vendredi 10 octobre 2008

10 OCTOBRE - SAINT FRANCOIS DE BORGIA

SAINT FRANCOIS DE BORGIA vint au monde en Espagne, l'an 1510. A peine put-il articuler quelques mots, que sa pieuse mère lui apprit à prononcer les noms sacrés de Jésus et de Marie. Agé de cinq ans, il retenait avec une merveilleuse mémoire les sermons, le ton, les gestes des prédicateurs, et les répétait dans sa famille avec une onction telle, qu'on présageait pour lui un avenir extraordinaire.

Pourtant sa jeunesse se passa dans le monde, à la cour de Charles-Quint, et dans le métier des armes. Ce n'est pas que sa vie ne fût pure et toute chrétienne, il tenait même peu aux honneurs auxquels l'avaient appelé son grand nom et ses mérites. Il avait vingt-huit ans, quand la vue du cadavre défiguré de l'impératrice Isabelle le frappa tellement, qu'il se dit à lui-même : "François, voilà ce que tu seras bientôt... A quoi te serviront les grandeurs de la terre?... Non, non, je ne veux plus servir de maître que la mort puisse m'enlever. "

Toutefois, cédant aux instances de l'empereur, qui le fit son premier conseiller, il ne quitta le monde qu'à la mort de son épouse, Éléonore de Castro. Il avait trente-six ans; encore dut-il passer quatre ans dans le siècle, afin de pourvoir aux besoins de ses huit enfants.

François de Borgia fut digne de son maître saint Ignace; tout son éloge est dans ce mot. L'humilité fut la vertu dominante de ce prince revêtu de la livrée des pauvres du Christ. A plusieurs reprises, le pape voulut le nommer cardinal ; une première fois il se déroba-par la fuite; une autre fois, saint Ignace conjura le danger. — Étant un jour en voyage avec un vieux religieux, il dut coucher sur la paille avec son compagnon, dans une misérable hôtellerie. Toute la nuit, le vieillard ne fit que tousser et cracher; ce ne fut que le lendemain matin qu'il s'aperçut de ce qui lui était arrivé : il avait couvert de ses crachats le visage et les habits du saint.

Comme il en témoignait un grand chagrin : « Que cela ne vous fasse point de peine, lui dit François, car il n'y avait pas un endroit dans la chambre où il fallût cracher plutôt que sur moi. » Ce trait peint assez un homme aux vertus héroïques. Plus l'humble religieux s'abaissait, plus les honneurs le cherchaient. Celui qui signait toutes ses lettres de ces mots : François, pécheur; celui qui mendiait plus d'une fois son pain, servait les pauvres, ne lisait qu'à genoux les lettres de ses supérieurs, devint le troisième général de la Compagnie de Jésus.

Il mourut à l'âge de soixante-deux ans, après avoir demandé pardon à ses religieux des mauvais exemples qu'il leur avait donnés. C'était le 1er octobre 1572.

Pratique: Retenez, méditez, gravez dans votre cœur la parole évangélique : Celui qui s'abaisse sera élevé.

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