"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Evangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.” (Saint François de Sales.)"
Après avoir reconnu officiellement les associations chrétiennes des travailleurs italiens le 11 mars 1945, Pie XII, s’adressant le 1er mai 1955 à 200.000 ouvriers rassemblés sur la place Saint-Pierre à Rome, leur déclara qu’il instituait une fête de Saint Joseph, ouvrier. Cette fête serait célébrée chaque année le 1er mai en sorte qu’elle puisse exercer, sur tous les travailleurs sans exception, sa bienfaisante influence dans le sens voulu par l’Évangile et préconisé par l’Église.
Par la liturgie de la parole et du sacrifice puisons :
1 et 2) Aux sources de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Aux matines de ce jour, l’Église emprunte les lectures du 1er nocturne au livre de la Genèse qui fait le récit de la création du monde et de l’homme par Dieu. « Au commencement Dieu créa l’homme à son image. Il le créa à l’image de Dieu ; homme et femme il les créa. Et Dieu les bénit disant : Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la ».
Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici que c’était très bon. Ainsi furent achevés le ciel et la terre... Et Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia parce qu’il se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite en le créant.
Puis Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé... Il le plaça dans ce jardin pour qu’il le cultive et le garde.
(Après la désobéissance d’Adam) Dieu lui dit : « Puisque tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais prescrit de ne pas manger, que maudit soit le sol dans ton travail : tu t’en nourriras par un labeur pénible tous les jours de ta vie. Il fera pousser pour toi des ronces et des épines. A la sueur de ton front tu mangeras du pain...
Et Dieu te renvoya du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré » (Gen. ch. 1, 2, 3 passim).
Des répons spécifient :
« Dieu plaça l’homme dans le jardin pour qu’il le cultive. Telle fut dès l’origine la condition de l’homme ».
« Après le péché Dieu expulsa l’homme du paradis terrestre pour qu’il travaille laborieusement la terre. Et Dieu lui dit : « Tu te nourriras à la sueur de ton front ».
Après nous avoir indiqué le travail fait par le divin Créateur et la loi du travail donnée à l’homme dès l’origine, et qui devint pénible à la suite du péché de nos premiers parents, l’Église attire notre attention sur Jésus, dont le père putatif était Joseph qui exerçait le rude métier de charpentier.
L’on sait, en effet, que jusqu’à l’âge de trente ans, Jésus travailla avec son père nourricier dans l’atelier de Nazareth.
Le Verbe « par qui tout a été fait » ennoblit le travail en s’y adonnant après son incarnation. « Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, alléluia (dit le verset du 3me nocturne). A daigné travailler de ses mains, alléluia ».
Un an après avoir entrepris son travail apostolique et prêché et fait des miracles dans toute la Galilée, il revint dans sa ville pour y annoncer aussi le royaume de Dieu. « En ce temps-là, arrivé dans sa patrie (Nazareth), Jésus instruisait les siens dans leur synagogue, si bien que, saisis d’étonnement, ils disaient : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas là le fils du charpentier ? Est-ce que sa mère ne s’appelle pas Marie, et ses frères, Jacques, Joseph. Simon et Jude ? Ses sœurs ne sont-elles pas toutes avec nous ? Alors d’où lui vient tout cela ? Et ils étaient déconcertés à son sujet. Maïs Jésus leur dit : « Un prophète n’est mésestimé que dans sa patrie et dans sa maison ». Et il ne fit là que peu de miracles, à cause de leur incrédulité » (Mat. 13, 54-58).
Ces quatre frères, dont saint Matthieu donne les noms, et les sœurs, qui ne sont pas nommées, n’étaient en réalité que les cousins et cousines de Jésus. En Orient les mots frères et sœurs ont toujours été employés dans un sens moins restreint que dans nos pays. Ils désignaient donc aussi une parenté plus ou moins proche.
L’étonnement des habitants de Nazareth provient de ce qu’ils connaissent fort bien la famille à laquelle appartient Jésus. Ils savent que Joseph, qu’ils croyaient être son père, exerçait le rude métier de charpentier et que ce n’est pas dans ce milieu où il travailla de longues années avant de commencer son ministère, qu’il a pu acquérir la science d’un Maître en Israël.
Et quant à sa réputation de thaumaturge ils restaient incrédules car jamais il n’en avait fait durant tout son séjour autrefois à Nazareth.
Ils ne voyaient donc en lui que le fils d’un artisan.
« N’est-il pas le fils du charpentier ? N’est-il pas le fils de Joseph ? » (Ire antienne du 3e nocturne).
Jésus les a détrompés en leur montrant sa science des choses de Dieu, dans leur réunion du sabbat à la synagogue. Et quant aux miracles il ne voulut pas leur faire cette faveur, sinon d’une façon très atténuée car leur incrédulité ne la méritait pas.
Dans son commentaire de cet évangile saint Albert le Grand nous dit : « On dit de Joseph qu’il fut un ouvrier charpentier cherchant sa nourriture dans son métier et le travail de ses mains. Il ne mangeait pas son pain dans le loisir et la facilité comme le faisaient les scribes et les pharisiens. Marie, elle, se procurait aussi sa nourriture par le travail de ses mains. Le sens de l’objection était donc : « Celui-ci (Jésus), qui est d’une naissance aussi pauvre et obscure, ne peut être le Seigneur Christ, oint par Dieu. Il ne faut donc pas croire en celui qui est d’une condition si basse et ordinaire. Et pourtant il était bien le Seigneur car le prophète a dit de lui : « Tu as fait l’aurore et le soleil »... Et le Seigneur (Jésus) a déclaré : « En vérité, je vous le dis, personne n’est considéré comme prophète dans sa propre patrie ». Lui, qui connait toutes choses en tant que Dieu, ne reçoit pas son inspiration de ce qu’il appelle sa patrie, qui désigne ici le lieu où il a été conçu et nourri » (8e et 9e leçons des Matines).
3) Aux sources de l’Église par le ministère de laquelle le Christ, unique grand-prêtre, continue l’œuvre de notre salut et nous y fait participer activement.
L’Église, chargée de continuer l’œuvre du Seigneur, a institué la fête de saint Joseph, ouvrier, pour le donner comme modèle à toute la classe ouvrière afin de lui montrer la dignité de la condition de ceux qui travaillent de leurs mains comme l’a fait l’époux de la Vierge Marie et Jésus-Christ lui-même qu’on pensait être le fils du charpentier de Nazareth.
Voilà ce que disait à ce sujet Pie XII le 1er mai 1956, en haranguant des milliers d’ouvriers réunis sur la place Saint Pierre. Une bonne partie de ces paroles constitue les leçons du 2e nocturne de la fête de ce jour.
« Dès leurs origines, nous avons mis vos associations sous le puissant patronage de saint Joseph. Il ne pourrait, en effet, y avoir de meilleur protecteur pour vous aider à faire pénétrer dans vos vies l’esprit de l’Évangile.
C’est du cœur de l’Homme-Dieu, Sauveur du monde, que cet esprit passe en vous et en tous les hommes. Mais il est certain également qu’aucun travailleur n’en fut jamais aussi parfaitement et profondément pénétré que le Père putatif de Jésus qui vécut avec lui dans la plus étroite intimité et communauté de famille et de travail. De même, si vous voulez être près du Christ, nous vous disons : « Ite ad Joseph : Allez à Joseph I » (Gen. 41, 55).
Le monde du travail s’est adjugé le 1er mai comme sa fête propre, avec l’intention que tous reconnaissent la dignité du travail et que celle-ci inspire la vie sociale et les lois fondées sur la juste répartition des droits et des devoirs.
Accueilli de la sorte par les travailleurs chrétiens et recevant pour ainsi dire la consécration chrétienne, le 1er mai, bien loin de réveiller les discordes, la haine et la violence, est et sera une invitation périodique adressée à la société moderne pour achever ce qui manque encore à la paix sociale. Fête donc, c’est-à-dire jour de jubilation pour le triomphe concret et progressif des idéaux chrétiens de la grande famille du travail.
Aussi nous fixons la fête de saint Joseph ce jour-là parce que l’humble artisan de Nazareth, non seulement incarne auprès de Dieu et de la Sainte Église la dignité du travailleur manuel, mais reste toujours votre vigilant gardien et celui de vos familles.
Par votre fidèle adhésion à la doctrine de l’Évangile et aux directives de la Sainte Hiérarchie vous ne collaborerez pas seulement, dans le camp du travail, au triomphe du règne de Dieu dans une société qui souvent oublie sa présence, sa volonté et ses droits sacrés, mais vous vous inscrirez parmi les premières troupes de ces forces saines du corps social engagées dans la pacifique bataille pour le salut commun des peuples- Prenez pleine conscience de l’honneur que comporte cette double collaboration et Dieu ne manquera pas de vous faire goûter les fruits de la justice, de l’ordre et de la paix que vous aurez puissamment contribué à mûrir ».
En conséquence l’Église fait lire en ce jour ce passage de l’épître de saint Paul aux Colossiens qui est une exhortation à la charité, à la paix, à la reconnaissance et à l’esprit surnaturel puisés dans le Christ : « Frères, revêtez la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix du Christ règne en vos cœurs, cette paix à laquelle vous avez été appelés pour ne former qu’un seul corps. Montrez-vous reconnaissants. Et quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus-Christ, en rendant grâces par lui à Dieu le Père. Quoi que vous fassiez, travaillez de toute votre âme, pour le Seigneur et non pour les hommes. Vous savez qu’en récompense vous recevrez l’héritage des mains du Seigneur. Servez le Seigneur Christ » (Col. 3, 14-24).
But final du drame rédempteur : l’apothéose céleste dont la liturgie est l’annonce, la préparation et le prélude ici-bas.
Le travail fait en esprit surnaturel assure une récompense éternelle. C’est ce que la Ire oraison de la messe, nous fait demander en recourant à la protection de saint Joseph. Collecte : « Dieu créateur de toutes choses, vous qui avez imposé aux hommes la loi du travail, faites, dans votre bonté, qu’à l’exemple de saint Joseph et sous son patronage, nous accomplissions parfaitement l’ouvrage que vous commandez et parvenions aux récompenses que vous promettez ».
Et après la communion l’Église nous fait aussi demander : Postcommunion : « Que les saints mystères auxquels nous avons communié, Seigneur, achèvent, par l’intercession du bienheureux Joseph, ce qui manque à nos œuvres et nous assurent vos récompenses ».
Notre engagement personnel et communautaire dans la célébration liturgique de la fête de saint Joseph, ouvrier.
Pour participer à l’esprit de cette fête qui est la glorification du travail fait sous l’égide de saint Joseph et dans des dispositions vraiment chrétiennes, méditons ces prières de l’Église :
Introït (Sag. 10, 17 ; ps. 126, 1), « Aux justes la Sagesse donna le salaire de leurs peines, Elle leur tint Heu d’abri pendant le jour, de lumière des étoiles durant la nuit ». « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain les maçons peinent. ».
Alléluia pascal : « Dans quelque tribulation qu’ils m’invoquent, je les exaucerai, et je serai à jamais leur protecteur. Alléluia ». « Faites-nous mener, ô Joseph, une vie sans tache et qui soit toujours en sécurité sous votre patronage. Alléluia ».
Offertoire : « Que repose sur nous l’amabilité du Seigneur notre Dieu ; fais prospérer l’œuvre de nos mains ; l’œuvre de nos mains fais-la prospérer ».
Secrète : « Ces présents que nous vous offrons, en sacrifice, œuvre du travail de nos mains, faites qu’ils deviennent pour nous, Seigneur, grâce à l’appui de saint Joseph, gage d’unité et de paix. Par notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils ».
SAINT ATHANASE
Docteur de l'Eglise
SAINT ATHANASE naquit à Alexandrie, métropole de l'Egypte, vers l'an 296. Sa première éducation fut excellente ; il ne quitta le foyer paternel que pour être élevé, nouveau Samuel, dans le temple du SEIGNEUR, par l'évêque d'Alexandrie.
Athanase était simple diacre, quand son évêque le mena au concile de Nicée, dont il fut à la fois la force et la lumière. Cinq mois après, le patriarche d'Alexandrie mourut, et Athanase, malgré sa fuite, se vit obligé d'accepter le lourd fardeau de ce grand siège.
Dès lors, ce fut une guerre acharnée contre lui. Les accusations succèdent aux accusations, les perfidies aux perfidies ; Athanase, inébranlable, invincible dans la défense de la foi, fait à lui seul trembler tous ses ennemis. La malice des hérétiques ne servit qu'à faire ressortir l'énergie de cette volonté de fer, la sainteté de ce grand cœur, les ressources de cet esprit fécond, la splendeur de ce fier génie.
Exilé par l'empereur Constantin, il lui fit cette réponse : « Puisque vous cédez à mes calomniateurs, le SEIGNEUR jugera entre vous et moi. » Avant de mourir, Constantin le rappela, et Athanase fut reçu en triomphe dans sa ville épiscopale. Le vaillant champion de la foi eut à subir bientôt un nouvel : exil, et deux conciles ariens ne craignirent pas de pousser la mauvaise foi et l'audace jusqu'à le déposer de son siège.
Toujours persécuté et toujours vainqueur, voilà la vie d'Athanase; il vit périr l'infâme Arius d'une mort honteuse et effrayante, et tous ses ennemis disparaître les uns après les autres.
Jamais les adversaires de ce grand homme ne purent le mettre en défaut, il déjoua toutes leurs ruses avec une admirable pénétration d'esprit. En voici quelques traits.
En plein concile, on le fit accuser d'infamie par une courtisane ; mais il avait tout prévu et trouva le moyen de montrer que cette femme ne le connaissait même pas de vue, puisqu'elle prit un de ses prêtres pour lui.
Au même concile, on l'accusa d'avoir mis à mort un évêque nommé Arsène, et coupé sa main droite; comme preuve, on montrait la main desséchée de la victime; mais voici qu'Athanase appelle Arsène, caché dans son manteau dans un coin de la salle, et Arsène paraît vivant et montre ses deux mains.
Une autre fois, Athanase, poursuivi, s'enfuit sur un bateau; puis bientôt il rebrousse chemin, croise ses ennemis, qui lui demandent s'il a vu passer l'évêque d'Alexandrie : « Poursuivez, leur dit-il, il n'est pas très éloigné d'ici. »
Ses dernières années furent les seules paisibles de sa vie. Enfin, après avoir gouverné pendant quarante-six ans l'église d'Alexandrie, après avoir soutenu mille combats pour la cause de DIEU et remporté mille victoires, il alla goûter au ciel la vérité de la parole évangélique : « Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice ! » C'était l'an 375.
Pratique. Soyez égal à vous-même dans les épreuves comme dans la prospérité.
INTROIBO : St Athanase, évêque, confesseur et docteur
HODIEMECUM : Saint Athanase, patriarche d'Alexandrie, docteur de l'Église
Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous"
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