"Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.
(Saint François de Sales)
qu’entre une musique notée et une musique chantée.
(Saint François de Sales)
Samosate, ville de la Syrie, fut la patrie de Saint Lucien;
il reçut de ses pieux parents une excellente éducation, mais il eut le
malheur de les perdre à l'âge de douze ans. N'ayant plus aucune attache
au monde, il vendit ses biens, se fit moine et n'ambitionna qu'une
gloire : celle de consacrer ses grands talents et sa vie entière à la
connaissance des saintes Écritures et à la défense de la vraie foi.
Bientôt
une école se forme autour de son nom à Antioche, et bon nombre de
jeunes gens viennent chercher près de lui les leçons de la science et de
la vertu. Son zèle émeut les ennemis de la religion de JÉSUS-CHRIST ;
il est arrêté par ordre de l'empereur Maximin et passe neuf ans dans un
cachot.
Là il trouve le moyen d'écrire des
lettres aux habitants d'Antioche pour les consoler et pour les affermir;
il compose une savante apologie de la religion, qu'il ose présenter à
ses juges. L'empereur essaye lui-même de vaincre ses résistances. Après
avoir employé en vain les plus séduisantes promesses, il l'expose à la
dent des bêtes féroces; il lui fait subir les divers supplices de la
roue, du chevalet, du feu, et d'autres encore; chaque tourment aboutit à
une miraculeuse victoire.
Le héros chrétien est reconduit en
prison, où il passe quatorze jours dans les privations et les
souffrances. L'Épiphanie approchait, et DIEU fournit à son martyr la
force et les moyens de la célébrer; il n'y avait point d'autel, et le
cachot infect n'était point approprié au sacrifice : « Ma poitrine, dit
le Saint à ses disciples inquiets, servira d'autel, et vous qui
m'entourez, vous formerez le temple qui nous dérobera aux regards
profanes. »
Une dernière fois, Lucien est
appelé devant le tyran, qui l'interroge : « Quelle est ta patrie? — Je
suis chrétien ! — Quelle est ta profession? — Je suis chrétien! — Qui
t'a donné le jour? — Je suis chrétien! » Est-il rien de plus sublime que
cette réponse? Elle fut bientôt suivie de la récompense, car Lucien, jeté à la mer après avoir été attaché à une pierre énorme, consomma ainsi son sacrifice.
Mais DIEU veille sur ses martyrs;
quatorze jours après, un dauphin rapporta son corps sur le rivage, et il
reçut les honneurs dus aux soldats de JÉSUS-CHRIST.
La vie du chrétien est un combat;
ses bourreaux sont les ennemis de son âme ; qu'il se souvienne de son
baptême et de sa foi, qu'il se dise en toutes les circonstances
difficiles : « Je suis chrétien ! » C'est le cri de la victoire. — Une
des grandes plaies de notre temps, c'est l'ignorance religieuse. Ne nous
contentons pas de nous instruire nous-mêmes avec soin des vérités
chrétiennes; mais cherchons, par tous les moyens qui sont en notre
pouvoir, à en répandre la connaissance et l'amour autour de nous. Ne
soyons pas seulement des chrétiens éclairés, soyons des apôtres.
Pratique. Mettez beaucoup d'ardeur à étudier et à connaître les enseignements de la foi.
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SAINT RAYMOND de PENNAFORT
(1175-1275)
Saint Raymond vint
au monde l'an 1175, au château de Pennafort, en Espagne, et brilla non
moins par sa vaste science que par ses vertus; il se fit même, dans
l'enseignement du droit ecclésiastique, une réputation extraordinaire.
Chargé par le souverain Pontife des plus hautes missions apostoliques et
scientifiques, il dépassa partout les espérances qu'on avait conçues de
lui.
Raymond étant
entré dans l'Ordre de Saint-Dominique peu après la mort du saint
fondateur; il devint général de cet Ordre. DIEU confirma par des
miracles ses éclatantes vertus.
Dans une nécessité pressante, il fit cinquante-trois lieues marines
sur l'Océan, n'ayant pour navire que son manteau. Appelant DIEU à son
aide, il étendit, en effet, son manteau sur les flots, prit son bourdon à
la main, fit le signe de la Croix, posa résolument le pied sur son
frêle radeau et pria son compagnon de venir le rejoindre, après avoir
fait un nouveau signe de Croix; mais celui-ci sentit sa foi défaillir et
préféra la sécurité du port aux hasards d'une telle embarcation. Le
Saint releva en haut la moitié du manteau en guise de voile et l'attacha
au noeud de son bâton, comme au mât d'un navire. Un vent favorable ne
tarda pas à se lever et le poussa en pleine mer, pendant que les
matelots sur le rivage se regardaient muets de stupeur.
Six heures après, Raymond débarqua
dans le port de Barcelone, se revêtit de son manteau aussi sec que s'il
l'eût tiré de l'armoire, et, reprenant son bourdon, se dirigea droit
vers le couvent. Les portes en étaient fermées; néanmoins il entra,
apparut soudain au milieu de ses frères et se jeta aux pieds du prieur
pour lui demander sa bénédiction. Ce prodige inouï se répandit bientôt
dans toute la ville, car plusieurs personnes avaient été témoins de son
débarquement.
La prière du saint religieux était continuelle et presque toujours
accompagnée d'abondantes larmes. NOTRE SEIGNEUR lui avait donné pour
familier un de Ses anges qui le réveillait à propos, pour lui permettre
de vaquer à l'oraison. Il ne montait jamais à l'autel sans avoir
confessé ses plus légères fragilités. Il disait souvent: "Les jours où
de graves empêchements m'ont privé de la sainte Messe ont toujours été
pour moi des jours de deuil et d'affliction."
Il employa les trente-cinq dernières années de sa vie à se préparer plus spécialement à la mort.
Pratique : Ayez une grande foi ; la foi accomplit des merveilles.
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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