dimanche 10 mai 2009

10 MAI - SAINT ANTONIN, Archevêque de Florence

SAINT ANTONIN naquit à Florence en 1389. C'est à la protection de la Très Sainte Vierge qu'il dut de conserver intacte, au milieu de la corruption du monde, l'innocence de son baptême.

A quinze ans, il alla s'offrir aux Dominicains de Fiesole. Le supérieur, voyant cet enfant si délicat, craignit qu'il ne pût s'astreindre aux austérités de la règle : « Qu'étudiez-vous"? dit-il à Antonin. — Le droit canonique. — Eh bien! ajouta le religieux pour le décourager, quand vous saurez le droit par cœur, nous vous recevrons. »

Un an après, Antonin revenait, possédant toute la science demandée. C'était un signe clair de l'appel divin, et les religieux n'eurent pas à se repentir de l'avoir admis, car il devint bientôt de tous le plus humble, le plus obéissant, le plus mortifié, le plus régulier.

L'onction sacerdotale l'éleva plus haut encore, et toutes les fois qu'il offrait le saint Sacrifice, on le voyait baigné des larmes de l'amour divin. Tour à tour prieur en huit couvents, il en renouvela la ferveur et la discipline. Quel coup pour lui, quand il apprit, au retour de la visite d'un de ses monastères, sa nomination à l'archevêché de Florence !

Fuir et s'ensevelir dans la solitude fut sa première pensée ; mais on le mit dans l'impossibilité de réaliser son projet. Il entra dans sa cathédrale pieds nus; sa tristesse faisait contraste avec la joie de son peuple.

Saint Antonin sut concilier les obligations de l'épiscopat avec l'austérité monastique. Sa maison ressemblait plus à un couvent qu'à un palais, et dame Pauvreté y tenait seule lieu de train et d'équipage.

Il n'avait point de buffets ni de tapis, ni de vaisselle d'argent, ni de chevaux, ni de carrosses; il accepta dans sa vieillesse un mulet, dont il ne se servait que par besoin. Jamais il ne refusait à un pauvre qui lui tendait la main; s'il se trouvait sans argent, il vendait ses pauvres meubles pour subvenir à leurs besoins ; il alla même jusqu'à se dépouiller pour couvrir des misérables.

On ne connaîtrait qu'un seul côté de sa vie, si on ne voyait en lui que l'homme d'oraison. Homme de prière, il le fut en effet, au point qu'on eût dit qu'il était toujours en retraite ; mais il était aussi homme des saintes études, et son nom reste dans l'Église comme le nom de l'un des plus savants canonistes qui l'aient illustrée ; il passait les nuits au travail, et c'est à cette privation de sommeil que nous devons ses précieux ouvrages.

Aussi Antonin était-il le conseiller des papes, au point qu'on l'avait surnommé Antonin des conseils. Sa grande fermeté, jointe à son immense charité, opéra à Florence un bien incalculable.

Un jour que l'autorité civile menaçait de le chasser de la ville, à cause d'une mesure pleine de vigueur qu'il avait prise, il dit : "Chassez-moi, je trouverai toujours un asile!".

Et il montrait une clef de couvent pendante à sa ceinture. Son nom reste dans l'Église comme le nom d'un des plus savants canonistes qui l'aient illustrée.

Il mourut le 2 mai 1459, à l'âge de soixante-dix ans.

Pratique. Ne vous attachez point aux biens de ce monde ; pratiquez l'esprit de pauvreté.

Aucun commentaire: