Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales.)
SAINT ANDRÉ AVELLIN naquit
en 1521, dans le royaume de Naples. Après des études brillantes,
pendant lesquelles il eut le bonheur de conserver son innocence et sa
piété au milieu des dangers sans nombre auxquels est exposée la jeunesse
des écoles, il reçut les ordres sacrés, et sa science du droit en même
temps que son talent pour la parole le poussèrent dans la carrière
d'avocat.
Un léger mensonge lui étant un jour échappé dans l'exercice de
ses fonctions, Dieu lui en inspira une si vive horreur, qu'il brisa
soudain sa carrière pour se consacrer au ministère des âmes. Quelque
temps après il entra dans l'ordre des Théatins, où il voulut recevoir le
nom d'André, à cause de son amour pour la croix.
Il fut dès lors un apôtre, et Dieu récompensa son zèle par des
prodiges. Une nuit que, par une grande tempête, le saint religieux
revenait de confesser un malade, la violence de la pluie et du vent
éteignit le flambeau qui servait à l'éclairer. Non seulement ni lui ni
ses compagnons ne reçurent aucune goutte d'eau, au milieu des torrents
de pluie qui tombaient, mais encore il arriva qu'André,
grâce à une vive splendeur qui jaillissait miraculeusement de son
corps, servit de guide, an sein des plus profondes ténèbres, à ceux qui
étaient avec lui.
Un jour qu'il récitait le saint office, les Anges vinrent
chanter avec lui les louanges de Dieu. La grâce l'accompagnait
particulièrement dans l'administration du sacrement de Pénitence et dans
la direction des âmes ; il s'y faisait remarquer par une piété et une
prudence admirables. Dieu lui révélait souvent les secrets des cœurs,
les choses éloignées et les choses futures.
Il établit plusieurs maisons de son Ordre, travailla à la
sanctification du clergé, fonda des œuvres de zèle : Dieu bénit toutes
ses entreprises. Il avait quatre-vingt-huit ans, quand il fut frappé
d'apoplexie au moment où il commençait la messe et répétait pour la
troisième fois ces mots : Introibo ad altare Dei.
Privé
de l'usage de la parole, il manifesta par signes le désir d'être porté
devant le maître-autel et put recevoir la sainte Eucharistie. Dieu
permit qu'il eût un rude combat à soutenir avant de mourir. Le démon
lui apparut sous une forme horrible, menaçant de l'entraîner en enfer;
mais la sainte Vierge, qu'André invoqua de toute son âme, lui donna un prompt secours, et son ange gardien chassa le monstre.
André redevint calme et
expira bientôt en paix en regardant amoureusement l'image de Marie, le
10 novembre 1608. On l'invoque avec succès contre la mort subite et
imprévue, et pour obtenir une mort douce et chrétienne.
Pratique: Souvenez-vous que la mort viendra comme un voleur. Soyez toujours prêt. Demandez souvent à Dieu une sainte mort.
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SAINT LÉON LE GRAND
Pape (+ 461)
Saint Léon le Grand naquit
à Rome, d'une des premières familles de la Toscane, vers la fin du IVe
siècle. Son rare mérite l'éleva promptement au titre d'archidiacre de
l'Église romaine; il n'avait guère plus de quarante ans, quand il fut
appelé, par les voeux du clergé et du peuple, sur le siège de saint
Pierre. Toutes les qualités d'un Pape remarquable parurent dans sa
personne, et c'est à juste titre que la postérité, après ses
contemporains, lui a donné le nom de Grand.
L'époque
était difficile: les manichéens, les donatistes, les ariens, les
priscillianistes, les nestoriens et les eutychiens infestaient l'Église
de leurs hérésies. Le saint et docte Pontife, armé du glaive de la
parole infaillible, combattit avec vigueur la doctrine impie de tous les
côtés à la fois; par ses lettres, par ses légats, par des conciles, il
suscita un grand mouvement de résistance à l'erreur et le retour d'une
grande multitude d'âmes à la justice et à la vérité. Sa magnifique
lettre au concile de Chalcédoine produisit un tel effet que les six
cents évêques, après en avoir entendu la lecture, s'écrièrent d'une voix
unanime: "C'est Pierre qui a parlé par Léon!"
L'un des faits les plus imposants de son beau et si fécond pontificat,
c'est sa procession solennelle au-devant d'Attila, roi des Huns,
surnommé le fléau de Dieu, qui avançait vers Rome pour la détruire.
Attila l'accueillit avec respect et lui promit de laisser en paix la
Ville éternelle, moyennant un faible tribut annuel. Les barbares,
murmurant de voir leur chef reculer, lui demandèrent raison de sa
conduite: "Pendant que le Pontife me parlait, leur dit-il, je voyais à
ses côtés un autre Pontife d'une majesté toute divine; il se tenait
debout, ses yeux lançaient des éclairs, et il me menaçait du glaive
qu'il brandissait dans sa main; j'ai compris que le Ciel se déclarait
pour la ville de Rome." Ce personnage n'était autre que saint Pierre.
Les Romains firent une réception enthousiaste au Pontife victorieux. Le
génie de Raphaël a immortalisé cette scène dans une peinture célèbre.
L'humanité, la douceur et la charité furent les principales vertus de saint Léon.
Ses écrits, qui suffiraient à l'illustrer par la splendeur du style
comme par l'élévation des pensées, montent à une hauteur plus grande
encore quand il traite de l'Incarnation, et c'est pourquoi on lui a
donné le titre de Docteur de l'Incarnation. Il surpassa tous les Pontifes qui l'ont précédé, et il eut peu de successeurs dont le mérite ait approché du sien.
Pratique : Priez beaucoup pour le Souverain Pontife : c'est une intention féconde et toute chrétienne.
"Le Christ aime l’enfance par
laquelle il a débuté, en son âme comme en son corps, modèle de douceur.
C’est vers elle qu’il ramène les adultes, c’est vers elle qu’il ramène
les vieillards. Ce n’est pas aux amusements de l’enfance ni à ses
tâtonnements maladroits que nous devons retourner. Il faut lui demander
le rapide apaisement des colères, le prompt retour au calme,
l’indifférence aux honneurs, l’amour de l’union mutuelle."
(Saint Léon - Sermon pour l’Épiphanie)
"Reconnais, ô chrétien, ta dignité. Tu participes à la
nature divine, ne retourne donc pas à ton ancienne souillure par une
manière de vivre indigne de ta race…Tu as été transféré dans le royaume
de lumière qui est celui de Dieu."
(Saint Léon)
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