez, Mes enfants, n'ayez pas peur. Je suis ici pour vous annoncer une grande nouvelle." La crainte respectueuse qui nous avait tenus en arrêt s'évanouit, nous courons à Elle.  La belle Dame S'avance aussi, et suspendue en face de nous, à dix centimètres du sol, commence ainsi Son discours:

«Si Mon peuple ne veut pas se soumettre, Je suis forcée de laisser aller le bras de Mon Fils. Il est si lourd et si pesant que Je ne puis le retenir. Depuis si longtemps que Je souffre pour vous autres; si Je veux que Mon Fils ne vous abandonne pas, Je suis chargée de Le prier sans cesse et vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, vous ne pourrez récompenser la peine que J'ai prise pour vous! J'ai donné six jours pour travailler, Je Me suis réservé le septième et on ne veut pas Me l'accorder; c'est cela qui appesantit tant le bras de Mon Fils. Aussi ceux qui mènent les charrettes ne savent plus jurer sans y mettre le nom de Mon Fils: ce sont ces deux choses qui appesantissent tant Son bras. Si la récolte se gâte ce n'est qu'à cause de vous autres... Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les bras des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront mauvaises et les raisins pourriront."

«Puis, continue Maximin, Elle nous demanda: "Faites-vous bien vos prières Mes enfants?" Tous les deux nous répondîmes d'une seule voix: "Non, madame, pas guère. -- Ah! Mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin. Quand vous n'aurez pas le temps, récitez au moins un Pater et un Ave Maria, et si vous en avez le temps, il faut en dire davantage... Il ne va que quelques femmes âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche, tout l'été, et l'hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe rien que pour se moquer de la religion. Le Carême, ils vont à la boucherie comme les chiens..." Elle termina Son discours par ces mots prononcés en français: «Eh bien! Mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple!' 

«Immobiles comme des statues, les yeux fixés sur la belle Dame, nous La voyions glisser sur la cime de l'herbe sans la faire fléchir... Là, en notre présence, Elle S'éleva insensiblement, resta quelques minutes entre le ciel et la terre, à une hauteur de deux mètres. Puis, la tête et le corps se confondirent avec la lumière qui L'encadrait. Nous ne vîmes plus qu'un globe de feu s'élever dans le firmament...»


Les prophéties de la Vierge ne tardèrent pas à se réaliser à la lettre. En 1848, la disette des pommes de terre fit baisser la population de l'Irlande de huit millions à cinq millions. La rareté et la cherté des vivres causèrent la mort de plus de cent cinquante mille personnes en France, et plus d'un million dans toute l'Europe. Le tzar de Russie augmenta alors du tiers le traitement de ses fonctionnaires. En 1851, la maladie du "pictin" se déclara, occasionnant d'énormes pertes de blé.  En 1852, la maladie des noyers détruisit toute la récolte des noix. On situe à la même époque l'arrivée du phylloxéra, insecte qui cause encore de grands ravages dans les vignobles de France. En 1854, la "suette" provoqua la mort subite de soixante-quinze mille enfants en France. Un froid glacial les saisissait et les faisait expirer au bout de deux heures.


Notre Mère du ciel est venue pleurer des larmes de corédemptrice sur les hauteurs dénudées de la terre dans le but de fléchir la colère de DIEU, de prier pour la conversion des pécheurs et d'attendrir nos coeurs endurcis. Impuissant devant l'endurcissement de Jérusalem, Son Fils pleura sur elle et sur ses enfants. Marie pleure aussi sur Son peuple et sur le monde, demandant que les hommes avouent leurs égarements et qu'ils réparent leurs torts. À cette condition seulement, le monde pourrait encore obtenir la Miséricorde de DIEU.

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SAINT JANVIER

Évêque et Martyr


La plupart des historiens font naître Saint Janvier à Naples, d'une famille noble et chrétienne. Son berceau est entouré d'obscurité, mais il est certain qu'il vivait au IIIème siècle et fut martyrisé l'an 305.

Sa piété et sa science l'avaient fait élever au siège épiscopal de Bénévent, qu'il n'accepta que par ordre du pape. Au temps de la persécution de Dioclétien, saint Janvier se multipliait pour soutenir le courage des chrétiens et les exhorter au martyre. Le préfet de la province l'apprit et le fit comparaître à son tribunal : "Offrez de l'encens aux idoles ou renoncez à la vie " lui dit-il. — Je ne puis immoler des victimes an démon, répond le saint, moi qui ai l'honneur de sacrifier tous les jours au vrai DIEU »

II passa de l'interrogatoire à la fournaise ; mais il en sortit sain et sauf, comme autrefois les jeunes Hébreux; ses cheveux, ses habits même furent respectés par le feu. Puis vint le supplice des ongles de fer, qui mit en lambeaux le corps du martyr. Jeté ensuite en prison : "Courage, dit-il à ses compagnons ; combattons généreusement contre le démon.  Le SEIGNEUR m'a réuni à vous pour que le pasteur ne soit point séparé de son troupeau."

Le lendemain, Janvier et les autres martyrs sont exposés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Pouzzoles, en présence d'une foule de peuple. Tous ces héros du CHRIST se munissent du signe de la croix ; ils chantent des hymnes, en attendant que la dent des lions permette à leur âme de s'envoler vers le ciel. Les bêtes sont lâchées. O prodige! Lions et tigres, trompant l'attente d'un peuple avide de sang, vont se coucher comme des agneaux aux pieds de leurs victimes et caressent ceux qu'ils devaient dévorer. Janvier et ses compagnons sont alors condamnés à avoir la tête tranchée.

Le supplice fut accompagné de grands miracles, L'évêque martyr, par sa prière, rendit aveugle le cruel préfet et le guérit. A un vieillard chrétien qui lui demandait un morceau de ses vêtements comme relique, il promit le linge qui devait servir à lui bander les yeux; et comme, après sa mort, le bourreau piétinait le bandeau sanglant en disant au martyr décapité : "Porte donc ce bandeau à celui à qui tu l'as promis", la victime obéit, et le bandeau, à l'étonnement de tous, se trouva entre les mains du vieillard chrétien.

L'histoire des reliques de saint Janvier est encore plus extraordinaire que celle de sa vie. Par saint Janvier, Naples fut délivrée de la peste, l'an 1497 et l'an 1529 ; un enfant fut ressuscité par le contact de l'image du glorieux martyr ; la cité napolitaine fut plusieurs fois préservée de l'éruption du Vésuve. Mais un miracle qui se renouvelle plusieurs fois chaque année à époques fixes, c'est le miracle célèbre de la liquéfaction et de l'ébullition du sang de saint Janvier.

Saint Janvier est la grande célébrité de Naples, qui l'invoque comme son puissant protecteur. 


Pratique :
 Bénissons souvent le SEIGNEUR, qui fait éclater sa gloire dans ses saints. 
             

           "Ô Marie conçue sans péché, 
      priez pour nous qui avons recours à Vous"