vendredi 5 septembre 2025

6 Septembre : SAINT ÉLEUTHÈRE, Abbé

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)


La simplicité de cœur et l'esprit de componction furent les vertus qui caractérisèrent principalement Saint Éleuthère. Il fut élu abbé du monastère de Saint-Marc, près de Spolète, et favorisé du don des miracles.

A la prière de certaines religieuses qui se trouvaient dans le voisinage, il prit dans son monastère un enfant qu'il avait délivré du démon. Il lui arriva de dire un jour à ce sujet : « II est clair que le démon a voulu se moquer de ces bonnes filles; car depuis que cet enfant est parmi les serviteurs de DIEU, l'esprit infernal n'ose plus approcher de lui. »

Ces paroles semblaient annoncer de la vanité de sa part; aussi le démon entra-t-il de nouveau dans l'enfant, pour le tourmenter comme auparavant. Éleuthère avoua humblement sa faute, et se mettant à pleurer, il dit à ses religieux qui voulaient le consoler : « Pas un de nous ne touchera un morceau de pain avant que cet enfant ne soit délivré du démon ! » Toute la communauté se mit donc en prière, jusqu'à ce que l'esprit malin eût laissé l'enfant en repos; et depuis ce temps le démon n'osa plus s'emparer de lui.
 
Saint Grégoire le Grand ressentait une vive douleur de ne pouvoir jeûner le samedi saint, à cause d'une extrême faiblesse de poitrine. Il engagea Éleuthère, qui était alors à Rome, à venir prier avec lui, afin qu'il pût se réunir aux fidèles dans la pratique d'un jeûne aussi solennel. Eleuthère pria avec beaucoup de larmes, et Grégoire fut en état de satisfaire sa dévotion, comme il le désirait avec tant d'ardeur.
 
Le Saint raconta lui-même ce miracle comme il suit : "Un jour, étant dans mon abbaye, je souffrais tellement d'un mal d'estomac, que je me croyais sur le point de mourir. Or le samedi saint, jour pendant lequel tout le monde doit jeûner, ma maladie ne me le permettant pas, je fis appeler saint Eleuthère dans mon oratoire, le priant de m'obtenir, par son intercession, de pouvoir jeûner ce jour-là. Le Saint se mit aussitôt en prières; lorsqu'il m'eut donné sa bénédiction, je sentis que mon mal et mon appétit avaient disparu, et que mes forces me permettaient de prolonger mon abstinence jusqu'au lendemain. J'obtins ma guérison d'une manière si miraculeuse, que j'en fus tout émerveillé et que j'eus la conviction des faits attribués à saint Éleuthère et dont j'avais seulement entendu parler.

Et saint Grégoire dit encore de lui : "II a longtemps demeuré à Rome, dans mon abbaye, où il mourut. Ses disciples disent qu'il avait ressuscité un mort. Or c'était un homme si simple et d'une pénitence si grande, qu'il ne faut pas douter que DIEU Tout-puissant n'ait beaucoup accordé à ses pleurs et à son humilité! Voilà, certes, de beaux témoignages en faveur de notre saint. Qu'est-ce qui empêche l'effet de nos prières, bien souvent, sinon le défaut de simplicité et d'entière confiance en le SEIGNEUR?


Pratique : Allez à DIEU dans la prière, avec un cœur pur, simple et plein d'une filiale confiance

                                    "Ô Marie conçue sans péché, 
                       priez pour nous qui avons recours à Vous"

 

jeudi 4 septembre 2025

5 Sept : SAINT LAURENT JUSTINIEN, Patriarche de Venise

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée."
(Saint François de Sales)


Saint Laurent Justinien naquit à Venise en 1380, de parents distingués par leur noblesse. On remarqua en lui, dès son enfance, une docilité peu commune et une grandeur d'âme extraordinaire.

Sa pieuse mère le grondait quelquefois pour le prémunir contre l'orgueil, le tenir dans l'humilité et le porter à ce qu'il y avait de plus parfait. Il répondait alors qu'il tâcherait de mieux faire, et qu'il ne désirait rien tant que de devenir un saint. 

Une vision de la Sagesse éternelle le porta vers la vocation religieuse ; il s'y essaya d'abord par la pénitence, coucha sur le bois ou la terre nue, brisa son corps par les macérations, au point que sa mère en fut effrayée et fit tout pour le détourner de son dessein. Laurent ne céda pas et s'enfuit chez les chanoines réguliers de Saint-Georges-d'Alga, où il prit l'habit. 

Ses premiers pas dans la vie religieuse montrèrent en lui le modèle de tous ses frères : jamais de récréations qui ne fussent nécessaires, jamais de feu, jamais de boisson en dehors des repas, fort peu de nourriture, de sévères disciplines : c'était là sa règle. 

Quand, par une grande chaleur, on lui proposait de boire : « Si nous ne pouvons supporter la soif, disait-il, comment supporterons-nous le feu du purgatoire? » II dut subir une opération par le fer et par le feu ; aucune plainte ne sortit de sa bouche : « Allons, disait-il au chirurgien dont la main tremblait, coupez hardiment ; cela ne vaut pas les ongles de fer avec lesquels on déchirait les martyrs. » — "Allons quêter des mépris, disait-il à son compagnon de quête, lorsqu'il y avait quelque avanie à souffrir; nous n'avons rien fait, si nous n'avons renoncé au monde." 

A un frère qui se lamentait parce que le grenier de la communauté avait brûlé : « Pourquoi donc, dit-il, avons-nous fait le vœu de pauvreté? Cet incendie est une grâce de DIEU pour nous ! » 

II ne célébrait jamais la Sainte Messe sans larmes, et souvent il y était favorisé de ravissements. Ses vertus l'élevèrent d'abord aux fonctions de général de son Ordre, puis au patriarcat de Venise, en 1433, malgré ses supplications et ses larmes. 

Il parut aussi admirable pontife qu'il avait été saint religieux ; son zèle lui attira des injures qu'il reçut avec joie ; sa charité le faisait bénir de tous les pauvres ; sa ponctualité ne laissait jamais attendre personne, sa bonté agréait tout le monde : il était regardé de tous comme un ange sur la terre. 

Après de longs travaux, il sentit sa fin prochaine : "Un chrétien, dit-il après saint Martin, doit mourir sur la cendre et le cilice." Quand tous pleuraient, il souriait à la mort et disait : « SEIGNEUR JÉSUS, je m'en vais à Vous ! » Son humilité lui faisait dire en soupirant : « La couronne est pour les braves, et non pour les lâches tels que moi. » II expira le 8 janvier 1455. 

Pratique : Dites-vous, avec le Saint de ce jour : « Si je ne sais souffrir un peu en ce monde, comment ferai-je en purgatoire?»

                                 "Ô Marie conçue sans péché, 
                     priez pour nous qui avons recours à Vous"

mercredi 3 septembre 2025

4 Sept : SAINTE ROSE DE VITERBE, Vierge / SAINTE ROSALIE, Vierge

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

SAINTE ROSE de VITERBE
Vierge du Tiers Ordre de Saint François
(1240-1258)

A l'époque où Frédéric II d'Allemagne persécutait l’Église et s'emparait des États pontificaux, DIEU suscitait sainte Rose pour la défense de Viterbe, capitale du patrimoine de saint Pierre et du territoire qui appartenait au souverain pontife.

Les noms de JÉSUS et MARIE furent les premiers mots qui sortirent de la bouche de cette candide créature. Elle avait trois ans lorsque DIEU manifesta Sa toute-puissance en ressuscitant par son intermédiaire une de ses tantes qu'on portait au cimetière. 

Lorsqu'elle fut capable de marcher, elle ne sortait que pour aller à l'église ou pour distribuer aux pauvres le pain qu'on lui donnait. Un jour son père la rencontra en chemin et lui demanda d'ouvrir son tablier pour voir ce qu'elle portait. O prodige! Des roses vermeilles apparurent à la place du pain.

Au lieu de s'amuser comme toutes les fillettes de son âge, Rose de Viterbe passait la plus grande partie de son temps en prière devant de saintes images, les mains jointes, immobile et recueillie. A l'âge de sept ans, elle sollicita instamment la permission de vivre seule avec DIEU dans une petite chambre de la maison. La petite recluse s'y livra à une oraison ininterrompue et à des austérités effrayantes qu'elle s'imposait, disait-elle, pour apaiser la colère de DIEU.  Entre autres mortifications, sainte Rose marchait toujours les pieds nus et dormait sur la terre.

DIEU lui révéla les châtiments éternels réservés aux pécheurs impénitents. Rose en fut toute bouleversée. La TRÈS SAINTE VIERGE MARIE lui apparut, la consola, la bénit et lui annonça que le SEIGNEUR l'avait choisie pour convertir les pauvres pécheurs. «Il faudra t'armer de courage, continua la Mère de DIEU, tu parcourras des villes pour exhorter les égarés et les ramener dans le chemin du salut.» 


Une autre vision la fit participer au drame du Calvaire; dès lors, la soif de sauver les âmes ne la quitta plus. Sa pénitence aussi austère que précoce, réduisit le frêle corps de Rose à un tel état de faiblesse qu'on désespérait de sauver sa vie. La TRÈS SAINTE VIERGE la visita de nouveau, la guérit miraculeusement et lui dit d'aller visiter l'église de Saint-Jean-Baptiste le lendemain, puis celle de Saint-François où elle prendrait l'habit du Tiers Ordre.

Obéissante à la voix du ciel, elle commença à parcourir les places publiques de la ville de Viterbe vêtue de l'habit de pénitence, pieds nus, un crucifix à la main, exhortant la foule à la pénitence et à la soumission au Saint-Siège. Des miracles éclatants vinrent confirmer l'autorité de sa parole. Instruit de ce qui se passait, le gouverneur impérial de la ville de Viterbe craignit que cette enfant extraordinaire ne détruisit complètement le prestige de l'empereur Frédéric et que l'autorité du pape s'affirmât à nouveau. 

Il fit comparaître sainte Rose à son tribunal et menace de la jeter en prison si elle continuait à prêcher. La servante de DIEU lui répondit: «Je parle sur l'ordre d'un Maître plus puissant que vous, je mourrai plutôt que de Lui désobéir.»  Sur les instances d'hérétiques obstinés, sainte Rose est finalement chassée de Viterbe avec toute sa famille, en plein cœur de l'hiver.

Peu après, sainte Rose de Viterbe annonça le trépas de l'ennemi de DIEU Frédéric II d'Allemagne. En effet, il ne tarda pas à expirer étouffé dans son lit. A cette nouvelle, les habitants de Viterbe s'empressèrent de rappeler leur petite Sainte, absente depuis dix-huit mois. 

Celle que tous regardaient comme la libératrice de la patrie, la consolatrice des affligés et le secours des pauvres fut reçue en triomphe dans sa ville natale, tandis que le pape Innocent IV, ramené à Rome, rentrait en possession de Viterbe.

Sa mission apostolique terminée, sainte Rose songea à réaliser son vœu le plus cher. Elle se présenta au couvent de Sainte-Marie-des-Roses, mais n'y fut pas acceptée, probablement à cause du genre de vie extraordinaire qu'elle avait menée auparavant. 


Rose vécut donc en recluse dans la maison paternelle, se vouant à la contemplation et aux plus rigoureuses pénitences. Plusieurs jeunes filles dont elle s'était déjà occupée la supplièrent de les prendre sous sa conduite. La demeure de la Sainte devint un véritable couvent où des âmes généreuses se livrèrent à l'exercice des plus sublimes vertus.

L'élue de DIEU avait dix-sept ans et six mois lorsque le divin jardinier vint cueillir Sa rose toute épanouie pour le ciel, le 6 mars 1252. A l'heure de son glorieux trépas, les cloches sonnèrent d'elles-mêmes. 

Sainte Rose de Viterbe apparut au souverain pontife pour lui demander de transporter son corps au monastère de Sainte-Marie-des-Roses, translation qui eut lieu six mois après sa mort. A cette occasion, son corps fut trouvé intact. Il se conserve encore, au même endroit, dans toute sa fraîcheur et sa flexibilité. D'innombrables miracles ont illustré son tombeau.

================================
SAINTE ROSALIE
Vierge
 
SAINTE ROSALIE, du sang royal de Charlemagne, naquit à Palerme, en Sicile, l'an 1130, d'un chevalier français et d'une parente de Roger, roi de Sicile. Elle reçut une éducation en rapport avec sa haute position et s'appliqua tellement à la pratique de la vertu et à l'amour de DIEU, que la beauté de son âme surpassa la beauté de son visage, qui faisait l'admiration de tous.
La Sainte Vierge veillait avec un soin jaloux sur la pureté de la jeune enfant, et quand des seigneurs siciliens recherchèrent sa main, Marie lui apparut et lui conseilla de se retirer du monde. Rosalie n'avait que quatorze ans ; pourtant elle n'hésita pas, et quitta le palais de son père sans avertir personne, n'emportant qu'un crucifix et des instruments de pénitence.

Deux anges la conduisirent sur le mont Quisquina, voisin de la ville, et lui indiquèrent une caverne située au milieu d'un bois qui couronnait le faite de la montagne. C'est dans cette grotte inconnue et enveloppée de neige pendant plusieurs mois, que Rosalie passa quelques années, partageant son temps entre l'oraison, la prière et la pénitence. Des racines crues faisaient sa nourriture ; l'eau du rocher lui servait de boisson. Souvent elle recevait la visite des anges, et le Sauveur lui-même venait parfois s'entretenir avec elle. 
Elle grava sur le rocher une inscription qu'on y lit encore aujour­d'hui : "Moi, Rosalie, fille de Sinibal, seigneur de Quisquina et de Roses, par amour pour mon SEIGNEUR JESUS-CHRIST, ai résolu d'habiter dans cette caverne." On peut voir encore dans cette grotte une petite fontaine qu'elle creusa pour réunir les eaux qui suintaient à travers les fissures de la roche ; on voit aussi une sorte d'autel grossier et un long morceau de marbre où elle prenait son repas, un siège taillé dans le roc et une vigne très ancienne, qu'on prétend avoir été plantée par elle.
 - Que se passait-il au château paternel? Aussitôt après sa disparition, sa famille la fit rechercher dans toute la Sicile. Les anges avertirent Rosalie qu'elle serait bientôt découverte, si elle ne changeait de demeure; elle prit aussitôt son crucifix et le peu d'objets qu'elle avait avec elle et suivit ses guides célestes ; ils la conduisirent sur le mont Pellegrino, où ils lui indiquèrent une grotte qui lui servirait de retraite

Cette grotte avait une ouverture à peine suffisante pour y entrer ; elle était obscure et si détrempée par les eaux, que Rosalie y trouva tout juste un coin pour s'y établir sans être dans la boue ; la voûte en était si basse, que la sainte solitaire ne pouvait guère y marcher sans se courber.
Là devaient se passer les dernières années de sa vie, pendant lesquelles les herbes et les glands furent sa seule nourriture. Après dix-huit ans de cette effrayante pénitence, l'admirable vierge avait bien mérité la récompense éternelle; elle s'endormit dans le SEIGNEUR le 4 septembre 1160.
Pratique : Le bonheur n'est point dans la volonté propre, mais dans la volonté de Dieu

 "Ô Marie conçue sans péché 
priez pour nous qui avons recours à Vous"

mardi 2 septembre 2025

3 Sept : SAINT PIE X, Pape / SAINTE SÉRAPHIE ou SÉRAPIE, Vierge et Martyre

 "Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 
qu’entre une musique notée et une musique chantée.” 
(Saint François de Sales)

Le père de saint Pie X, Jean-Baptiste Sarto, exerçait le métier de facteur rural. Il avait épousé Margherita Sanson, un nom bien digne d'être honoré. L'aîné de ses dix enfants, Joseph, devenu saint Pie X, a proclamé bien haut tout ce qu'il devait à sa sainte mère. Cet enfant de prédilection grandit dans l'humble village de Riese. 

Le jour de sa première communion, il promit à DIEU de rester chaste et de se préparer à la prêtrise. Malgré l'obstacle de la pauvreté qui sévissait au foyer, l'enfant était prêt à tous les sacrifices pour réaliser cet idéal. 

Ses études terminées au grand Séminaire de Padoue, la prêtrise lui fut conférée et il fut envoyé comme vicaire à Tombolo, puis curé à Salzano, en Vénétie. Là, le choléra ayant éclaté, l'abbé Sarto soigne ses paroissiens jour et nuit, les administre, les ensevelit. 
 
Nommé évêque de Mantoue en 1884, il s'objecte d'abord à cette élévation à l'épiscopat, mais devant l'insistance des supérieurs, il se soumet à la décision des autorités ecclésiastiques. Mgr Sarto se propose d'être tout à tous: «Mon peuple me trouvera toujours ferme à mon poste, toujours doux et plein de charité.»
  
Né pauvre, Mgr Sarto resta toujours pauvre et au service des pauvres. Vivant modèle du troupeau, il donne l'exemple d'une vie sainte et sacrifiée sans se démentir jamais. 

Les degrés hiérarchiques qu'il ne cessa de gravir sont marqués par son entière soumission à la volonté de DIEU et une rare facilité d'adaptation. Il ne s'occupait pas du passé, de ses aspirations personnelles, de sa liberté, mais abandonnait tout à la divine Providence.  En 1903, le souverain pontife Léon XIII expire et le cardinal Sarto est choisi pour le remplacer.  

Devant ce choix inattendu, celui qui avait toujours désiré demeurer simple curé de campagne, ne sut que balbutier la prière de l'agonie: «Que ce calice s'éloigne de moi... Que la volonté de DIEU soit faite...» Il dut prononcer à haute voix : «J'accepte.»  Il termina plus bas: «In crucem,» c'est-à-dire : «jusqu'à la croix.» 

La confusion régnait au sein de l’Église et de la société, la franc-maçonnerie lançait ses attaques sournoises et déguisées, les hérésies modernes élevaient prétentieusement la tête. On accusa saint Pie X d'opposer une barrière désuète au progrès. Mais rien n'ébranla le courage et les convictions du chef de la chrétienté qui condamna fermement toutes les erreurs qui tentaient de détruire subtilement la foi : «Nous réprouvons ces doctrines qui n'ont de la vraie philosophie que le nom et conduisent au scepticisme universel et à l'irréligion.» Possédant à un haut degré le don du discernement des esprits, saint Pie X s'est constamment signalé comme défenseur de l'intégrité de la foi en condamnant entre autres l'hérésie moderniste qu'il a qualifiée de «carrefour de toutes les hérésies.» 

En 1914, ce saint pape écrivit à l'empereur d'Autriche pour le conjurer d'empêcher la déclaration de la guerre.  Devant l'inutilité de ses efforts, il s'offre généreusement à DIEU en victime d'expiation pour le peuple chrétien et l'humanité toute entière.  Le soir du 19 août 1914, le bourdon de St-Pierre sonnait le glas...  

«Un Saint est mort» proclamait le peuple.  En 1954, Pie XII canonisait celui dont on avait dit : «L'histoire en fera un grand pape, l’Église en fera un grand Saint.»   Saint Pie X a été surnommé le pape de l'Eucharistie, car c'est sous son heureux pontificat que les petits enfants furent appelés à communier dès l'âge de raison.

=============================
SAINTE SÉRAPHIE ou SÉRAPIE


Sainte Séraphie ou Sérapie naquit à Antioche, de parents chrétiens, qui passèrent bientôt en Italie. C'est là que la jeune fille devint orpheline. Pour éviter les obsessions de ceux qui la recherchaient en mariage, elle vendit tous ses biens, en donna le prix aux pauvres et se vendit elle-même comme esclave pour vivre au service d'une dame romaine nommée Sabine.

La douceur de Séraphie, sa docilité, son amour pour le travail, sa charité, lui gagnèrent l'affection de sa maîtresse, et elle en profita pour l'attirer à JÉSUS-CHRIST.  Elle réussit à lui faire comprendre la folie des superstitions du paganisme, plus encore par ses exemples que par ses paroles.  Sabine reçut le baptême dans les sentiments de la foi la plus vive, et se consacra au service de DIEU. 

Ainsi la maîtresse corporelle eut pour maîtresse spirituelle celle qui s'était faite son esclave afin de donner à son âme la liberté des enfants de DIEU et de la racheter de l'esclavage du démon. 
Sabine n'était pas la seule conquête de Séraphie; aussi cette dernière fut-elle dénoncée comme propagatrice de la foi de JÉSUS-CHRIST et saisie par les soldats romains. 

Sabine ne voulut point se séparer d'elle ; mais elle ne subit le martyre que plusieurs années après. « Sacrifie aux dieux, dit le juge à Séraphie.  Je crains et j'adore le DIEU tout-puissant, répond la courageuse vierge; quant à vos dieux, ils sont des démons, un chrétien ne peut les adorer. —  Eh bien! sacrifie à ton DIEU sur cet autel ! —  Je lui offre chaque jour le sacrifice qu'il aime. —  Où est le temple de ton CHRIST, et quel sacrifice lui offres-tu? —  Je suis moi-même son temple,  si je suis pure; je lui offre le sacrifice d'une vie sainte et les âmes que je convertis à la foi. » 

Le juge eut alors l'idée diabolique de la corrompre ; mais DIEU sut la protéger.  Le lendemain elle opéra un grand miracle en présence d'une foule de personnes.  "Apprends-moi tes secrets magiques, Séraphie, dit le juge, et tu seras mise en liberté. — Je ne connais point la magie, mais je suis chrétienne, et mon DIEU accorde des merveilles à ceux qui le prient."  "Sacrifie, ou tu vas mourir. — Fais ce que tu voudras ; je suis chrétienne !" 

Séraphie est alors battue de verges. Pendant que le juge cruel préside à ce supplice, un éclat de verge lui saute dans l'œil et le blesse grièvement, si bien qu'il perdit l'œil complètement trois jours après. 

La jeune martyre est aussitôt condamnée à avoir la tête tranchée. C'était le 29 juillet 119.  Sabine recueillit son corps comme un trésor inestimable, l'embauma et lui donna la sépulture dans le tombeau qu'elle avait préparé pour elle-même. 

Pratique: Appliquez-vous à gagner à JÉSUS-CHRIST le plus d'âmes que vous pourrez.  À l'apostolat du bon conseil,  joignez l'apostolat de l'exemple. 

         "Ô Marie conçue sans péché, 
         priez pour nous qui avons recours à Vous"

lundi 1 septembre 2025

2 Septembre : SAINT ÉTIENNE, roi de Hongrie

"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints 

qu’entre une musique notée et une musique chantée.
(Saint François de Sales)

 
Les Hongrois étaient les descendants de ces fiers et terribles envahisseurs connus sous le nom de Huns. SAINT ÉTIENNE eut le bonheur d'être leur apôtre en même temps que leur roi. Sa naissance fut précédée d'un prodige, car sa mère eut une vision de saint Etienne, martyr, lui prédisant que l'enfant qui allait naître achèverait l'œuvre de la conversion de la Hongrie, commencée par ses parents. 

Aussi le prédestiné reçut-il au baptême le nom d’Étienne; il naquit en 977. Ses premières inclinations le portèrent à DIEU, sa première parole fut le nom de JÉSUS ; ses études furent aussi remarquables par ses succès que par la piété qui en était la compagne inséparable. Il avait vingt ans quand il succéda à son père. Pour donner tous ses soins à la christianisation de son royaume, il commença par établir une paix solide avec tous ses voisins. 

Ce ne fut pas sans peine que le pieux roi put mener à bonne fin son entreprise ; son peuple était tout barbare et endurci dans les superstitions du paganisme ; il lui fallut soutenir une guerre contre ses propres sujets ; mais le jeûne, l'aumône et la prière lui assurèrent la victoire. 

Etienne fit alors venir des apôtres pour évangéliser cette nation ignorante et grossière ; il publia des lois très sévères contre le meurtre, le vol, l'adultère, le blasphème et d'autres crimes; il pourvut à la protection des veuves et des orphelins, et à la subsistance des pauvres; il fonda et enrichit des églises : aussi bientôt vit-on ce pays offrir une magnifique végétation chrétienne. 

Dans toutes ces œuvres, le saint roi était secondé par sa pieuse épouse, Gisèle, sœur de l'empereur saint Henri. L'humilité accompagnait tous les bienfaits du prince ; souvent il choisissait la nuit pour accomplir ses œuvres de charité : il lavait en secret les pieds des pèlerins, et cachait discrètement ses aumônes. 

Un jour qu'il était sorti incognito pour distribuer de l'argent aux malheureux, comme il n'avait point réussi à contenter tout le monde, il fut dévalisé et foulé aux pieds ; loin de s'en fâcher et de se faire connaître, il offrit à la sainte Vierge cette humiliation et résolut de ne jamais rien refuser à aucun pauvre. 

Il était impossible que ses revenus pussent suffire à tant de charités, sans quelque merveille d'en haut. Un jour que saint Étienne priait, absorbé en DIEU, il fut enlevé en l'air par les anges jusqu'à ce que son oraison fût achevée. DIEU opéra en sa faveur beaucoup d'autres prodiges, en particulier pour la défense de ses États. 

Ses dernières années furent éprouvées par des maladies, qu'il supporta avec le plus grand courage, et par la perte de son fils aîné, qu'il aimait tendrement et formait à son exemple pour lui succéder sur le trône. 

Il mourut dans la paix du SEIGNEUR le jour de l'Assomption 1038. 

Pratique. N'usez de l'autorité que DIEU vous donnera que pour sa gloire et pour le bien des âmes. 
 
"Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"