Il n’y a pas d’autre différence entre l’Évangile et la vie des Saints
qu’entre une musique notée et une musique chantée.”
(Saint François de Sales)
Saint Théodore jeune
soldat romain, est un des plus célèbres martyrs de l'Orient. Il naquit
en Syrie à la fin du IIIe siècle; il ne faut pas le confondre avec un
autre Théodore, vieux soldat et martyr, dont la fête arrive le 7 février. Théodore faisait
partie d'une légion romaine qui avait établi son quartier d'hiver dans
la ville d'Amasia, où les édits persécuteurs étaient exécutés
sévèrement.
Le jeune soldat, plein de l'amour de JÉSUS-CHRIST, malgré le péril dédaigna de
cacher sa foi, et au contraire il se fit une gloire de la professer
publiquement; aussi fut-il présenté comme chrétien au tribun de sa
légion. Celui-ci lui demanda comment il osait professer une religion
proscrite sous peine de mort : « Je ne connais point vos idoles,
répondit-il ; j'adore JÉSUS-CHRIST, Fils unique de mon DIEU. Je vous
abandonne mon corps; vous pouvez le déchirer, le mettre en pièces, le
livrer aux flammes. Si mes discours vous offensent, coupez-moi la
langue. Dès que DIEU l'exige, je suis prêt à faire le sacrifice de
chacun de mes membres. »
Le
tribun et les juges, affectant d'être touchés de compassion pour sa
jeunesse, se contentèrent de le menacer et le laissèrent en liberté. Théodore ne
songea qu'à gagner des âmes à JÉSUS-CHRIST, à fortifier les autres
confesseurs de la foi et à les animer au martyre; il poussa même le
courage jusqu'à mettre le feu au temple de la déesse Cybèle. Ce fut en
vain qu'on essaya de lui faire exprimer quelques regrets à ce sujet : il
brava toutes les menaces, comme il se rit de toutes les promesses.
Il
fut alors fouetté très cruellement et enfermé dans un cachot, sans
nourriture, pour y mourir de faim. La nuit, le SAUVEUR vint le visiter,
lui promit de le nourrir d'un aliment invisible et le fortifia pour le
dernier combat. Cette visite donna à Théodore tant
de joie, qu'il se mit à chanter les louanges de DIEU, et des anges
vêtus de blanc vinrent unir leurs voix à la sienne. Les geôliers et les
gardes, le juge lui-même, furent témoins du miracle sans se convertir.
On
lui fit alors de belles promesses, et on lui dit que s'il feignait
seulement la moindre soumission, on le mettrait en liberté. Ayant
répondu à ces nouvelles sollicitations avec une fermeté invincible, Théodore est
alors déchiré avec des crochets de fer, on lui brûle les côtes avec des
torches ardentes, puis on le condamne à être brûlé vif.
Le
vaillant soldat, placé sur le bûcher, se munit du signe de la croix, et
bientôt sa belle âme s'envole au ciel pour y recevoir la récompense
promise à ceux qui combattent les bons combats du SEIGNEUR. C'était dans
les premières années du IVe siècle.
Pratique : Ne vous laissez jamais dominer par le respect humain ; ne cachez rien de vos pratiques chrétiennes.
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L'ANNIVERSAIRE DE
LA DÉDICACE DES ÉGLISES
L'usage
d'avoir des lieux spécialement destinés à la prière et au culte remonte
à l'origine du monde. Toutefois le premier temple consacré au vrai Dieu
ne fut bâti qu'en l'an 3000 après la création à Jérusalem, par le roi
Salomon. Ce prince en fit la dédicace l'an 3004 la cérémonie dura huit
jours, et les Juifs en renouvelèrent chaque année la mémoire.
Le
CHRIST et Sa Croix rendirent Constantin victorieux de son rival
Maxence. Ne marchandant pas sa reconnaissance, le grand empereur mit fin
aux persécutions sanglantes, donna la liberté à l'Église et promulgua
une loi par laquelle il permettait aux chrétiens de bâtir des églises
dans tout son empire. Donnant lui-même l'exemple, Constantin fit
construire un baptistère en 334, à l'endroit où le pape saint Sylvestre
l'avait baptisé. Il fit aussi édifier les somptueuses basiliques de
Ste-Croix-de-Jérusalem, réplique de celle du St-Sépulcre, et la
basilique St-Pierre qu'il érigea sur le tombeau du prince des apôtres.
Le pieux empereur fit également bâtir sur l'emplacement du palais des
Laterani pour servir d'église patriarcale et pontificale, la basilique
du Saint-Sauveur, appelé aussi St-Jean de Latran.
Aux
premiers siècles du christianisme, l'Église persécutée ne put bâtir de
temples et dut célébrer les divins mystères dans des maisons
particulières ou dans les catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Mais
quand la paix fut donnée aux chrétiens, on vit bientôt surgir de toutes
parts des temples magnifiques en l'honneur du seul vrai Dieu, sur les
ruines des temples du paganisme.
Le
pape saint Sylvestre fit en 324, la dédicace de l'église de
SAINT-SAUVEUR, aujourd'hui Saint-Jean-de-Latran, à Rome, et on en
célèbre l'anniversaire le 9 novembre. En France, l'usage s'est
généralisé de célébrer ce jour-là l'anniversaire de la dédicace de
toutes les églises. Cette fête mérite de notre part un respect tout
spécial : après la fête de l'Église du ciel et de l’Église du
purgatoire, c'est en quelque sorte, la fête de l’Église de la terre.
L'office
de ce jour est d'une beauté remarquable et nous montre dans nos temples
d'après la sainte Écriture, la maison de la prière, la maison de DIEU,
un lieu saint et terrible, une image de la céleste Jérusalem, la porte
du ciel.
Tout,
en effet, dans ces saints lieux, est fait pour nous inspirer la plus
profonde vénération : les Fonts sacrés du baptême où nous avons été
régénérés ; le saint Tribunal où le pardon divin descend sur nos âmes à
la parole du prêtre ; la Chaire de vérité du haut de laquelle la parole
de DIEU se fait entendre; la Table sainte, où nous recevons le pain des
anges ; l'autel où s'immole l'Agneau qui efface les péchés du monde ; le
Tabernacle où réside le Roi immortel des siècles ; enfin les croix, les
tableaux, les images, les emblèmes religieux qui ornent les murailles.
Il
n'est pas jusqu'aux pierres de ces édifices vénérables qui ne parlent à
nos âmes et ne nous rappellent que nous sommes les pierres vivantes du
temple mystique qui est l'Esprit-Saint lui-même. — Comment se fait-il
donc que nos temples soient si déserts, qu'on y entre avec un esprit si
mondain, qu'on s'y tienne d'une manière si vulgaire ou si dissipée,
qu'on y prie si machinalement, qu'on néglige tant de moyens de salut
offerts par DIEU dans ces asiles sacrés?
Faisons réparation au SEIGNEUR, et n'oublions jamais la sainteté des temples chrétiens.
Pratique : N'entrez jamais dans les églises sans vous pénétrer des pensées de la foi.
Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à Vous"
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